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JOYEUX NOËL LAÏC

 A l’origine c’était la fête du solstice d’hiver. On fêtait le retour du soleil, le retour de la lumière. Au IV° siècle l’Eglise, n’ayant pas réussi à supprimer les festivités païennes, décida d’interpréter le retour de la lumière comme la naissance de Jésus. Ainsi est née la fête de Noël, la Nativité, la naissance du Christ. La date réelle de sa naissance est inconnue, mais le solstice convient comme date symbolique.

Cependant, depuis le XIX° siècle, Noël a été progressivement sécularisé, et aujourd’hui seuls les croyants gardent un peu de son caractère religieux. Noël redevient donc, généralement, une fête profane, une simple fête familiale, et surtout une fête pour les enfants. Le Père Noël, malgré l’effort de l’Eglise de le faire considérer comme symbole de saint Nicolas, n’est plus qu’un symbole de la société de consommation, présent dans tous les hypermarchés, au milieux des rayons sans fin de jouets et gourmandises. L'expression "Joyeux Noël" est remplacée par "Joyeuses Fêtes", plus neutre. Les chants de Noël chrétiens cèdent la place aux chants traditionnels comme "Jingle Bells". Cependant, les crèches de Noël sont encore populaires, justifiées, en Provence, par la tradition.

En Allemagne, dans beaucoup de familles, la fête est encore religieuse. Avant Noël, quand la période de l’Avent commence, on confectionne une couronne de branches de sapin, entourée de rubans rouges et ornée de quatre bougies, qui marquent les quatre semaines de l'Avent et sont allumées chacun des quatre dimanches. Noël sera là lorsque la dernière bougie sera allumée. Les bougies symbolisent aussi les quatre saisons passées. En allemand la couronne s’appel Adventskranz. À partir du premier décembre, les enfants possèdent un calendrier, où chaque jour, en en ouvrant une fenêtre, ils découvrent un chocolat ou une petite pièce. La fête de Noël en elle-même se déroule sur deux jours, qui sont fériés. La distribution des cadeaux se fait le 24 décembre dans l'après-midi ou dans la soirée, non pas par le Père Noël, mais par le "Christkind" qui en Allemagne désigne l'enfant Jésus.

La question se pose si l’application conséquente de la laïcité nous oblige à abandonner nos traditions chrétiennes ? Devons-nous supprimer du calendrier Pâques, l’Ascension, Noël etc., interdire les arbres de Noël, les crèches et tous les symboles chrétiens, et rayer des manuels scolaires toute référence à notre héritage chrétien ? Certains seraient en faveur d’un sécularisation de tous ces vestiges religieux. Dans les écoles le congé de "Toussaint" devient congé "D'automne", le congé de "Noël" devient congé "d'Hiver" et celui de "Pâques" devient "de printemps", cela afin "de ne pas choquer certaines communautés."

En France, historiquement, la laïcité s’érigea comme l'adversaire de la religion catholique, et de cette opposition naquit l'impression que la laïcité est une alternative à la religion. Depuis que l'Eglise a accepté le principe de la séparation des pouvoirs, la laïcité française se cristallise essentiellement autour de l'islam et des populations musulmanes, mais puisque ce fait est politiquement inavouable, on a préféré l'habiller d'une apparence impartiale en désavouant nos origines chrétiennes et en soumettant toutes les religions aux mêmes restrictions, notamment l'interdiction des signes "ostentatoires". Sont aussi tombées sous cette interdiction certaines de nos traditions comme l'arbre de Noël et la crèche sur la place du village, ou des illuminations "Joyeux Noël" et autres références bibliques. Interpréter la laïcité comme une prise de distance avec le christianisme, le mettant au même plan que les autres religions, avec ni plus ni moins d’importance que celles-ci, s’apparente à un rejet de notre culture. La laïcité n‘a plus de querelle, aujourd’hui, avec le christianisme, qui, de toute façon, était déjà laïc dès le début - « Rendez à César ce qui est à César …  ». Elle concerne les religions qui ne connaissent ou ne reconnaissent pas la laïcité, et notamment l’islam, qui, pas sa nature même, contrôle le temporel autant que le spirituel. L’Eglise a depuis longtemps accepté la laïcité, mais le principe de la séparation et l’indépendance de l’Etat et la religion est étranger à l’islam.

