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Kindarena, emblème du naufrage d’une certaine gauche de droite !

Kindarena, c'est la dénomination choisie par les dirigeants politiques de la CREA pour le palais des sports de Rouen. Ce choix ne relève évidemment pas du hasard pur. Il fait explicitement référence à la marque Kinder et à Ferrero, connue pour la fabrication du Nutella. L'entreprise normande, en contrepartie, s'est engagée à verser 4,6 millions d'euros sur 10 ans à l'agglomération rouennaise au titre d'un contrat de naming ! Le budget publicitaire de Ferrero en 2011 était de 195 millions d'euros. Le palais des sports a coûté 52,4 millions aux contribuables.

Le naufrage d'une certaine gauche de droite

Kindarena, emblême du naufrage idéologique d'une certaine gauche de droite !Ce choix, c'est avant tout celui de l'actuel ministre d’État du gouvernement Ayrault en charge des affaires étrangères, qui trouvait encore le temps de présider aux destinées d'une agglomération de 450 000 habitants. Rappelons que la Seine-Maritime comprend 10 députés pour une population de plus de 1 250 000 habitants. Laurent Fabius n'est pas un homme. C'est un extra-terrestre !

Ce choix, c'est aussi le stigmate de toute l'infatuation d'une société en manque cruel d'autonomie vis à vis du divin marché, selon les mots du philosophe Dany-Robert Dufour. C'est le naufrage idéologique d'une certaine gauche de droite au pouvoir, incarnée par l'ancien 1er ministre de François Mitterrand, qui engonça dès 1984 la France dans un corset néo-libéral. C'est encore le naufrage d'hommes et de femmes, qui, pour un maroquin, sont prêts à vendre leur reste d'âme au Diable. Par leur dévotion et leur culte du chef, les vassaux politiques de Laurent Fabius nous montrent que nous sommes encore bien loin de la fin de l'Histoire.

Irresponsables par nature

Ferrero n'a pas pour mission de s'occuper de la santé des gens. C'est d'ailleurs le cadet de ses soucis. Une entreprise dans une société capitaliste a vocation à satisfaire ses actionnaires en réalisant le plus de profit possible. L’entreprise de Villers-Ecalles ne saurait donc être tenu responsable de l'incurie du politique qui n'aura jamais légiféré sur la question de l'emploi des graisses saturées dans l'industrie agroalimentaire. Ferrero ne peut pas être responsable, non plus, du choix de consommateurs qui, pour des raisons que la raison ignore, au risque de leur santé, s'empiffrent de produits qui regorgent d'une huile utilisée en Indonésie et en Malaisie comme carburant !

En consacrant Ferrero, le pouvoir politique reconnaît explicitement le pouvoir spirituel du divin marché dans notre société. S'agit-il là de la nouvelle morale laïque chère à Vincent Peillon ? Nous avions encore beaucoup de mal à en percevoir les contours. C'est aujourd'hui beaucoup plus clair.


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8 réactions à cet article    


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 7 septembre 2012 10:14

    En outre, les pèquenauds des marges ouest de la CREA (dont je suis) devront payer pour ce gigantesque barnum sportif qu’ils n’auront jamais l’occasion d’utiliser. Mon club de judo de village, à 25 km de cette belle installation, n’aura pas l’occasion d’y faire s’entraîner ses licenciés.


    • debase 7 septembre 2012 10:48

      @l’Auteur

      Une très forte proportion de jeunes diplômés quittent ROUEN, car pas le moindre avenir possible ici.

      Tout est bloqué dans cette ville !

      Est-ce le climat ? La mentalité extrêmement fermée des habitants ? Autre chose, plus ou moins avouable ?

      Il semble, mais je n’ai pas de preuves formelles, c’est le ’on dit’, que la corruption et la magouille y règnent en maître depuis pas mal d’années.

      Cette affaire KINDARENA a de quoi renforcer ce genre de soupçons...


      • Denis Szalkowski Denis Szalkowski 7 septembre 2012 10:56

        @debase

        Vous touchez là un point sensible ! Oui, le soupçon est permis.


        • WINSTON WINSTON 7 septembre 2012 14:42

          Du grand n’importe quoi ; de l’amalgamé aussi indigeste qu’une mauvaise pâte à tartiner.

          Le collectif public n’a pas à payer la folie de ces équipements ostentatoires. Si une entreprise veut financer un tel stade alors qu’elle le fasse et que nos fonds publics soient investis ailleurs.
          - U. Bolt est-il devenu devenu le champion qu’il est en s’entrainant dans des méga-stades ?
          - Nos enfants ont ils besoins d’arènes pour faire du sport ?

          Le stade de France qui porte un nom qui doit vous convenir, est lui en faillite structurel a tel point que l’état ne veut plus éponger les déficits de cette folie des grandeurs (12 millions d’euros cette année pour l’état cette année). Cf article dans Métro de ce jour 7/09
          Combien de scanners ? Combien de lits d’hôpitaux .... avec ces 12 millions ?

          Si une marque ou un pays veut acheter ce temple qu’est le stade de France alors vendons le tout de suite.


          • docdory docdory 7 septembre 2012 18:03

            @DenisSzalkowskiLa véritable question est la suivante : Rouen, modeste ville de 106 000 habitants au sein d’une agglomération de 450 000 habitants avait-elle besoin de dépenser 52,4 millions d’euros pour un palais des sports ?

