Justice pour Villiers-le-Bel
Un accident stupide qui a déclenché des violences grâce à des politiques stupides et bornés, des médias tellement à la botte, des flics si mal formés et les Français si crédules ?
Dans l’après-midi du 25 novembre, le "pilote de la moto" allait faire un tour sur le "terrain d’aventure" situé rue des Erables à Villiers-le-Bel.
Ce terrain est utilisé librement pas des jeunes motocyclistes depuis de nombreuses années et ils se contentent de faire des "pointes" sur un terrain herbeux, 400 m A/R et un peu de sauts de bosses.
En se rendant sur les lieux, il est contrôlé et les papiers sont en règle, contrairement à ce qui avait été clamé partout par la police et les politiques.
Vers 16 heures, il fait sa balade et rentre chez lui, mais il est contrôlé une nouvelle fois par la même patrouille qui lui fait les mêmes problèmes, contrôle des papiers, fouille, etc.
Le ton monte des deux cotés et il repart, énervé.
Au lieu de rentrer directement, il tourne un peu en ville et il rencontre dans le quartier du Puits-la-Marlière "son copain" qui rentrait d’une après-midi dans le quartier de la Fauconnière à Gonesse.
Lui aussi était énervé parce qu’ils avaient été contrôlés sans motif par la BAC avec qui il y a eu des mots.
Etant voisins, il lui demande de le raccompagner sur sa moto.
En arrivant au carrefour Louise Michel/Gambetta, ils remarquent une voiture de patrouille qui se dirige dans leur direction, venant du village.
Craignant une fois de plus d’être harcelés comme c’est trop fréquent, ils tournent rue Louise-Michel en même temps que la Scénic, ce qui pouvait laisser penser à certains qu’il y avait poursuite.
Il y a deux possibilités et on ne cannaîtra jamais la bonne :
- la moto subit une poussette, chose très commune de la part des nos chers patrouilleurs, la moto monte sur le trottoir, dérape et vient se planter dans la calandre de le Scénic ;
- ils se croient ou se sentent suivis, ils prennent un peu d’élan pour tourner au carrefour suivant, rue du Pressoir, ils entament une boucle en montant sur le trottoir, mordant sur une bande de terre où on a pu voir la trace des pneus.
Malheureusement, il semble qu’il y ait eu erreur d’appréciation de la vitesse, autant de la part de la moto que de la Scénic.
La moto est heurtée par le flan gauche et comme il s’agit d’une mini-moto, elle vient s’encastrer dans l’avant de la voiture et les jeunes garçons sont projetés sur le pare-brise.
Ceci explique pourquoi la moto n’a pas subi de véritables dégâts mécaniques et qu’il n’y ait eu aucune fuite de fluides.
La moto frotte par terre et sa roue avant vient prier l’aile gauche de la Scénic.
Les deux véhicules roulaient à vitesse limitée, ce qui explique que l’impact s’est produit pratiquement sur 50 cm et que les marques de frottement au sol sont peu profondes
Le policier conducteur de la Scénic est tellement surpris qu’il n’a pas le temps de piler, ce qui expliquerait qu’il n’y ait pas de trace de freinage.
Les deux membres de la patrouille ont peur d’être pris à partie par les voisins, ce qui ne s’est pas produit, et appellent du renfort qui vient les ramasser sans tenter de porter secours aux deux blessés.
Une personne en visite chez son cousin commence à pratiquer un massage cardiaque et une tentative de réanimation en attendant les pompiers qui arrivent à 17 h 21, bientôt suivis par les véhicules de police et des CRS qu’on a pu voir sur la fameuse vidéo si mal diffusée.
Toujours pas de gestes hostiles de la part des spectateurs qui ont pourtant été présentés par les médias comme une foule incontrôlée.
Les corps sont emmenés par le SMUR au poste des pompiers où les parents viennent les reconnaître dans les conditions horribles décrites par un père.
Pendant ce temps-là, aucune agitation, juste un choc moral des jeunes qui s’appellent au mobile et se réunissent devant la caserne des pompiers.
Toujours aucun policier sur le lieu de l’accident, mais les passagers d’une voiture de patrouille tentent de récupérer ou au moins de déplacer la moto, ce que refusent les voisins et les jeunes du quartier qui y voient une tentative de manipulation et les deux policiers sont "repoussés" sans brutalité autre que verbale, sans le caillassage décrit par les médias tels qu’on le verra plus tard lorsque les ouvriers municipaux balayeront les lieux.
