L’argent distribué par la CIA en Afghanistan...
... se retrouve nécessairement dans certaines poches. C'est un peu une vieille antienne que vient de découvrir le New-York Times qui consacre ce jour un court article sur les sommes en liquide versées régulièrement en Afghanistan, ou plutôt à l'entourage d'Amid Karzaï et à lui-même, qui s'empressait de le redistribuer...aux talibans. Dans un deuxième papier, Karzaï. reconnaissant les versements. La CIA qui paye elle-même indiectement ceux qu'elle est chargée au départ de combattre, certains ne le comprennent pas. L'histoire démontre pourtant qu'elle a toujours agi ainsi, car son but n'a jamais consisté à vouloir arrêter des guerres, mais à en fabriquer, ou à en faire durer, pour qu'en bénéficieau maximum le complexe militaro-industriel qui est l'âme même du fonctionnement économique des Etats-Unis. Gagner les guerres n'a jamais été le but. Payer l'adversaire, les USA l'auront fait partout et sous des formes parfois surprenantes ; telle celle ayant consisté en Afghanistan à entretenir des mercenaires locaux, à la place des leurs, pour surveiller des convois de salades fraîches, car ces derniers obtenaient la paix en reversant une prime de "non attaque" aux Talibans. Des militaires français en sont morts : à la passation de pouvoir avec les italiens, qui avaient accepté la règle, les français avaient refusé de payer : résultat, 10 morts, ceux de l'attaque d'Uzbin (Surobi), que personne j'espère n'a oublié (*).
A l'évidence, ce n'est même pas un pavé dans la mare : c'est une lettre de rupture envoyée par l'administration Obama, lassée semble-t-il des excès du caractériel Karzaï, une rupture annoncée de manière détournée par le journal le plus influent du pays : on imagine en effet la tête du principal concerné, Amid Karzaï à la lecture de cet article au vitriol le concernant au premier chef. Ça débute comme ça, par la découverte soudaine de dont on se doutait depuis des lustres : "depuis plus d'une décennie, des liasses de dollars américains emballés dans des valises, des sacs à dos et, et parfois, les sacs en plastique ont été déposés tous les mois dans les bureaux du président de l'Afghanistan - avec l'aimable autorisation de l'Agence centrale de renseignement (la CIA). Tout compte fait, des dizaines de millions de dollars ont coulé de la CIA vers le bureau du président Hamid Karzaï, selon les conseillers actuels et anciens au dirigeant afghan."Nous l'appelions « l'argent fantôme », dit Khalil Roman, qui a servi comme chef adjoint du personnel de de M. Karzaï de 2002 à 2005. "Il arrivait en secret, et il repartait en secret." C'est quand même la première fois, remarquez, que l'on parle de paiement mafieux, remarquez, en "cash" et de la main à la main, à savoir en dehors des émoluments officiels et le salaire que se palpe le président d'un pays qui ne produit plus rien (un fort petit salaire officiel)... enfin plus rien d'autre que de l'opium, ce qu'il fait d'ailleurs plutôt en quantités qui n'ont cessé d'augmenter depuis l'arrivée des américains.
Les USA reconnaissent donc (enfin) le caractère mafieux du régime. Et finissent même par reconnaître que ces abdondants versements ont eu un côté néfaste, et même l'effet contraire de celui espéré : "la CIA, qui a refusé de commenter cet article, a longtemps été connu pour soutenir des parents et des proches collaborateurs de M. Karzaï. Mais les nouveaux livres de comptes montrent que l'argent liquide était livré directement à son bureau, avec des paiements sur une plus vaste échelle, et avec un impact beaucoup plus grand sur le pouvoir. De plus, il existe peu de preuves que les paiements aient obtenu l'influence que la CIA recherchait. Au lieu de cela, certains responsables américains disent que l'argent a alimenté la corruption et le pouvoir des chefs de guerre, ce qui compromet la stratégie de sortie de Washington en Afghanistan. "La plus grande source de corruption en Afghanistan," a déclaré un fonctionnaire américain, "elle était aux Etats-Unis." Ah tiens ? Belle découverte, il ne reste plus qu'à l'adapter aussi à Nouri al-Maliki, en Irak, en ce cas, un pays où la corruption a aussi tout rongé et qui s'enfonce de plus en plus vers la partition religieuse.... et lui, visiblement, n'a pas la solution...
