« Kagame - Wrong (suite) – Rusesabagina et l’Ambassadeur belge J. Swinnen. »
A peine avais-je posté, ce 29/09/2021, mon dernier commentaire, en « auto-recension », de mon papier titré[1] : « Kagame - Wrong[2] (suite) – L’Ambassadeur Swinnen, Onana et Rusesabagina » que mon téléphone a retenti. Mon correspondant à Bruxelles m’appelait pour me faire part d’une « Carte Blanche » parue, la veille, dans un hebdomadaire francophone bruxellois sous le titre[3] : « Bruxelles-Kigali : une crise qui doit ouvrir des perspectives », et cela sous la signature de ... l’Ambassadeur Johan A. Swinnen, lui-même !
Suite à la condamnation (prévue d’ailleurs de longue date) de Paul Rusesabagina à Kigali, le 20/09/2021, Mme la Ministre belge des Affaires Etrangères, dont Rusesabagina est un compatriote, avait décidé de demander une entrevue explicative avec son homologue rwandais à l’occasion de l’AG de l’ONU des 20-24/09/2021. Ceci aurait provoqué un refus sans appel de la part de Kigali. Il faut dire que c’est la troisième fois que la Belgique et le Rwanda se retrouvent à l’occasion d’une AG de l’ONU dans des situations étranges. La première fois, en 2009, à son retour de l’AG de l’ONU, le Ministre belge des Affaires étrangères de l’époque, Yves Leterme, avait déclaré : « .........Il m'est arrivé d'être choqué quand, lors d'un face-à-face avec un dirigeant étranger - que je me refuse à citer[4] -, celui-ci m'a demandé si je pouvais l'aider à arrêter, voire à tuer des gens ». La deuxième fois, c’était en 2012 : lors d'une réunion multilatérale, tenue en marge de l'A.G. et relative à la question du M23 en RDC. Paul Kagame a asséné un soufflet à toute la diplomatie en générale et à Didier Reynders en particulier, Ministre belge des Affaires Etrangères de l’époque, en quittant cette réunion prétextant d'une urgence plus importante.
Après avoir vérifié que la « Carte Blanche » en question n’était pas une infox, et avant d’en livrer quelques extraits, je rappelle que je concluais mon billet référencé ci-dessus par une phrase qui m’étonne maintenant tant elle me semble, soudain, sinon quasi-prophétique, du moins quasi-prémonitoire :
« On voit donc qu’en bon diplomate l’Ambassadeur Swinnen adopte une tactique prudente de « quasi non-dit ». Pour ne pas tomber dans le piège de l’« Ubengwe » il adopte une stratégie digne des « Sioux ». Il cite les faits mais ne donne pas les noms. Il pose des questions, émet des hypothèses, toujours sur le mode conditionnel. Il envisage des « possibles » mais ne conclut pas sur ce qui devrait être considéré, ne fut-ce que, comme concevable ».
Les « citations-extraits » qui suivent, (comme la totalité du texte d’ailleurs) méritent d’être étudiées sérieusement, avec une attention toute particulière, compte tenu des faits « évoqués » et des qualifications utilisées dans leurs « analyses ». Analyses assez souvent indirectes, d’ailleurs, comme le veut le « diplomatiquement correcte » dont ne se départirait pas l’Ambassadeur, mais trahissant cependant une tension retenue à la limite de la rupture. Ceci m’apparaît comme l’évolution que je pressentais, depuis quelques temps déjà, dans la structure des prises de parole et dans le « positionnement » des expressions de Johan Swinnen.
Voici les quelques extraits
Le premier reprend les termes « serein », « franches », « respectueuses » :
« Ni l'attitude rwandaise ni le langage utilisé n'ont leur place dans une relation normale, et certainement pas lorsque l'option d'un entretien serein était sur la table, afin de clarifier les positions et d'éviter les "crises cumulatives". Même en diplomatie, les discussions franches et respectueuses peuvent être utilisées au titre de bonne thérapie ».
Je souligne dans le deuxième, « faiblesse intellectuelle », « attitudes dégradantes », « slogans de propagande » :
« Trop souvent, nous devons nous contenter d'une attitude témoignant de faiblesse intellectuelle et morale : des attitudes dénigrantes et arrogantes, des slogans et de la propagande, des reproches et des accusations, des mensonges ou des histoires tronquées. Les observateurs sont de moins en moins nombreux pour apprécier un discours lamentablement réducteur et amer ».
