Kosovo (4) l’autre bout de l’iceberg
Nous avons vu hier que les liens existent entre la désormais fameuse clinique Medicus et des médecins israéliens, qui ont adapté leurs techniques découvertes à la fin des années soixante pour en faire un système chez certains très lucratif. Un système reposant sur la greffe prélevée sur individu vivant recruté dans les contrées les plus pauvres de la planète au profit de personnes dont la richesse permet de s’offrir de coûteuses opérations, dont les tarifs sont augmentés par le côté mafieux de l’affaire. Des bénéfices en croissance, surtout, car afin de garder des parts toujours importantes de revenus, ces médecins sans honneur sont même allés jusqu’à faire jouer entre eux les pays « fournisseurs », afin qu’ils leurs amènent les donneurs de rein au tarif le plus bas possible. C’est ainsi que l’Irak dévasté est arrivé sur le marché ces dernières années. C’est bien une forme d’économie de marché du sordide, où Israël se retrouve au premier plan pour des critères idéologiques religieux. Selon leur croyance, en effet, les juifs ne sont pas tournés vers le don d’organe. En revanche, ils s’accordent facilement sur la réception des organes des autres qui pourraient sauver leur vie si précieuse. Le fond du problème est là, et il est plus que désolant. Ce trafic repose sur des idées, qui ont envahi un système politique qui ne sait plus faire sans. Evidemment, dans le pays, c’est la frange la plus orthodoxe qui a accepté de fermer les yeux en acceptant ses greffes malgré tout. Pire encore : ce sont les revenus de ces trafics immondes qui alimentent les caisses de leurs partis !
C'est le 24 juillet 2009 qu'un autre bout important de l'iceberg des transplantations menées par ce réseau bien particulier émerge. Cette fois, c'est dans le New-Jersey, aux Etats-Unis. Le FBI, ce jour-là, arrête 44 personnes, pas moins, dont plusieurs rabbins, qui avouent avoir trafiqué depuis au moins une dizaine d'années des organes humains. Ce qui représente un bel exercice de pensée religieuse, le monde juif orthodoxe refusant la notion de transplantation : selon le journal Slate, en effet les "juifs n'aiment pas donner leurs organes", pour une question de... religion."Seulement 10% des adultes en Israël portent des cartes de donneurs, contre 30% dans la plupart des pays de l'Ouest" affirme The Guardian. Mais ils acceptent en revanche ceux des autres, voilà qui devient plutôt captivant, et qui explique une belle duplicité, un beau mépris des autres, et une forme inattendue de... racisme ! Gênés aux entournures, les juifs orthodoxes ont en effet fini par créer l'Halachic Organ Donor Society qui explique en long et en large que non, non, vous pouvez subir une greffe et rester juif. La foi est sauve avec un foie ou un rein neufs, en quelque sorte. Les chirurgiens peuvent se remettre au travail. Mais le "tourisme médical" a déjà fait ses ravages, et il s'est amplifié depuis ses débuts à la mi-90. Une sorte de paradoxe, dans un pays qui possède sa brigade spéciale de bénévoles, la brigade Zaka, chargée de collecter les débris humains en cas d'attentats, selon toujours des critères religieux d'intégrité physique à respecter.
"Le commandement biblique pour honorer les morts est un devoir sacré reconnaissant que l'homme a été créé à l'image de Dieu. Rassembler les corps et les lambeaux de corps de toutes les victimes de désastre et les enterrer proprement, est la forme la plus élevée de charité dont un être humain est capable - donner sans rien espérer en retour – Véritable vertu (Chesed Shel Emet). C'est l'exécution d'un acte de la charité à ceux qui sont morts et également aux familles de ces victimes" annonce sur son site Zaka. On comprend le problème métaphysique que pose la greffe, en cas : ce n'est pas Dieu qui a créé le greffon... si le donneur n'est pas juif. Et même s'il l'est, cela ne peut se concevoir : Dieu ne joue pas au meccano, et fabrique par principe des personnes complètes et indivisibles.