Voilà enfin qu'on brise le silence sur les bénéficiaires de la manne présidentielle véreuse : parmi l'entourage de Karzaï, il y a au premier chef sa propre famille, dont un des frères, trop proche des trafiquants d'opium (et pointant à la CIA avec salaire à la clé), a même perdu la vie. Tué par son garde du corps Sardar Mohammad, lui aussi de la CIA... avant d'être "retourné" par les talibans ! Mais il y aussi les adversaires du régime, dont Karzaï achète la paix depuis qu'il a été mis en place : les talibans, ses ennemis supposés, qui ont conclu depuis longtemps avec lui un pacte de non-agression... rétribué. Et cela, tout le monde le savait. Les militaires américains au premier chef, et notre fanfaron Petraeus, qui pouvait monter de toutes pièces des opérations de com' pour redorer son uniforme pour y ajouter au final un rang de médailles sur un plastron déjà bien garni. En ce sens, l'Opération de Marjah est restée dans toutes les mémoires en effet, et elle a leurré un bon nombre de médias candides. "The Surge", venue d'Irak et appliquée à l'Afghanistan, et qui avait soi-disant bouté dehors les talibans de certaines villes. Il n'y avait pas eu un seul combat effectif, et de simples actions de ratissage largement mises en scène à grand coups "d'embedded" coopératifs. Les journalistes un peu plus curieux qui étaient restés sur place, le soir, s'étaient bien aperçus de quelque chose : les talibans à couvre-chefs blancs de journée, ressortaient le soir des maisons où il se cachaient coiffés du turban noir des talibans. Ils jouaient le rôle pour lequel ils recevaient de l'argent : celui de ne pas se montrer en plein jour. De manière à pouvoir clamer qu'ils avaient été "repoussés" et que la grande théorie élaborée par le général assisté d'un couple de faucons rédigeant ses interventions médiatiques marchait parfaitement. Le soir venu, les attaques recommançaient, mais elles été décrites comme "sporadiques" ou comme étant "des actes isolés". Payés pour se terrer, les talibans ne sortaient jamais plus de jour, à l'heure à laquelle les médias engrangaient leurs images. Et s'il prenait l'idée à certains journaux de vouloir faire dans le zèle de nuit, pas de problèmes : Petraeus et ses deux conseillers "maison" leur dégottaient une belle expédition avec lumières vertes de jumelles de nuit, avec arrestation de talibans devant les caméras, amenés par hélicoptère en prison, d'où ils sortaient le lendemain avec le paiement d'un bakchich ou étaient confiés à la police locale, qui faisait de même sans paiement, vu que le "local" dépêché était le cousin, plus ou moins lointain, des personnes arrêtées.
Marjah, c'était "entièrement bidon" comme j'ai pu le dire ici en juillet 2010. Les fumeroles rouges de fusées de marquage lancées pour faire plus "photo de guerre" avec des Marines faisant la démo dans un champ de légumes, merci.... il fallait être aveugle pour ne pas distinguer l'enfumage ! Pour couronner le tout, cinquante pékins à peine, payés pour être là, réunis autour d'un drapeau démontraient la justesse de la stratégie du grand timonier Petraeus, entièrement rédigée dans ses bureaux par ses propres nègres ; à savoir le couple de manipulateurs d'opinion Kagan (Frederick et Kimberly). Quatre mois après, tout était revenu comme avant et les Talibans à nouveau de sortie le jour.. les poches davantage pleines, remplies de billets verts, les explosifs toujours aussi actifs. Petraeus à Marjah, c'était bien Wag the Dog ! "54, 40 ou combat. Qu'est-ce que ça veut dire ? ... Souvenez-vous du Maine ... Tippecanoe et Tyler aussi ...C'étaient les slogans de guerre de Mr. Motss. Nous nous souvenons des slogans, nous ne pouvons même pas nous souvenir de la guerre, putain. Vous savez pourquoi ? Parce que c'est du show business. C'est pourquoi je suis ici. La fille nue, couverte de Napalm. Cinq marines levant le drapeau, le mont Suribachi.Le V de la Victoire, je me rappelle l'image, mais cinquante ans après, ils ont oublié la guerre. La guerre du Golfe ? une bombe guidée qui, tombe dans une cheminée. 2500 missions par jour, pendant 100 jours, et une vidéo d'une bombe de Mr. Motss. les Américains ont acheté cette guerre-là".
