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Accueil du site > Tribune Libre > L’Afghanistan, antichambre du déclin des États-Unis

L’Afghanistan, antichambre du déclin des États-Unis

Avec le retrait des troupes combattantes d’Afghanistan, prévu pour la fin de l’année 2014, la Maison blanche commence à songer à la forme que prendra la présence militaire qui sera maintenue, officiellement sous couvert de missions d’instruction ou antiterroristes, dans ce pays ô combien stratégique. Les dernières indiscrétions de la presse étasunienne font état de plusieurs hypothèses allant du simple maintien d’unités spéciales représentant moins d’un millier d’hommes à un contingent beaucoup plus nombreux dont l’effectif avoisinerait les 10.000 militaires.

Selon des sources émanant du Pentagone et reprises par le New York Times, une des options prévoirait ainsi le déploiement de petites unités antiterroristes focalisées sur la lutte contre des groupes al-qaidistes. Un plan qui impliquerait la présence d’à peine mille hommes… soutenus par les troupes de l’OTAN qui continueraient en parallèle leur mission d’assistance technique auprès des forces de sécurité afghanes.

Le Wall Street Journal évoque quant à lui la possibilité de maintenir un important contingent de 10.000 militaires étasuniens appuyés par un nombre non moins important de soldats de différentes nationalités de l’OTAN. Cette dernière éventualité serait en cohérence avec les projets portés par le général John Allen, commandant des troupes de l’OTAN en Afghanistan.

L’ISAF et le Pentagone tiennent malgré tout à souligner qu’ils n’en sont l’un et l’autre qu’au stade des conjectures. Interrogé sur la question, le porte-parole de l’ISAF, le général Guenter Katz, a qualifié de prématurées les indiscrétions de la presse sur les chiffres de la permanence militaire étrangère en Afghanistan après 2014. Sur une base identique, le général George Little a simplement réaffirmé l’intention du président Barack Obama de poursuivre le retrait des troupes à un rythme stable permettant la transition de la sécurité du pays aux forces nationales afghanes.

La Maison blanche est à vrai dire toujours en attente des recommandations du général Allen, dont la nomination au poste de commandant suprême des forces alliées en Europe a été momentanément mise en suspens par l’affaire Petraeus. Selon des sources confidentielles, le général serait prêt à maintenir le gros des troupes (66.000 hommes) jusqu’à la fin de la prochaine saison traditionnellement propice aux combats, c’est-à-dire jusqu’à l’automne 2013. « Le terrain commande », disent les militaires. L’Oncle Sam devra en tenir compte sans pour autant négliger les demandes qui pourront être faites par le gouvernement de Kaboul. L’exemple irakien servira de leçon. À la fin 2011, les autorités de Bagdad avaient ainsi refusé de renouveler l’immunité devant les lois irakiennes des civils et militaires étasuniens, contraignant les États-Unis à rapatrier 50.000 d’entre eux.

Un scénario qui pourrait très bien se répéter en Afghanistan, d’autant plus que le président afghan Hamid Kazaï préconise, du moins en paroles, le départ des étrangers du pays, espérant probablement obtenir en agissant ainsi une position consensuelle parmi une population exténuée par plus de dix ans de guerre ininterrompue. La dernière polémique relative à la tristement célèbre prison de Bagram (aussi nommée la Guantanamo d’Afghanistan) semble confirmer ces soupçons. Les autorités afghanes avaient fait du contrôle de cette prison une condition pour signer un accord de partenariat stratégique à long terme avec Washington. Or des détenus sont toujours écroués par les soldats de l’Oncle Sam, qui ont de surcroît capturé des insurgés présumés et ce, en violation de l'accord entre les deux pays, a accusé la présidence afghane.

Une situation difficilement tenable pour les États-Unis, qui pourraient se voir contraints de céder la main au Pakistan, puissance régionale soutenant les insurgés tout en s’en défendant afin de pouvoir bénéficier d’un retour d’ascenseur si jamais ces derniers finissaient par prendre le dessus.

Alliée d’Islamabad, la Chine regarde de très près la situation afghane. La preuve en est avec la récente visite à Kaboul, le 22 septembre dernier, de Zhou Yongkang, membre du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC).

On le voit, l’impérialisme étasunien se trouvera très rapidement confronté à des problèmes insolubles : une situation compliquée vis-à-vis du gouvernement fantoche d’Hamid Karzaï, qui, plus que jamais, joue sur les deux tableaux car il a très bien compris que les insurgés avaient militairement gagné la partie, une situation géopolitique qui ne joue pas en leur faveur, et, last but not least, une dette qui a atteint des sommes folles (16.000 milliards de dollars !). Selon le pendant étasunien de la Cour des comptes, les guerres d’Irak et d’Afghanistan auraient coûté à l’Oncle Sam entre 1.560 et 1.880 milliards. John Stiglitz, Prix Nobel d’économie, parle, lui, d’un total de 3.000 milliards.

À présent, ce n'est pas le vent d'ouest qui l'emporte sur le vent d'est, mais c'est le vent d'est qui l'emporte sur le vent d'ouest. L’impérialisme a encore des capacités de nuisance, mais le tigre de papier vit incontestablement sur cette terre asiatique ses derniers feux. 

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-l-afghanistan-antichambre-du-declin-des-etats-unis-113055442.html


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14 réactions à cet article    


  • BOBW BOBW 3 décembre 2012 10:53

    Ouf Capitalistes, Colonialistes GO HOME. et La Paix La Paix.La Paix..


    • files_walQer files_walker 3 décembre 2012 11:17


      Mais au fait, pourquoi sont-ils (étions-nous) la-bas ?

      Ah oui, c’est vrai. A cause du 11/9.

      Mouarf !


      • leypanou 3 décembre 2012 11:37

        @auteur :

        L’empire ne quitte jamais un pays envahi/vaincu de plein gré : s’il part, c’est que les « affaires » sont dans de bonnes mains i.e de locaux aux ordres, ou encore que ses intérêts sont bien gardés.

        Cela fait plus de 50 ans que la 2ème guerre mondiale est terminée et il y a toujours des bases militaires de l’empire au Japon et en Allemagne. Dans les pays récemment vassalisés, les intérêts de l’empire sont bien gardés (Irak, Lybie, etc, etc).

        Quant au pouvoir d’H Karzai, comme le disait l’autre, « le monde entier rigole » !!!


        • spartacus spartacus 3 décembre 2012 16:28

          Tiens cette semaine c’est les USA
          La semaine prochaine se sera les riches ou les bourgeois, ou le capitalisme

          Les cocos ont toujours un ennemi sous la main.

          C’est tellement mieux la Corée du Nord !


          • HugoS HugoS 3 décembre 2012 17:00

            @Spartacus : Oui c’est vrai qu’avec le Parti Bolchévique Français, on cherchait à l’instant un nouveau plan pour détruire l’état Français, et on s’est dit que c’était pas mal de commencer par faire du lavage de cerveau en livrant des articles argumentés et avec des sources, sur ce grand média d’influence qu’est Agora Vox.

            Et sinon vous arretez quand la caricature en vrai ?


          • spartacus spartacus 3 décembre 2012 18:13

            C’est pas une caricature, c’est le désir de l’auteur !!!


          • HugoS HugoS 3 décembre 2012 17:02

            (Après pour une fois, je le reconnais vous avez visé dans le mille, l’auteur est Communiste et le revendique. Ca change de toutes les fois ou vous confondez les Socialistes avec le Fan Club de Kim Song-un)


            • spartacus spartacus 3 décembre 2012 18:15

              Tous ce que je marque est sourcé et fondé !


            • HugoS HugoS 3 décembre 2012 18:21

              Je ne vous reprocherai jamais vos chiffres et quand vous utilisez des sources.
              Mais je parle de tout autre chose.
              Dès qu’un article parle de socialisme ou d’un besoin de socialisme, il faut forcément que vous preniez le parti de dire que si le fait de dire la moindre chose bien au sujet de ce courant, revient a être un bobo coco.
              D’ailleurs j’aimerai des explications quand à qui sont ces « bobos coco ».


            • spartacus spartacus 3 décembre 2012 20:48
              Bobo : bourgeois bohème, c’est la socialiste caricaturiste Claire Bretécher dans le nouvel obs, qui associait ce mot a tous ceux d’obédience socialiste. 

              Les « cocos », c’est un terme usuel pour désigner les communistes dans le langage courant.

              Le « bobo coco » est un bourgeois bohème d’obédience marxiste. 

            • HugoS HugoS 3 décembre 2012 21:33

              D’accord, j’avais peur que vous ayez une définition autre que la mienne.
              Maintenant, question :
              Pourquoi faites vous l’almagame entre socialisme et communisme ?


              • spartacus spartacus 3 décembre 2012 22:15

                Non je ne crois pas faire l’amalgame, même si la frontière est étroite. Les bolcheviques d’URSS se nommaient "socialistes.

                Les deux ont un rapport à l’argent culpabilisé et culpabilisateur. 
                Le socialiste en extrait une morale douteuse qu’il impose aux autre par l’ostracisme et la stigmatisation de ses adversaires. Le socialisme détruit l’échelle sociale, etc...
                Le communiste en extrait lui une haine et une lutte des classes. En général le communiste ne croit pas à la démocratie. Il peut se complaire avec l’autocratie.

                • HugoS HugoS 3 décembre 2012 23:18

                  Le socialisme n’est pas censé avoir de rapport à l’argent culpabilisé et culpabilisateur comme vous le decrivez.
                  Je veux bien le détail de cette morale dite « douteuse ». Si il y’a une morale socialiste, il est objectivement à supputer qu’il en existe une plus forte vu que le libéralisme est donné par les partis à tendance conservatrice.
                  Quand au socialisme détruit l’échelle sociale, je voudrai bien savoir comment aussi.
                  Je connais la théorie libérale qui consiste à dire qu’on ne doit aider personne, sinon les ménages restent un état d’assisté.
                  Maintenant y’a aussi autre chose que je connais de la théorie libérale, le but ultime : obtenir un état qui se limite aux fonctions régaliennes.
                  Et dans les fonctions régaliennes, il n’y’a pas le système éducatif.
                  Donc la, l’echelle sociale n’existe absolument plus.


                  • spartacus spartacus 4 décembre 2012 09:57

                    Les fonction régaliennes se limitent à la diplomatie, la défense du territoire, la sécurité intérieure et le droit et le rendre justice.
                    En France par exemple, l’éducation est privée et publique.
                    il n’y a aucune raison de donner un « statut à un prof ».

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