Chez nos rabbins (orthodoxes !) du New-Jersey, la police découvrira des choses confondantes, telle cette boîte de céréales Kellogs Apple Jacks, bourrée de 97 000 dollars en liquide... Mais aussi et surtout les textes relatant des relations financières et les demandes de protection politique aux maires démocrates d'Hoboken et de Secaucus, Peter Cammarano III et Dennis Elwel, arrêtés eux aussi, et le trafiquant principal, Levy Izhak Rosenbaum qui réclamait lui 160 000 dollars pour une seule transplantation de rein. En ayant un carnet de commandes plein et la fortune assurée. Et étrangement, la presse révèlait que les premières plaintes pour trafic d'organes remontaient pour le New-Jersey en...1999. Date du conflit au Kosovo. Israël Valley titrera même sur le sujet :"Levy Izhak Rosenbaum n’est pas un rabbin comme les autres. Il gagne sa vie en vendant des organes humains. De préférence des reins, très demandés sur le marché et facilement exportables. Le FBI l’avait à l’œil depuis 10 ans. Il s’est finalement fait épingler dans la gigantesque affaire de corruption dévoilée la semaine dernière à New York". Dix ans à le savoir et à ne pas intervenir ? Dix ans à "surveiller" un tel trafic en le laissant se développer ? Sous quelles pressions politiques, aux USA, n'a-t-on pas agi plus tôt ? La réponse est bien politique, en effet, c'est une évidence !
Dans le schéma du trafic de blanchiment d'argent élaboré par la presse, les médecins étaient bien israéliens, et l'argent versé effectivement à des œuvres de charité juive ou à des synagogues, chargées de laver cet argent sale. Ce sont les écoutes des rabbins de ces synagogues qui vont être les plus consistantes d'ailleurs, pour l'accusation. Pour Israël Valley, ce jour-là très en verve sur le sujet, les Israéliens sont parmi les plus grands acheteurs de reins de la planète et pour eux les satellites de l’ex-URSS sont une mine de reins". Si c'est Israel Valley qui le dit ! Une mine de reins qui pourrait se situer aussi au Kosovo... mine de rien. Il n'y a pas que chez Israel Valley qu'on puisse faire dans le jeu de mots de mauvais goût.
Parmi les personnes arrêtées dans cette "Opération Bid Rig" un autre rabbin, Eliahu Ben Haim, de Long Branch, le rabbin en chef de la Congrégation Ohel Yaacob dans la minuscule citée de Deal. Il plaidera coupable de blanchiment d'argent le 28 juin 2010 après avoir été surpris par des écoutes du FBI en train de dire à son correspondant : "je suis un blanchisseur d'argent.... je vais être arrêté". Ce qui signifie aussi que ses protections avaient joué. L'homme est en effet au cœur du système... et ce cœur est lié à la politique : "lors d'une enquête du FBI a plaidé coupable aujourd'hui de blanchiment d'environ 1,5 millions de dollars provenant du produit d'activités criminelles. Une fois avoir reçu les chèques de Dwek, Ben Haim les a déposés dans les comptes bancaires de l'organisation et a ensuite contacté par téléphone un co-conspirateur en Israël connu seulement comme "IM" dans les documents du gouvernement. Ben Haim, au nom du dénommé I.M., serait allé ensuite verser de l'argent sur des comptes bancaires détenus par d'autres individus et des sociétés dans divers pays étrangers, y compris en Israël, en Turquie, en Chine, en Suisse et en Argentine," déclare un enquêteur. Trois hommes de Brooklyn l'auraient aidé en dissimulant de l'argent liquide : "Yeshaye Ehrental, Cohen Schumel et Aryeh Akiva Weiss. Ehrental, Cohen et Weiss ont plaidé coupable en avril de transmission allant jusqu'à 1,8 millions de dollars à Ben Haim et Dwek."