La confrontation avec l’islam est un des événements les plus importants de notre époque. Elle nous trouble, nous inquiète, et nous entraîne dans des débats passionnés, débats qui ont aussi une importance politique majeure, vu l’influence grandissante de cette religion dans nos sociétés. Les questions que cette confrontation soulève sont encore loin d’être résolues. L’Europe hésite, recule, se fâche par moments et se divise en camps opposés.

En interdisant la Burqa, sommes nous obligés d’interdire aussi les nonnes dans l’espace public ? En interdisant les appels à la prière du minaret, sommes nous obligés d’interdire les cloches des églises ? La réponse dépendra de l’acceptation ou refus de notre héritage chrétien. Soit on maintient que l’Europe est historiquement et culturellement chrétienne, et que les signes et symboles chrétiens font partie du paysage, soit on renie cet héritage et on supprime tout.

Chaque année, à l’approche de Noël, nous sommes confrontés à la question des symboles chrétiens. Est-il nécessaire ou souhaitable de les supprimer ? Ce n’est pas seulement une question de religion, mais, surtout, de culture.


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30 réactions à cet article    


  • Romain Desbois 15 décembre 2012 18:28

    oui je pense que l’auteur veut plutôt parler de noël athée ou plus exactement de fêtes se basant sur un calendrier saisonnier (qui peuvent avoir avoir aussi du sens pour des croyances et autres mythologies).

    Mais en fait, fêter les saisons est certainement l’une des plus ancienne coutume des humains.

    Mais la fête des uns peut aussi être la fête des autres. A Noël , aux animaux on leur fait la fête.

    Tristes bacchanales annuelles, débauche de joie et de plaisir autour de la mort et de la souffrance.

    Fêtes de l’égoïsme spéciste. Fête de l’âge de la barbarie dont l’humain n’est pas encore sorti.

    Je n’irai pas danser et chanter sur leurs cadavres.


  • Kookaburra Kookaburra 16 décembre 2012 10:36

    Dommage Démosthène, j’aurais bien voulu profiter de vos éclaircissements.


  • francesca2 francesca2 15 décembre 2012 11:25

    Soit on maintient que l’Europe est historiquement et culturellement chrétienne, et que les signes et symboles chrétiens font partie du paysage, soit on renie cet héritage et on supprime tout


    Vous semblez croire que l’on soit encore à la croisée des chemins ?! 
    Non non, ces questions ont déjà été réglées, au nom du respect et de la non stigmatisation de la diversité de la minorité dans son ensemble de ma tête sur la commode, ça fait longtemps qu’ils ont choisi...

    C’est un très bon article, en léger décalage temporel, mais très bon quand même. 

    • Kookaburra Kookaburra 15 décembre 2012 12:08

      Merci Francesca. Mais je reste optimiste. Pour éviter la confrontation avec cette nouvelle religion, devenue aussi invasive et revendicative que l’était le catholicisme au XIX° siècle, les non-croyants s’appuient sur une laïcité pure et dure, confinant les religions à la sphère privée. Mais c’est aller un peu vite en besogne : si la foi appartient au domaine privé, le culte, lui, est bien publique. On peut difficilement évacuer le fait religieux en le confinant, comme la toilette, à la salle des bains. Bien entendu, il ne s’agit pas d’être croyant : l’agnostique aussi reconnaît notre héritage gréco-judéo-chrétien et le poids de cet héritage dans notre culture, indépendamment de toute croyance. Le christianisme est trop important pour être abandonné aux seuls croyants.


      • COLRE COLRE 15 décembre 2012 12:53

        « Le christianisme est trop important pour être abandonné aux seuls croyants »… absolument !

        Même favorable à la plus radicale laïcité, devrait-on se passer de la Chapelle Sixitine, des cathédrales, des vitraux de Chartres ou du requiem de Mozart ? Notre histoire française (européenne) a structuré nos paysages, notre art, nos monuments, nos traditions, notre langue… C’est une réalité culturelle, historique : qui cela dérange-t-il ?