Mais le plus terrible de ces extraits est, selon moi, le suivant :
« En toute honnêteté, nous devons nous demander si le génocide a livré tous ses secrets et si les statistiques rwandaises ont été épargnées de tout embellissement cosmétique. »
Mon correspondant Joop M. (pseudo évidemment d’emprunt, compte tenu de l’efficacité de la Version 2.021 du Pegasus qu’utiliserait la « Rwanda House » de Bruxelles en « convergence d’intérêt » avec l'Autorité belge de Protection des Données[5], comme diraient de « mauvaises langues » ) m’a véritablement inondé, à popos de cette "Carte Blanche" de Joha Swinnen, de remarques, commentaires, liens et autres références et parallèles que je ne puis reprendre ici sans risquer de me faire traiter de conspirationniste, négationniste et probablement même d’antisémite Malgré la véhémences des propos qu’il m’a tenu, depuis quelques temps, déjà, j’ai toujours cependant gardé confiance dans cette source. Dès lors, je me suis posé des questions que ses « commentaires » ont suscitées dans mon esprit :
- Pourquoi Johan Swinnen a-t-il adopté si longtemps la « langue de bois ». Pourquoi commencer à s’en libérer seulement aujourd’hui ?
- Comment se fait-il qu’il semble que la Justice belge ait dû attendre des mois avant de rendre publique le fait qu’elle « collaborait » avec la Justice rwandaise sur la « dossier » Rusesabadgina. En effet on peut trouver, par exemple, même dans la presse « conventionnée » : « La Justice belge a mené certains devoirs d’enquête dans ce dossier, en collaboration avec les autorités rwandaises, comme des perquisitions, inspections des téléphones[6] et de documents comptables[7] »
Faut-il rappeler :
- que la Ghost Writer de Roméo Dallaire, Sian Cansfield, dans : « J’ai serré la main du diable », « aurait », au nom de Dallaire, écrit, avant de se « suicider »[8] : « Qui, au juste, avait tiré ses ficelles (de Kagame) tout au cours de la campagne ? ..... me demandant si la campagne et le génocide n’avaient pas été orchestrés pour un retour du Rwanda au statu quo d’avant 1959. Les extrémistes hutus avaient-ils été plus dupes que je l’avais moi-même été ?. .Dix ans plus tard (2004), je ne peux toujours pas éluder cette troublante question, surtout à la lueur des événements qui depuis ont eu lieu dans la région » ......... ?
- qu'Alison Des Forges est décédée dans un crash d’avion inexpliqué, en revenant de Londres où elle avait déconseillé au Gouvernement Britannique d’envisager l’entrée du Rwanda dans le Commonwealth ......... ?
- que Carla Del Ponte disait : « S’il s’avère que c’est le FPR qui serait l’auteur de l’attentat, il faudrait, dès lors, revoir toute l’histoire du génocide » ......... ?
- que le Colonel Marchal de la Minuar écrivait : « ...certaines réalités de l’imbroglio ... et du jeu de dupe qui se déroulait à Kigali » ............. ?
- l’Ambassadeur belge lui-même s’est posé la question, il y a quelques temps déjà ; « Dans quelle pièce, nous avait-on fait jouer ? »
L’Ambassadeur a-t-il enfin lâché le mot thérapie, sans arrière-pensée, comme les Louise Harbour[9], les Boutros Boutros Ghali,[10] les Gérard Prunier, les Judi Rever, les Michela Wrong, les Lara Santoro, les Charles Onana, Luc Marchal, etc., etc. .... ?
[3] https://www.levif.be/actualite/belgique/bruxelles-kigali-une-crise-qui-doit-ouvrir-des-perspectives-carte-blanche/article-opinion-1473695.html
[4] Suivez mon regard
[6] Ecoutes « Pégasus » : Les services secrets militaires belges (SGRS) traquent le logiciel-espion Pegasus. Des traces probables de contamination ont été décelées dans les téléphones du journaliste Peter Verlinden et de son épouse. Une intrusion électronique qu’a confirmée le Security Lab d’Amnesty. Les soupçons portent sur le Rwanda. - Itou pour Carine Kanimba, fille de ERusesabagina, et cela depuis juillet 2021 !!!!!
[7] https://www.lesoir.be/395995/article/2021-09-21/affaire-paul-rusesabagina-le-rwanda-annule-son-entretien-avec-sophie-wilmes
[8] ț en 2002. Sa fin tragique faisant songer à celle du « héros » de Robert Harris (The Ghost - 2007) mis en scène par Roman Polanski ( L'Écrivain fantôme - 2010)
[9] https://www.theglobeandmail.com/news/world/kagame-government-supporters-complicated-un-efforts-to-investigate-crimes/article32524359/
[10] “Boutros-Ghali blamed all UN failures on the Clinton administration”.
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