Joe Biden, un an après l’élection : let’s go Brandon !
Ceux qui s’attendaient au pire se sont trompés : en réalité, c’est encore pire.
Let’s go Brandon !
Depuis deux mois, une mode fait fureur aux Etats-Unis : la foule entame chaque compétition sportive par un tonitruant « F*** Joe Biden ! » collectif. Aussi, lorsqu’une journaliste de NBC, interrogeant le pilote Brandon Brown, feint, de façon improbable, d’entendre « Let’s go Brandon ! » afin d’épargner la sensibilité du Président, les petits malins détournent ce nouveau cri de ralliement. « Let’s go Brandon » devient le nouveau « F… Joe Biden » : même signification, mais avec l’avantage d’éviter le sulfureux « mot en F ». « Let’s go Brandon » est devenu viral, et ses variations hip-hop trustent les premières places du hit-parade, repoussant même le nouvel album de la superstar Adèle en troisième place ! Et ce malgré les meilleurs efforts des Inquisiteurs de Google pour censurer ces chansons impies. Il y’a pourtant au moins un retraité de fraîche date à qui cette mode ne semble pas déplaire ! Douce revanche…
Mauvais départ
Il est vrai que dès le départ, le résultat des élections avait été entaché de soupçons. Prétexte ou motif sincère, les procédures électorales avaient été précipitamment bouleversées en période Covid. Depuis, c’est la guerre de tranchée entre une large majorité de Républicains qui allèguent des fraudes massives, et les Démocrates, qui affirment que ces élections furent les plus « propres » jamais réalisées. Autant il fut de rigueur pour Joe Biden, Hillary Clinton, Barack Obama et tout l’establishment Démocrate et médiatique de marteler pendant quatre ans que Donald Trump était illégitime pour avoir « volé » les élections avec la complicité de Vladimir Poutine (un complot tellement diabolique qu’on n’en a jamais trouvé la trace), autant tout scepticisme quant à l’élection de Joe Biden participe d’un « Big Lie » (Grand Mensonge) d’essence fasciste, et à ce titre implacablement censuré par les seigneurs de la Silicon Valley (Google, Facebook, Twitter). Eux c’est eux, nous c’est nous : les serviettes Démocrates ont des droits que n’ont pas les torchons Républicains.
Admettons que les constats de fraude puissent en fin de compte s’avérer être de fausses pistes. Il n’en reste pas moins qu’il y’a bel et bien eu avant les élections un effort massif et coordonné entre la CIA, les media et les réseaux sociaux pour censurer les révélations sur le juteux réseau de trafic d’influence tissé par Joe Biden et sa famille au cours des décennies, qui finançait notamment les besoins insatiables de Hunter Biden, le fils de Joe, en drogues, prostituées, orgies et voitures de luxe. Il n’en reste pas moins non plus que Marc Zuckerberg, PDG de Facebook, a consacré 420 millions de dollars de son inépuisable fortune pour privatiser le processus même de vote et contrôler les bureaux de vote, dans une opération sans précédent. L’élection n’a peut-être pas été « volée », mais elle a bel et bien été « achetée ». Mais voilà : le même Marc Zuckerberg censure sur Facebook tous ceux qui remettent en cause de son propre rôle, donc la boucle est bouclée, voyez comme le monde est bien fait. Néanmoins, les media et Big Tech ont beau rouler des yeux et se scandaliser du « Big Lie », il restera toujours un goût amer. Par ailleurs, la stratégie de l’intimidation perd de son efficacité, la parole se libère. La victoire de Joe Biden a peut-être été légale, mais elle n’a pas été « fair play ».
Aujourd’hui, soutenus par l’opinion publique, les Républicains tentent de revenir à des règles électorales plus rigoureuses : ils exigent notamment, ô scandale, que l’on exige de vérifier l’identité des votants !
Les lendemains qui chantent…
Ce déficit de légitimité, les media ont tenté de le combler par un effort de propagande que ne renierait pas la Corée du Nord. Lors de l’inauguration, CNN comparait les faisceaux de lumière aux « bras de Joe Biden embrassant l’Amérique ». Pour ne pas être en reste, Disney produisait une video pour informer les jeunes enfants que la « petite fleur » Kamala Harris avait « rejoint un groupe divin de leaders », pas moins. Même Barack Obama avait dû attendre un an avant de recevoir le Prix Nobel en reconnaissance de la pigmentation de sa peau : le couple Biden-Harris a fait mieux.
