Jusqu’où iront-ils ?
La bêtise de notre époque, c’est que les gens pensent que la vie réelle ressemble à leurs chimères, et aux émissions qu’ils voient à la TV.
Pas plus tard que ces derniers jours, j’entendais sur France Culture, une dame (spécialiste de je ne sais plus quoi) expliquer, de sa voix fluette, et avec le plus grand calme, les « conséquences » qu’auraient les sanctions économiques prises contre la Russie. Je me demande parfois si ces « spécialistes » ont toute leur tête ? Que croyez-vous qu’il puisse advenir à cette puissance de second rang qu’est devenu la France, si elle suit - et pire - croit aux déclarations de Macron le fou va-t’en guerre et joue vraiment à déclarer la guerre (« même pour de faux » comme disent les enfants et même si ce n’est qu’une guerre économique) à la Russie ? Croit-elle, cette chère imbécile à la voix fluette, qu’un pays qui est capable de porter la guerre à ses frontières et de mettre en alerte maximale son incroyable force nucléaire, va faire beaucoup de cas des impudents qui auront osé geler ses avoirs ?
Il faudra autre chose qu’une voix fluette et les quelques mots rabâchés en boucle par les conseillers en communication pour battre les Russes, s’il nous venait à l’idée de reconnaitre l’Ukraine comme membre de l’UE et d’en faire, partant, un membre de l’OTAN que nous serions obligés de défendre… Je plains sincèrement les boutes-feux qui croiraient que notre armée délabrée (malgré le courage de ses hommes), incapable de maintenir la paix au Sahel contre une poignée de djihadistes, puisse faire une bien plus grande illusion que l’armée ukrainienne d’aujourd’hui. Oui, nous résisterions, 3 ou 6 semaines comme le feront probablement les ukrainiens. Peut-être enverrions-nous quelques pétards nucléaires qui risqueraient d’être interceptés ; mais je nous prédis une cuisante défaite, car nous ne défendons plus rien. On ne fait pas une guerre pour défendre ses vacances au soleil et sa liberté de choisir les séries de Netflix ou d’Amazon vidéos. On fait une guerre parce qu’on est persuadé de sa force et de son droit. Or parmi les légions d’idiots répétant qu’ils iraient mourir pour l’Ukraine (autant dire pour les USA), pas un n’aurait le courage d’aller mourir pour sa Patrie (la France – mot abhorré !) ou pour une certaine idée de la liberté (regardons avec quelle facilité ces « grandes âmes » ont abdiquées leur liberté devant un innocent virus). Au premier tir de Kalashnikov, ils détaleraient comme des lapins, iraient se cacher dans leur terrier, tout juste apte à commenter sur twitter « leur ignoble malheur » en se donnant des airs de sergent Triaire, tout en se croyant dotés de « super pouvoirs » comme dans les films Disney en appelant les autres à mourir pour eux.
Nous n’avons, de toute façon, rien à gagner à participer à cette guerre en Ukraine, car soit les Russes en sortent vainqueurs et nous aurons reçu un revers ; et alors prions Dieu pour que Vladimir Poutine soit aussi intelligent et pénétré que ses soutiens le disent et qu’il ne veuille que défendre son pays des visées impérialistes de Washington, car s’il se décidait à retourner ses armes contre nous, nous pourrions tout simplement ne plus exister. Soit nous nous embarquons dans un bourbier et certainement que la coalition Otanienne en sortira vainqueur. Il est plus probable que Poutine serait tué à la sauvette comme Kadhafi ou Hussein, mais nous aurions alors créé des rancœurs chez tous les slaves qui ne penseront qu’à prendre leur revanche et nous ne vivrons plus en paix pendant des décennies. Même vainqueurs, nous aurons participé volontairement à notre mise sous tutelle (militaire et économique) par notre « allié » américain. Naturellement, on nous présentera comme la victoire du Bien, de la démocratie et de la Vérité sur l’axe du mal (pour reprendre l’expression de Bush).
La Russie de Poutine a été acculée à faire cette guerre. Qu’aurions-nous dit et fait si nous avions vu débarquer un « ami hostile » (euphémisme pour désigner l’OTAN) qui avait décidé d’armer à nos portes une nation et de la doter d’une arme nucléaire pointée sur nous ? Ou, pour faire plus réel, qu’ont fait les USA avec la fameuse crise des missiles en 1962 ? Le cas de figure était absolument identique mais inversé. Nous avons une écrasante responsabilité dans le déclenchement de ce conflit : en ne faisant pas respecter aux ukrainiens les accords régulièrement signés à Minsk (et qui devaient nous préserver de la guerre). Nous avons joué avec le feu (qui a largement été attisé par les USA) en laissant faire les Ukrainiens dans le Donbass, lesquels se sont livrés à toutes sortes d’horreurs sur des russophones, au mépris de toutes les règles de la guerre, ce qui n’a pu qu’exaspérer la Russie. Nous avons une écrasante responsabilité durant les dernières semaines, en n’ayant pas été une force de paix et en jouant un jeu trouble dont il ressort que nous sommes inféodés aux positions américaines. Macron n’a fait illusion, quant à son rôle, qu’aux yeux des médias corrompus d’ici. Dans le reste du monde, il est passé pour ce qu’il est : un clown sans envergure, un fidèle séide des USA. Notre pauvre France empêtré dans ce guêpier qu’est l’union européenne a perdu la dernière chose qui lui restait : sa force diplomatique de pays non aligné que lui avait conféré De Gaulle. Plus personne ne nous écoute et le pouvoir international de Macron n’est, désormais, guère plus important que celui du gouverneur de la Californie.