Etrangement, le même journal l'avait déjà reconnu, qu'on se moquait du monde... de la presse, et de ses lecteurs avais-je aussi fait remarquer avec les opérations fabriquées de Marjah : "une photo du New-York Times est assez parlante, et un article sidérant qu’elle illustre enfonce le clou."Depuis leur offensive ici février, les Marines ont inondé Marjah, avec des centaines de milliers de dollars par semaine" nous dit le journal. "La tactique vise à séduire par les résidents en payant une indemnisation pour les dommages aux biens subis ou en offrant du travail à des hommes qui autrement se tourneraient vers un soutien aux talibans" nous dit le New-York Times avec un aplomb incroyable : il y a bien eu une offensive à Marjah, mais c’est celle de la planche à billets ! Pire encore à la phrase suivante, un autre aveu de taille : "l’approche a aidé à renverser le cours de l'insurrection en Irak"... c’était donc ça "TheSurge" ? Cette incroyable "pression militaire" qui avait mis fin ou presque aux explosions journalières ? Une distribution de billets verts ? On se moque de qui là ?" Payer, pour avoir la paix, est-ce cela faire la guerre ? Ils servaient à quoi, alors les énormes avions B1 envoyés pour "éradiquer les derniers bastions de résistance" ? Ils bombardaient du vide ? Largaient leurs bombes à l'aveuglette ? Sur des cibles non déterminées ? Pour rembourser ensuite les dégâts ? Plus je regarde ce qui s'est passé là-bas, comme en Irak, et plus je pense au remarquable film "Des hommes d'influence" avec un De Niro magistral et un Hoffman en grande forme en scénariste de guerre contre.... l'Albanie, pays choisi au pif dans le scénario, déclenchée uniquement dans les médias pour contrecarrer les attaques de l'opposition sur un président visant à être réélu alors qu'il a été découvert en galante et jeune compagnie (c'est bien sûr Clinton qui était visé).... c'est de la même veine, de Niro appelé en renfort ne faisant rien sans d'abord son enveloppe de 20 000 dollars. Rappelons aussi que pendant que l'on s'extasiait sur la géostratégie mirifique du sapin de Noël à médailles, celui-ci s'apprêtait à livrer un autre combat plus difficile ; la conquête de la face nord de sa biographe, qui lui faisait les yeux doux déjà, dans son Gulfstream... à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, même au lit, pour Petraeus !
