Journal d’un BAC+5 SDF #93 (« 50°C à Paris dans trente ans »)
Mardi 30 Juillet 2024
C’est tristounet de rentrer à ma tente. Je passe devant mon précédent emplacement et celui adjacent tous les jours, et ceux-ci sont désormais désespérément vides. Bientôt il n’y aura même plus la trace rectangulaire de ma tente : les herbes ont recommencé à y pousser.
En pleine nuit on a pu entendre un puissant choc suivit de chats qui se sont battus vers 2h30.
Comme à mon précédent emplacement j’ai connu la visite d’un mulot ou d’une bestiole comparable, qui a prit malin plaisir à frotter la bâche et faire des « froutfrouch » dans les feuilles mortes en pleine nuit. Ce n’est encore pas cette fois-ci que je vais pouvoir dormir.
Au lever du sac j’ai remarqué que je saignais du nez en me mouchant. C’est ce qui m’arrive généralement lorsque mes muqueuses commencent à sécher, marquant la fin d’un long épisode d’un nez qui dégouline.
C’est le deuxième jour d’affilé où est passée la serpillière dans la salle commune. Il n’y en avait pas vraiment besoin pourtant. Avec cette chaleur il y a peu de gens qui entrent ici et en plus leurs chaussures sont sèches.
J’ai finalement reçu le mail de confirmation pour accéder à une agence en ligne. Il a mis plus de 12 heures pour arriver. Un courrier postal aurait peut-être été plus rapide. Délirant.
David est rentré de sa rude journée au volant de son camion. Il dit être crevé mais apparaît rayonnant et repart illico faire du vélo.
Ah non, il a voulu aller à la piscine, mais il y a trop de monde, donc il est revenu chercher de quoi manger et part randonner en forêt pour 2h30. Il a un titre à honorer mine de rien, puisqu’il est connu comme « le Brame du Cerf » sur ses réseaux de randos dans le coin.
Quelques petits vieux essayent de fuir la chaleur en entrant dans la salle commune. L’une d’entre eux a emmené une occupation pour ses menottes tremblotantes : du tricot. C’est pas la saison ? Comme pour la choucroute, il n’y a pas de saison pour ça.
Super il y a eu du hand-ball féminin France contre Brésil. J’ai pu voir le début et les françaises dominaient largement le match. J’adore ce sport, autant à regarder qu’à pratiquer. Quand j’y pense j’aurai peut-être du m’engager dans un tel club plus jeune, puisque j’étais très bon dans ce domaine. Mais bon, il y avait la pression de réussir les examens avant tout.
Je rentre de ma séance de brossage de dents à 20h03 et les volets de l’Enfer sont déjà tombés. Ca fait au moins une petite bonne nouvelle aujourd’hui. Comme on dit, on se contente de se qu’on a.
Première place en natation « papillon » pour un français. La course était étonnamment longue, ils ont fait 3 ou 4 aller-retours, rien que ça. Malheureusement il me semble que ce n’était que les qualifications pour demain, donc le plus dur reste à faire.
Hum, il y a quelque chose qui sent bon en train d’être réchauffé au micro-onde. J’ai envie d’y goûter alors que ça fait plus d’une heure et demie que j’ai terminé mon repas.
Au hand-ball féminin c’était aussi les qualification de quart de finale, France-Brésil, la France a gagné 26-20.
23h30 Yves débarque, comme ça. Il doit se lever tôt, son opération a lieu demain matin. A chaque fois qu’il en parle ça a l’air de changer, mais à priori c’est bien demain LE jour. Il a emmené plein de victuailles pour remplir les frigo et congélateurs. C’est Bernard qui lui a donné, pour que Yves survive un peu maintenant qu’il est partit 3 semaines. La semaine prochaine notre cycliste édenté devrait pouvoir compter sur une association pour quelques victuailles de plus.
Il commence à discuter avec deux inconnus irlandais. L’un a fait pas moins de 6 ans d’études en français, mais n’a rien gardé. Un peu comme moi avec l’allemand, mais j’ai de bonnes raisons, moi ^^. C’est normal de bouder l’allemand, tellement c’est moche, alors que le français est empli de douceurs pour notre esprit.
Comme d’habitude il veut me donner de tout et n’importe quoi à manger, alors que c’est lui qui est en manque/recherche de nourriture et que je refuse à chaque fois. Je lui ai déjà expliqué plusieurs fois mais il oublie tout le temps, semblant se vexer à chacun de mes refus. Et quand il me demande à nouveau pourquoi, je lui dis que s’il oublie à chaque fois c’est que ma réponse ne l’intéresse vraisemblablement pas.
Il fait tout noir dehors et il n’y a plus d’éclairage, mais Yves a encore du trajet à faire pour rejoindre son appartement.
Il veut encore me serrer la main, mais vu qu’il a une opération grave demain et que je sors tout juste de ma maladie probablement contagieuse, je lui conseille d’attendre au moins demain.
Le téloche est encore allumée et que dire… Aaaah… Hildalgogole qui nous annonce du 50°C pour Paris dans les trente prochaines années. Le pire c’est que si ça se trouve elle y croit. Techniquement elle a forcément raison, n’importe qui pourra même en être témoin, en allumant son four dans sa cage à lapin parisienne, la température montera très haute, et ce sera purement de la faute des humains !
Bon sérieusement, c’est quand qu’on nettoie un peu tous les postes importants de notre pays des pourris qui y font n’importe quoi au lieu de travailler pour les français qui les payent ? Ras le bol de tous ces gens complètement idéologisés qui laissent leurs croyances les guider au lieu d’une pensée cartésienne. Ils peuvent chier sur le christianisme tous les jours mais ne se rendent même pas compte qu’ils sont intégrés dans un système mondialiste complètement sectaire.
Bon il est déjà 0h35, je vais essayer de regagner ma tente et vous souhaite une bonne nuit !
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON