L’alternative au régime en Iran
Le samedi 30 juin, les opposants au régime Iranien et leurs nombreux soutiens de marque se sont réunis à Villepinte devant une foule de dizaines de milliers de personnes. Au même moment, un diplomate iranien en poste à Vienne se faisait arrêtés en Allemagne pour avoir fourni 500 grammes d’explosif TATP et un détonateur pour un projet d’attentat contre le rassemblement du Conseil national de la Résistance iranienne en France. Le mouvement est désigné de facto par Téhéran comme son principal ennemi en raison du puissant réseau à l’intérieur qui mobilise les manifestations et la résistance contre la dictature islamiste.
Assadollah Assadi, chef du Renseignement à l'ambassade du régime à Vienne, avait recruté depuis plusieurs années le couple chargé de mener l’attentat : Nasim Naami et Amir Sadouni. Au mois de mars il réveillait cette « cellule dormante » qui se faisait passer pour des sympathisant des Moudjahidine du peuple d’Iran. Un stratagème déjà utilisé par la théocratie pour agir contre ses opposants. Une fois l’attentat commis, les commanditaires peuvent se laver les mains et simuler un règlement de compte interne. Sauf que cette fois, le principal accusé arrêté avant même que l’attentat puisse avoir lieu est un diplomate et pas le moindre.
Pourquoi avoir choisi ce moment pour agir ? Avec l’envergure prise par les réseaux de résistance à l’intérieur du pays et la monté grandissante du l’alternative démocratique au niveau international, le régime se sent en danger et a choisi de passer à l’acte et recourir aux grands moyens pour frapper durement ses opposants. S’il fallait une preuve de plus que le régime Iranien est au bord d’un gouffre abyssal, c’est bien cette opération déjouée.
A l’heure où l’Union Européenne subit de plein fouet les doutes légitimes liés au programme nucléaire Iranien, ce projet d’attentat en région Parisienne est à considérer comme une erreur grossière de Téhéran. Jusqu’alors, les hautes instances Européennes tentaient encore de sauver l’insauvable par le jeu des apparences. Mais ce dernier coup de Trafalgar de la république islamique d’Iran ne devrait pas rester sans réponse. En agissant de la sorte, les mollahs ont précipité leur isolement inéluctable.
Renverser le régime, c’est la tâche du peuple d’Iran
Samedi dernier, pendant que le funeste projet prenait heureusement fin avant d’avoir commencé, les dignitaires et élus de France et du monde entier déclamaient leur affection pour un Iran enfin libre, avec conviction et détermination. Le communiqué de la délégation Américaine ne laisse d’ailleurs aucune place au doute : « Nous croyons que le changement démocratique en Iran est le seul événement capable d’instaurer la stabilité et de calmer les feux de l'extrémisme dans la région... Le mouvement de résistance a démontré son enracinement généralisé au sein de la société iranienne, sa résilience face à des circonstances incroyablement difficiles, ses prouesses organisationnelles impressionnantes et sa capacité à révéler les secrets que Téhéran est déterminé à cacher au peuple iranien et au reste du monde ». Signé par des personnalités de premier plan, républicains comme démocrate, de Rudy Giuliani un proche de Donald Trump au général James Jones ancien conseiller de sécurité nationale du président Obama, cet appel n’est pas passé inaperçu.
Un peu plus tôt dans l’après midi, Maryam Radjavi avançait, déterminée elle-aussi : « Nous appelons à édifier une société dont la trame sera constituée de liberté, de démocratie et d’égalité. Nous avons défendu et défendons l’égalité des femmes et des hommes, le droit de choisir librement ses vêtements, la séparation de la religion et de l’État, l’autonomie des minorités, l’égalité des droits politiques et sociaux de toute la nation iranienne, l’abolition de la peine de mort, la liberté d’expression, de partis, de la presse et d’assemblée, la liberté d’unions, d’associations, de conseils et de syndicats. Nous sommes pour un Iran non nucléaire, vivant dans la coexistence pacifique et la coopération régionale et internationale. »
Le renversement, c’est maintenant !
Les indices qui laissent à penser que le renversement est proche sont nombreux. Pour commencer, les mouvements contestataires qui ont lieu en Iran depuis 6 mois ne prennent plus pour cible le gouvernement, comme c’était le cas par le passé, mais bien le régime, lui promettant sa mise à mort malgré la répression tyrannique. Ensuite, les soucis économiques que traversent l’Iran plonge le pays dans la misère, terreau favorable à la contestation. Il faut dire que les Iraniens ont perdu 80 % de pouvoir d’achat en moins de 10 mois. Le Rial est au plus bas. Sur la scène internationale, le régime vient de perdre une bataille des plus importantes sur le dossier du nucléaire.
A vouloir jouer double jeu, on risque fort de tout perdre. A l’intérieur de l’état, les factions se livrent à une guerre sans merci. Pire, à l’étranger de nouveaux faux opposants, prêts au greenwashing de l’état ou enclins à un retour du Shah sortent du bois tels des charognards plongeant sur la bête mourante.
En Iran le peuple porte les regards vers une valeur sure, déterminée, organisée, prête à se sacrifier et non sacrifier la nation, avec un projet clair. C’est pourquoi les affinités se développent avec le CNRI, seul organe capable de reprendre le pays en mains avant l’organisation des élections véritablement libres. Le CNRI gagne aussi à l’étranger l’estime et le respect que l’on a longtemps voulu lui voler. Les soutiens s’affichent et sont de plus en plus influents et déterminés. La fin du régime est plus que proche, et c’est le peuple, sur place qui provoquera sa destitution, comme l’a souligné Maryam Radjavi. Dans ce contexte, la tentative d’attentat à Villepinte le 30 juin dernier sonne le glas du jeu des mollahs, qui investissant sur une brèche entre européen et américain pour se forger un espace vital. Le projecteur doit être dorénavant sur le peuple iranien, qui est déterminé à enfin cueillir les fruits de quatre décennies de lutte contre une théocratie extrémiste.
35 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON