L’ambition de quelques dirigeants de l’UMP risque d’être fatale à la droite
La montée continue et stable du front National durant les derniers mois, donne une idée assez précise de la déviation de l'opinion publique française et de la tendance actuelle des Français à se détourner des formations classiques( gauche plurielle et droite-centre) qui ont gouverné jusqu'à présent le pays, dans le cadre d'une alternance facilitée par le bipartisme et l'emploi d'un mode de scrutin majoritaire.
Les résultats contestés des derniers gouvernements aussi bien de gauche que de droite : promesses non tenues, niveau de vie continuellement en baisse, cherté du coût de la vie, situation des petits foyers de plus en plus précaire, augmentation du taux de chômage et bien d'autres choses encore, ont fini par exaspérer le dépit des Français et à leur faire perdre toute confiance dans les partis et les hommes politiques.
Pendant ce temps, la course au pouvoir et la bousculade continue entre les dirigeants des partis politiques et leurs "supporters" avec un chauvinisme et une frénésie qui frisent parfois le ridicule. Toute idée, toute proposition, toute recommandation qui vient d'un groupement politique sont systématiquement rejetées par les autres. Quand on est dans l'opposition, il est impensable voire interdit d'approuver une décision du gouvernement...Le but de toute minorité est de faire basculer à tout prix la majorité. ÔTE-TOI QUE JE M'Y METTE. Le taux d'abstention de plus en plus important, explique le désintéressement à la vie politique d'un grand nombre de Français, lassés par les mensonges et la politique politicienne.
Cette animosité existe même au sein des partis politiques. On ne reconnait plus à personne la qualité ou la légitimité de leader. Tout un chacun se voit et croit être en mesure d'accéder à la magistrature suprême et de diriger le pays. Ces prétendants ne sont pas, pour la plupart, mus par un sentiment de conviction mais plutôt par une simple question d'ambition personnelle." Pourquoi Hollande et pas moi ?" semble se dire aujourd'hui chaque homme politique.
Chez l'UMP le problème est encore plus complexe.Contrairement à ce qui se passe actuellement au Front National où madame Le Pen fait l'objet d'une unanimité absolue de leader incontestée et incontestable et à la différence du PS où Emanuel Valls est en voie de s'imposer comme candidat unique de son parti pour 2017, l'UMP, au contraire, semble traverser une crise de leadership inextricable, du moins pour le moment. Plusieurs candidats sont en lisse pour 2017. Nicolas Sarkozy est de retours. Objet de plusieurs dossiers judiciaires, l'ancien président, en dépit de son charisme et de son expérience politique, ne semble pas avoir une grande unanimité derrière lui, ayant perdu cet aura qui a l'a propulsé à la magistrature suprême en 2012.
Vient ensuite Alain Juppé. Cet ancien premier ministre de Jacques Chirac semble réellement y croire, bien que plus de la moitié des adhérents de l'UMP ne le portent pas dans leur cœur. Certes, pour quelques observateurs c'est l'homme populaire et idéal pour diriger la France. Mais pour d'autres au contraire, ce futur candidat n'a ni le poids ni l'envergure internationale pour une telle fonction. Benjamin Bonneau écrit à ce sujet dans Europe 1 : "l'annonce de la candidature d'Alain Juppé a été annoncée comme une bombe dans le paysage de la droite française."
D'autres prétendants sont également là pour briguer la Présidentielle de 2017 : François Fillon, Xavier Bertrand, Bruno le Maire, Christian Estrosi, et que sais-je encore ? Des candidats de dernière heure pourraient bien se faire connaître avant 2016. A la date des primaires UMP quels seront les deux finalistes ? Quelles coalitions ? Le candidat désigné aura-il enfin, derrière lui, toute la cohésion nécessaire à son élection. Quel rôle pourraient jouer les ténors de la droite (Edouard Balladur, Jean Pierre Raffarin, Dominique De Villepin, François Fillon) dans le sprint final entre Sarkozy et Juppé ? Lequel de ces deux candidats aura le soutien de la majorité des députés et sénateurs du parti ? Ce sont là des données qui restent à connaître. Pour l'UMP la partie n'est donc pas encore jouée. Disons enfin que vue son déchirement actuel et comme le dit Frédéric Lazorthes (Le Monde 4/12) " LA DROITE N'EST PAS PRÊTE A GOUVERNER".
Le parti socialiste, en dépit de quelques sondages défavorables reste une formation engagée, bien organisée et toujours prête au combat. La notoriété et la popularité du Front National ne cessent de gagner du terrain au sein de la société française. L'UMP est-elle, quant à elle, en mesure de refaire son unité, de soigner son image et de reconquérir ses alliés du Centre ? SEUL L'AVENIR NOUS LE DIRA...
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