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Accueil du site > Tribune Libre > L’affaire Borrel, une affaire d’État, opportunément rappelée (...)

L’affaire Borrel, une affaire d’État, opportunément rappelée aux bons souvenirs de qui ?

On hésite entre « Z », le film de Costa-Gavras (1969) et « I comme Icare », celui d’Henri Verneuil (1979). L’affaire du juge Bernard Borrel, retrouvé mort le 19 octobre 1995, met en scène une distribution de rôles comparables qui s’inscrivent dans des schémas d’action qui ne le sont pas moins. Et comme « l’affaire Lambrakis » en Grèce en mai 1963 d’où est tiré « Z » et « l’affaire Kennedy » qui a inspiré partiellement « I comme Icare », l’affaire Borrel réunit les ingrédients d’une affaire d’État.

 
Des rôles comparables inscrits dans des schémas d’action très voisins

Dans les trois cas, une victime meurt dans des circonstances violentes, un député, un président de la République, un juge. Le député est heurté par un triporteur ; le président, nouvellement élu, tombe sous des balles dans sa voiture découverte qui le mène à sa prestation de serment ; le corps du juge est retrouvé brûlé au pied d’une falaise à quelques dizaines de kilomètres de Djibouti. Et une version officielle des faits est aussitôt répandue dans la plus grande précipitation : le député a été victime d’un accident de la circulation : un individu conduisant en état d’ébriété l’a heurté avec son triporteur ; le président a été abattu par un individu solitaire retrouvé suicidé quelques instants après, un revolver à la main, dans l’ascenseur de l’immeuble d’où il a fait feu ; le juge s’est aspergé lui même d’essence et s’est immolé après avoir laissé une lettre d’adieu à sa femme.

Tant de rapidité pour conclure s’explique par les mêmes raisons : une enquête bâclée ou inexistante. On ne fait pas d’autopsie ou on ne l’attend pas pour répandre la version officielle. Les témoins sont écartés ou font l’objet de pressions, voire d’intimidations : dans « I comme icare », 8 d’entre eux sur 9 sont même assassinés dans des conditions chaque fois originales pour écarter tout soupçon d’un même plan d’élimination.

Dans les trois affaires, la version officielle est ensuite peu à peu mise à mal et réfutée par une enquête critique méthodique menée par des magistrats honnêtes qui échappent à l’emprise du pouvoir politique qui enrage.

- Le petit juge de « Z » - calqué sur le juge Christos Sartzetakis qui a mené l’instruction dans l’affaire Lambrakis – écarte les invraisemblances, se fie aux conclusions de l’autopsie qui établissent une mort par coup de matraque, et remonte les filières d’un groupe clandestin d’extrême-droite jusqu’aux deux voyous, auteurs de l’assassinat, qu’il finit par confondre.

- Le procureur Volney d’ « I comme Icare » montre les contradictions entre la version officielle d’un attentat présenté comme l’œuvre d’un solitaire fou et les observations de son enquêtes : les images de l’assassinat prises par un amateur, l’assassinat du faux tueur déguisé en suicide, sa soumission aveugle à l’autorité, l’existence d’un deuxième tueur, les témoins qui se contredisent ou disparaissent, et les reconstitutions qui plaident pour un complot.

- Dans l’affaire Borel, l’action obstinée de son épouse, Mme Borrel, elle-même magistrate, partie civile, pousse les magistrats à ne pas se satisfaire de la version officielle : l’autopsie a lieu le 15 février 1996, mais les conclusions se font attendre pendant un an. Il n’empêche, les expertises diverses finissent par démentir en 2004 la possibilité d’un suicide, et privilégient la thèse de l’assassinat que des témoignages confirment.