Le Solomon Dwek cité était un des juifs syrien d'origine accusé de 50 millions de dollars de fraude qui a choisi de coopérer avec le FBI... et qui avait donc fait arrêter tous ses complices. Ses parents étaient les fondateurs d'une Yeshiva. Encore une fois, lors de l'arrestation, une personne faisait entendre sa voix, toujours la même, rappelant que cela avait cette fois trop duré : "l'anthropologue et spécialiste du commerce d'organes Nancy Scheper-Hughes a déclaré qu'elle avait informé le FBI que Rosenbaum était « un personnage important " dans la contrebande internationale d'organes il y a 7 ans, et que de nombreux donateurs de Rosenbaum était venu d'Europe de l'Est. Elle a également affirmé que les donateurs étaient "tenus en joue" par Rosenbaum pour assurer qu'ils fassent don de leurs organes." Menacés par armes ou carrément abattus ? Que voulait donc signifier par là Scheper-Hughes ? Pendant ce temps, la tête de réseau, nommée "IM" dans les écoutes, résidait toujours en Israël, et elle y est bien restée depuis... intouchable. Le FBI, qui sait si bien traquer les kosovars ou les serbes, ne peut pas mettre un seul pied en Israël : joli paradoxe, non ? Il est vrai que parfois on assiste à d'étranges choses. Tel ce néo-nazi américain membre du KKK parti se réfugier... en israël ! Et toujours pas retrouvé depuis... en fait, entre services secrets israéliens et américains, la méfiance est plutôt à l'honneur semble-t-il, et on s'observe davantage qu'on ne s'entraide.
Le réseau démantelé est à base de juifs syriens, apprend-t-on, donc, et au final ce n'est pas un hasard. Ils alimentent avec leur parti politique préféré. "Selon le journal Haaretz c’est la communauté sépharade de Brooklyn qui est principalament touchée. La synagogue qui rassemble l’élite des juifs Syriens de la ville semble être au coeur du scandale". Or ce sont eux, qui en Israël, fournissent en argent l'un des partis parmi les plus religieux et les plus intransigeants. Un parti qui n'a jamais caché sa richesse, mais qui n'a jamais expliqué l'origine de ses fonds. “Le parti politique Shass reçevra bien moins de dons provenant des juifs sépharades américains, et va donc demander une aide directe de l’Etat", raconte encore Haaretz. Faut oser ! "C’est tout le système des Yeshivas sépharades qui est touché.” Les fameux yeshivas, ces fameux centres d'études de la Torah et du Talmud, mêlées déjà comme j'ai pu l'expliquer à d'autres sources de revenus douteux, dont le commerce illicite des armes, via la filière Diveroli. Ecoles d'endoctrinement ou écoles religieuses (ici le fameux rabbin-général Rontzki et ses phrases de haine ; et là le Rabbin Ovadia Yosef, leader spirituel du Shass et son discours similaire sur l'esclavage des non-juifs) ?
En 1999, le chef du parti Shass avait dû quittter son poste pour "corruption". Ses successeurs ont tous dû faire de même : outre Aryeh Deri, Rafael Pinhasi (condamné par la haut cour de justice en 1993), Yair Levy ancien commandant de la Brigade Oded, (poursuivi en 2010 à New-York pour une fraude immobilière à 7,4 millions de dollars et accusé en 1993 d'avoir détourné 1/2 million de dollars), Ofer Hugi ; élu en 1999 et contraint à la démission en 2007 pour fraudes, (dont un collège fictif sans étudiants qui lui versaient pourtant des inscriptions avait-il tenté d'expliquer !) et Yair Peretz, contraint de démissionner après avoir tenté d'acheter un diplôme. Un autre marocain d'origine. Ils ont donc tous dû démissionner pour des affaires litigieusesde corruption ! Le Shass est de loin le parti le plus mêlé à des affaires judiciaires en Israël. C'est aussi l'un des plus à droite ; comme par hasard. Cette année il a rejoint le World Zionist Organisation, juste après avoir appelé au "génocide des palestiniens" en déclarant un jour "qu'Abou Mazen (Mahmoud Abbas) et tous ces gens mal devraient disparaître de ce monde. Dieu doit les frapper avec un fléau, eux et ces Palestiniens. " Voilà qui n'est pas sans rappeler les soutiens à la candidature de McCain, expliquée en quatre épisodes par mes soins sur Cent Papiers (*). La distribution gratuite à 28 millions d'exemplaires d'un DVD, "Obsession", destiné à provoquer la haine religieuse, provenait au départ d'une autre Yeshiva... celle des trois frères Shore, de l’Aish Ha Torah (qui aujourd'hui parle de "tragédie" à propos de Mark Madoff !).