L’Europe internationaliste, quant à elle, avance ses pions de plus en plus vite : au mépris du droit et des traités qui la constitue, la voilà qui vend des armes et porte atteinte à la liberté d’information ! Ce qui en dit long, au passage, sur la valeur des gémissements de nos politiciens sur la violation du droit international par la Russie… Belle avancée de cette institution censée incarner la paix (sic). Que nous a-t-on rebattu les oreilles avec ce slogan, fait pour attraper le gogo de base, selon quoi : « l’europe, c’est la paix et la prospérité » ! Or, l’Europe, c’est surtout l’enrichissement sans fin des nantis et le mépris, les bras arrachés et les yeux crevés pour les peuples. En faisant nommer à sa tête la perfide Ursula Von der Leyen, le parti atlantiste et mondialiste a fait entrer un nouveau cheval de Troie au sein de ces institutions. Mais un cheval de Troie assumé. Nous l’avons vu à l’œuvre dans le tragique épisode de l’achat des vaccins (avec la complicité de son mari et la duplicité des chefs d’Etat européens) ; la voici désormais impératrice auto-proclamée d’Europe : décidant de qui reçoit les subsides de l’Europe en fonction du respect des règles morales qu’elle édicte (voir les sanctions contre la Pologne ou la République Tchèque), et qui se rend maître d’un secteur éminemment régalien qui est celui des ventes d’armes (sans avoir aucun mandat, ni pouvoir conféré par les traités) pour ce faire. C’est bien un coup d’Etat qu’a réussi l’UE en deux ans, au travers de la « crise du COVID » d’abord et désormais de la guerre en Ukraine. L’UE a fini de dépecer les Etats nations des derniers oripeaux de la souveraineté qu’il leur restait. Désormais, on ne se cache plus : c’est à Bruxelles et à Berlin que se prennent les décisions, et nulle part ailleurs. Le couple qui dirige l’Europe, c’est Ursula et Olaf ; voire un ménage à trois si on ajoute Claus. La France n’est plus un Etat souverain mais le vassal de cette Europe allemande dirigée en coulisse par les atlantistes et les tenants de la « grande réinitialisation » (ou du « nouvel ordre mondial », dont Sarkozy nous prévenait, en son temps, que personne ne l’arrêterait), Macron n’en est qu’un zélé sous-fifre, aspirant à un « poste à responsabilité » en trahissant son pays (comme cet homme de peu l’a fait avec tous ceux qu’il a croisé dans sa misérable existence).
Les véritables gagnants de ce conflit seront, comme d’habitude, les USA. Et n’en déplaise à beaucoup : c’est sous le mandat des « modérés démocrates » (Biden et le « prix Nobel de la paix » Obama – le seul qui ait obtenu ce titre en ayant déclenché des guerres, faut-il le rappeler ?) qu’éclatent les guerres. Pendant que Trump était moqué, traité de crétin car il montrait ses voitures à Kim Jung Un (mais évitait la guerre), le sénile Biden lui est applaudi pour avoir poussé à la guerre (il a quand même déclaré hier devant une chambre des représentant médusée que l’Ukraine était peuplée… d’Iranien, ce qui en dit long sur la date de péremption du produit).
Devant le déferlement de haine contre la Russie, je ne suis plus aussi persuadé que si Poutine prend le pouvoir en Ukraine (pour y installer un gouvernement à sa solde), il s’arrête en si bon chemin. L’ex Prusse Orientale (les pays baltes) pourraient être les prochains sur la liste si nous ne faisons rien. Mais ce que nous avons à faire n’est pas la guerre mais la paix. Au lieu d’annoncer que nous allons livrer des armes à l’Ukraine pendant que débute des pourparlers de paix (un comble d’absurdité diplomatique), nous devrions faire l’inverse : écouter la voix de la Russie. Retrouver le chemin du dialogue en donnant des gages signés de la non-extension de cette pseudo-institution de défense qu’est l’OTAN et qui ne peut être vu que comme un instrument de guerre. Une vraie « réalpolitique » serait de sacrifier (au sens figuré) le comique troupier Zelensky sur l’autel des intérêts supérieur de la Nation ; de jouer la médiation et de se rapprocher de la Russie, fût-elle actuellement poutinienne, pour instaurer un vrai échange avec cet immense voisin (plus qu’à demi-européen) qu’est la Russie et avec qui nous avons, n’en déplaise à certains, plus d’atomes-crochus qu’avec les USA. Ce serait envoyer un signal fort aux américains afin de leur faire comprendre que nous ne sommes pas le 51ème état dirigé par le gouverneur Macron, mais un pays ancien et libre qui doit être respecté, notamment parce qu’il a plus que participé à la création du Droit International depuis de nombreux siècles, un partenaire honnête sur qui on peut compter mais qui défend ses propres intérêts. Mais je crains que ce ne soit un peu trop subtil et courageux pour le pleutre Macron, ce philosophe en goguette « si intelligent » nous dit-on. Lui qui croit, grâce à la guerre, avoir gagné la timbale qui va lui assurer, à peu de frais, une réélection. Souhaitons que cet « agenda » soit compatible avec la réalité, et que ces minables petits calculs ne nous entraînent pas vers des conséquences irrévocables. Souhaiter la victoire de Macron, ou, à tout le moins, que les élections ne soient pas reportées : voilà à quoi nous en sommes rendus quand la bêtise, sous couvert de bons sentiments, d’expertise biaisées, et de chiffres frelatés prend le pas sur l’intelligence.
Je ne défends ni Poutine, ni Zelensky, mais je ne vois absolument pas l’intérêt d’aller se mêler d’affaires où les deux parties sont tout aussi fautives. Poutine n’est pas Hitler et Kiev n’est pas Guernica, il est bon de le rappeler de même qu'il ne faut pas se tromper d'époque, ni de combat.
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