… et qui déchantent
Malheureusement, la réalité n’est pas un compte de fées. L’année 2021 a connu une succession de catastrophes, créées ou subies par l’Administration Biden.
L’immigration illégale, jugulée sous Donald Trump, a explosé. Il est vrai que Joe Biden a systématiquement abrogé toutes les décrets et les accords internationaux que Donald Trump avait mis en place à ce sujet. Symboliquement, Joe Biden a mis fin à l’extension du Mur, construit par Bill Clinton et perfectionné par ses successeurs, auquel Donald Trump tenait tant. L’Etat fédéral est néanmoins tenu de continuer à payer 5 millions de dollars par jour aux contractants, pour ne rien faire. Des « Bidenvilles » sordides et insalubres se développent sans contrôle au Texas, à la frontière avec le Mexique. D’immenses cortèges d’immigrants se forment en Amérique Latine, remontant le Mexique en route vers la Terre Promise américaine, profitant de ce que la frontière a été abolie. Devant l’ampleur de la catastrophe, Joe Biden a mis Kamala Harris en charge de maîtriser la crise : autant dire, rien. Quatre mois après sa nomination, celle-ci ne s’était toujours pas rendue à la frontière, ce qui donna lieu à cet échange surréaliste avec un journaliste pourtant bien disposé à son égard :
Journaliste : -Avez-vous l’intention de vous rendre à la frontière ?
Kamala Harris : -Nous sommes allés à la frontière (…). Nous sommes allés à la frontière. Nous sommes allés à la frontière.
Journaliste : -Vous n’êtes pas allée à la frontière.
Kamala Harris : -Et alors ? Je ne suis pas allée en Europe non plus ! Je ne comprends pas votre problème.
Kamala Harris a cependant précisé son plan : elle entend s’attaquer aux « causes profondes » de l’immigration qui sont, sans surprise, le réchauffement climatique et le racisme. Traduisez : revenez me voir en 2050 et d’ici là, fichez-moi la paix.
L’économie ne se porte pas mieux. Joe Biden a déjà initié un plan de dépense publique faramineux (l’unité de compte est désormais le trillion de dollars) et tente d’en faire voter un nouveau, encore plus gargantuesque. La dette publique et l’inflation explosent. Grassement rémunérés pour rester au chômage, les Américains refusent les emplois proposés, ce qui entraîne une multiplication des goulots d’étranglement. Également atteints par la pénurie de main d’œuvre, les ports ne peuvent plus décharger leurs marchandises et les camions ne circulent plus faute de chauffeurs. Les étagères des supermarchés se vident, entraînant pour la première fois depuis la Deuxième Guerre Mondiale une pénurie de biens de consommation courante. Mais que fait le Secrétaire au Transport ? Ah, désolé, il a pris deux mois de congé paternité. Priorités…
Côté politique étrangère : débâcle en Afghanistan (Joe Biden, retiré dans sa maison privée, était injoignable par ses alliés de l’OTAN) et crise diplomatique majeure avec la France (n’en veuillez pas à Joe Biden : comme l’a charitablement expliqué John Kerry, « il n’avait littéralement, littéralement, aucune idée de ce qui se passait »).
La guerre contre l’ennemi intérieur
L’élection de Joe Biden avait permis de recréer l’homogénéité idéologique de l’oligarchie. Président, Congrès, haute administration, agences de renseignement, media traditionnels, Big Tech, universités et Hollywood se retrouvaient avec un objectif commun : empêcher que la jacquerie trumpiste puisse jamais se reproduire.
