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L’armée la plus immorale du monde : à Gaza, un permis de tuer sans limites

Cet article d’un journal israélien détruit les mythes sur la prétendue moralité de l’armée d’occupation, encensée par la propagande sioniste et ses innombrables relais politico-médiatiques. Ces témoignages de soldats israéliens démasquent Tsahal comme un ramassis de criminels de guerre incapables de réaliser des objectifs militaires, et compensant leur impuissance par le génocide de civils sans défense et pris au piège.

« Je m’ennuie, alors je tire » : l’armée israélienne autorise une violence débridée à Gaza

Des soldats israéliens décrivent l’absence quasi-totale de règles d’engagement dans la guerre de Gaza, les troupes tirant à leur guise, incendiant les maisons et laissant des cadavres dans les rues, le tout avec l’autorisation de leurs commandants.

Par Oren Ziv, le 8 juillet 2024

972mag.com

Traduction Alain Marshal

+972 Magazine est la version anglaise du site israélo-palestinien « Siha Mekomit » (« Appel local » en hébreu), lancé en 2010 par Noam Sheizaf, un contributeur régulier à Foreign Affairs et Foreign Policy. Ce média réunit une dizaine de rédacteurs provenant d’Israël et des Territoires palestiniens occupés, dont d’anciennes plumes d’Ha’aretz, le principal journal de la gauche israélienne.

La ligne éditoriale de +972 Magazine est clairement à gauche et prône une résolution exhaustive du conflit israélo-palestinien. Malgré cette orientation, le site est ouvert aux contributions extérieures, offrant une diversité de perspectives sur les enjeux régionaux. Le nom +972 fait référence à l’indicatif téléphonique international d’Israël.

Oren Ziv est photojournaliste, reporter pour Siha Mekomit et membre fondateur du collectif de photographes Activestills.

Début juin, Al Jazeera a diffusé une série de vidéos troublantes révélant ce qu’elle a décrit comme des « exécutions sommaires », sur lesquelles on voyait des soldats israéliens abattant plusieurs Palestiniens qui marchaient près de la route côtière dans la bande de Gaza, à trois reprises. Dans chaque cas, les Palestiniens ne semblaient pas armés et ne représentaient aucune menace imminente pour les soldats.

De telles images sont rares, en raison des contraintes sévères auxquelles sont confrontés les journalistes dans l’enclave assiégée et du danger permanent qui pèse sur leur vie. Mais ces exécutions, qui ne semblent pas avoir de justification sécuritaire, sont cohérentes avec les témoignages de six soldats israéliens qui ont parlé à +972 Magazine et à Mekomit après leur libération du service actif à Gaza au cours des derniers mois. Corroborant les témoignages de témoins oculaires et de médecins palestiniens tout au long de la guerre, les soldats ont déclaré avoir été autorisés à ouvrir le feu sur les Palestiniens pratiquement à volonté, y compris sur les civils.

Nos six sources – toutes sauf une se sont exprimées sous le couvert de l’anonymat – ont raconté comment les soldats israéliens exécutaient régulièrement des civils palestiniens simplement parce qu’ils entraient dans une zone que l’armée définissait comme une « zone interdite ». Les témoignages dépeignent un paysage jonché de cadavres de civils, laissés pourrir à l’abandon ou dévorés par des animaux errants ; l’armée ne les cache qu’avant l’arrivée des convois d’aide internationale, afin que « les images de personnes en état de décomposition avancée ne deviennent pas de notoriété publique ». Deux des soldats ont également témoigné d’une politique systématique consistant à incendier les maisons palestiniennes après les avoir occupées.

Plusieurs sources ont décrit comment la possibilité de tirer sans restrictions permettait aux soldats de se défouler ou de soulager la monotonie de leur routine quotidienne. « Les gens veulent vivre l’événement [pleinement] », se souvient S., un réserviste qui a servi dans le nord de Gaza. « J’ai personnellement tiré quelques balles sans raison, dans la mer, sur un trottoir ou un bâtiment abandonné. Ils disent qu’il s’agit de ‘tirs normaux’, ce qui est un nom de code pour dire ‘je m’ennuie, alors je tire’ ».