        La laïcité est un principe politique destiné à tenir à distance toutes les religions de leurs indéfectibles appétits de pouvoir (explicites ou sournois). 
        Faire de la laïcité un mistigri intolérant et stupide est une tactique pour la discréditer, avant de la vider de sa substance à force de revendications imbéciles. Ne soyons surtout pas dupes de la manoeuvre ! vive Bach, le jubilé de Notre-Dame et les fresques de Giotto !

        Joyeux Noël à tous ! smiley 


      • Kookaburra Kookaburra 15 décembre 2012 17:59

        à par Colre ;
        Je suis d‘accord avec vous, et c’est-ce que je dis dans le texte, en opposition à ceux, nombreux me semble-t-il, qui aimeraient supprimer toute trace du christianisme dans l‘espace publique : Il faudrait alors enlever tous les tableaux religieux dans les musées. Il resterait encore à supprimer toute la musique religieuse, Bach, Mozart, les cantates, les requiem. Il faudrait ensuite s’attaquer ensuite à la littérature, à notre architecture, à nos langues. Certains semblent croire que je critique la laïcité, ce qui serait absurde. Mais il faudrait clarifier ce qu’on entend par laïcité. La laïcité allemande est différente de la laïcité française.


      • bluerage 15 décembre 2012 12:27

        Tout est déjà décidé : d’abord on supprime tout symbole chrétien pour « ne pas choquer les minorités » puis ensuite on les remplace par des signes exterieurs religieux exotiques : mosquées, barbes et foulards, djellabas et ramadan etc.

        Soyez tolérants, tolérez l’intolérance de l’islam ! (ironiquement vôtre)


        • Loatse Loatse 15 décembre 2012 12:40

          Quand un pays renie ses racines, son histoire au point de vouloir en faire disparaitre tout ce qui peut nous la rappeler, c’est qu’il est près de perdre son âme....

          Nous, chrétiens avons rendu à Cesar ce qui appartient à César... mais cela n’est pas suffisant il semblerait..

          D’ou l’acharnement sur nos symboles, nos traditions (issues de..), « trop visibles »....

          La chasse est ouverte : A la crèche sur une place de mairie dans un village alsacien, au crucifix oublié sur un mur lors d’un concours tandis que paradoxalement on en vient à soutenir le père noel dont les origines mêlent religions nordiques et christianisme (saint nicolas relooké)..

          oui, nous pouvons nous attendre à ce que Paques devienne « la fête du printemps » comme les marchés de noel deviennent des « marchés d’hiver »...

          Nos rues et nos villes au nom de saints et saintes seront rebaptisées, nos agendas, nos calendriers et agendas mis aux normes et les calvaires disparaitront du paysage...

          Nous devrons nous contenter de boulotter nos oeufs de paques, nos jesus de morteau et nos saint nicolas en pain d’épice halal (lol) parceque tout de même, la laicité c’est une chose, le porte monnaie c’en est une autre....

          « L’anticléricalisme et l’incroyance ont leurs bigots tout comme l’orthodoxie. » Julien Green

          • Aldous Aldous 15 décembre 2012 12:40

            « Chaque année, à l’approche de Noël, nous sommes confrontés à la question des symboles chrétiens. »

            Qui ça nous ?

            La pluspart des gens sont confrontés à des choses plus futiles : trouver du boulot, nourrir ses enfants, les empecher de decrocher à l’ecole...

            Ceux qui n’ont rien d’autre a faire qu’à se tirer la nouille sur la signification de sapin de noël sont de sacré veinards...


            • Kookaburra Kookaburra 15 décembre 2012 13:39

              D’accord avec vous Aldous, mais la plupart des articles sur AG concernent ces problèmes. Les textes « futiles »comme le présent passent de plus en plus difficilement. Jusqu’ici pas un seul texte sur la fête que nous allons tous faire la semaine prochaine.


            • juluch juluch 15 décembre 2012 12:55

              Gardons nos traditions intactes.


              Qu’elles soient religieuses ou pas.



