L’ami Blanquer vous garantit le minimum vieillesse pour une carrière complète de 42 ans !
Quand on vous parle du décalage entre nos gouvernants et nos gouvernés, la réalité dépasse parfois la fiction. Ainsi, le ministre de l'éducation nationale JM Blanquer a envoyé un courriel à ses profs afin de les rassurer et les dissuader d'adopter une posture complotiste à l'égard de la réforme des retraites.
Humour décalé ou maladresse, voire déconnection vis-à-vis du populo, le contenu laisse perplexe. Ainsi, notre ministre promet un peu plus que le minimum vieillesse pour une pension suite à une carrière complète dans la fonction publique. Pour les enseignants, il promet des augmentations de salaire pour compenser l'absence de primes pour beaucoup d'entre eux dans le futur calcul. Il ne manque qu'un air de pipeau et de harpe celtique pour accompagner ce baratin...
Qui pourrait croire, alors que l'union européenne (des banques d'affaires ?) somme le gouvernement français de réduire ses dépenses publiques et de saborder ce qui reste de l'état, que nos princes seraient près à investir dix milliards d'euros pour préparer la retraite des enseignants ? Comment peut-on parler sérieusement d'égalité (dans la pauvreté) en alignant par le bas les pensions ?
Certes, la retraite par points n'est pas si absurde que cela pour les futurs profs, et pour cause. Les difficultés de recrutement depuis des années, alors que les diplômés ont tendance à s'exiler vers des cieux plus cléments que celui de l'hexagone, conduisent les rectorats à recruter de plus en plus de contractuels (en maths, sciences, langues vivantes surtout). Les carrières de quarante ans et plus, c'est de la science-fiction pour les professeurs d'école primaire (les ex-instituteurs), épuisés nerveusement après cinquante ans (affaire de la directrice d'école de Pantin par exemple). Seuls les imbéciles cautionneraient un système où des mamies de 62 ans auraient la charge d'une classe de 26 gamins.
Si les fameux tests PISA montrent que le France reste encore dans la moitié haute du classement, c'est grâce au travail de ces fonctionnaires qui s'occupent d'un public de plus en plus défavorisé et désocialisé. C'est aussi parce que chez nous, contrairement au nord-coréens et aux chinois en tête du classement, nous sommes encore en démocratie, ce qui nous donne le droit de sourire face à l'hypocrisie de nos gouvernants et leur mauvaise-foi.
Alors que la prorité devrait être de recruter des profs pour s'occuper de nos enfants, de les loger (il y a trente ans, on le faisait pour les instituteurs) et de gratifier leur travail par des pensions de retraite d'un montant correct, nos princes font l'inverse. Car la loi du marché prime sur l'intérêt général, et leurs enfants ne fréquentent pas l'école publique...
Comment accorder encore du crédit à des gens qui ont démoli notre niveau de vie depuis la signature des traités européens, et le virage ultra-libéral contraire aux principes républicains d'égalité, de fraternité et aussi de respect du travail de chacun ?
Ci-joint, le message de M.Blanquer adressé aux profs :
(Mesdames et messieurs les Professeurs,
Le Gouvernement a pour objectif de créer un système universel de retraite qui couvrira tous les Français selon une règle simple et juste : un euro cotisé dans le système apportera les mêmes droits. Alors que nous arrivons à la fin d’une période de concertation engagée début 2018, le Premier ministre a précisé il y a quelques jours certains aspects importants de la réforme :
- le nouveau système de retraite sera un système de répartition, comme aujourd’hui, basé sur la solidarité entre les générations ;
- ce sera un système par points, et nous inscrirons dans la loi la garantie que la valeur du point ne pourra pas baisser ; ainsi nous garantirons le niveau des pensions et le pouvoir d’achat des retraités ;
- nous mettrons en place un minimum de pension à 1000 euros par mois pour ceux qui ont une carrière complète.
S’agissant des fonctionnaires, il a confirmé que ce nouveau système de retraite représenterait un progrès dans deux directions :
- ils cotiseront dorénavant sur toute leur rémunération, y compris sur leurs primes ; cela veut dire plus de droits qu’aujourd’hui ; cela veut dire aussi qu’à carrière et rémunération identique, les droits à la retraite seront identiques, ce qui n’était pas le cas aujourd’hui ;
- Nous étendrons à la fonction publique la reconnaissance de métiers pénibles, qui n’existait jusque-là que pour le secteur privé.
Pour les enseignants
Du fait du montant plus limité des primes versées aux enseignants par rapport à d’autres fonctionnaires comparables, le Gouvernement s’est engagé à ce que la mise en place du système universel s’accompagne d’une revalorisation salariale permettant de garantir un même niveau de retraite pour les enseignants que pour des corps équivalents de la fonction publique.
Cet engagement a été formulé par le Président de la République et le Premier ministre. Il sera formalisé dans le projet de loi créant le système universel.
Je vous tiendrai régulièrement informés de l’avancement des discussions entre le Gouvernement et les organisations syndicales.
Je vous prie de croire, mesdames et messieurs les Professeurs, en l’assurance de ma considération distinguée.)
Jean-Michel BLANQUER
Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
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