De l'argent, pour combattre ou pour convaincre, la pratique remonte à loin. A peine l'URSS tombée, la CIA rachète deux hélicoptères aux russes. Deux Mil MI-8MTV1 construits en 1991 et immatriculés 95716 (ex-CCCP-25100) et 95747 (ex-CCCP-215131), pour 1, 6 million de dollars chacun, par une société écran appelée "Maverick Aviation" ("Excentrique Aviation !), un paravent de la CIA, et emmenés en Afghanistan. Leur but ? Arroser les chefs talibans de billets verts, en leur demandant même de se charger du cas de Ben Laden qui commence à devenir embarrassant. "A quoi étaient destinés ces fameux hélicos ??" avais-je dit ici ? "A transporter discrètement des milliers de dollars.... en petites coupures dans la vallée du Panshir pour arroser les chefs tribaux du coin pour obtenir leur assentiment et leur absence de réactions à l’arrivée de troupes US en 2001, et leur aide pour arrêter Ben Laden, au cas où !. Nom de l’opération : "Jailbreaker". On comprend mieux, aujourd’hui, pourquoi ça ne peut marcher dans cette région du monde : le coup de l’hélico ça marche une fois, mais la fois suivante, si l’hélico n’a pas de billets verts, il se fait tout simplement tirer dessus ! Quant à savoir pourquoi de tels appareils, et non d’autres modèles... une information intéressante en brouille les pistes : le Pakistan et surtout l’ISI possèdent les mêmes, et s’en serait bien servi en 2007 au plus fort des combats pour ravitailler... les Talibans ! C’est en tout cas ce dont est persuadé Chris Nash, un des responsables des Marines en Afghanistan !" Certaines fois les moteurs trop puissants répandaient au décollage des billets qui s'évadaient de leurs sacs, on raconté certains participants aux opérations... faire pleuvoir des dollars, la CIA l'a toujours fait !!!
Les anglais avaient emboîté plus tardivement le pas de cette stratégie catastrophique, en 2009 seulement, ce qu'avait révélé un opuscule distribué par le ministère de la Défense : "remplacer les « armes » par des « sacs d'or ». Voilà en substance ce que conseille le nouveau manuel de directives à destination des nouveaux soldats britanniques en Afghanistan, publié lundi. Ce document, dont le Times reprend les grandes lignes, recommande aux officiers de payer les Afghans tentés de rejoindre les talibans. La stratégie consiste à payer les « hommes sans emplois » plus de 10 dollars par jour, salaire qui leur est proposé pour rejoindre les rangs des talibans et qui est cinq fois supérieur au revenu moyen des Afghans. Cette dépense, qui s'annonce lourde, n'a pas encore été intégrée au budget de la défense britannique" pouvait-on lire. Vers qui remontait la distribution de cet argent, ou plutôt de ses déperditions en chemin ? Les mêmes individus. Parmi les "nouveaux emplois" créés : les fameuses sociétés de sécurité Afghanes, poussées par Karzaï en remplacement des mercenaires étrangers payés des fortunes (mais le président afghan gardant les siens, des gens de DynCorp !!!), déployés le long des routes à containers... et reversant eux-mêmes une partie de leur salaire aux talibans, en échange de ne pas se voir attaqués... le cercle sans fin afghan.
Car en Afghanistan, une seule famille ou presque s'est tout accaparé comme on l'avait déjà écrit en 2009, pour s'en mettre plein les poches et s'acheter des terrains -ou les préempter- et y construire des villas immondes architecturalement : "pourtant la médaille Karzaï possède un revers, bien moins reluisant. Depuis son arrivée au pouvoir en 2001, le président afghan est accusé d’entretenir un système fondé sur la corruption et le clientélisme, d’être le chef d’un clan qui veut régner sans partage sur l’Afghanistan. Ces soupçons ne datent pas d’hier. Ainsi, dès septembre 2003, un rapport confidentiel des Nations unies fustigeait le comportement des proches du président. A l’époque, le gouvernement avait acquis un quartier entier de Kaboul, celui de Shirpoor, expulsant ses habitants manu militari. "Le partage des terrains les plus rentables de la capitale s’est fait en Conseil des ministres, assurait le rapport. Plusieurs d’entre eux sont impliqués : le ministre de la Défense, le maréchal Fahim, le ministre de l’Education, Younès Kanouni, des commandants du Nord et d’autres personnalités afghanes." Ce que confirmait un membre de la municipalité. "Ils sont en train de bâtir un empire immobilier, un peu à la manière des trafiquants d’opium, dont certains sont d’ailleurs proches." Aujourd’hui, rien n’a changé au pays de Karzaï. Autour de lui, le président a gardé les mêmes hommes : le maréchal Fahim est son colistier pour la présidentielle, Younès Kanouni est devenu président du Parlement. Quant aux terrains bien mal acquis, ils ont été conservés et, depuis, ont pris de la valeur. Certains sont loués à des ambassades ou à des organisations internationales, comme les… Nations unies." Se partager les terrains et en plus se faire livrer des sacoches pleines de dollars ? Mais c'est une scène digne du Parrain, cette fois qui est décrite !!!