            Ça fait quand même plus de 100 euros par habitant de l’agglomération pour cette coûteuse fantaisie.


            Il y avait déjà des équipements sportifs surabondants dans la ville et dans l’agglomération ( une piscine olympique à Rouen et plusieurs autres dans l’agglomération, une patinoire olympique, divers grands stades ( Robert Diochon, Mermoz, le stade Saint Exupéry, le grand stade de Sotteville-lès-Rouen, le Gymnase des Cotonniers et j’en passe ... ). On ne voit donc guère l’utilité de ce dispendieux palais, surtout dans une ville où l’intérêt pour le sport n’est peut-être pas la caractéristique principale des citoyens !


            Les 4,6 millions d’euros qui seront fournis par la société Ferrero ne sont qu’une goutte d’eau dans la mer du coût pharaonique de cet édifice et du coût astronomique de fonctionnement annuel de cette structure. Mais c’est quand même mieux que rien.


            Alors que ce palais des sports s’appelle « kindarena » au lieu de rejoindre la cohorte des stades « Pierre de Coubertin » « ou »Jacques Anquetil" , peu me chaut !


            Une question annexe mais qui mérite d’être posée : et si l’on supprimait le ministère des sports ? Il semblerait qu’il ait coûté 430 millions d’euros à l’état en 2011. Est-ce bien raisonnable ?




            • debase 7 septembre 2012 19:36

              @Docdory

              Effectivement ce stade ne sert à rien et va coûter une fortune en frais de fonctionnement. Il fournira sans doute un petit travail tranquille et bien rémunéré à quelques copains ou soutiens politiques !

              De toute manière, le ’sport’ tel qu’il se pratique dans ce genre de stade ne peut être que dévoyé par l’argent et ne servir qu’à distraire les foules maintenues dans l’innocence...


            • docdory docdory 7 septembre 2012 19:46

              @ Calmos

              Je vais vous expliquer en revenant à l’échelle de ma bonne ville de Rouen.
              Ce palais des sports Kindarena qui fait l’objet de l’article a coûté 52,4 millions au contribuable. Or , l’agglomération de Rouen présente une caractéristique très désagréable, c’est d’avoir un réseau de pistes cyclables consternant : certes, il existe dans de nombreuses rues de l’agglomération des voies théoriquement réservées au cyclistes, mais qui ne sont nullement en site propre, ce qui fait que la ligne discontinue qui les délimite est à peine visible ( en particulier par temps de pluie ) et que les voitures et camions mordent allègrement sur la chaussée théoriquement réservée aux cyclistes. Il n’existe dans l’agglomération que deux zones cyclables dignes de ce nom , l’une entre le rond point des Bruyères et le Zénith, et l’autre dans la banlieue aisée de Mont Saint Aignan.
              Evidemment, ceci ne permet en aucun cas par exemple d’aller à son travail en vélo en toute sécurité.
              Or, pour 54 millions d’euros, il y aurait eu largement de quoi doter l’ensemble de l’agglomération d’un réseau de voies cyclables permettant aux gens d’aller travailler en vélo.
              Or, qu’est-ce qui favoriserait le plus la santé des citoyens rouennais : des déplacements quotidiens domicile travail en vélo, ou bien un palais des sports permettant aux rouennais de rester deux heures assis à regarder un match de tel ou tel sport ?
              Que fait le ministère des sports sinon de dépenser son considérable budget au profit exclusif ou presque du sport de haut niveau ? Si l’exercice quotidien est très bénéfique pour la santé, il n’en est certainement pas de même du sport de haut niveau. Il suffit pour s’en convaincre de regarder l’état actuel du boxeur Cassius Clay (a.k.a. Mohamed Ali ).
              Par ailleurs, le sport de haut niveau est le règne du dopage. Le dopage a toujours des longueurs d’avance sur la lutte anti-dopage, et donc il est fort possible que de nombreux médaillés des JO 2012 aient été dopés par des techniques actuellement indétectables.
              A mon avis, le budget du Ministère des sports devrait se résumer à celui de la lutte anti-dopage, le sport de haut niveau devant maintenant être considéré comme une entreprise privée et purement lucrative ( l’idéal d’amateurisme de Pierre de Coubertin a fait long feu depuis longtemps ).
              Par conséquent, pourquoi devrait il y avoir un ministère pour financer une activité à but purement lucratif comme le sport de haut niveau ? Laissons aux sponsors privés le soin de financer cette activité privée.


              • Yvon GRAÏC Yvon GRAÏC 8 septembre 2012 16:33

                Kinderama et Santé Publique : Le tabagisme et l’obésité sont en Normandie les principales causes de morbidité et inscrites comme telles au Projet Régional de Santé.

                 Au moment où l’Europe réfléchit à la banalisation des paquets de cigarettes, la Krea fait la promotion d’une marque de produit de confiserie contribuant par ses composants (graisse, huile, sucre..) au développement de l’obésité infantile ! On doit se demander quelle logique anime nos décideurs politiques des collectivités régionales pour prendre le contre pied des mesures nationales de prévention ?

                 Où est la cohérence dans ces messages contradictoires ? Le débat est ouvert .

                YG membre de la Conférence Régionale de Sante et de l’Autonomie.

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