Depuis les années 1980, l'armée israélienne refuse de divulguer ses règlements encadrant les conditions d’ouverture du feu, malgré diverses pétitions adressées à la Haute Cour de justice. Selon le sociologue politique Yagil Levy, depuis la Seconde Intifada, « l'armée n'a pas fourni aux soldats de règles d'engagement écrites », laissant une large place à l'interprétation des soldats sur le terrain et de leurs commandants. En plus de contribuer à la mort de plus de 38 000 Palestiniens, des sources ont témoigné que ces directives laxistes étaient également en partie responsables du nombre élevé de soldats tués par des tirs amis au cours des derniers mois.

Illustration 1

Des soldats israéliens du 8717e bataillon de la brigade Givati opérant à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, lors d’une opération militaire, le 28 décembre 2023. (Yonatan Sindel/Flash90)

« La liberté d’action était totale », a déclaré B., un autre soldat qui a servi dans les forces régulières à Gaza pendant des mois, y compris dans le centre de commandement de son bataillon. « S’il y a [ne serait-ce] qu’un sentiment de menace, il n’y a pas besoin d’expliquer, il suffit de tirer ». Lorsque les soldats voient quelqu’un s’approcher, « il est permis de tirer sur le centre de masse [le corps], pas en l’air », poursuit B. « Il est permis de tirer sur tout le monde, une jeune fille, une vieille femme. »

B. a poursuivi en décrivant un incident survenu en novembre, au cours duquel des soldats ont tué plusieurs civils lors de l’évacuation d’une école proche du quartier Zeitoun de la ville de Gaza, qui servait d’abri aux Palestiniens déplacés. L’armée avait ordonné aux personnes évacuées de sortir par la gauche, vers la mer, plutôt que par la droite, où se trouvaient les soldats. Lorsqu’une fusillade a éclaté à l’intérieur de l’école, ceux qui se sont écartés dans le chaos qui s’en est suivi ont immédiatement été la cible de tirs.

« Il y avait des informations selon lesquelles le Hamas voulait créer la panique », explique B. « Une bataille s’est engagée à l’intérieur ; les gens se sont enfuis. Certains ont fui vers la gauche, en direction de la mer, [mais] d’autres ont couru vers la droite, y compris des enfants. Tous ceux qui sont allés à droite ont été tués – 15 à 20 personnes. Il y avait tout un amas de corps entassés. »

« Les gens tiraient comme ils voulaient, de toutes leurs forces »

B. a déclaré qu’il était difficile de distinguer les civils des combattants à Gaza, affirmant que les membres du Hamas « se promènent souvent sans leurs armes ». Mais en conséquence, « tout homme âgé de 16 à 50 ans est soupçonné d’être un terroriste ».

« Il est interdit de se promener et toute personne qui se trouve à l’extérieur est suspecte », poursuit B. « Si on voit quelqu’un à une fenêtre qui nous regarde, c’est un suspect. On tire. La perception [de l’armée] est que tout contact [avec la population] met en danger les forces, et il faut créer une situation dans laquelle il est interdit d’approcher [les soldats] en toutes circonstances. [Les Palestiniens ont appris que lorsque nous arrivons, ils doivent s’enfuir. »

Même dans des zones apparemment non peuplées ou abandonnées de Gaza, les soldats se sont livrés à des tirs intensifs dans le cadre d’une procédure connue sous le nom de « démonstration de présence ». S. a témoigné que ses camarades soldats « tiraient beaucoup, même sans raison – quiconque veut tirer, quelle que soit la raison, tire ». Dans certains cas, a-t-il noté, ces tirs étaient « destinés à... faire sortir les gens [de leurs cachettes] ou à manifester leur présence ».

https://twitter.com/Charlie533080/status/1776536733946945752

M., un autre réserviste qui a servi dans la bande de Gaza, a expliqué que ces ordres venaient directement des commandants de la compagnie ou du bataillon sur le terrain. « Lorsqu’il n’y a pas d’autres forces de Tsahal [dans la zone], les tirs sont très libres, c’est la folie. Et pas seulement avec des armes légères : avec des mitrailleuses, avec des chars et avec des mortiers. »

Même en l’absence d’ordres venant d’en haut, M. a témoigné que les soldats sur le terrain décident souvent d’ouvrir le feu par eux-mêmes. « Les soldats ordinaires, les officiers subalternes, les commandants de bataillon, même les soldats subalternes qui veulent tirer obtiennent la permission. »