Comment voulez-vous faire redécoller un pays dans de telles conditions de prévarications et vols à tous les étages ? Même à la Banque Mondiale, et son responsable français du moment, on y avait renoncé : "Hamid Karzaï n’a pas eu le choix en prenant les rênes de l’Etat. Il n’avait aucun appui dans le pays. Il a donc dû s’entourer de seigneurs de guerre, pour la plupart des criminels. Des seigneurs à qui il a bien fallu donner des gages", confiait en 2006 Jean Mazurelle, alors patron de la Banque mondiale en Afghanistan. "On ne peut pas travailler avec un tel gouvernement", ajoutait-il, juste après avoir démissionné. "Cette logique est cependant largement admise et même poussée par les Américains, qui achètent depuis huit ans la fidélité des seigneurs de guerre dans leur lutte contre le terrorisme, rappelle, dépité, Khalil Roman, conseiller du président Karzaï jusqu’en 2007. Et que dire du frère du président, Ahmed Wali Karzaï !" Roman n’en dira pas plus. "Trop dangereux", souffle-t-il." Acheter les seigneurs de guerre, pour les voir se retourner contre eux le jour où on ne paie plus ? Est-ce ainsi qu'on dirige un pays ? Est-ce ainsi qu'on le présente pour séduire les investisseurs ???
Est-ce ainsi aussi qu'on dilapide un pays, avec un appétit sidérant pour en arriver à en détourner jusqu'à un milliard de dollars comme j'avais déjà pu vous le dire il y a 2 ans ? "Cet argent a été dilapidé, et les noms des bénéficiaires sont pourtant connus. Masood Musa Ghazi, le directeur actuel de la Banque Centrale, noie comme il se doit déjà le poisson, en oubliant de citer le rôle de Haseen Fahim, un général, et surtout l'un des fils du vice-président Mohammed Fahim, ou de celui du précédent directeur, Sherkhan Farnood (Sher Khan Farnud), et son second Khalilullah Feruzi, qui ont purement et simplement puisé dans les fonds d'Etat pour s'offrir une compagnie aérienne, Pamir Airways "the best Air Line in Afghanistan", la toute première compagnie privée afghane d'après le départ des russes (elle est née en 1995) achetée 98 millions de dollars, jamais remboursés. Les deux dirigeants avaient été contraints à la démission de leur poste, mais la firme d'aviation existe aujourd'hui encore et appartient toujours également à Sherkhan Farnood. Les deux familles Fahim et Karzaï auront littéralement dévoré le pays. Comme le notait France 24 en septembre dernier, lors des premiers signaux d'alarme apparus,"depuis sa fondation en 2004, la Kabul Bank détonne par son mode de fonctionnement peu commun. En effet, la plus grande institution financière privée d’Afghanistan repose sur un réseau de copinage, composé de hauts responsables – eux-mêmes liés à des personnalités politiques - impliqués dans des opérations financières douteuses et dans la distribution de quantités illicites d’argent à un cercle restreint de l’élite du pays". Confier les rênes de la Banque Centrale du pays à un joueur invétéré de poker, avouez que ça frise sinon l'imbécilité totale... ou du moins une prise de risques qui aurait pu être évitée ! " Une gestion de pays digne d'un tour de table de réunion familiale chez Toto Riina !!