Or que vient-on d'apprendre dans ce long cheminement de ce trafic organisé dont Israël est le pivot ? Qu'il dure toujours, et qu'il a même démarré avant 1999. Année où l'urologue a été vu le scalpel à la main... au Kosovo. Le contact avec ceux qui possédaient la technique opératoire a donc commencé bien avant 2006. "Un témoin dans l'enquête sur le trafic d'organes des prisonniers serbes du Kosovo en 1998, a mentionné le nom de Dervishi en ce qui concerne le cas, selon le journal Blic. Le témoin a dit aux procureurs serbes des crimes de guerre qu'il a vu le Docteur Lutfi Dervishi à des endroits où l'on soupçonnait que des organes avaient été prélevés sur des prisonniers civils et vendus plus tard". "Il a été arrêté aujourd'hui avec un scalpel à la main, et il est évident qu'ils ont continué à faire ce qu'ils commencé à faire aux personnes enlevées en 1998," a dit la même source. Dervishi, comme l'a révélé Haaretz, recherché par Interpol, est aujourd'hui en fuite. Selon Blic, journal kosovar, le FBI traçait les dons d'organes depuis 2001, ce qui revient à croiser directement notre gang de rabbins du New-Jersey : les dates coïncident :le FBI a commencé à s'y intéresser alors que le trafic était déjà florissant. "Ces comptes bancaires ont été tracés par les poursuites serbes sur les crimes de guerre mais aussi par les américains du FBI ainsi. Le FBI a lancé une enquête sur le financement de groupes d'extrême islamistes après le 11 septembre 2001. Selon le FBI ces comptes ont été parfois été ouverts sous des noms personnels, mais souvent sur les noms de fausses organisations humanitaires derrière lesquelles se cachaient des activités criminelles. Certaines de ces organisations s'intitulaient « Aide pour le Kosovo », « Medicare », « Caravan », « Al Haramain,« Taibah international »... ajoute Blic. Dans le lot cité, c'est à noter, Al-Haramain est... saoudien, accusé d'être en liaison avec Ben Laden par un juge américain ! Voilà qui n'est pas sans surprendre ! le FBI aurait "évité" l'étude sur une ONG liée aux saoudiens ? Voilà qui nous ramène en 2001, mais au 11 septembre, plutôt !