S. se souvient d’avoir entendu à la radio qu’un soldat stationné dans une enceinte protectrice avait tiré sur une famille palestinienne qui se promenait à proximité. « Au début, ils disent ‘quatre personnes’. Puis il s’avère que c’est deux enfants et deux adultes, et à la fin, un homme, une femme et deux enfants. Vous pouvez vous représenter les choses vous-même. »

Un seul des soldats interrogés dans le cadre de cette enquête a accepté d’être identifié par son nom : Yuval Green, un réserviste de 26 ans originaire de Jérusalem qui a servi dans la 55e brigade de parachutistes en novembre et décembre de l’année dernière (Green a récemment signé une lettre de 41 réservistes déclarant leur refus de continuer à servir à Gaza, à la suite de l’invasion de Rafah par l’armée). « Il n’y avait aucune restriction sur les munitions », a déclaré M. Green. « Les gens tiraient juste pour se désennuyer ».

Green a décrit un incident qui s’est produit une nuit pendant la fête juive de Hanoukka en décembre, lorsque « tout le bataillon a ouvert le feu ensemble comme un feu d’artifice, y compris avec des munitions traçantes [qui génèrent une lumière vive]. Cela a donné une couleur folle, illuminant le ciel, et parce que [Hanoukka] est la ‘fête des lumières’, c’est devenu symbolique ».

Illustration 3

Des soldats israéliens du 8717e bataillon de la brigade Givati en opération à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 28 décembre 2023. (Yonatan Sindel/Flash90)

C., un autre soldat qui a servi à Gaza, a expliqué que lorsque les soldats entendaient des coups de feu, ils communiquaient par radio pour savoir s’il y avait une autre unité militaire israélienne dans la zone, et si ce n’était pas le cas, ils ouvraient le feu. « Les gens tiraient comme ils voulaient, de toutes leurs forces. » Mais comme le note C., le fait de pouvoir tirer sans restriction signifie que les soldats sont souvent exposés au risque énorme de tirs amis, qu’il qualifie de « plus dangereux que le Hamas ». « À plusieurs reprises, les forces de Tsahal ont tiré dans notre direction. Nous n’avons pas riposté, nous avons vérifié à la radio et personne n’a été blessé. »

À l’heure où nous écrivons ces lignes, selon l’armée, 324 soldats israéliens ont été tués à Gaza depuis le début de l’invasion terrestre, dont au moins 28 par des tirs amis. D’après l’expérience de M. Green, ce type d’incident est le « principal problème » qui met en danger la vie des soldats. « Il y a eu beaucoup [de tirs amis] ; cela m’a rendu fou », a-t-il déclaré.

Pour Green, les règles d’engagement témoignaient également d’une profonde indifférence à l’égard du sort des otages. « Ils m’ont parlé d’une pratique consistant à faire exploser les tunnels, et je me suis dit que s’il y avait des otages [dans ces tunnels], cela les tuerait ». Après que les soldats israéliens à Shuja’iyya ont tué trois otages agitant des drapeaux blancs en décembre, pensant qu’il s’agissait de Palestiniens, Green a déclaré qu’il était en colère, mais on lui a dit « qu’il n’y a rien que nous puissions faire ». « Les commandants ont affiné les procédures en disant : ‘Vous devez être attentifs et sensibles, mais nous sommes dans une zone de combat et nous devons être vigilants’. »

B. confirme que même après la mésaventure de Shuja’iyya, qui a été décrite comme « contraire aux ordres » de l’armée, les règles relatives à l’ouverture du feu n’ont pas changé. « En ce qui concerne les otages, nous n’avions pas de directive spécifique », s’est-il rappelé. « Les hauts gradés de l’armée ont déclaré qu’après avoir abattu les otages, ils avaient informé les soldats sur le terrain. [Mais] personne ne nous a parlé ». Lui et les soldats qui l’accompagnaient ont appris que les otages avaient été abattus seulement deux semaines et demie après l’incident, une fois qu’ils ont quitté Gaza.

