Karachi, rétro-pots-de-vin : l’étau se resserre autour du couple Balladur-Sarkozy
Nous savions déjà beaucoup de choses, notamment que des proches comme Nicolas Bazire, Hortefeux, Donnedieu de Vabres, Douste Blazy avaient à voir dans cette affaire parce que cités dans le scandale des sous-marins vendus, en toute connaissance de cause, à perte au Pakistan avec des intermédiaires de toute dernière heure imposés par le cabinet de Léotard, avec pour conseiller un certain Hervé Morin, qui contre toutes règles habituelles se sont fait verser une partie très importante des commissions avant les paiements par le Pakistan et au tout début de l'affaire, on sait aussi que Sarkozy a mis sa signature au bas d'un accord pour que la société luxembourgeoise Heine puisse encaisser les commissions, on vient de découvrir coup sur coup que l'enquête avance malgré les refus du pouvoir de donner les ordres pour lever le secret défense sur des documents primordiaux demandés par la justice - les avis de la commission de levée du secret défense ne sont que facultatifs et le Président de la République, lors de son fameux bon mot sur les pédophiles, avait promis que rien ne resterait dans l'ombre.
Tout d'abord Le Monde après nous avoir dit qu'il y a avait plus de 20 millions de francs suspects supposant qu'une partie pouvait provenir des fonds secrets nous apprend ceci : Entendu lundi 4 juillet par le juge Van Ruymbeke, M. Mongin a assuré au magistrat que les fonds secrets de Matignon n'avaient pas été mis à contribution pendant la campagne de 1995. "Je n'ai pas personnellement, dans la gestion de ces fonds, attribué de l'argent à la campagne de M. Balladur, confie M. Mongin sur procès-verbal. (...) Je n'ai pas remis d'espèces directement à M. Balladur."
Or, le juge Van Ruymbeke a déjà pu établir que ces sommes, apportées à la banque par liasses épaisses, en grosses coupures, ne pouvaient être le fruit de collectes organisées dans les meetings, contrairement à la version présentée par l'ancien premier ministre et ses proches (Le Monde du 1er juillet). Il ne reste donc au magistrat qu'une seule hypothèse de travail : les 20 millions de francs suspects auraient été obtenus via des intermédaires imposés par le cabinet de François Léotard lors des négociations finales des contrats de livraison d'armes Agosta et Sawari II signés en 1994. Les faramineuses commissions promises aux intermédiaires se seraient ensuite transformées en rétrocommissions.
Le juge Van Ruymbeke a fait procéder, en début de semaine, à l'interrogatoire de Nicolas Bazire, ami de toujours de Nicolas Sarkozy et directeur de campagne de M. Balladur en 1995. Les enquêteurs s'interrogent sur son rôle exact dans le dispositif, lui dont les liens avec certains intermédiaires imposés dans les contrats d'armement ont été mis en exergue pendant l'enquête. Bon nombre de témoins ont également narré aux enquêteurs sa présence dans la campagne, et mentionné avec force détails le coffre-fort de son bureau, souvent empli de liasses de billets.
Francis Lamy, homme de confiance de M. Balladur, poussé mercredi 6 juillet dans ses retranchements par le juge Van Ruymbeke, a pointé le rôle de M. Bazire, actuel bras droit de Bernard Arnault. M. Lamy avait expliqué aux rapporteurs du Conseil constitutionnel, en 1995, qu'une somme de plus de 13 millions de francs versée en liquide sur les comptes de campagne provenait de la vente d'objets divers, pendant les meetings. Une version jugée fantaisiste par les enquêteurs. "Je suis pratiquement certain que c'est M. Bazire qui m'a donné ces explications", assure aujourd'hui M. Lamy au juge Van Ruymbeke, et ce à plusieurs reprises.
Cet article va plus loin puisqu'il parle d'un troisième contrat (en plus de celui de SAWARI II dans lequel Hortefeux est fortement impliqué) susceptible lui aussi de rétro-pots-de-vin. Un haut fonctionnaire, Philippe Bros s'était interrogé ("Je soupçonnais fortement l'existence de retours [les rétrocommissions], (...) parce qu'on avait mis en place deux personnalités politiques, fidèles de M. Léotard, à des postes pour lesquels ils n'étaient pas compétents..."). Il en est de même du témoignage de deux autres hauts fonctionnaires et ceci est hallucinant, car cela implique aussi le Président de la République de l'époque qui aurait laissé faire : A en croire le témoin, la Commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG) aurait mis son veto, en 1994, à la signature de ce contrat. "Avez-vous soupçonné le ministre de l'intérieur d'avoir cherché à financer la campagne présidentielle du premier ministre ?", a demandé le juge. "J'ai forcément étudié cette question et j'ai transmis aux autorités tous les éléments sûrs dont je disposais et qui auraient pu faire penser à des malversations", a répondu M. Ferrier. Il a affirmé avoir transmis à l'époque ses informations à la présidence de la République, à Matignon et au ministère de la défense : "Je leur ai adressé un courrier secret défense donnant tous les éléments précis dont je disposais et qui m'avaient amené à avoir clairement une position négative en raison de mes soupçons de rétrocommissions".