Le prétexte idéal fut fourni par l’émeute du 6 janvier 2020, promue par Joe Biden au rang de « pire attaque contre la démocratie depuis la Guerre Civile », rien de moins. L’attaque de Pearl Harbour ? Le 11 septembre 2001 ? Broutilles ! Dans le cadre de cette hystérisation orchestrée de la vie politique, la confusion est entretenue entre la minorité d’émeutiers agressifs et la majorité de manifestants qui se sont contentés de déambuler dans le Capitole en prenant des selfies : tous trumpistes, donc tous également coupables. Peines de prison disproportionnées, détention solitaire, tous les abus sont permis, puisqu’il s’agit de lutter contre le nazisme, n’est-ce pas ? Au Congrès, Nancy Pelosi mène une « commission d’enquête », chargée de faire « toute la vérité » sur cette journée, tout en évitant soigneusement les sujets gênants : pourquoi a-t-elle prétendu lors de l’Impeachment de Donald Trump en février que l’officier de police Sicknick avait été sauvagement massacré par les émeutiers (à coup d’extincteur, excusez du peu), alors que, ayant eu dès janvier accès au rapport d’autopsie, elle savait qu’il était mort de mort naturelle, et pourquoi avait-elle fait repousser la publication de ce rapport à avril (donc après la procédure d’Impeachment) ? Pourquoi refuse-t-elle de rendre publiques les 14000 heures d’enregistrement vidéo prises pendant cette journée ? Pourquoi refuse-t-elle de faire la lumière sur le rôle trouble joué par le FBI ? Pourquoi prétend-elle qu’il s’agissait d’une « insurrection armée », alors qu’il ne s’agissait pas d’une insurrection, et qu’elle n’était guère armée ? « Toute la vérité », et une bonne dose de mensonges en prime, avec un seul objectif : attiser la haine contre le petit peuple trumpiste afin de justifier les exactions à son encontre.
Le « wokisme » sous toutes ses formes, échappé des universités où il avait longtemps été cantonné, déferle sur l’Amérique. Chaque jour charrie son lot d’absurdités : cours de rééducation raciale dans les grandes entreprises, guides bénévoles de l’Institut d’Art de Chicago licenciés en masse pour cause de blancheur excessive, mathématiques décrétées racistes, Rachel Levine, né(e) Richard Levine, nommé(e) « first female four-star admiral », sans d’ailleurs avoir la moindre expérience militaire… Plus rien ne fait sens, mais gare à ceux qui oseraient lever la voix, ils seront « cancelled » (licenciés, ruinés, bloqués sur les réseaux sociaux). Dans les écoles publiques, les enfants sont soumis à des cours de « Critical Race Theory », au cours desquels les petits Blancs apprennent qu’ils sont ontologiquement coupables dès la naissance. En réponse aux parents qui manifestent leur colère lors des conseils d’école, ceux-ci sont dénoncés comme « domestic terrorists » et vont être soumis à la surveillance du FBI.
Popularité en chute libre
En conséquence de cette accumulation de désastres, la popularité du couple exécutif s'est effondrée. Joe Biden est désormais surnommé « Dementia Joe », en raison des symptômes de plus en plus évidents de démence sénile qu’il exhibe. Malgré les efforts des media pour les minimiser (il ne s’agirait que de « gaffes » ou de « bégaiement »), le peuple américain a pris note. Une majorité a compris qu’il n’a plus les capacités intellectuelles requises pour exercer sa fonction. Serait-il temps de démissionner ? Problème : sa remplaçante serait « Cackling Kamala » (« Kamala la Caquetante »), ainsi surnommée pour sa curieuse propension à éclater de rire dès lors qu’une question difficile lui est posée. Son incompétence est notoire, et elle réussit l’exploit d’être encore plus impopulaire que son patron et qu’aucun de ses prédécesseurs à la vice-présidence depuis 50 ans. Les Américains sont donc condamnés à garder Joe Biden pendant encore trois ans. Derrière le monarque décrépit, les deux first ladies, Jill Biden et Kamala Harris, se font la guerre. La Cour se gausse, le peuple désespère.
Vers la guerre civile ?
Face à ce sombre tableau, les termes « sécession », « divorce national » et « guerre civile » s’installent dans le débat national. Une majorité relative d’Américains déclarent désormais souhaiter une sécession, c’est-à-dire un divorce à l’amiable de l’Amérique « rouge » et de l’Amérique « bleue ». Un site internet recense les articles, de plus en plus nombreux, concernant la possibilité d’une guerre civile.
Chez les Républicains, on perd l’espoir de réformer les institutions, perçues comme uniformément hostiles. Aussi, sans attendre de solution politique, organise-t-on progressivement une sécession « soft », presqu’invisible : faute de pouvoir lutter contre ces institutions, on les contourne.