              • Loatse Loatse 15 décembre 2012 13:26

                Juluch

                le « ou pas » va etre difficile à trouver....  smiley

                La galette des rois (l’épiphanie) :

                Lors des Saturnales (fêtes romaines sur la fin du mois de décembre et au commencement de janvier), les Romains désignaient un esclave comme « roi d’un jour ». Les Saturnales étaient en effet une fête d’inversion des rôles afin de déjouer les jours néfastes de Saturne, divinité chtonienne. 
                Au cours du banquet (au début ou à la fin des Saturnales, selon les différentes époques de la Rome antique) au sein de chaque grande familia, les Romains utilisaient la fève d’un gâteau comme « bulletin de vote » pour élire le « Saturnalicius princeps » (Maître des Saturnales ou Roi du désordre).
                L’Épiphanie désigne aujourd’hui une fête chrétienne qui célèbre le Messie venu et incarné dans le monde et recevant la visite et l’hommage des Rois mages.

                L’ Hypapante ou présentation du christ au temple (la chandeleur) :

                La festa candelarum tire son nom d’une coutume consistant à allumer des cierges à minuit en symbole de purification.

                Chez les Romains, on fêtait les Lupercales aux environs du 15 février, fêtes inspirées de Lupercus, dieu de la fécondité et des troupeaux. À la même époque, on trouve également la fête de Feralia.

                Chez les Celtes, on fêtait Imbolc le 1er février. Ce rite en l’honneur de la déesse Brigit célébrait la purification et la fertilité au sortir de l’hiver. Les paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles.Au Ve siècle, le pape Gélase Ier substitue cette fête aux antiques lupercales ou aux fêtes de Proserpine et de Cérès.


                • juluch juluch 15 décembre 2012 13:40

                  merci pour les détails.......


                  Effectivement, nos fêtes actuelles dérivent forcements de celles de l’Antiquité, lesquels devaient dériver de fêtes plus anciennes....

                  Apres le 25, la sois disante naissance de Jésus.......purement arbitraire mais qui faisait l’affaire du clergé à l’époque......comme le culte de la Vierge Marie qui remonterait à Isis !!

                  Malgré tout, j’adore Noel le meilleur moment de l’année.

                  Et pourtant je suis athée , mais j’aime cette tradition.....

                  J’avais oublié...............merci pour l’article !!

                • Kookaburra Kookaburra 15 décembre 2012 13:58

                  Merci Juluch.

                  « Apres le 25, la sois disante naissance de Jésus.......purement arbitraire »

                  Arbitraire mais astucieux par le symbolique : le retour de la lumière - c’est le lumineux message des Evangiles.


                • Kookaburra Kookaburra 15 décembre 2012 13:33

                  Après Noël arrivent les Rois. Les amis se réunissent autour du gâteaux des Rois. Comment expliquer cette fête aux enfants ? En racontant lhistoire des trois mages, les croyants le feront comme partie de léducation de leurs enfants, alors que les non-croyants diront que ce nest quun conte. Mais si ce nest quun conte, diront les enfants, pourquoi le fêter ? La façon de raconter lhistoire biblique influencera lesprit de lenfant, le menant vers la croyance ou vers lincroyance. Ou bien, on laisse lenfant dans le doute en avouant quon ne sait pas si elle est vraie ou pas. Tout dépend, évidement, de lâge de lenfant. Avant lâge de la raison, lenfant nest pas concerné par la religion. Lhistoire biblique peut rester un conte. Ce nest que plus tard quil faut parler de la religion, en laffirmant ou en la démolissant, selon ses convictions. Tâche délicate ! Mais, de toute façon, la relation à la religion évolue pendant la vie - le jeune croyant peut devenir athée, lathée croyant. Ou agnostique.


                  • BlackMatter 15 décembre 2012 20:54

                    « Mais si ce n’est qu’un conte, diront les enfants, pourquoi le fêter ? »


                    Pourquoi ne pas répondre simplement que c’est une occasion de faire la fête et que faire la fête ça fait du bien surtout dans les temps rudes de l’hiver.

                  • Kookaburra Kookaburra 15 décembre 2012 21:57

                    Fêter pour fêter, pourquoi pas, si vous préférer cette explication. Personnellement, tout en lui disant que je ne sais pas si c’est vrai ou pas je lui raconterais le récit traditionnel, parce qu’il est beau et parce que les contes sont une nourriture essentielle pour l’enfant.


                  • BlackMatter 15 décembre 2012 22:50

                    Ça n’est pas forcément incompatible avec ce que j’ai écrit.

