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L’acte terroriste d’Al-Houthi et la position internationale

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La poursuite du crime des Houthis, qui consiste à attaquer des installations civiles aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, prouve que le président américain Joe Biden a commis une erreur en décidant de retirer Al Houthi de la liste américaine des organisations terroristes, environ un mois seulement après son entrée en fonction. Cette décision n’a pas atteint l’objectif souhaité.

Elle a encouragé Al Houthi à poursuivre ses opérations criminelles contre les États arabes de la coalition. L’administration Biden pensait que cette action forcerait la milice Houthi à être plus flexible dans ses efforts pour la paix et la stabilité au Yémen et faciliterait l’acheminement de l’aide vers les zones qui en ont besoin.

Ce point est controversé, car les sanctions n’ont pas empêché l’accès humanitaire aux zones contrôlées par plusieurs groupes et organisations considérés comme terroristes au niveau international. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ned Price, a récemment reconnu que les attaques des Houthis aggravaient la crise humanitaire du pays.

Le président Biden pourrait également avoir pensé que la levée de la désignation de la milice houthiste comme organisation terroriste pourrait envoyer un message positif implicite à l’Iran afin de l’encourager à s’ouvrir aux efforts des États-Unis pour relancer l’accord nucléaire avec l’Iran, dans le cadre d’un abandon progressif de la politique de “pression maximale” de l’ancien président Trump vis-à-vis de l’Iran comme approche de négociation pour relancer l’accord nucléaire.

Cette décision était un cadeau à un groupe terroriste. La désignation des Houthis comme groupe terroriste n’était pas arbitraire, mais reflétait la conviction de l’administration de l’ancien président Donald Trump que ce groupe n’était pas différent des autres organisations terroristes de la région et du monde.

Le report de la classification a toutefois donné l’impression aux observateurs qu’il s’agissait de mettre des bâtons dans les roues de la prochaine administration pour qu’elle mette fin prématurément à son intervention au Yémen.

Au lieu de contribuer à apaiser la crise, retirer les Houthis du statut d’organisation terroriste a aggravé la situation en les incitant à lancer de nouvelles attaques criminelles contre l’Arabie saoudite, jusqu’aux récentes attaques contre des installations civiles importantes aux Émirats arabes unis.

Le fait est également que les milices houthistes considèrent la décision des États-Unis de retirer leur désignation d’organisation terroriste comme un retrait et l’expression du déclin de l’influence américaine et de l’abandon par Washington de ses alliés dans la région du Golfe. Cette décision a coïncidé avec plusieurs indicateurs montrant un déclin général du rôle des États-Unis au Moyen-Orient.

Ces hypothèses ont été renforcées par le retrait précipité des États-Unis d’Afghanistan, avec toutes les conséquences que cela implique pour l’influence stratégique des États-Unis.

Compte tenu des pertes subies par leurs milices sur plusieurs fronts au Yémen, les Houthis sont désormais contraints de faire feu de tout bois et de s’aventurer dans toutes les directions, ne serait-ce que pour renforcer leur position de négociation.

En d’autres termes, les milices terroristes ont perpétré des attentats criminels contre des installations émiraties afin de redresser le tir et de profiter du souci des États-Unis et des grandes puissances européennes de ne pas pourrir l’atmosphère des négociations de Vienne.

Le résultat est que la menace des Houthis nous assure tous que les milices terroristes dans notre région arabe sont devenues un obstacle sérieux à la sécurité et à la stabilité régionales. Elles agissent en fonction des calculs et des intérêts des autres parties et en accord avec leurs décisions.

Elles poursuivent également un agenda antinational et tentent d’imposer leurs idées, qui vont à l’encontre de la structure de l’ordre mondial et des relations internationales. Certains de ces mouvements et organisations se sont engagés dans des projets si transnationaux qu’ils dépassent les objectifs qu’ils prétendent poursuivre.