Pourquoi donc l'affaire des transplants reinaux kosovars près de Fushe-Kruge a-t-elle été étouffée aussi longtemps ? Car elle remonte beaucoup plus loin aujourd'hui. Le trafic démarré à la "Yellow house " près de Burell ne s'est jamais arrêté. Le 6 août dernier, encore on arrêtait plusieurs médecins en Ukraine dont Igor Ivanov et Vladislav Zakordontsa, pratiquant des greffes de foie et de reins à la clinique du "National Institute of Surgery and Transplantation" de Shalimova : à la tête du réseau "un Israélien" (encore !), "soupçonné d'être à la tête de la cellule" et qui "a été interpellé le mois dernier" précise l'agence de presse (sans en donner le nom : qui était-il ?), et qui ajoute : "les trafiquants revendaient essentiellement des foies, à des Israéliens entre autres, pour la somme de 10 000 dollars. Les opérations de transplantation qui suivaient s'effectuaient en grande partie à Kiev, ainsi qu'en Azerbaïdjan et en Equateur". Des foies ?? Ce ne peut-être donc à partir de personnes vivantes ! Quels étaient donc les donateurs ? Un trafic ininterrompu en réalité : "en avril, six personnes avaient déjà été arrêtées en Israël pour avoir piégé des individus en les convainquant de faire don de certains organes en échange de fausses promesses d'argent. Les trafiquants auraient également organisé des opérations de transplantation, dont les conditions ont conduit à des complications médicales chez les receveurs. Les accusés auraient publié des annonces dans des journaux locaux, promettant 100 000 dollars pour les dons de reins". Dans certains cas, les personnes dupées n'auraient perçu que 10 000 dollars. D'autres n'auraient même rien obtenu du tout". Des petites annonces dans les journaux israéliens, alors que la Knesset avait interdit en 2008 ce genre de transaction ? Mais de qui se moque-t-on ? Qu'est-ce donc que cette tolérance implicite pour cet infect tourisme médical abject ?
Nancy Scheper-Hughes, neuf années auparavant, avait pourtant décrit point par point les opérations dans son rapport : "En Israël actuellement, il y a une tolérance surprenante au niveau officiel pour le "tourisme transplant" qui est organisé via une entreprise de bizness locale en lien avec un chirurgien renommé en matière de transplantation, opérant d'un centre médical important prés de Tel Aviv. Mr.D., le chef de "l'entreprise" (comme l'appelle les patients transplantés) a développé des liens avec des chirurgiens pratiquant des transplantations en Turquie, en Russie, en Moldavie, en Estonie, en Georgie, en Roumanie, et plus récemment à New York. Le coût d'un "paquet" est passé de 120 000 $ en 1998, à 200 000 $ en 2001, et, à cause de la pression des candidats à la transplantation pour développer des liens avec un plus grand nombre de pays développés, le coût continue d'augmenter. Le "paquet" transplantation couvre : la location d'un avion privé (pour 6 patients accompagné chacun d'un membre de leur famille, les docteurs israéliens, et le coordinateur du bizness ; la "double opération" ("prélèvement" du rein et transplantation) ; les frais pour le rein et pour le donneur (le donneur n'est généralement pas payé plus de 5000 dollars) ; les " frais" payés en pot de vin versés aux responsables à l'aéroport et aux douanes ; la location de salles privées d'opération et de réveil, et du personnel ; et les frais d'hôtel pour les membres des familles accompagnant les patients. L'opération clandestine (dans les deux sens du terme) est accomplie en 5 jours. Le pays, la ville et les centres hospitaliers de ces opérations illégales sont tenus secret et révélés aux patients seulement le jour du voyage. En fait il y a une rotation continuelle des sites opératoires pour maintenir un profil bas. Les opérations chirurgicales ont lieu entre minuit et aux premières heures du matin. Dans le scénario le plus habituel, les patients israéliens et les médecins (un chirurgien et un néphrologue) prennent l'avion jusqu'à un petite ville de Turquie prés de la frontière irakienne, où les vendeurs de reins sont souvent de jeunes soldats irakiens ou des travailleurs immigrés. Autre scénario, les docteurs israéliens et turcs se rendent sur un troisième site en Europe de l' Est, où les vendeurs d'organes sont des chômeurs du coin ou des travailleurs immigrés d'ailleurs". On ne pouvait être plus précis ! Le troisième site étant Moldave, Nancy Scheper-Hughes demandera même à rencontrer l'ambassadeur du pays pour que cela cesse, en promettant de règler 100 dollars à ceux qui venaient d'être recrutés par des "brokers" d'organes qui sillonnaient toujours le pays ! D'autres pays étant touchés, comme l'Algérie... où 90% des greffés sont décédés, annonce le 27 septembre 2004 Algérie-dz, tous à partir de donateurs irakiens.