Les ingrédients d’une affaire d’État

Les trois affaires réunissent semblablement les ingrédients d’une affaire d’État. L’enquête du juge de « Z » établit l’implication dans l’assassinat des plus hauts responsables de la police jusque dans l’entourage royal et même leur proximité avec les assassins eux-mêmes qu’ils comptent parmi leur clientèle. Le procureur Volney, dans « I comme Icare », découvre des connexions entre des mafieux et le tout nouveau chef des services secrets qui se trouvent être les instigateurs de l’assassinat du président, et les mafieux, les hommes de main.

L’affaire Borrel ne fait pas apparaître, bien sûr, de semblables collusions avant la mort du juge Borrel, mais après, afin d’aider les responsables de Djibouti et en particulier l’actuel dictateur en exercice, à échapper aux soupçons de l’enquête qui remontent jusqu’à eux. Le journal Libération.fr a publié, le 18 mars 2009, un résumé des documents saisis le 6 août 2008 à l’Élysée par les juges Fabienne Pous et Michèle Ganascia. Elles agissaient dans le cadre d’une plainte de Mme Borrel contre d’éventuelles pressions qu’aurait exercées la présidence de la République française pour empêcher la justice d’impliquer certaines autorités de Djibouti, où la France loue, pour la modique somme annuelle de 30 millions d’euros, une base militaire stratégique située entre le golfe d’Aden et l’Océan indien.

Il semble qu’aucun doute ne soit plus possible. Dans une belle confusion des pouvoirs exécutif et judiciaire, une violation du secret de l’instruction aurait été systématiquement organisée par la présidence et le réseau diplomatique : pour ajuster la stratégie de la défense aux avancées de l’instruction, ils auraient été tenus régulièrement informés par les bons soins de magistrats aux ordres, alors en poste à l’Élysée et au ministère de la Justice. Aujourd’hui, ces irréprochables magistrats occupent des postes clés de l’appareil judiciaire. Devant le refus de la juge Sophie Clément en charge du dossier de le communiquer aux autorités de Djibouti, pour ne pas ruiner les chances d’une découverte de la vérité, diverses solutions auraient été imaginées pour le contourner. Une note du chef d’état-major de la présidence ferait état, d’autre part, d’initiatives prises par un avocat local pour discréditer des témoins gênants.

On découvre même un journaliste de service. Mais son enquête ne vise pas, comme celle du reporter dans « Z », à faire progresser l’instruction, mais plutôt à la discréditer. La déontologie dont la profession journalistique rebat les oreilles à ses lecteurs pour jurer de la fiabilité de ses informations, n’étouffe pas ce valeureux journaliste. Il se propose, selon un document saisi, daté d’octobre 2006, d’effectuer un reportage dont « l’objet (serait) d’enrayer au moins temporairement, l’interventionnisme de Madame Borrel  » !!! Il souhaite donc être mis en contact «  avec des militaires et des diplomates français en poste à Djibouti au moment du drame ». Voilà les jolies méthodes d’un journaliste d’investigation, preux chevalier du droit de savoir ! Pressé de s’expliquer par Libération, le journaliste a prétendu que « quand (il avait) commencé à travailler sur l’affaire Borrel, tous les fonctionnaires refusaient de répondre. (Il avait) demandé à Michel de Bonnecorse et à Claude Chirac de (lui) ouvrir des portes. (il s’était) jeté dans la gueule du loup pour obtenir des introductions. » Il faut croire que le loup l’a mangé tout cru : il a publié, en effet, un ouvrage en janvier 2008 qui se demandait - quelle surprise ! - : et si Mme Borrel se trompait et que le juge Borel s’était bien suicidé ! Un plaidoyer en faveur de la thèse officielle pourtant abandonnée.


