Joffrin, la littérature et les cochonnailles
Peut-on aimer la grande littérature et les cochonnailles, voire les cochonneries ? La réponse est oui et la démonstration nous en a été apportée par Laurent Joffrin qui est allé faire le tour de tous les plateaux télés pour vanter la qualité exceptionnelle de l’œuvre de Marcela Iacub, la main sur le cœur, lui-même protégé par son portefeuille.
La une racoleuse du Nouvel Obs. et la couverture de « Belle et Bête » représentant un cochon rose et une paire de chaussures en cuir du même ton, suggérant sans doute qu’il y avait un lien de parenté entre lui et elles, ont heurté la sensibilité exacerbée des amis des bêtes et ceux de DSK qui sont souvent les mêmes.
Si le cochon n’a pas manifesté sa désapprobation d’être ainsi réduit à un humain en rut perpétuel, il en est autrement de DSK qui a exprimé son profond dégout et de Anne Sinclair qui se demande « Comment, pour des raisons mercantiles, le magazine a-t-il pu descendre aussi bas dans l’abjection ? ».
S’il est vrai qu’il est de notoriété publique que ‘’dans le cochon, tout est bon y compris la queue’’ Anne Sinclair n’envisage pas avec enthousiasme d’être ravalée au rang de la Jeanneton de la fameuse chanson paillarde dont je vous fais grâce de la morale.
Pire encore, elle redoute une destinée comparable à l’héroïne du célèbre roman de Marie Darrieusecq « Truismes ». Comme nous n’avons pas eu le privilège de lire cet objet littéraire qu’on ne peut ignorer selon son principal thuriféraire en service commandé, il nous faut nous contenter des appréciations flatteuses de notre conscience de gauche caviar d’esturgeon.
Néanmoins, par pure générosité, le Nouvel Obs. nous délivre quelques morceaux choisis de ce récit à la fois intime et expérience intellectuelle dans lesquels nous apprenons que ‘’DSK est un être double, mi-homme mi-cochon’’ à droite idéologiquement et communiste sexuellement.
L’auteure aurait pu elle aussi porter plainte contre l’opacité de la filière ‘’homme politique’’ comme d’autres l’ont fait pour la filière bovine, car si dans les plats préparés au bœuf chez Findus, il s’y cachait du cheval, il y a aussi, peut-être, du goret dans l’ancien patron du FMI. Mais dans ce cas précis, elle n’avait aucun doute sur la tracabilité du produit.
Si elle ne l’a pas fait, c’est tout simplement que si la part de l’homme est affreuse dans DSK, la part de cochon est merveilleuse. Evidemment raconté ainsi, avec tant de grâce, vous en salivez d’avance et ne pouvez que remercier Laurent le bien-pensant pour son altruisme désintéressé.
Sans lui peut être, seriez vous passé à côté de cette littérature charcutière, vous demandant si c’était de l’art ou du cochon. Là vous avez les deux pour le prix d’un monument littéraire, à la portée, si j’ose m’exprimer ainsi, de toutes les bourses.
C’est une œuvre de gauche, libertaire sans doute, mais qui s’inscrit dans une démarche de commerce équitable, sans aucune arrière pensée mercantile.
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