                    On peut parler de tradition, de croyances pour certain, d’anciens mythes et dire aux enfants que c’est surtout une occasion de faire la fête.

                    On peut aussi dire que Noel n’est pas le jour anniversaire de la naissance de JC mais simplement la fête de sa supposée naissance dont la date a été fixée arbitrairement par l’église à ce jour là, parce qu’elle pense que Jésus illumine le monde, tout comme le soleil renaît un peu plus chaque jour à partir de cette date. Mais aujourd’hui beaucoup de gens pensent que cela est « des foutaises » tout en voulant garder Noel au nom de la tradition et du coté festif.




                  • Loatse Loatse 15 décembre 2012 13:54

                    Que Les adultes sont devenus compliqués !... traditions, coutumes, habitudes sont des mots que les enfants comprennent bien sans que soit nécessaire de rentrer dans les détails sauf si demande il y a ... et sauf preuve du contraire, on ne devient pas plus chrétien en dégustant une galette des rois que musulman en se régalant des makrouts (petits gateaux de l’Aid) offerts par ses voisins...


                    • Kookaburra Kookaburra 15 décembre 2012 14:03

                      Vous avez raison Loatse. Je me complique trop l’affaire en pensant que je dois expliquer à l’enfant pour quelle raison fait la fête.


                    • volt volt 15 décembre 2012 15:45

                      vous avez encore oublié la Chandeleur...

                      ou le noël de l’église arménienne qui se joue en janvier.
                      mais vous-même vous signalez bien qu’il est difficile de confiner le culte, qui est public, dans la seule sphère privée.

                      A lire votre descriptif, on a l’impression que l’impasse viendrait presque d’une sorte de « religiosité laïque » ; un seul exemple : 
                      à 20m de la plus grande mosquée de beyrouth, tous les ans, un sapin géant, les guirlandes flirtants tous feux avec les minarets ; à d’autres dates, plus endeuillées, on y trouve un bien Malin plaisir à entremêler son des cloches et chant des muezzins - cela n’empêchant en rien les mécréants déclarés dans les boîtes et les bars avoisinants, de tenir la dragée haute de leurs strips-débauches les plus parfaites.

                      sarco condamnait l’« islam des caves », et il ne croyait pas si bien dire, dans son ignorance de l’histoire des lieux exacts où se jouèrent les débuts du christianisme en France.

                      • Kookaburra Kookaburra 15 décembre 2012 16:01

                        Tout à fait d’accord avec vous. Votre concept de « religiosité laïque » vaut un développement dans une discussion sur la spiritualité. Ce n’est pas étranger non plus à la notion de « curiosité » que vous venez de commenter dans l’article de Alinea.


                      • volt volt 15 décembre 2012 16:35

                        vous ne me laisserez pas une cave !


                      • Lord WTF ! Lord Franz of the F. in S. 15 décembre 2012 16:30

                        Noël ou plutôt X-Mass en yankistanais est une fête paganocapitaliste : et en cela, le déploiement des symboles hédonoconsuméristes du culte paganocapitaliste est en violation avec le principe de la laïcitude hexagonale !

                         Non seulement la laïcitude est violée (façon national gangbang) mais en plus l’Etat tolère le prosélytisme outrancier des sectes paganocapitalistes qui là érigent des « sapins de Noël », et ici diffusent via massmedias l’idéologie santaclausienne ! A nul moment dans l’Histoire, si ce n’est durant l’épisode stalinosoviet n’a-t-on assisté à une telle échelle de prop-à-gland intenso-invasive étatiquement sanctionnée !

                         Non seulement, le »sapin de Noël" est un symbole éminemment phallique (visiblement le « e » final a sauté au cours du temps ; quant aux boules et guirlandes dont on le décore : androcentrisme  manifeste dont je vous laisse le choix de faire l’interprétation de l’exposition pornoutrancière dans l’espace public de ces végétophallus lors de la célébration décembriste de ce rituel sancto-consumératoire) qui s’attaque à notre paritude réglementaire (pourquoi pas des huîtres géantes ornées de guirlandes si l’idéologie ainsi véhiculée n’était pas profondément –sans sous-entendu ici- misogynale ???).