Media : Fox News écrase désormais les chaînes concurrentes (CNN, MSNBC), discréditées par des années de fake news hystériques, et sa nouvelle petite sœur Newsmax se taille également une place au soleil. De nouveaux canaux, tels que Substack.com permettent aux intellectuels et aux journalistes rejetés par les New York Times, Washington Post, Rolling Stones et autres organes « wokisés » d’atteindre directement leurs lecteurs tout en gagnant confortablement leur vie : Andrew Sullivan, Matt Taibbi, Glenn Greenwald, Bari Weiss. Tous venant de la gauche, tous en rupture avec celle-ci, suite à sa dérive totalitaire.
Big Tech : face au monopole de Facebook, Twitter, Google et Youtube, la contre-offensive s’organise. Rumble.com, Locals.com, duckduckgo.com prennent la relève, et Donald Trump lui-même y va de son nouveau réseau social ! Avec pour tous la même promesse : mettre fin à la censure et à la manipulation de l’information.
Ecoles : les parents retirent massivement leurs enfants des écoles publiques, dont la crise du Covid a exposé l’inefficacité et les biais idéologiques, au profit des écoles privées, de l’école à domicile ou de « modules éducatifs » organisés par de petits groupes de parents aux conceptions éducatives similaires. Les Etats Républicains encouragent cette évolution en instaurant le chèque-éducation. Fini le modèle éducatif unique.
Universités : le coût d’une éducation universitaire est devenu exorbitant. Les étudiants en sortent criblés de dettes et diplômés en « grievance studies » (« études de rancune »), fort efficaces pour identifier et dénoncer l’oppression blanche, masculine, hétérosexuelle et patriarcale, mais guère utiles pour trouver un emploi productif. Aussi de plus en plus d’employeurs décident-ils de faire sauter le verrou qui faisait des études universitaires le passage obligé à l’accès à la classe moyenne et, pour les universités de l’Ivy League (les Grandes Ecoles américaines), à la classe supérieure, et recrutent désormais directement après l’équivalent du bac. Il ne s’agit pas que de McDonalds, mais aussi de Ernst&Young (audit), Apple, Google, IBM, Bank of America… Le haut du panier ! Le milliardaire-philosophe-libertaire Peter Thiel a créé une fondation pour encourager financièrement les jeunes les plus doués à abandonner leurs études pour créer leur entreprise. Même l’Etat fédéral se met au diapason : l’un des derniers décrets de Donald Trump réduit l’importance du diplôme comme critère d’embauche dans la fonction publique, au bénéfice de l’expérience et des compétences pratiques.
Par ailleurs, les Etats Républicains se posent en protecteurs de leurs résidents contre les visées perçues comme hostiles de l’Administration fédérale. En Floride, le Gouverneur invalide préventivement l’exigence fédérale de vaccination pour l’accès à l’emploi. Parallèlement, dix Etats entament un procès contre l’Administration au nom de la liberté vaccinale. Au Texas, le Gouverneur, prenant acte de la démission de l’Administration, prend en charge la protection de la frontière.
Crise… et renouveau ?
La stratégie de la surenchère idéologique d’un pouvoir dont la légitimité s’est effondrée mène les Etats-Unis dans une passe dangereuse, au grand désarroi de ceux qui croyaient voir dans les tweets intempestifs de Donald Trump le plus grave fléau dont souffrait l’Amérique.
Une lecture optimiste des Etats-Unis est cependant possible : si ceux-ci sont en proie à une crise profonde, celle-ci porte également les germes d’une authentique renaissance. Les Etats-Unis peuvent puiser dans leur histoire pour retrouver les traces d’un fédéralisme rénové, aux termes duquel les Etats retrouveraient les pouvoirs que l’Etat fédéral avait centralisés depuis le New Deal de Franklin D. Roosevelt. Les Américains sauront-ils retrouver un peu de l’esprit libertaire de leurs ancêtres, indomptables conquérants du Far West ? Au-delà de la figure pathétique de Joe Biden, le masque de compétence derrière lequel s’abritait une classe dirigeante devenue hypertrophiée, parasitique et obsolète est tombé : il faut donc définir de nouvelles élites, avec un nouveau mode de recrutement et de fonctionnement. Transition de classe similaire à celle que la France a connue à la Révolution (l’aristocratie, qui tirait sa légitimité des titres nobiliaires, cédant la place à la bourgeoisie, fondée sur la propriété) puis après la Deuxième Guerre Mondiale (transition de la bourgeoisie à la technocratie, fondée sur les diplômes). Aux Américains de réécrire leur avenir. Aux Français de s’en inspirer.
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