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Jeux en ligne : un projet de loi aux conséquences… très prévisibles

Depuis hier, mercredi, le projet de loi concernant les jeux d’argent sur Internet, projet défendu par le ministre du budget, Eric Woerth est à l’examen au parlement. S’il est adopté, ce projet de loi permettra de légaliser une offre, par ailleurs déjà fortement présente, de sites de jeux en lignes et plus particulièrement le poker, les paris sportifs ainsi que les paris hippiques. Les jeux qualifiés de hasard, tels la roulette ou le blackjack resteront interdits.
 
L’enjeu financier pour le gouvernement est conséquent. Aujourd’hui, la française des jeux déclare quelques 28,5 millions de joueurs hebdomadaires, tous jeux confondus. Le PMU aurait lui près de 6,5 millions de joueurs et si la donnée n’est pas connue pour les casinos, ceux-ci déclarent un CA annuel de 2,5 milliards d’€. A ce jour, l’Etat retire 5 milliards d’euros de recettes fiscales, du jeu. La fiscalité sur le jeu en ligne devrait lui rapporter, d’après les projections, 1,5 milliard d’euros supplémentaire.
 
Sil parait incontestable qu’Internet soit difficilement contrôlable et qu’il fallait envisager de légaliser ce qui existait déjà, la question de la moralité de cette proposition de loi interpelle.
 
D’après le ministre du budget « la prohibition, cela ne marche pas ». On peut certes le constater avec le marché de la drogue. Néanmoins la légalisation de l’offre va entraîner l’explosion de cette offre. Il suffit pour s’en convaincre de voir les dizaines d’opérateurs qui se bousculent au portillon de ce juteux marché.
Les problèmes d’addiction au jeu seront pris en compte. Une taxe sera prélevée sur les jeux pour réaliser des campagnes de prévention, mettre en place un numéro vert, développer des services d’addictologie dans tous les hôpitaux. Il s’agira donc de soigner le mal et non de le combattre.
 
Une mesure d’une redoutable efficacité aurait pu être mise en place. Simple, finançable de la même manière que le seront les autres mesures de lutte et de prévention, elle consisterait à mettre en place un portail unique permettant à celui qui le souhaite de se faire interdire l’accès de tous les portails de jeu en ligne ayant leur licence en France. Au même titre qu’un joueur peut aujourd’hui se faire interdire l’accès des casinos, cette mesure élémentaire de sauvegarde devrait lui être offerte. Car lorsque l’état, au nom de la collectivité, décide de légaliser une pratique, il lui appartient d’en mesurer les effets et de mettre en place, aux frais de ceux qui bénéficieront de ces licences, toutes les mesures nécessaires à la protection des populations concernées.
 
Tous les spécialistes s’accordant sur le fait que l’explosion de l’offre entrainera une explosion des comportements addictifs, il fait souhaiter qu’un député dépose un amendement mettant un place ce système centralisé permettant à un joueur de s’exclure des salles de jeu virtuelles. Ce serait là une mesure de santé publique.
 

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3 réactions à cet article    


  • masuyer masuyer 9 octobre 2009 13:31

    D’après le ministre du budget « la prohibition, cela ne marche pas ». On peut certes le constater avec le marché de la drogue.

    Effectivement l’argument utilisé par le gouvernement pour défendre son projet m’a beaucoup fait rire :

    comment peuvent-ils refuser parallèlement la légalisation des stupéfiants ?


    • King Al Batar Albatar 10 octobre 2009 13:31

      Le comportement de l’Etat à l’égard de toutes les accoutumances légales est absolument honteux.

      Nous sommes certainement un pays ou il y a de très lourdes charges compte tenu de tous les services publics dont nous disposons. Par voie de consèquence, nos impots sont plus élevés que dans la plus part des autres pays. Mais attention si en France vous avez une addiction pour quelquechose, vous devenez une de ses vaches à lait préféré.

      Exemple 1 : le Tabac : à 5 euros le paquet dont 4 de taxes, un fumeur moyen (5 paquets par semaine) s’envoie donc 20 euros de taxes soit 1040 euros par an. Et encore il s’agit d’un fumeur moyen....

      Exemple 2 : l’alcool, pareil une taxe de plus de 40% est appliquée sur tous les alcools, à l’xception du vin pour ne pas vexer nos fabriquants. Les Bars, même s’il vivent très bien, snt surtaxés et le pochtrons lui n’en peut plus de claquer son oseille. Il noit alors ses malheurs financier liés à ses différentes interdictions bancaires, dans le verre qu’il ui reste.

      Exemple 3 le pir de tous : le Rapido. Je vi actuellement dans un quartier très populaire de paris, ou la rpoportion de RMIstes est assez important, et je ne supporte pas de voir tous les 5 du mois (date de versement des aides sociales) les bars remplis de joueurs, qui claque le peu d’aides qu’ils ont au Rapido, le nouveau super loto avec un tirage toutes els 5 minutes. Avant c’etait un tirage par jour. Je ne parle pas des courses cheveaux à la télé et autre spectacle faisant l’objet de paris, tout cela orchestré bien sur par la Francaise des jeux.....

      En somme l’état est un dealer (de tabac et d’alcool), un proxo (puisque les prostitues sont tenus de payer des impots sur le revenus, mais n’ont aucune couverture sociale), et un organisateur de jeu.... Soit le plus gros mafieu en activité dans l’hexagone.

      Qu’on me dise pas que c’est normal, c’est pour reguler des business qui, autrement, tomberaient aux mains de mafieux. J’ai l’impression qu’on se fout de ma gueule, les mafieux sont quand meme là, les gosses de 13 ans vendent du chit parce que, comme c’est illégal c’est un business juteux, mais le jour ou ce sera légal ce ne sera juteux que pour l’état....

      Disons que j’ai du mal a accepter que la sécu et les hopitaux soient indirectement financé par la vente de tabac et d’alcool et le jeu.

      Tous pourris !!!!!!!!!!!


      • Oweia 8 décembre 2009 07:04

        Complètement d’accord avec la réaction du dessus, après l’état-bistrot, voici sûrement venu l’état croupier : ils ont ouvert la boîte de Pandore avec cette légalisation des jeux d’argent, et le pire c’est qu’ils prétendent le faire pour protéger les citoyens.

        Je pense que vous devriez jeter un coup d’oeil aux publicités aux alentours des terrains de foot au Royaume Uni et en Espagne : ça ne parle quasiment que de paris, de poker et de casino. On ne se rend pas compte de l’argent généré par cette industrie, c’est une déferlante qu’il aurait fallu vraiment encadrer en empêchant les publicités comme on le fait pour le tabac. Ce que fait l’état ici, c’est donner de l’argent à leurs potes du Fouquet’s : Bouygues, Barrière, Partouche, sont tous des amis de notre grand président et faisaient partie du fameux dîner du Fpuquet’s lors de l’élection. Vivre en Afrique me fait comprendre à quel point la France n’a aucune leçon à donner en terme de petits arrangements entre amis.

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