Jusqu’où irons-nous dans le voyeurisme ?
Dans l’aéronautique les productions se réalisent autour d’une marge de sécurité auxiliant de 99, 4%. C’est dire s’il y a peu de chance d’une imperfection technique. C’est à ces conditions que le transport aérien est devenu sûr.
Mais quand survient un accident il faut compter sur un miracle pour s’en sortir. Mais ce ne sont pas les conséquences de l’accident de cet A 320 qui c’est crashé dans les alpes qui m’interpelle, mais le traitement informatif par les chaînes.
Je me suis interrogé si cela n’allait pas jusqu’à l’indécence. Il y a quelque chose de macabre à vouloir tenir des temps d’antenne autour de tel drame, même quand il n’y a rien à dire, et aller jusqu'à interroger des villageois qui n’avaientt rien à dire et on le leur faisait dire pour dire quelque chose sur le sujet. Ce n’est plus de l’information mais de la télé réalité, un spectacle du désespoir des autres directement chez nous.
Il est évident que la technologie n’y est pas pour rien puisque maintenant les chaînes font appel à tous ceux qui avec leur téléphone caméra peuvent filmer un événement. Une certaine manière de voir sa propre existence faire l’information. Mais nous voyons bien qu’il y a une certaine prédilection à s’accaparer tous les drames. J’ai le souvenir d’avoir écrit sous la présidence Sarkozy que là où il y avait un mort il y avait un membre du gouvernement, à croire qu’ils faisaient fonction de croque mort. Nous sommes sous un gouvernement du changement, mais pas dans ce domaine, trop sensible électoralement. En écoutant les chaînes et le temps incroyable qu’elles y ont consacré, allant jusqu'à s’immiscer parmi les familles des victimes que ce soit en Espagne ou en Allemagne je me suis demandé si dans le spectacle de la mort nous n’en faisions pas un peu trop et, si cela plaisait au français quelles en étaient les raisons. Si l’on peut apprécier la logistique qui se met en place dans ce genre de drame depuis maintenant bien longtemps, je pense au premier plan orsec de 1952 qui ont été modernisé en 2004 et ont démontré leur efficacité, il en est autrement des médias et des dirigeants politiques qui se pensent devoir personnellement attester la compassion de la nation par leur présence.
Alors, m’est revenu en mémoire le traitement de l’information sur la première guerre en Irak, où ce drame était traité exactement comme l’est celui-ci. Cela avait soulevé une vague d’indignation dans la classe politique et dans la population, au point que Guillaume Durant, qui faisait avec cette guerre le reality show d’aujourd’hui, s’était fait rappeler à l’ordre. A l’époque il présentait le 20 heure sur la cinq, chaîne de Silvio Berlusconi.
Si la manifestation de la compassion envers les autres est une marque d’humanité, je ne crois pas que ce soit cela qui anime les chaînes qui se précipitent en tous lieux où il y a un drame qui peut faire de l’audimat. Est-ce une nouveauté en soi, certainement pas, tant il y a de filmes qui en font commerce, mais ce sont des films. Tandis que les chaînes recherchent les témoins des drames, si elles pouvaient donner une caméra à un assassin pour qu’il puisse filmer son crime elles le feraient. Ce débat à déjà eu lieu et deux films ont été réalisés, « La mort en direct » 1980 (une écrivaine à succès, apprend qu'elle est atteinte d'une maladie incurable et qu'il ne lui reste plus que quelques semaines à vivre. Elle est contactée par une chaîne de télévision qui souhaite la filmer pour son émission La Mort en direct. Refusant l'offre, elle sera filmée à son insu par Roddy, un cameraman, grâce à une caméra implantée dans son cerveau), l’autre « Le prix du danger » 1986 (Dans une société futuriste, "le prix du danger" est le nouveau jeu d'une chaine de télévision. Un homme doit rejoindre un endroit secret en évitant cinq hommes venus pour le tuer. S'il réussit, il empoche beaucoup d'argent…./ ). Mais voilà nous sommes en 2015, ces filmes cultes sur le sujet des limites du voyeurisme ne se posent plus, même les citoyens en sont devenu accros. Je ne suis pas psychanalyste mais je pense que nous dépassons depuis fort longtemps le seul phénomène de la compassion et de l’empathie quand le drame devient le sujet essentiel qui donne un sens à l’existence et à la réélection des hommes politiques.
Quand nous voyons nos chaînes parcourir le monde pour nous apporter un drame, ce n’est pas le fait du hasard. Par contre une découverte fabuleuse à été réalisée par Jean Antoine Barret physicien à l’université de bordeaux et à l’institut Max Planck de Gottingen. Après celles de Uri et Miller sur les acides aminés en 1953 ; celle de Sutherland sur les nucléotides en 2009, ce jeune home découvre que l’énergie de la Vie tient dans une goutte d’eau, il n’y a bien que les abonnés des revues scientifiques pour le savoir.
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