La milice terroriste des Houthis et les autres organisations terroristes du Moyen-Orient présentent de nombreuses facettes graves. L’un des facteurs les plus graves est la coordination commune et les liens organisationnels, intellectuels et idéologiques croissants entre ces milices terroristes elles-mêmes.

Il y a même un risque de guerre régionale dans le cadre de ce qu’on appelle l’axe de la résistance, selon Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais. Dans ce contexte, Abdul Malik Al Houthi, le chef du groupe houthi Ansarullah au Yémen, a déclaré que son groupe faisait partie intégrante de l’équation déclarée par Nasrallah.

La solidarité et le fort soutien international dont ont bénéficié les Émirats arabes unis contre les Houthis sont une expression bienvenue du rejet mondial de ce crime coupable et du soutien et de l’estime dont jouissent les EAU.

Cependant, tout cela doit également se traduire par des actes concrets, comme la réinscription de la milice houthiste sur la liste américaine des organisations terroristes et l’élaboration d’initiatives et de solutions solides pour faire face à toutes ces milices terroristes.

Tous les efforts des puissances régionales et internationales devraient converger pour désarmer ces milices et leur couper l’herbe sous le pied.

Cela devrait se faire dans le cadre d’une stratégie ciblée et d’efforts intensifs, laborieux et inlassables pour restaurer et soutenir les États-nations au Yémen, en Irak, en Syrie, au Liban et en Libye, afin que les armes restent exclusivement entre les mains d’armées nationales qui ne sont pas redevables à des parties extérieures.

Les milices sont le parasite le plus dangereux au Moyen-Orient. Si nous ne nous concentrons pas sur la lutte contre elles et l’élimination de leur présence, toute tentative d’instaurer la sécurité et la stabilité dans une région ou un pays du Moyen-Orient en proie aux conflits, à la violence et au sang sera vaine.

Le désarmement des milices peut sembler être une exigence difficile à satisfaire compte tenu des conditions régionales difficiles. Elle n’est pourtant pas impossible si l’on met à jour les liens et l’enchevêtrement des relations financières, organisationnelles et idéologiques entre le centre et les ramifications dans ce paysage absurde.

Cela exige des solutions internationales sérieuses, des alternatives et une coopération pour libérer à jamais le Moyen-Orient du fléau des milices.


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5 réactions à cet article    


  • Clark Kent Schrek 28 janvier 2022 10:47

    Des « opérations de nettoyage » seraient-elles prévues ?

    « À la fin de l’année 1943, dans la perspective du débarquement allié et craignant l’ouverture d’un second front derrière leurs troupes à partir des maquis, les autorités allemandes radicalisent leur politique. Désormais, ils adoptent une stratégie de guerre contre la Résistance et la répression touche l’ensemble de la population. Aux déportations massives s’ajoutent des jugements expéditifs et des « opérations de nettoyage » menées par les militaires et les policiers contre les maquis et les zones réputées «  infestées par les bandes terroristes ». Ces expéditions s’accompagnent d’exactions nombreuses contre les populations civiles. » - lien



      • JPCiron JPCiron 28 janvier 2022 12:19

        @phan

        Très intéressante cette Analyse !!
        Merci


      • xana 28 janvier 2022 19:12

        Je crois que le principal crime des Houtis est... d’exister.

        C’est en substance ce qui nous affirme Salem Alketbi.

        Malheureusement il semble que les armées réunies pour les anéantir n’aient pas été capables de faire leur boulot.

        Piètres soldats.

        Vous devriez appeler les Russes au secours des Emirats...

        Ou les Iraniens ?


        • Berthe 29 janvier 2022 00:32

          La poursuite du crime des Houthis, qui consiste à attaquer des installations civiles aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite : 400 000 morts yéménites, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Deux monarchies armées jusqu’aux dents par l’occident. De mémoire, sur les 19 terroristes qui ont frappé les tours jumelles, 11 étaient saoudiens. Inutile d’insister, vous n’avez aucune crédibilité. 

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