Pour corser le tout, se pose maintenant la question de l’accès miraculeux du journal Libération à ces documents saisis par les juges, couverts par le secret de l’instruction. Est-ce le fruit naturel d’une investigation heureuse ? De même, la communication de ces documents aux juges venus à l’Élysée perquisitionner va-t-elle forcément de soi ? Faut-il avoir mauvais esprit pour établir une relation entre la publication de ces documents et les critiques de certains ténors chiraquiens, M. de Villepin et M. Juppé qui font entendre de plus en plus leur différence sur divers sujets d’importance comme le rythme des réformes, les réponses à la crise economique et récemment le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan ? On se souvient qu’en 1994 et 1995, quand la guerre entre M. Chirac et M. Balladur battait son plein pour la candidature RPR à la présidence de la République, on a vu sortir des affaires sur la mairie de Paris ou sur le financement occulte du RPR ? Par quels mystères ? On se le demande toujours. Paul Villach



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30 réactions à cet article    


  • Françoise Gazoduc Christoff_M 20 mars 2009 11:51

    L’Elysée s’apprête à placer un nouvel homme sûr à un poste clé des services secrets : l’inspecteur général René Bailly, qui devrait être bientôt promu directeur du renseignement à la DGSE, en remplacement d’André Le Mer. Cet ancien des RG est l’un des adjoints de Bernard Squarcini à la DCRI. Sa promotion confirme l’influence croissante du service de contre-espionnage policier dans le dispositif présidentiel.

    http://www.lepoint.fr/actualites/l-elysee-de-mieux-en-mieux-renseigne/1331/0/327076


    • Paul Villach Paul Villach 20 mars 2009 15:23

      @ Parkway

      Que voulez-vous dire ?
      Contrairement à vous, je pense qu’on n’en a pas fini d’analyser pour comprendre dans quelle société on vit.

      Croyez-vous que vos concitoyens soient parvenus à votre niveau de conscience. Sans un tel niveau de lucidité, inutile de songer à changer quoi que ce soit. Les expériences du 20ème siècle sont là pour nous le rappeler. Paul Villach


    • Paul Villach Paul Villach 27 mars 2009 10:48

      @ Parkway

      Je vous remercie de votre confiance. Mais précisément, je ne vois pas où sont encore les membres du parti que vous appelez de vos voeux. Voyez les réactions que suscitent certaines de mes analyses pourtant peu originales, comme la dénonciation de la violation de la loi par l’administration elle-même. Vous pouvez mesurer la désorientation que connaît aujourd’hui l’opinion.
      Mais ce n’est pas une raison pour renoncer. Internet avec un site comme Agoravox change la donne où, jusque-là, les médias officiels faisaient l’opinion. Paul Villach


    • docdory docdory 20 mars 2009 14:56

       Cher Paul Villach

       Merci de nous rappeler cette affaire , dont la probabilité de résolution est voisine de zéro compte-tenu des peu reluisantes magouilles sous-jacentes que l’on devine . 
       J’y vois également une analogie avec une autre affaire des plus obscures, qui sentait gravement mauvais , et dont les derniers épisodes remontent semblent-ils à 2007 : la ténébreuse affaire du décès de Robert Boulin , un Ministre ( du travail , si mes souvenirs sont justes ) .
       La cinquième République est décidément un fruit bien pourri , quand va t-elle se décider à tomber ?
       


      • Paul Villach Paul Villach 20 mars 2009 15:30

        @ Docdory

        Cher Docdory, votre rapprochement avec l’affaire Boulin est pertinent. On y retrouve un schéma comparable.

        Je ne crois pas que ce type d’affaire soit propre à un régime politique : voyez "Z" en Grèce sous une monarchie, voyez "I comme Icare" qui renvoie grosso modo à la démocratie étatsunienne.

        Il semble que ce type d’affaire puisse se produire dès lors qu’il n’existe pas de contre-pouvoirs, ni judiciaire, ni législatif, ni médiatique face à la toute-puisance de l’exécutif.


      • Alexeï 20 mars 2009 21:21

        @ l’auteur

        Merci d’avoir oppotunément rappelé cette sordidie affaire d’État et appuyé votre analyse sur les fims de Costa-Gavras (il passe dimanche soir sur Arte le méconnu « Music Box » sur la responsabilité des assassins, pour moi l’un de ses meilleurs) et d’Henri Verneuil.


