Jupiter tape une crise !
A bout de nerfs, Jupiter, et ne retenant plus en son beau palais ses coups de menton contre ces oppositions à la juste et nécessaire réforme ! Pas un jour sans que ne bruissent dans les colonnes de la bonne presse, celle du régime, s’entend, les échos des colères du roitelet, jetant, tel un capitaine Haddock déchaîné, parapheurs et répliques cinglantes à la tête de ses collaborateurs et ministres. Lesquels, dépités telles des femmes trompées, s’en vont épancher leur douleur dans les allées du jardin de l’Élysée, où sous les ombres des arbres sans feuilles, ils lâchent leurs complaintes à tous les Duhamel postés en embuscade. Lesquels Duhamel, pas même concernés d’avoir un mois durant répété sans avoir vérifié la fake news autour des 1200 euros de retraite minimum pour tous, se nourrissent telles des sangsues de ces croustillantes indiscrétions en OFF, qui s’étaleront dès le lendemain au cul des autobus.
A peine élus que nos bons samaritains de la presse embarquée nous rapportaient les colères de sa divine sainteté, lesquelles semblent à les écouter aussi fulgurantes que le ressac des crises de nerfs des addicts à la cocaïne. Il "tape du poing sur la table". Il "recadre ses ministres". Il est "furieux", il est "agacé", il a une "grosse colère", il "sort de ses gonds", il "passe un savon" ; il "part en toupie". On le voit rien qu’aux titres, la sobriété énergétique du freluquet de l’Élysée semble depuis son accession au trône ne pas être au programme des réjouissances. Tel un enfant roi l’asticot perce à la moindre contrariété un trou dans la couche d’ozone et perturbe, à défaut du climat, l’atmosphère sereine en son beau palais.
Ses bons ministres engoncés dans leurs cols roulés font par trop planer la menace de coupures d’électricité ? Depuis un sommet européen en Albanie Jupiter leur envoie la foudre et perd ses nerfs en désavouant publiquement ces pleutres par lui nommés ! La baisse de l’APL à la mi 2017 ? « Une connerie sans nom ! ». Son grand fou de Benalla pris en flagrant délit de castagne le 1er mai 2018 ? Son compère Crasse, en tête à tête à l’Élysée avec le petit Bokassa d’Amiens sur Seine dut se baisser in extremis pour ne pas se prendre en pleine figure un paquet de dossiers. Et de les accumuler ! La reconstruction de Saint Martin ? Ça lambine ! Une interview de Delevoye pour sortir par le haut de la première réforme des retraites ? Une connerie ! Les couacs de la gestion de la crise sanitaire ? Tous des nuls ! Et de finir par lâcher rageusement que lorsque tout autre que lui met ses mains dans le cambouis, tout part en vrille.
Notre omnipotent couteau suisse n’a pas son pareil pour réduire en miettes ses propres marche pieds, sans doute pour se rehausser de quelques micro centimètres à leurs dépends et ainsi flirter avec un firmament digne de son auguste fonction. Qu’on le voit, qu’on l’entende, qu’on l’écoute et que l’on sache que « sans lui rien », comme le répétait un de ses prédécesseurs, « n’est possible ». Notre histrion survolté a, que la vile populace en soit consciente, par essence le bras aussi long que la narine remplie, et ne saurait souffrir en son royaume d’autre exécuteur des basses œuvres que lui-même en personne. L’Élysée ne connaissant depuis six ans qu’une et une seule inflation : celle du melon. Et tant pis pour les visiteurs du château devant quotidiennement souffrir ses jupitériennes soufflantes et éviter les lâchers de jurons ! Il leur restera, pour seul lot de consolation, l’insigne privilège de confier sous anonymat aux perroquets du régime l’état des lieux de leurs états d’âme d’amants éconduits par le Prince en personne. Lequel n’a pas son pareil pour ainsi humilier ses plus fervents serviteurs avant que de courir dans les bras d’une foule amoureuse. Ce qui, si l’on poussait jusqu’au bout l’ironie, correspond très exactement au comportement d’un champion sous acides en pleine montée. Comme on peut en voir dans Le loup de Wall Street.
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