                         Quant au vieillard alcoolobedonnant, n’est-il pas l’archétype même de l’oligarque viagrisant membre de la caste gérontodominante, vivant de l’exploitation des masses prolotariennes et de la candeur des lambdaïens ? Est-il donc normal d’accepter chaque année la mass-diffusion du message de cette idéologie politico-religieuse autant dans l’espace public que dans les cerveaux pré-pubères, et cela avec l’assentiment de nos gouvernants ?


                         Il y a ici collusion manifeste entre nos représentants élus et le clergé paganocapitaliste : or je dis NON : l’Etat ne reconnaît pas plus Baal que Mammon, pas plus Bilbo le Hobbit que Santa Claus l’oligarque ! Pas plus nous ne pouvons continuer à tolérer le communautarisme des intégristes et radicaux hédonoconsuméristes : je le répète, il n’existe pas de paganocapitalisme, de baalisme ou de mammonisme modéré ! Si cela continue, notre glorieuse nation finira sous le joug de ces obscurantistes : notre pays quant à lui se verra transformer en hexago-mall, soumis au clergé mammonien et à la sharia baaliste…   


                        • Loatse Loatse 15 décembre 2012 17:35

                          Joyeux Noel (tout court) à tous,... dans l’esprit de Noel bien sûr ! smiley

                          http://www.youtube.com/watch?v=g4cyWxevyAY


                          • Romain Desbois 15 décembre 2012 18:34

                            désolé mais moi je ne fête pas Noël et donc ne souhaitez pas un joyeux noël à tous comme si tous fêtaient Noël.

                            Souhaitez donc un joyeux noël à tous ces animaux morts que j’ai vu en passant devant une boucherie ce matin. Cette montagne de « cochons de lait » entassés comme de vulgaire marchandise.

                            Ca me fait penser à un éleveur qui a dit cette semaine qu’il était producteur de viande. Nier même le vivant de l’être que l’on exploite, c’est digne du nazisme. C’est du nazisme.


                          • alinea Alinea 15 décembre 2012 23:29

                            J’ai passé l’âge depuis longtemps mais c’est vrai que tout ce remue-ménage me paraît ^pipeau ! Noël c’est Noël, et si un jour il n’y a plus un seul catholique dans ce pays, on dira « c’était du temps où... »
                            Il y a en France des régions protestantes où, même s’il y a encore de vieilles églises, il n’y a pas de cloches !
                            J’ose espérer qu’on ne cédera pas à cette pseudo culpabilité qui nous ferait bannir de notre calendrier, ces dates !


                            • Kookaburra Kookaburra 16 décembre 2012 10:32

                              Petite histoire personnelle :

                              Arrivé en Allemagne à l’âge de 26 ans, j’ai rencontré une jolie blonde qui m’a invité à fêter Noël avec sa famille, ses parents et ses quatre frères et sœurs adultes. Le soir du 24 toute la famille se réunissait autour du sapin. On chantait quelques Noëls, puis chacun, à tout de rôle, devait rappeler le souvenir d’un proche ou d’un ami absent. Je parlais de ma mère. On chantait encore un peu et puis on cherchait ses cadeaux déjà déposés sous le sapin. Quelque chose en moi résistait à cette mise en scène, mais la cérémonie, simple et sincère, m’a touché. Le recueillement autour du sapin me semblait, malgré moi, beau.

                              Aujourd’hui, la jolie blonde, devenue ma femme, tient toujours à sa couronne d’avent avec les quatre bougies. Chaque dimanche soir d‘avent elle allume une autre bougie et met un CD de chants de Noël. Elle n’est pas croyante, mais elle tient à ce souvenir de l’enfance. Je m’y prête volontiers.

                              On ne guérit jamais de son enfance.

                              Joyeux Noël à tous !


                              • Balika Balika 17 décembre 2012 15:51

                                Difficile pour moi de cliquer « oui » ou « non » face à cet article : j’aimais beaucoup le début, qui nous ramène aux vraies origines de cette fête - beaucoup moins la fin, qui se contente, comme d’hab’, de dire « vive la tradition, nous sommes chrétiens et pas musulmans »... Qu’est ce que ça me fatigue, cette opposition systématique !

