Kevin Bossuet, le collègue que j’ai manqué dans le 93
Vous connaissez sûrement Kevin Bossuet, le prof d'histoire-géo qui passe régulièrement sur la chaine C-News. Il est jeune, bien habillé, éloquent et surtout à contre-courant des stéréotypes dominants.
Comme votre narrateur, il est passé par le front russe de l'éducation nationale, la fameuse et pittoresque Seine St Denis où j'ai officié durant plusieurs années. Kevin Bossuet y est toujours en poste, respecté, accepté sans doute davantage par ses élèves que par ses collègues (je vais y revenir). Il est patriote républicain, ouvert, lucide et écrit dans des périodiques de droite. Logique, puisqu'il ne milite pas pour l'ouverture des frontières, les droits des immigrés clandestins, ceux des délinquants. Il n'est pas membre du comité Adama Traoré, il dénonce le communautarisme et la propagande islamiste dans les quartiers. A l'occasion, il soutient les jeunes policiers, jeunes comme lui sur un poste non choisi en banlieue parisienne, loin de leur famille, où ils en prennent plein la figure lors de leurs patrouilles.
Vous l'avez compris, Kevin Bossuet n'est pas adhérent du SNES et il ne vote pas pour Mélenchon, tout en enseignant dans le public. Un vrai bonhomme qui mériterait autant une belle médaille que l'ukrainien Zélensky. Voire davantage, puisque l'un travaille avec un gilet pare-balle, l'autre non.
Surtout, Kevin Bossuet nous rappelle que l'éducation nationale (comme son nom l'indique) appartient à tous les français et non pas à quelques sectes philosophiques pseudo-humanistes. S'il a les diplômes et s'il réussit son CAPES sans passe-droit, le républicain "classé à droite" qu'il est peut transmettre le savoir à des élèves qui en ont bien besoin, et je sais de quoi je parle.
Je me souviens de ces élèves ravis d'entendre de ma bouche un autre discours que le baratin des syndicats et des conseillers pédagogiques. Par exemple, j'enseignais la lecture en méthode grapho-phonologique, je faisais réciter tous les jours les tables de multiplication dès le CE2. Deux fautes pédagogiques aux yeux des disciples du gourou Philippe Meirieu. Surtout, je n'ai jamais eu de soucis avec les parents de ces gamins dont je partageais les valeurs d'éducation.
Kevin Bossuet est dans la même situation. Difficile de boire un café dans une salle commune quand on préfère le défilé du 14 juillet à la gay pride. D'ailleurs le compte twitter de Kevin remet les pendules à l'heure par son franc-parler (extrait) :
"J'en ai marre qu'à chaque fois que je dénonce la montée de l'#islamisme, je me fais cataloguer à l'extrême droite. Je suis un républicain. Je n'accepte pas que l'on ne puisse pas enseigner la même chose à #Trappes que dans le 16e à Paris. Ce n'est pas ça la République !"
Alors que sommes-nous au juste ? Des ovnis ? Des exceptions ? Pas si simple. Il y a l'image du prof gauchiste véhiculée par les médias, et la réalité très contrastée. Comme dans la police, on trouve toutes les opinions chez les profs quand on prend le temps de discuter. Il n'y a que la presse de "gauche" qui s'en idigne, comme Libération qui s'est demandé si kevin était vraiment prof, au point de... contacter une de ses collègues pour s'en assurer (!) :
On apprend que la gauche peut "enquêter" en toute tranquillité dans les établissements scolaires, ici sur un fonctionnaire en service. Le journaliste auteur de l'article est-il passé par la RDA et sa célèbre stasi il y a plus de trente ans ? Etrange...
Kevin Bossuet agace la gauche comme moi-même j'agaçais les syndicats dans le 93. Ces gens sont intolérants, bornés, refusent le dialogue et se prennent pour des rebelles de salon. Quand la gauche est au pouvoir (Allègre, Hollande...) les profs sont mis à l'index, humiliés par des salaires bloqués et des missions supplémentaires (les rythmes scolaires en primaire...). La gauche n'a pas remis la retraite à 60 ans, au contraire. En prime, nous avons droit aux "sciences de l'éducation", la police pédagogique, l'école garderie avec inclusion obligatoire des perturbateurs ; les mutations sont encore plus difficiles. Quand les jeunes profs votent à gauche, c'est souvent par suivisme, ou pour contenter un délégué syndical dont ils espèrent l'aide pour une affectation.
En réalité, la majorité des profs est peu politisée. Les effectifs des syndicats ont fondu en trente ans. Cela énerve les relais de la gauche bobo et mondialiste, qui voudraient voir en chaque enseignant un militant pour les sans-papiers. Désolé, mais Kevin Bossuet n'est pas de ceux-là et c'est son droit, sinon son devoir. Moi-même j'ai refusé de travailler avec les associations dites "humanitaires", démagogues en plus d'être envahissantes.
Merci à Kevin de nous prouver qu'il existe encore des professeurs patriotes, sinon des professeurs tout court diront les plus cyniques en cette période de crise du recrutement...
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