        • Alexeï 21 mars 2009 00:56

          @ l’auteur

          Dans « Z » comme dans « I comme Icare », quelques rares magistrats agissent comme un contre-pouvoir : aussi bien le juge d’instruction que le procurueur Volney résistent aux pressions politiques et policières qui leur sont opposées. Ils paient d’ailleurs cher leur détermination : il me semble que le juge qui instruit le meurtre du député est révoqué une fois le régime renversé (corrigez si je me trompe) et le procuruer Volney est assassiné et ses documents volés.

          Il me semble avoir lu dans le livre d’Éric Halphen les tentatives d’intimidation dont il a été l’objet lorsqu’il enquêtait sur l’affaire des HLM de Paris (obstructions systématiques de sa hiérarchie, déstabilisation à travers son ex beau-père à la moralité douteuse, menaces de mort). Je me souviens que lorsque le procuruer de Montgolfier a été envoyé à Nice, un contrat a été passé sur sa tête. Lui aussi a été l’objet d’intimidations de la part de tous les pouvoirs en place.

          Des juges honnêtes qui font honneur à leur métier, il en existe encore...si peu. Les autres sont aveuglément soumis à l’autorité et à des impératifs de carrière.

          Quant à cette affaire Borrel qui est le point de départ de votre article, je doute que nous voyions un jour le boût de la vérité.


          • Paul Villach Paul Villach 21 mars 2009 10:58

            @ Alexeï

            Ce qui m’a paru intéressant, c’était de montrer comme les fables (cinématographiques ou non) sont très utiles pour comprendre des événements nouveaux. On parlerait aujourd’hui de "modélisation".
            Dans le cadre de l’assassinat politique ("anatomie d’un assassinat politique" est, je crois, le sous titre de "Z") les méthodes sont souvent comparables pour brouiller les pistes.

            Pour ce qui est du petit juge, Christos (!) Sartzetakis - un grand Monsieur - qui a mené l’instruction de l’affaire Lambrakis, il a eu de la chance, il n’a pas été défenestré. Il a été seulement démis de ses fonctions. Il s’est réfugié en France. Mais après la chute des colonels, une fois la démocratie rétablie, il a été le candidat du "Pasok" (Parti socialiste grec) à la présidence de la République. Et il est devenu président de la République grecque. Une fois n’est pas coutume !

            Vous avez raison de rappeler que "Music Box" de Costa-Gravras,qui passe dimanche soir sur ARTE, est un film majeur sur la fuite de ses responsabilités savamment organisée par les pouvoirs de tous poils qui se portent mutuellement secours : il faut que le pouvoir n’ait de compte à rendre à personne !!! Paul Villach


          • baska 21 mars 2009 01:27

            Je pense que l’affaire Borrel ne sera jamais résolue car des très hautes personnalités françaises sont directement impliquées, l’autocrate djiboutien n’étant qu’un éxecutant. Mme Borrel l’a bien compris, c’est pourquoi elle s’attaque à la clique de Chirac.Le dénouement de cette affaire a été bien expliqué par un ex-barbouze : cette affaire sera définitivement classée si Mme Borrel meurt, dans le cas d’une disparition brutale du dictateur djiboutien c’est lui qui sera désigné comme principal coupable. Sinon, le jugement de cette affaire sera toujours renvoyé aux calendes grecques.


            • L'enfoiré L’enfoiré 21 mars 2009 09:10

              Bonjour Paul,

               Problème avec l’article "La journée de la jupe" ?
               Disparu ?
               J’espère que vous avez pu le voir hier.


              • L'enfoiré L’enfoiré 21 mars 2009 09:29

                Cher Paul,
                J’ai oublié de dire. Bon article.
                La morale "L’Etat a ses raisons que la raison ne connait pas toujours".
                Je ne connaissais pas l’histoire.
                J’ai scruté l’affaire sur Wiki. Donc, l’affaire n’est pas close. Son veuve veille au grain. 
                Cela me rappelle aussi le film avec Belmondo, "Le Professionnel".