                                Je suis d’origine chrétienne et française « de souche » (il semblerait qu’il faille le rappeler pour être un tant soit peu crédible), et dans une société « laïque » comme vous dites, j’en ai personnellement ras-le-bol de devoir subir chaque année des fadaises au sujet de Noël et d’un pseudo barbu qui viendrait gâter les enfants la nuit (ou comment rendre les gamins toujours plus consuméristes et ingrats).

                                La tradition, parlons-en de la tradition ! Comme vous le rappelez justement, il s’agit à l’origine de la fête des lumières, du solstice et de la perspective du retour des beaux jours. Le sapin n’a d’ailleurs rien de particulièrement chrétien, c’est juste un arbre qui symbolise l’hiver. Et je trouve ça bien plus beau, bien plus fédérateur et valorisant en soit. Pas la peine pour ça de prendre prétexte de l’invasion fantasmée des musulmans (c’est quand même hallucinant comment on les invite dans tous les débats ceux-là, comme si on avait besoin d’eux pour remettre en cause la laïcité, à une période ou des catho pas jojo occupent le devant de la scène au sujet d’un certain mariage pour tous).

                                Moi j’aimerais bien la fêter, la sainte Lucie, me suffire de célébrer la chaleur du foyer devant un beau chapon, sans être obligée de le justifier via une pseudo tradition chrétienne devenue entre-temps le symbole du capitalisme décadent (j’entends encore les enfants de ma sœur jeter leur cadeau par terre parce que « ce n’était pas ce qu’ils avaient commandé » - effarant, et tellement édifiant). Sans être obligée, surtout, d’entretenir le flot de conneries qu’on débite aux gamins sous peine de passer pour la mère fouettarde.

                                Personnellement, quand j’étais gosse, j’ai très rapidement douté de l’existence du père Noël, tout ça me paraissait (déjà) acadabrantesque et moyennement crédible, et j’ai été très déçue de tous ces mensonges que racontaient les adultes lorsque j’ai découvert la vérité. Alors que la magie de Noël, on le sait, c’est avant tout le feu qui crépite dans la cheminée, la nourriture meilleure que d’ordinaire, la réunion de la famille, la nouvelle année et le printemps qui approchent. Pourquoi avoir besoin d’autre chose ?

                                Dernière remarque, à ceux qui s’accrochent aux « traditions » : je trouve personnellement que c’est le pire argument qui soit. Pourquoi pas continuer à clouer des chouettes sur les portes ou brûler les chats noirs, pendant qu’on y est ! La tradition est tout sauf une bonne raison pour maintenir une pratique quelle qu’elle soit, sinon on mangerait encore avec des silex ! Après on peut débattre de nos origines chrétiennes, se demander s’il faut encore les revendiquer, mais dans un pays qui a tourné le dos à la religion depuis belle lurette et qui a remplacé le spirituel par l’argent, permettez-moi juste de trouver ça un poil hypocrite.

                                En tout cas, merci d’avoir abordé le sujet, il n’est peut-être pas « essentiel », mais il fait partie des thèmes qui façonnent notre manière d’aborder le monde...


                                • Kookaburra Kookaburra 18 décembre 2012 11:16

                                  à Balika
                                  Dommage que vous êtes venue si tard. Votre message enrichit beaucoup la discussion. Je pourrais répéter exactement ce que vous avez dit de mon texte : j’aime le début, mais moins la fin. J’imagine que vous êtes une femme et athée. L’athéisme est un thème que j’espérais aborder sur ce fil, mais je ne trouvais pas l’occasion. Vous serez peut-être d’accord avec moi que le thème de l’article mérite une meilleure discussion. Mais les lecteurs préfèrent les sujets plus actuels, les faits divers etc., abordés d’une façon simple et courte avec un ton moralisateur convenable. Ce n’est pas mon truc.

                                  Vous en avez marre des sempiternelles débats sur l’islam, parce que pour vous, ce n’est pas un problème. Vous ne voyez pas une influence grandissante de l’islam dans nos sociétés. Ce n’est pas qu’un spectre que la droite utilise pour nous faire peur. Je le vois autrement, mais c’est justement pour cette raison que votre point de vue aurait pu vraiment lancer un débat.

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