« J’ai entendu des déclarations [d’autres soldats] disant que les otages étaient morts, qu’ils n’avaient aucune chance, qu’ils devaient être abandonnés », a indiqué M. Green. Ce qui m’a le plus dérangé, c’est qu’ils n’arrêtaient pas de dire : « Nous sommes ici pour les otages », alors qu’il est évident que la guerre nuit aux otages. C’est ce que je pensais à l’époque ; aujourd’hui, cela s’est avéré vrai. »

Illustration 4

Soldats israéliens du 8717e bataillon de la brigade Givati opérant à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 28 décembre 2023. (Yonatan Sindel/Flash90)

« Un bâtiment s’effondre et on s’amuse comme des fous »

A., un officier qui a servi dans la direction des opérations de l’armée, a témoigné que la salle des opérations de sa brigade – qui coordonne les combats depuis l’extérieur de Gaza, approuvant les cibles et empêchant les tirs amis – n’a pas reçu d’ordres clairs pour ouvrir le feu à transmettre aux soldats sur le terrain. « À partir du moment où vous entrez, il n’y a à aucun moment de briefing », a-t-il déclaré. « Nous n’avons pas reçu d’instructions de la hiérarchie à transmettre aux soldats et aux commandants de bataillon. »

Il a noté qu’il y avait des instructions pour ne pas tirer le long des routes humanitaires, mais ailleurs, « vous remplissez les blancs, en l’absence de toute autre directive. C’est l’approche : ‘Si c’est interdit là, alors c’est autorisé ici’ ».

A. explique que les tirs sur « les hôpitaux, les cliniques, les écoles, les institutions religieuses [et] les bâtiments des organisations internationales » requièrent une autorisation supérieure. Mais dans la pratique, « je peux compter sur les doigts d’une main les cas où l’on nous a dit de ne pas tirer. Même pour des choses sensibles comme les écoles, [l’autorisation] semble n’être qu’une formalité ».

En général, poursuit A., « l’esprit qui régnait dans la salle des opérations était le suivant : ‘Tirez d’abord, posez des questions ensuite’. Personne ne versera une larme si nous détruisons une maison alors que ce n’était pas nécessaire, ou si nous abattons quelqu’un qui ne le méritait pas.

https://twitter.com/ytirawi/status/1791087757072220252

A. a déclaré qu’il avait connaissance de cas où des soldats israéliens avaient tiré sur des civils palestiniens qui avaient pénétré dans leur zone d’opération, ce qui correspond à une enquête de Haaretz sur les « zones de mort » dans les secteurs de Gaza occupés par l’armée. « C’est la règle par défaut. Aucun civil n’est censé se trouver dans la zone, c’est le point de vue. Nous avons repéré quelqu’un à une fenêtre, alors ils ont tiré et l’ont tué ». A. ajoute que les rapports ne permettent pas toujours de savoir si les soldats ont tiré sur des militants ou sur des civils non armés – et « souvent, on a l’impression que quelqu’un [d’innocent] avait été amené là par les événements et que nous avons ouvert le feu sur lui ».

Mais cette ambiguïté sur l’identité des victimes signifie que, pour A., les rapports militaires sur le nombre de membres du Hamas tués ne sont pas fiables. « Le sentiment dans la salle de guerre, et c’est une version adoucie, était que chaque personne que nous tuions, nous la considérions comme un terroriste », a-t-il témoigné.

« L’objectif était de compter le nombre de [terroristes] que nous avions tués aujourd’hui », a poursuivi A.. « Chaque soldat veut montrer qu’il est le plus fort. La perception était que tous les hommes étaient des terroristes. Parfois, un commandant demandait soudainement des chiffres, et l’officier de la division courait alors de brigade en brigade pour parcourir la liste du système informatique militaire et faire le décompte. »

Le témoignage d’A. est cohérent avec un rapport récent du média israélien Mako, concernant une frappe de drone par une brigade qui a tué des Palestiniens dans la zone d’opération d’une autre brigade. Des officiers des deux brigades se sont consultés pour savoir laquelle devait enregistrer les assassinats. « Quelle différence cela fait-il ? Imputez-les aux deux brigades », a déclaré l’un d’eux à l’autre, selon la publication.

Au cours des premières semaines qui ont suivi l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas, se souvient A., « les gens se sentaient très coupables que cela se soit produit sous notre surveillance », un sentiment partagé par l’ensemble du public israélien – et qui s’est rapidement transformé en un désir de représailles. « Il n’y avait pas d’ordre direct de se venger, a déclaré A., mais lorsque vous arrivez à des points de décision, les instructions, les ordres et les protocoles [concernant les affaires « sensibles »] n’ont qu’une influence limitée. »

Lorsque des drones diffusaient des images d’attaques à Gaza, « il y avait des cris de joie dans la salle de guerre », a déclaré A. « De temps en temps, un bâtiment s’effondre... et on se dit : ‘On s’amuse comme des fous !’. »