Plusieurs pays sont donc impliqués outre Israël, première nommée à chaque arrestation, et notamment aujourd'hui l'Irak, pays dévasté où tout est désormais permis. "La passivité du ministère de la Santé en Israël en refusant de intervenir et sévir contre cette entreprise de plusieurs millions de dollars qui est fait d'Israël un paria dans le monde international du monde de transplantation, nécessite quelques explications. Comme l'est la passivité des gouvernements des Philippines, de l'Irak, de la Turquie, de la Roumanie, de la Moldavie et de la Géorgie où des cliniques spécialisées du rein ont fleuri." nous dit Nancy Scheper-Hughes, qui raconte ce qu'elle a pu constater, notamment en Irak : "des vendeurs de reins en Irak, on me l'a raconté via un patient pour une greffe de rein palestinien rencontré, en mars 2001, ce sont surtout des hommes jeunes, les travailleurs étrangers en provenance de Jordanie, et les pauvres Irakiens qui sont logés dans une aile spéciale de chaque hôpital-dortoir que l'on pourrait appeler "motels rein » où ils attendent les tests sanguins et les tests d'appariement qui feront d'eux dans la journée le « gagnant » ou non de la loterie du rein. En Irak, la transplantation dans son ensemble, avec les soins pré-et post-opératoires et avec des appartements entièrement équipés modernes fournis au complexe hôpitalier pour les proches qui les accompagnent, est seulement de 20 000 dollars, en hausse, nous a-t-on dit, car à partir de seulement 10 000 dollars il y a plusieurs années. En fait, c'est l'apparition de ces Palestiniens transplantés avec succès dans une clinique de soins de l'hôpital Hadassah qui a incité les patients juifs de poursuivre d'autres options pour leurs propres transplantations"...
Et qui est donc censé diriger le ministère irakien de la santé dans un pays qui n'a toujours pas de direction politique ? Vous avez-là la réponse au problème : l'affaire du prélèvement d'organes en 1999 au Kosovo sur des prisonniers abattus, ce qu'un ministre des affaires étrangères français alors sur place n'avait pas su voir est l'arbre qui cache la forêt d'un trafic immonde reposant sur les plus démunis, aujourd'hui réduits à vendre une partie de leur corps pour survivre. L'autre réponse est donnée par les américains qui continuent à soutenir depuis le chef de l'UCK, par la voix de Philip Crowley du département d'Etat. Même son de cloche ou presque en Afrique du Sud, où une dépêche en date du 16 septembre dernier déclare que cinq médecins viennent d'être condamnés après avoir été arrêtés en 2005 (sauf Jeffrey C. Kallmeyer, qui a fui au Canada). Et parmi eux, une personne qui nous intéresse particulièrement : Richard Friedland, "à la tête du groupe hospitalier Netcare", celui-à même cité par le procureur serbe comme étant un des comptes bancaires du trafic : c'est une autre confirmation. Netcare, c'est le plus grand groupe hospitalier du pays !
C'est une preuve de plus.... du même circuit, dénoncé depuis 2001 : "les citoyens israéliens qui ont besoin de greffes de rein se seraient rendus en Afrique du Sud pour des greffes à l'Hôpital St-Augustine. Ils payaient des fournisseurs de rein pour ces opérations, selon le Times. Les reins, initialement provenaient de citoyens israéliens, mais plus tard des citoyens brésiliens et roumains ont été recrutés et leurs reins ont été obtenus à un coût beaucoup plus bas que ceux des fournisseurs israéliens" indique la dépêche. C'est bien le même schéma déjà entrevu. C'est bien toujours le même circuit, et surtout les mêmes receveurs "prioritaires" ! Neuf années après la première dénonciation de Nancy Scheper-Hughes ! Avec toujours le même distinguo racial : Selon le procureur, les donneurs de reins israéliens étaient payés 20 000 dollars, les brésiliens et les roumains 6 000. Jusqu'au bout, on nagera dans le glauque du racisme émanant d'une prétendue suprématie religieuse !