Pour être sûr que ça ne se reproduise pas, les gens du quartier, de tous âges et toutes origines, décident de monter la garde sur les lieux de l’accident en attendant l’arrivée des enquêteurs.
Le commissaire de Sarcelles tente une médiation, mais certains jeunes prennent son geste pour une nouvelle tentative de détournement et, malgré l’opposition physique de plusieurs assistants, il est frappé et blessé gravement par des gamins exaspérés.
C’est donc, lui aussi, une victime des médias et des politiques.
Il s’est passé plus d’une heure depuis l’accident et toujours rien.
Pendant ce temps, relayés par l’AFP, les responsables de la police font courir le bruit qu’il s’agissait de jeunes voyous qui faisaient un rodéo sur une moto volée et les images des clips de cascades de Piranha-Prod commencent à circuler et à prendre le pas sur la réalité des faits.
Vers 18 h 30, arrivée des CRS sur le rond-point côtoyant la caserne des pompiers où sont regroupés les jeunes collégiens qui accompagnaient les familles.
Les deux victimes étant musulmanes, les jeunes demandent la restitution des corps, mais ils comprennent l’explication des pompiers concernant les problèmes de médecine légale et ils restent sur place pour une "veillée" funèbre.
Qui a demandé aux CRS de dégager la caserne des pompiers ?
Pas eux, toujours est-il que, vers 19 heures, ils débarquent de leurs véhicules, ils se regroupent et avancent sur les jeunes qui n’ont toujours commis aucun geste de violence.
Les CRS chargent et commencent à taper sur les 12/18 ans présents et qui n’ont aucune possibilité que de riposter à coup de jets de pierre.
Ils sont repoussés par les CRS vers la ZA de Villiers où, pour faire barrage, ils sortent trois véhicules du parking du garage Petillon et y mettent le feu pour résister à l’attaque des CRS.
Malheureusement, la traînée d’essence met le feu au hall d’exposition.
Deux des jeunes tentent d’accéder aux extincteurs mais, poursuivis par les CRS, ils sont obligés de s’enfuir, ce qui implique que le garage a brulé, mais les traces démontrent que les vitres ont explosé sous la chaleur et non sous les coups et qu’il n’a pas été dévasté.
Il est aux environs de 20 heures, les événements commencent.
Pris entre deux feux, les jeunes, auxquels se sont joints quelques agités sont repoussés vers le centre-ville de Villiers et ce n’est que coincés dans le cul de sac de la gare qu’ils cassent les vitrines.
Villiers est une ville qui n’a qu’un axe, la RN-370.
Bien entendu, on dénonce des vols et les incendies et certains jeunes seront arrêtés, mais aucun en flagrant délit.
Celui qui a été accusé d’avoir été pris avec les poches pleines de bijoux a été dénoncé par une identification ultérieurement par deux adjoints de sécurité.
Il a pris huit mois sur dénonciation, ce qui permet de comprendre le geste des habitants vis-à-vis des deux ADS et leur déménagement dans la nuit, ce qui démontre qu’il y a des passe-droits pour avoir un appartement.
Comme d’habitude, le quartier de la ZAC "Derrière les Murs" est assailli par les CRS dont c’est une cible privilégiée et qui savent très bien depuis des années qu’une tentative d’intrusion provoque une agitation qui tourne souvent mal.
Pendant ce temps, les lieux de l’accident sont toujours calmes malgré une tentative de la BAC de dégager les lieux au flash-ball, mais la vigilance reste permanente.
Pour beaucoup, on pense que l’absence des policiers est uniquement destinée à ce que des exaltés mettent le feu à la voiture accidentée et détruisent les lieux de l’accident.
Compte tenu de ces informations, nous faisons intervenir plusieurs rédactions, chaînes TV et agences de Presse que nous emmenons sur les lieux où tout est calme alors que la ville "s’embrase" et où ils peuvent interviewer les témoins et où ils constatent que les événements ne sont pas toujours les images spectaculaires qui font vendre.
Les assertions de la police et de la procureure, qui continue à diffuser de fausses informations, transforment un malheureux accident de la route en une agitation populaire.
Bien entendu, les politiques de tous bords interviennent et, quelles que soient leurs orientations, diffusent les informations fausses sans venir voir sur place.