Illustration 6

Des Palestiniens sur le site d’une mosquée détruite par une frappe aérienne israélienne, près du camp de réfugiés de Shaboura à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 avril 2024. (Abed Rahim Khatib/Flash90)

A. a relevé l’ironie du fait qu’une partie de ce qui a motivé les appels à la vengeance des Israéliens était la conviction que les Palestiniens de Gaza se réjouissaient de la mort et de la destruction du 7 octobre. Pour justifier l’abandon de la distinction entre civils et combattants, les gens ont recours à des déclarations telles que « Ils ont distribué des bonbons », « Ils ont dansé après le 7 octobre » ou « Ils ont élu le Hamas »... Peut-être pas tout le monde, mais pas mal de gens pensent que l’enfant d’aujourd’hui [est] le terroriste de demain.

« Moi aussi, soldat plutôt de gauche, j’oublie très vite qu’il s’agit de vrais foyers [à Gaza] », confesse A. à propos de son expérience dans la salle d’opérations. « J’avais l’impression d’être dans un jeu vidéo. Ce n’est qu’au bout de deux semaines que j’ai réalisé qu’il s’agissait de bâtiments [réels] qui tombaient : s’il y a des habitants [à l’intérieur], alors [les bâtiments s’effondrent] sur leur tête, et même si ce n’est pas le cas, alors avec tout ce qu’il y a à l’intérieur ».

« Une horrible odeur de mort »

Plusieurs soldats ont témoigné que la politique de tir permissive a permis aux unités israéliennes de tuer des civils palestiniens même lorsqu’ils étaient identifiés comme tels au préalable. D., un réserviste, a déclaré que sa brigade était stationnée à côté de deux couloirs de circulation dits « humanitaires », l’un pour les organisations d’aide et l’autre pour les civils fuyant du nord au sud de la bande de Gaza. Dans la zone d’opération de sa brigade, ils ont institué une politique de « ligne rouge, ligne verte », délimitant des zones où il était interdit aux civils d’entrer.

Selon D., les organisations humanitaires étaient autorisées à se rendre dans ces zones moyennant une coordination préalable (notre entretien a été réalisé avant qu’une série de frappes de précision israéliennes ne tue sept employés de la World Central Kitchen), mais pour les Palestiniens, c’était différent. « Quiconque traversait la zone verte devenait une cible potentielle », explique D., affirmant que ces zones étaient signalées aux civils. « S’ils franchissent la ligne rouge, vous le signalez à la radio et vous n’avez pas besoin d’attendre la permission, vous pouvez tirer. »

Pourtant, D. a déclaré que les civils entraient souvent dans les zones où passaient les convois d’aide afin de chercher les restes qui pouvaient tomber des camions ; néanmoins, la politique était de tirer sur tous ceux qui essayaient d’entrer. « Les civils sont clairement des réfugiés, ils sont désespérés, ils n’ont rien », a-t-il déclaré. Pourtant, au cours des premiers mois de la guerre, « chaque jour, il y avait deux ou trois incidents avec des personnes innocentes ou [des personnes] soupçonnées d’être envoyées par le Hamas en tant que guetteurs », que les soldats de son bataillon abattaient.

Les soldats ont témoigné que dans toute la bande de Gaza, des cadavres de Palestiniens en civil restaient éparpillés le long des routes et sur les terrains vagues. « Toute la zone était pleine de cadavres », a déclaré S., un réserviste. « Il y a aussi des chiens, des vaches et des chevaux qui ont survécu aux bombardements et qui n’ont nulle part où aller. Nous ne pouvons pas les nourrir et nous ne voulons pas non plus qu’ils s’approchent trop près. C’est pourquoi on voit parfois des chiens se promener avec des morceaux de corps en décomposition. Il y a une horrible odeur de mort ».

Illustration 7

Décombres de maisons détruites par des frappes aériennes israéliennes dans la région de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 11 octobre 2023. (Atia Mohammed/Flash90)

Mais avant que les convois humanitaires n’arrivent, les corps sont enlevés. « Un [bulldozer Caterpillar] D-9 descend, avec un char, et débarrasse la zone des cadavres, les enterre sous les décombres et les renverse sur le côté pour que les convois ne les voient pas – [pour que] les images de personnes à un stade avancé de décomposition ne soient pas diffusées », a-t-il décrit.