                • Paul Villach Paul Villach 21 mars 2009 10:41

                  @ L’Enfoiré

                  Oui, j’ai vu "La journée de la jupe". Merci de m’avoir alerté à son sujet.
                  Pour ce qui est du rapprochement de l’affaire Borel avec "Le professionnel", c’est tout à fait pertinent. Paul Villach


                • COLRE COLRE 21 mars 2009 10:44

                  Bonjour,
                  Moi aussi, je suis allée chercher votre article sur l’Année de la jupe : impossible. Que se passe-t-il ?
                  (je l’ai vu hier soir : remarquable...)


                • COLRE COLRE 21 mars 2009 10:45

                  ... la "journée", bien sûr


                • Paul Villach Paul Villach 21 mars 2009 13:02

                  @ Colre
                  J’ignore ce qui s’est passé. 
                  En tout cas je propose d’y revenir lundi, maintenant que j’ai vu le film en entier pour corriger l’impression qu’en donnait la bande-annonce. Paul Villach


                • L'enfoiré L’enfoiré 21 mars 2009 14:20

                  Paul,

                  Yohan a un article sur le sujet actuellement. On pourra comparer les opinions.


                • Paul Villach Paul Villach 21 mars 2009 17:04

                  @ L’Enfoiré

                  Cher L’Enfoiré, l’analyse de cet article reste sommaire. Je proposerai quelque chose d’un peu plus fouillé.

                  Ce film peut-il secouer les consciences ?

                  J’ai peur que non, hélas ! dans la perspective de la démolition du service public conformément au rapport de l’OCDE de 1996. Paul Villach


                • L'enfoiré L’enfoiré 21 mars 2009 20:16

                  Paul,

                  Comme je l’ai dit, j’aime comparer. J’aurai toujours plaisir à lire du fouillé.

                  « secouer les consciences »
                  Si vous lisez quelques commentaires et pas nécessairement des réactions d’enfoiré (suivez mon regard), vous verrez que le film a arraché quelques spectateurs de leur fauteuil. Le rapport de l’OCDE de 1996, j’en serais heureux de lire les liens bien pensés.

                  Alors, toujours pas d’explications de l’article disparu ?


                • Paul Villach Paul Villach 21 mars 2009 20:44

                  @ L’Enfoiré
                  Pour ce qui est de l’article disparu, je vous l’avoue, je ne m’en suis pas soucié. Paul Villach


                • CAMBRONNE CAMBRONNE 22 mars 2009 14:35

                  Bonjour Paul

                  Excellent article .

                  Il se trouve que je suis cette affaire depuis le début car j’ai l’honneur de connaitre Madame borrel et de faire partie de ses amis . 

                  Cette femme a du surmonter deux cancers du sein , l’ostracisme du président du tribunal de toulouse et même de l’ensemble du système judiciaire . On a essayé de la faire passer pour folle et de lui faire peur . Elle était sur écoute (peu discrêtes , les écoutes) son plafond s’est écroulé en son absence, fouilles maladroites etc .

                  Le Juge Borrel a été calomnié , on a laissé courir le bruit qu’il était pédophile . Voyez l’effet sur ses jeunes enfants .

                  Je tiens de sa bouche ce qu’il s’est passé à Djibouti dés le début de l’enquête . Faux témoignages à répétition , sur ordre de l’autorité supérieure , de gendarmes, médecins militaires, officiers supérieurs dont je connaissais quelques uns .

                  Cette femme admirable a été bien secondée par ses avocats , quelques journalistes , quelques amis au sein de la magistrature et des gens avec qui elle travaillait dans le cadre des tutelles .