A lire ce qu'écrit le Monde on se trouverait en face d'un pouvoir mafieux. Corruption à tous les étages, amoralité absolue, sentiment d'impunité totale, arrogance et mépris.
L'autre nouvelle qui touche indirectement mais de façon de haute proximité Nicolas Sarkozy est qu'un de ses proches a vu son appartement perquisitionné, toujours dans cette même affaire. L'Express : Une perquisition a été conduite, mardi 5 juillet, chez Thierry Gaubert, un ancien collaborateur du président de la République lorsqu'il était maire de Neuilly et ministre du budget. Les enquêteurs s'intéressent à des liens éventuels avec un financier libanais très actif auprès du Premier ministre Balladur, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 1995.
Les policiers de la division nationale des investigations financières (DNIF) ont perquisitionné le 5 juillet au domicile de Thierry Gaubert, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy. Les juges Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke enquêtent sur l'éventuel financement de la campagne d'Edouard Balladur par des commissions liées à des ventes d'armes. Ils cherchent à déterminer le rôle exact joué dans de nombreux marchés par Ziad Takieddine, un intermédiaire libanais très introduit dans les milieux politiques français et internationaux. Les policiers veulent connaître la nature des liens de ce dernier avec Thierry Gaubert.
Ancien secrétaire général de la mairie de Neuilly, Thierry Gaubert a aussi occupé la fonction de chef adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget sous le gouvernement Balladur, avant de s'occuper de sa communication. Cette personnalité du tout-Paris mondain avait épousé en premières noces, Diane Barrière, ensuite remariée à Dominique Dessaigne. L'héritière du groupe Barriére est décédée des suites d'un accident d' hélicoptère. Thierry Gaubert a ensuite convolé avec la princesse Hélène de Yougoslavie. Il doit par ailleurs être jugé prochainement par le tribunal de Nanterre pour abus de biens sociaux et escroquerie : il est soupçonné d'avoir utilisé abusivement des fonds liés au 1% logement.
Vous remarquerez au passage combien les proches de Sarkozy intéressent la justice : Hortefeux, Bazire, Gaubert (ces trois premiers étant des très très proches de Nicolas Sarkozy et tous trois cités dans l'affaire Karachi), Bertrand, Woerth, Santini, Wildenstein, Laporte, Richard (justice fiscale pour lui) etc.
A ma connaissance ce pouvoir doit avoir le record en France sous la Vé pour le nombre de contacts avec la justice et ses ministres et Président de la République, tout autant que le record de remaniements ministériels à rapprocher des critiques de l'instabilité de la IVé et aux explications que d'autres ne pouvaient accéder au pouvoir car ils ne pourraient avoir de stabilité et de majorité et que l'on assisterait justement au retour de la IVé.
Le nombre de scandale est ici des plus élevés comme l'Epad, le gros navion, l'UPM et ses dîners à 1 million d'euros pris sur le budget réservé à la présidence de l'Europe, l'inscription illégale car tardive sur la liste électorale du Président de la République, sa rémunération tout autant illégale de mi septembre à fin décembre 2007, les vacances payées par d'autres (Bolloré, l'état tunisien ou égyptien, les dirigeants de Prada et Tiffany, Desmarais, la villa au Mexique appartenant à un homme condamné aux USA pour blanchiment de trafic de drogue) l'immense scandale Tapie, les scandales de MAM, Dati (voiture de fonction et gardes du corps - elle n'a pas été agressée ni blessée depuis qu'elle ne les a plus), les arrangements d'Amara, les cigares de Blanc, les voyages d'Estrosi, les déplacements de Fillon en jet, l'utilisation de l'Elysée comme annexe de l'UMP, les conflits d'intérêts de Lagarde, Boutin, Bachelot avec son fils partout, les Péchenard qui soustraient leur fils à la justice, les intervention illégale du contre-espionange, les détournements de la loi par les micro-partis, la suite sans fin des multiples affaires Woerth, l'invitation des dictateurs le 14 juillet etc.
Et cet immense scandale des rétro-pots-de-vin. Immense et combien douloureux.
La nasse se resserre autour du couple Balladur Sarkozy. Grâce à Dieu il y a cet avocat qui ne lâche rien, maître Morice, et ces juges Le Loire, Van Ruymbeke et Trévidic qui sont un honneur pour la justice.
Il nous reste un peu plus de dix mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution du jasmin.
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- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- les affaires Wildenstein
- l'affaire César
- l'affaire Pleyel
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.
- l'affaire du Fetia Api
- les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden
- l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, celle d'El Assad en décembre 2010, le copinage avec Dos Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
- les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation.
- la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen
- l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte …
- l’affaire Pérol
- l’affaire de l’Epad (et du scooter)
- Gandrange
- les vaccins du virus H1N1
- les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %
- les affaires Yade, Boutin, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard,Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin) …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko one (180 millions d'euros), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
- la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- la scientologie
- l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
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