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L’Abandon d’un proche (ou pas)

Abandonner des proches, pas plus que n'importe quelle personne fragilisée, n'est ni un acte naturel ni un acte normal ou juste pour le sens commun.

Abandonner des proches, pas plus que n'importe quelle personne fragilisée, n'est ni un acte naturel ni un acte normal ou juste pour le sens commun. C'est une contrainte dite « culturelle » mettant en concurrence leur « bonheur » et le nôtre supposé. Quel est le nôtre supposé ? Jouir « sans entraves » de la vie est son impératif catégorique, réductible à la consommation d'un certain nombre de biens et de produits. Cet impératif catégorique fait pression sur nous par le biais de toutes sortes de logiques, toutes plus fabriquées « ajustées » les unes que les autres, dont les « révolutionnaires » ne sont pas les dernières : elles nous dictent la ligne de notre développement et épanouissement personnel. Entendons la direction morale sociale d'une ligne de conduite conforme aux idéologies qui nous contrôlent de l'intérieur. Les justifications les plus « rationnelles » du faux et de l'injuste opèrent leur office normalisateur en nous et en dehors de nous : à nous de veiller à ne pas sortir des clous de la catégorie à laquelle nous « appartenons » et qui justifie notre « statut » public et privé de citoyen normal et conforme, tout en « construisant » notre idéologie et notre-pseudo morale ou absence de morale.

En ce sens, les industries et l'Etat qui les « soutient » sont les grands incitateurs et les grands « tentateurs », à travers une armée de médias qui se présente comme invincible autant qu'indispensable, incrustée dans nos vies comme une fausse spiritualité parasitaire fonctionnant comme un modèle existentiel à la fois strict et idéal. Nous pouvons abandonner tout le monde puisque tous seront « pris en charge » dans un monde très « compliqué », mais qui se déclare l'unique et le meilleur, et qui nous déclare, de toute façon et au mieux, incompétents. Aucun élément de nos vie n'échappe à ce système, dans ce totalitarisme citoyen autant qu'hygiéniste mental ou sentimental dans ses divers relais.

Parfois, de longues années après un abandon, une claire conscience trop tardive de tout cela nous saute aux yeux de l'âme, et quand nous tentons de dénoncer cette situation qui nous est faite jusque dans nos propres familles et envers ceux que nous aimons (sans parler des autres), la réponse automatique du système est l'irresponsabilité collective d'un monde devenu fou et que nous ne serions donc pas coupables d'essayer de suivre et de légitimer « sociologiquement ». Nous n'avons plus le temps de nous occuper personnellement de nos « malades » et de nos « faibles », si nous voulons survivre « heureux » et productifs (signification moderne du bonheur). Nous devons « lâcher prise » sur eux et eux sur nous... Rien de tout cela ne sera jamais dit tant que la rationalisation finale n'aura pas abouti à un résultat « acceptable », puisqu'il n'y aura plus de proches mais seulement des égaux interchangeables bons pour le SAV. Le combat qui nous attend consiste à reprendre le partage de la vie de ceux que nous aimons, et des autres, dans toutes leurs dimensions sans exception, en lien avec la douloureuse expérience actuelle et la connaissance passée, et de façon ainsi renouvelée, plus forte, plus inaliénable encore.

Nous entrevoyons l'ampleur de la remise en question intérieure et extérieure mais aussi, sous le chantage économique, sa sensible simplicité, que n'illustre bien que la plus parfaite et pacifique désobéissance civile pour une reprise en main de nos vies à tous les niveaux abandonnés « aux chiens », pour une raison ou une autre : c'est un combat pour de vraies valeurs contre la violence et le cynisme prédateur du monde des « affaires » et de ses idéologues « légitimement » infiltrés.

 


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