                  Je dois souligner que c’est surtout Chirac qui pour elle est le grand responsable de l’omerta . La magistrature sous l’ére socialiste avec Madame Guigou n’a absolument rien changé dans sa ligne de conduite , bien au contraire . Madame Guigou a refusé obstinèment de la recevoir . Seule Madame en tant que maire de Lisieux où Madame Borre avait été JAP et ancienne garde des sceaux l’a soutenu depuis le début .

                  Il a été reconnu enfin que le juge borrel ne s’était pas suicidé mais il faut inculper le président de djibouti et c’est là que le bat blesse .

                  Malheureusement il ne s’agit pas de dire si tel gouvernement a bien ou mal agi c’est la raison d’Etat dans toute sa sécheresse qui prévaut et cela continuera au risque de broyer certains individus qui ont eu la malchance de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment ..

                  Vous faites des parallèles entre trois affaires dont deux se passent en démocratie mais on peut voir que la démocratie a ses limites quand il s’agit de raison d’etat . A propos , la suède est une grande démocratie très évoluée . Qu’en est il de l’assassinat d’Olof Palme ?

                  J’en étais resté à la visite de madame borrel de ses enfants et ses avocats chez le président actuel qui , reconnaissons le avait été le seul et le premier personnage de l’etat à la recevoir .

                  Ce nouvel épisode m’avait échappé .

                  Merci à vous et fraternité .



                  • CAMBRONNE CAMBRONNE 22 mars 2009 14:41

                    ENCORE MOI

                    Le garde des sceaux qui a aidé Madame borrel est Marylise LEBRANCHU . Femme de bien s’il en est , même si elle est socialiste .


                  • Paul Villach Paul Villach 22 mars 2009 15:10

                    @ Cambronne

                    Quel plaisir de vous revoir ! Et vous savoir si proche de Mme Borrel dont j’ai suivi le calvaire seulement par médias interposés, ne peut qu’accroître l’estime que je vous porte.

                    Je souscris pleinement, bien sûr, à vos observations sur la raison d’État. Notre démocratie manque tout de même cruellement de contre-pouvoirs qui pourraient limiter un peu cette déraison. Cordialement, Paul Villach


                  • Paul Villach Paul Villach 22 mars 2009 15:13

                    @ Cambronne

                    Nobobody is perfect. Je vous le présenterai un jours, Nobody, si vous y tenez ! Paul Villach


                  • CAMBRONNE CAMBRONNE 22 mars 2009 16:14

                    Mon cher Paul

                    Je vous lis quand même assez souvent et j’estime votre travail , en particulier à propos des profs et de l’Educ nat en général . J’ai bien aimé la manière dont vous avez parlé de cette m...d’"entre les murs " qui heureusement et sans surprise n’a rien obtenu aux states .
                    Je n’interviens plus car la plupart des sujets tournent toujours autour du même thème : la chasse au sarko .

                    Je vous accorde qu’il ne l’a pas volé en général mais cela me lasse . j’attends avec impatience que la gauche revienne aux affaires pour pouvoir me défouler . Imaginez un peu Ségolène au pouvoir dans cette crise !

                    Vous me verrez continuer d’intervenir sur les sujets militaires , car c’est un domaine que je possède encore un peu et sur des sujets comme celui ci pour les mêmes raisons .

                    Madame Borrel est une grande dame et effectivement je m’honore de faire partie de ses amis même si je l’ai un peu perdue de vue ces deux dernières années .

                    J’ai été un de ses premiers confidents quand elle est arrivée au tribunal d’instance de toulouse en tant que juge des tutelles . Connaissant mon passé elle m’a demandé si je connaissais Djibouti et quelques personnes dont elle m’a donné les noms .Réponses confidentielles !

                    Continuez d’écrire mon cher paul car vous êtes un des rares qui écrivez pour donner votre opinion et non faire de la propagande .