Vers minuit, le préfet annonce son arrivée et la BAC fait évacuer les lieux avec une violence inattendue en chargeant les spectateurs dont certains seront arrêtés et condamnés en comparution immédiate pour violence et destruction, jusqu’à dix mois fermes juste pour avoir voulu faire leur devoir civique.
Le préfet reconduit la thèse officielle et insiste encore sur l’histoire de casque sans vouloir écouter personne, les témoins ayant été chassés à la matraque et la bombe à gaz.
La scientifique est intervenue sept heures après les faits et n’a pas voulu prendre en compte les éléments avant le carrefour ni les traces au sol.
Ce qui est triste, c’est que les télés (à part France 3) ont continué à diffuser des informations fausses ou tronquées, ce qui explique la perte de confiance des jeunes. TF1 est persona non grata dans nos rues.
Ce qui est déplorable, c’est que des gens comme J.-J. Bourdin ou les Grandes Gueules de RMC aient ridiculisé tous les témoignages allant dans le sens inverse de la vérité officielle et qu’ils ont illustré leurs émissions avec de la musique de Piranha-Prod pour montrer que les motards de Villiers sont des fous dangereux
Ces images ont été reprises par les chaînes de télé en faisant croire que c’étaient des reportages et non des clips où les cascades étaient contrôlées.
Après l’intervention de Nicolas Sarkozy et les déclarations de M. Fillon et Mme Alliot-Marie qui reprennent les explications de la police, la flambée de violence reprend, cette fois-ci avec des blessés soi-disant par balle.
Les images de voiture de police capot en feu reprises sur toutes les chaînes de télé représentent le même véhicule !!!!!!
Les CRS "attaquent" toujours suivant un même axe qui est un cul de sac, juste pour faire de l’image.
Les images prise à "l’arrière de front" démontrent qu’il n’y avait pas les centaines de CRS annoncées face aux "émeutiers".
Si vraiment il y avait eu des tirs directs contre la police, est-ce qu’ils n’auraient pas fait intervenir un VAB ou une voiture bélier ?
Les documents filmés par les habitants montrent que la "violence" était concentrée.
La bibliothèque n’a pas été incendiée par les mêmes du quartier, mais par deux hommes qui ont versé de l’essence avant d’y mettre le feu et se sont enfuis sur des motos qui les attendaient dans la rue derrière.
Les personnes qui les ont poursuivis ont tenté de signaler cet incident le lendemain au poste de Sarcelles, mais leurs réclamations n’ont pas été enregistrées et elles ont reçu des menaces.
J’ai tenté de prendre rendez-vous avec le directeur de cabinet de Mme Alliot-Marie en lui envoyant un fax dès lundi 26, mais j’attends toujours, j’ai des documents qui démarrent en 1999 sur les exactions de la police.
Pour information, lorsque j’ai fait la même tentative en 2005, j’au reçu un courrier de M. Giraud, DGPN de l’époque, qui m’a menacé de poursuites.
Mardi, calme total à Villiers-le-Bel.
Ce n’était pas à cause de la police et de la présence du couple Fillon/MAM, mais du match Lyon/Barcelone...
Mercredi, on annonce la cassette et l’ouverture d’une instruction et les jeunes mettent leurs revendications en attente.
"Génération 88.2", qui avait les droits sur la cassette, la cède à TF1 au lieu d’une chaîne d’information, mais BFMTV n’a pas les mêmes moyens financiers.
Jeudi, le seul qui fasse du bruit, c’est l’hélicoptère de la police qui réveille les habitants de Villiers.
Le maire, Daniel Vaillant, totalement dépassé, n’a jamais tenté de calmer le jeu, surtout pas dans ses interviews, lui qui connaît bien si mal la situation de ses administrés.
Le grand problème, c’est que les politiques ont tenté d’en faire une affaire de société et soit de dénoncer les voyous (sic), soit de déplorer la vie malheureuse des habitants des quartiers.
Certains ont tenté de faire comprendre aux pompiers où était leur devoir et qu’il fallait s’aligner sur les informations officielles.
Dimanche 2, émission 7 à 8, la cassette décrivant les lieux peu après l’accident est diffusée entre le générique de début et le premier sujet et elle est littéralement démolie par un "expert de la police" qui nie toutes les assertions de sabotage du véhicule qui avaient été lancées par les syndicats policiers et le document disparaît du PAF.
Lundi 3, distribution de tracts d’appel à dénonciation des tireurs de flics avec prime à la clé. Cette opération est-elle destinée à dissimuler les vrais tireurs ?