Le chirurgien Jeffrey C. Kallmeyer, Lindy Dickson et Melanie Azor, les neurologues et Ariff Haffejee, à la tête de
Au final, dans l'acte d'accusation de cette équipe de bouchers sans âme, on découvre avec effarement le résumé insoutenable de la situation : "Il y a une pénurie mondiale de donneurs d'organes de personnes décédées. La seule autre source de dons est une population en vie", déclare en effet un document inclus dans cet acte d'accusation. En somme, pour parler crûment, pendant la guerre du Kosovo, il y avait... abondance, et les dons étaient "gratuits", ou ne coûtaient qu'une balle dans la tête ! Effroyable conclusion !
Ce monde est bien abject, et Kouchner bien trop aveugle : le rapport complet de Nancy Sheper-Hugues accusant les médecins israéliens et "l'infâme Zaki Shapira" avait été rédigé dès le 27 juin 2001, et même lu devant le Congrès américain. On savait qu'un trafic existait depuis au moins neuf années, impliquant fortement des médecins israéliens dont les noms avaient été cités. Kouchner avait quitté le Kosovo depuis 5 mois, il est vrai. Mais les praticiens sud-africains avaient été accusés en 2003 et incarcérés en 2005. Marty a expliqué il y a quelques jours que "de nombreux rapports des services de renseignements, allemands, britanniques, italiens et grecs, ainsi que les rapports du Federal Bureau of Investigation (FBI) et de nombreux rapports de ces services ont été envoyés à l'étranger aux divers ministères" sur les crimes de Thaçi. Sans citer la France... et Bernard Kouchner qui dit aujourd'hui ne l'avoir appris qu'avec la parution du livre de Del Ponte ! Alors que c'est le Conseil de l’Europe, déjà, qui avait présenté à Strasbourg un rapport sur le trafic d’organes dans les plus pauvres d’Europe de l'Est, un dossier insistant sur le fait que des réseaux cherchaient avant tout des donneurs vivants ! (selon un article du Quotidien du Médecin du 1er juillet 2003 !). "En Europe orientale, des réseaux se sont spécialisés dans la recherche de donneurs vivants. Poussés par la misère, des jeunes gens acceptent, par exemple, de céder pour 3 000 dollars un de leurs reins qui sera réimplanté ensuite à un riche acheteur, prêt à payer de trente à soixante fois le prix d’achat du rein" pouvait-on y lire. Kouchner n'est donc pas abonné au quotidien du médecin, pour sûr, ni aux comptes-rendus du Conseil de L'Europe. A Xavier Bout de Marnhac aujourd'hui, donc, d'être plus vigilant : c'est un ancien de la DGSE, qui en était membre en 1999 (jusqu'en 2004) ! Il devait donc le savoir, lui, au moins avant Bernard Kouchner... à moins que la France n'ait été en dessous de tout, dans le domaine du renseignement !
« à l’issue d’une enquête, dit Le Quotidien du Médecin du 1er juillet 2003, le
(*) les quatre épisodes sont lisibles ici :
http://www.centpapiers.com/on-attendait-ben-laden-cest-docteur-house-1/3055
http://www.centpapiers.com/on-attendait-ben-laden-cest-docteur-house-2/3067
http://www.centpapiers.com/on-attendait-ben-laden-cest-docteur-house-3/3068
http://www.centpapiers.com/on-attendait-ben-laden-cest-docteur-house-4/3069
Le rapport complet de Nancy Sheper- Hugues "Israel : Banalisation Des Transplantations Illegales d'Organes, Tourisme Transplant Florissant"
L'article le plus complet (12 Pages) sur le cas Sud-Africain est celui du Christian Monitor : il est paru le 9 juin 2004.
Documents joints à cet article
22 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON