L’Allemagne arrogante : « La France sera-t-elle la nouvelle Grèce »
C’est notamment l’ancien chancelier Gerhard Schröder, qui par ses critiques contre la politique du Président français, a provoqué ce titre du quotidien Bild.
Il a notamment critiqué le retour de l’âge de la retraite à 60 ans pour certaines catégories de salariés, un « mauvais signal », « non finançable ». Il s’est aussi inquiété de l’augmentation de la pression fiscale, qui aura pour effet, selon lui, de provoquer une fuite des capitaux.
Il est vrai qu’avec un taux de pauvreté qui est supérieur à celui de la France (15% en Allemagne contre 13,5% en France, chiffres de 2009), les allemands peuvent se permettrent de nous faire la leçon.
Il faut aussi savoir qu’en Allemagne on sert des soupes populaires pour les enfants qui n’ont pas de quoi se payer la cantine, et que 2,5 millions d’enfants vivent dans un foyer pauvre.
L’Allemagne c’est l’absence de smic, 6,5 millions de travailleurs à 400 euros par mois pour 60 heures.
L’activité des « restos du cœur » allemands ne cesse d’augmenter, passant de 1,3 à 1,5 million sur les deux dernières années.
Le phénomène de pauvreté s’est nettement accéléré depuis 2005. Cela est du à la politique de Gerhard Schröder, qui à partir de 2003 a lancé l’Agenda 2010. Cela a consisté à appliquer un train de réformes appelées « lois Hartz ». Il s’agissait de flexibiliser le très rigide marché de l’emploi allemand et de rendre « le chômage moins intéressant que le travail ». Il a aussi expliqué que pour lui, « ce qui est social, c’est ce qui crée de l’emploi ». Et surtout quel que soit l’emploi, souvent mal payé et à temps partiel.
On peut imaginer ce qui risque de se produire en France si l’on décide de suivre cet exemple de « flexibilité ».
Cette Allemagne que l’on cite en exemple dans les médias de la pensée unique ultra-libérale, possède également l’un des taux de natalité les plus bas d’Europe.
Ce faible taux est un avantage pour le moment car il permet de moins dépenser pour la jeunesse, contrairement à la France. Mais qu’en sera-t-il dans 20 ou 30 ans ?
L’avenir de l’Allemagne n’est peut-être pas à envier, malgré ce que nous disent nos économistes. Mais ils se sont déjà tant trompés sur les modèles américain, anglais, espagnol (qui se sont tous écroulés ).
Alors plutôt que de vouloir copier ce modèle nous devons dire aux allemands que nous sommes fiers du notre, qui est basé sur la solidarité, que notre système social permet aux couples de faire des enfants, de se soigner, et d’assurer à ses anciens une retraite digne.
Cette déclaration ne vient pas par hasard, elle vient après l’appel des « pigeons, des patrons du Cac 40 qui demandent 30 milliards d’allègements de cotisations sociales (et non charges, non mais ).
« La France a été trahi par ses élites et ses privilégiés » déclarait DeGaulle à propos de la débâcle de juin 40.
Des privilégiés qui disaient « Plutôt Hitler que le Front Populaire ».
Pour la première citation, rien ne change, nos privilégiés sont avant-tout ici pour servir leurs intérêts.
Il faut leur baisser leurs charges, mais eux quels sacrifices font-ils ?
Une augmentation de leurs revenus de 34% l’an dernier, et c’est comme ça depuis le début de la crise !
Et la France ? Mais ils ne l’aiment pas, car après avoir choisi Hitler plutôt que le Front Populaire, après le modèle américain, après le modèle anglais, après le miracle espagnol , retour à la case départ, on retourne chez les allemands.
Et demain si cela va encore plus mal, et bien on pourra à nouveau le dire :
« La France a été trahi par ses élites (politiques,économistes à deux balles, médias) et ses privilégiés (grand patronat et rentiers) .
Alors ?
De nouvelles réformes oui, mais sûrement pas celles souhaitées par les apôtres du libéralisme, qui réclament toujours les efforts pour les mêmes.
Il faut des réformes mais dans l’esprit du Conseil National de la Résistance, ou les banquiers et le monde de l’argent qui sont tout de même les principaux responsables de la crise actuelle, les « privilégiés et les élites », montreraient l’exemple afin que la France reparte du bon pied.
Mais il faut pour cela un homme à la tête du pays qui ose taper du poing sur la table, et qui sache tenir bon face au monde de la finance et ses nombreux complices.
Et il lui faudra également trouver des alliés sur la scène politique internationale .
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