                    Bien à vous




                  • Emmanuel Aguéra LeManu 22 mars 2009 14:56

                    Soutien à la veuve, évidemment. J’espère qu’elle a prévu de bon gardes du corps.
                    Pour le reste la question qui me titille est celle de savoir ce qui dans le contexte géopolitique de l’époque, a poussé Chirac a étouffer cette affaire où, à mon humble avis, il est mouillé jusqu’au cou. Mais sa protection à lépoque évidente du président Djiboutien semble aujourd’hui un peu désuette après le récent mandat d’amener contre son collègue soudanais...
                    "Raisons d’états", "devoirs d’ingérences"... L’analyse "tous pourris" n’avait pas, une fois de plus, besoin d’une nouvelle confirmation... Ce qu’il était bon de rappeler, cher Paul.


                    • Hieronymus Hieronymus 22 mars 2009 19:29

                      Bonsoir
                      merci a l’auteur pour cet article et srt au temoignage de Cambronne qui me semble le plus complet quant a l’implication manifeste de Chirac ds l’etouffement de cette affaire.
                      au regard de l’histoire Chirac restera avec Mitterrand son alter ego (l’un occupant le champ politique a droite et l’autre a gauche, juste repartition des roles) comme l’un des personnages les plus malfaisants de la vie politique de notre Republique, denue de tout scrupule, il n’aura eu de cesse de surfer sur les "tares" de nos concitoyens (sentimentalite primaire, defaut de rigueur morale, absence de memoire) afin de parvenir au pouvoir et de s’y maintenir ; on dit pis que pendre de son successeur, c’est oublier comment il etait .. voleur, tricheur, menteur, a cote de cela il etait grand, souriant et semblait satisfait, la marque du filou ..
                      je ne vais pas me livrer a l’inventaire des casseroles attachees a notre ex-president, ce serait trop long .. mais vais rappeler comme Docdory le cas Boulin retrouve "noye" ds 50 cm d’eau et toujours pas elucide 30 ans apres, a n’en pas douter l’assassinat politique en France peut aller loin, meme tres loin ("suicide" de Beregovoy), il faut reconnaitre que notre Republique a des pratiques curieuses.
                      cher Villach, afin de dissiper l’ambiguite, vous pourriez peut etre faire la conclusion, votre titre mentionnait comme formule "aux bons souvenirs de qui" mais de qui justement ?
                      j’avoue etre reste un peu sur ma fin, votre dernier § mentionne en filigrane l’ancien pdt auquel je porte tant d’estime, pourriez vous nous en dire plus ?
                      cordialement


                      • CAMBRONNE CAMBRONNE 23 mars 2009 10:16

                        BONJOUR HYERONIMUS

                        Je suis assez d’accord avec votre analyse . Sauf pour la démarcation gauche droite . Mittterrand était il de gauche ? Chirac de droite ? Bien malin qui le sait

                        Bien à vous


                      • Hieronymus Hieronymus 23 mars 2009 18:55

                        Bonjour Cambronne
                        je suis bien d’accord avec vous que Chirac et Mitterrand en tant qu’animal politique ne sont ni de droite ni de gauche, Chirac est chiraquien comme Mitterrand est mitterrandien voila tout.
                        j’ai bien pris soin d’indiquer "occupe le champ politique" ce qui ne vaut pas conviction
                        mais notre cher Villach qui a bien du recevoir un mail suite a nos posts ne semble guere desireux de reagir et de conclure ce fil, Paul Villard SVP, c’est aux bons souvenirs de qui ?
                        bien cordialement


                      • Paul Villach Paul Villach 23 mars 2009 19:40

                        @ Hieronymus

                        Faites-vous l’âne pour avoir du son ?
                        Qui peut être mis dans l’embarras par cette affaire ? Quel personnel politique ? Qui a les moyens peut-être d’exercer cette pression éventuelle ? Et pour quoi faire ? Mais je ne peux pas aller au-delà d’hypothèses puisque ce genre d’opération ne laisse pas de trace ! Paul Villach


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