J’ai eu la grande surprise de voir Nicolas Sarkozy serrer la main d’un agent "blessé", lequel agent est bien connu pour son ultra-violence et pour avoir, entre autres, menacé mon fils avec son arme de service afin qu’il lui ouvre la porte du garage de l’immeuble.
Lundi 3 décembre, lors d’une réunion de crise à la préfecture de Cergy, le sous-préfet chargé de la Ville et le directeur de la sécurité du Val-d’Oise confirme que la majorité des "tireurs" étaient des gamins et annoncent que les personnes qui ont tiré les premiers coups de feu contre la police ont été identifiés comme étant "deux individus de type européen, de 30-35 ans, athlétiques" et "ne pas être à l’origine de l’appel à délation qu’ils regrettent".
Mardi, le directeur de la police de Versailles précisait que ces personnes étaient identifiées et que "leur interpellation était une question d’heure, mais qu’il doutait du résultat parce qu’elles semblaient jouir de protections"
Après le discours de Sarkozy, je suis interviewé par une chaîne de radio nationale, mais mes observations sont trop éloignées de la vérité politiquement correcte et des appréciations officielles
Suite à la "décision" de Nicolas Sarkozy de faire ouvrir une instruction, le dossier est confié à Mme Magali Tabareau, ancien procureure près la Cour d’appel de Versailles et qui a été en charge, entre autres, de l’affaire Borel.
Très orientée "Honneur de la police", son bureau est orné d’une silhouette de tir.
Elle est l’épouse de M. J.-Marie Charpier, président de la 6e Chambre correctionnelle 3, celui qui détient le plus grand nombre de condamnations de jeunes.
Leur fils serait mort d’une overdose il y a quelques années et, depuis, il en rend responsable tous les jeunes ou les mal-blanchis qui comparaissent devant lui.
Ce président est connu pour son extrême sévérité et pour ne tenir absolument aucun compte des avocats et des éléments de défense des jeunes des banlieues et, bien qu’anti-sarkozystze convaincu, il fait confiance aux rapports de police plus qu’aux comparants et il ignore le terme de "bénéfice du doute" ou de "doute raisonnable".
Son taux d’incarcération est supérieur à 80 %.
Si M. Sarkozy n’apprécie par les TGI de Bobigny et de Créteil, c’est que, contrairement aux instructions officielles, ils examinent les dossiers avant de condamner, contrairement à Pontoise.
Il est même question, en fonction de l’évolution de cette affaire, de faire ressortir le dossier d’un des deux jeunes, le passager, qui est poursuivi (oh comme c’est bizarre) pour outrage à agents, mais chez nous, l’outrage ça peut être de ne pas laisser sa place de parking à la femme ou de s’engueuler avec le fils d’un policier ou de refuser l’injure raciste et les fouilles répétitives.
Serait-on en train de nous préparer, pour le 4 janvier, une chambre d’exception destinée uniquement à condamner comme en 1943 ?
Les personnes arrêtées le dimanche sont tous (à l’exception des condamnés) en préventive avec comparution à partir du 4 janvier 2008.
Nous n’avons pas eu de nouvelles de Fadela Amara, Rachida Dati et, surtout, rien du tout malgré de nombreuses prises de contacts pressantes de Rama Yade.
Contrairement à ce qu’a dit M. Sarkozy, j’ai eu des échanges de courrier avec Claude Guéant depuis 2001 et dans lesquels j’énonçais les risques si la police continuait ses agressions.
Nous avions même à l’époque, puis plus tard, transmis les numéros des véhicules, sérigraphiés ou non, les heures et lieux et parfois noms des policiers impliqués dans divers trafics allant du stupéfiant aux armes ou à l’usage abusif de la force ou de leur arme de service et sans que ça ne porte d’autres fruits que de nous amener des ennuis personnels.
Toutes les enquêtes "internes" ont été étouffées par la hiérarchie locale et les plaintes jamais transmises au Parquet.
Un syndicat policier, soutenu par Madame le ministre de l’Intérieur, veut que l’on retire les "images dégradantes pour leurs collègues" et les commentaires injurieux, mais qui permettra à ceux qui subissent depuis si longtemps de s’exprimer ?
Si quelqu’un connaît Mme Alliot-Marie ou un de ses conseillers (un bon), je serais très heureux de leur présenter mes pièces, mais pas aux RG, merci.
Réfléchissez et croyez qui vous voulez, les faits ou les politiques.
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