Tout a été fait pour faciliter les détournements, mais aussi l'évasion fiscale (enfin, presque, là-bas, il n'y a pas d'impôts), qui se faisait aussi sous forme de valises pleines de billets (à croire que les barons de l'UMP ont eu des formateurs afghans, ou l'inverse !). Kaboul étant loin de la Suisse, et Gaubert pas disponible, Cahuzac passant pour un tout petit joueur à côté, c'est vers Dubaï que tout est parti : "on sait donc aussi pourquoi Sherkhan Farnood avait acheté une firme d'aviation : pour pouvoir circuler librement à bord d'avions lui appartenant, sans trop subir les contraintes des douanes du pays au départ (et de l'autre en graissant la patte on suppose)..."des sources policières et Skyreporter ont confirmé que les gardes escortant des "courriers" étaient des employés des services de sécurité Khorasan, une entreprise créée par Khalil Fruzi, directeur général de la Banque de Kaboul et un des associés principaux de Farnood et de Kharzaï. Khorassan est maintenant nominalement dirigé par le frère de Fruzi. Une fois à bord du 737 de Pamir, les "courriers" ont été escortés jusqu'aux sièges vacants de cabine évidemment retenus pour eux. "Une fois, j'ai demandé à cet homme si je pouvais l'aider," un témoin a raconté à Skyreporter. "Il était bien habillé, il portait un costume occidental. Il a dit "merci, mais je peux le gérer." Puis il poussé une grosse boîte sur un siège libre. Ça avait l'air si lourd quand il est descendu. J'ai demandé combien cela pesait et il a indiqué que ça faisait 50 kilos. Il était très détendu, comme il faisait tous les jours. Les cambistes estiment que 50 kilos est le poids le plus commun à ces échanges d'argent en Afghanistan, et aux États-Unis en billets de 100 dollars, cela pourrait atteindre 5 millions de dollars ou plus. Le témoin, qui demande que son nom ne soit pas prononcé sur la préoccupation pour la sécurité de sa famille, dit qu' il avait vu le même homme portant une charge similaire une troisième fois, où il a demandé à une connaissance l'équipage de Pamir Airways ce qui se passait. "Il lui a répondu : 'c'est de l'argent va à Dubaï. Il a dit que ça se produisait au moins chaque jour sur un vol de Pamir . Parfois, le "courrier" avait deux ou trois boîtes ou des valises. "
D'apprendre aujourd'hui que Karzaï est un voleur (comment l'appeler autrement après ce qu'on vient d'apprendre), qui aura ruiné son propre pays, cela ne me fait donc pas grand chose ; cela fait des années que j'en suis persuadé et que je vous le dis ici-même. Qu'il ne tiendra pas quinze jours non plus après le départ définitif des américains encore moins. Un président qui touche de l'argent d'un service secret étranger ne peut plus être respecté en tant que tel, car c'est l'indépendance de son pays qu'il a mis lui même en danger ce faisant. C'est une traîtrise et rien d'autre. Mais le connaissant, il prendre soin de partir avant, les sacs pleins de billlets verts, pour se retrouver lui aussi sur l'île en forme de palmier de Dubaï. Ce qui m'atttriste le plus, ce n'est donc pas son sort futur, qui risque bien de rester rose (s'il part à temps), non, ce qui m'écœure c'est que 88 soldats français soient morts pour protéger pareil personnage. Un homme qui, franchement, et un pays, qui n'en valaient pas la peine. Je souhaite qu'un jour Amid Karzaï puisse donc répondre de ses actes devant un tribunal, c'est tout. Cela, pour cesser de penser qu'ils puissent être morts pour le pavot seulement...
(*) on peut le lire ici : "les services secrets italiens ont payé les insurgés afin de ne pas subir d'attaque, pratique dont les Français n'étaient pas informés. Les Italiens ne sortaient presque plus de la base depuis qu'ils comptaient un mort dans leurs rangs".
A lire en plus :
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (1)
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (2)
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (3)
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (4)
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-75499
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (6) Marjah, ou la fausse offensive, mais avec de vraie...
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-77574
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (8) : détournements d'aide humanitaire sur fond de dém...
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (9) : s'en prendre aux ONG
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (10) : la province perdue
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-76063
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-77921
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-77448
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (14) l'enquête embarrassante
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-77611
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-80022
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-80095
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karzai-le-parrain-de-l-afghanistan-80091
Karzaï, le Parrain de l'Afghanistan (19) : les confirmations compromettantes de Wikileaks
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