« J’ai vu beaucoup de civils [palestiniens] – des familles, des femmes, des enfants », poursuit S. « Il y a plus de morts que ce qui est rapporté. Nous étions dans une petite zone. Chaque jour, au moins un ou deux [civils] sont tués [parce qu’ils] marchaient dans une zone interdite. Je ne sais pas qui est terroriste et qui ne l’est pas, mais la plupart d’entre eux ne portaient pas d’armes. »

M. Green a déclaré que lorsqu’il est arrivé à Khan Younis à la fin du mois de décembre, « nous avons vu une masse indistincte à l’extérieur d’une maison. Nous avons réalisé qu’il s’agissait d’un corps ; nous avons vu une jambe. La nuit, des chats l’ont mangé. Puis quelqu’un est venu et l’a déplacé ».

Une source non militaire qui nous a parlé après avoir visité le nord de Gaza a également rapporté avoir vu des corps éparpillés dans la zone. « Près de l’enceinte militaire entre le nord et le sud de la bande de Gaza, nous avons vu une dizaine de corps abattus d’une balle dans la tête, vraisemblabblement par un tireur embusqué, [apparemment alors qu’ils] tentaient de retourner vers le nord », a-t-il déclaré. « Les corps étaient en décomposition ; il y avait des chiens et des chats autour d’eux. »

« Ils ne s’occupent pas des corps », a déclaré B. à propos des soldats israéliens à Gaza. « S’ils gênent, ils sont déplacés sur le côté. Les morts ne sont pas enterrés. Les soldats marchent sur les corps par erreur. »

Le mois dernier, Guy Zaken, un soldat qui conduisait des bulldozers D-9 à Gaza, a témoigné devant une commission de la Knesset que lui et son équipe avaient « écrasé des centaines de terroristes, morts ou vivants ». Un autre soldat avec lequel il a servi s’est ensuite suicidé.

https://www.youtube.com/watch?v=X3CnGwuymIk

« Avant de partir, vous brûlez la maison »

Deux des soldats interrogés dans le cadre de cet article ont également décrit comment l’incendie des maisons palestiniennes est devenu une pratique courante parmi les soldats israéliens, comme l’a rapporté Haaretz en janvier. M. Green a été personnellement témoin de deux cas de ce genre – le premier à l’initiative d’un soldat et le second sur ordre du commandement – et sa frustration à l’égard de cette politique est l’une des raisons qui l’ont poussé à refuser de poursuivre son service militaire.

Selon son témoignage, lorsque les soldats occupaient des maisons, la politique était la suivante : « quand vous partez, vous devez brûler la maison ». Pour Green, cela n’avait aucun sens : « aucun scénario » ne permet d’envisager que le milieu du camp de réfugiés fasse partie d’une zone de sécurité israélienne justifiant une telle destruction. « Nous sommes dans ces maisons non pas parce qu’elles appartiennent à des agents du Hamas, mais parce qu’elles nous servent sur le plan opérationnel », a-t-il fait remarquer. « Il s’agit d’une maison de deux ou trois familles – la détruire signifie qu’elles seront sans abri. »

« J’ai posé la question au commandant de la compagnie, qui m’a répondu qu’aucun équipement militaire ne pouvait être laissé sur place et que nous ne voulions pas que l’ennemi voie nos méthodes de combat », a poursuivi M. Green. « J’ai dit que je ferais une recherche [pour m’assurer] qu’il n’y avait pas de preuves de méthodes de combat laissées sur place. [Le commandant de la compagnie] m’a donné des explications tirées du monde de la vengeance. Il a dit qu’ils brûlaient les maisons parce qu’il n’y avait pas de D-9 ou d’explosifs d’un corps d’ingénieurs [qui auraient pu détruire la maison par d’autres moyens]. Il a reçu un ordre et cela ne l’a pas dérangé ».

« Avant de partir, vous brûlez la maison – toutes les maisons », répète B. « Cela est soutenu par le commandant du bataillon. C’est pour que les [Palestiniens] ne puissent pas revenir, et de sorte que si nous avons laissé des munitions ou de la nourriture, les terroristes ne puissent pas les utiliser. »

https://x.com/ytirawi/status/1796999248841453615

Avant de partir, les soldats empilaient des matelas, des meubles et des couvertures, et « avec du carburant ou des bouteilles de gaz », note B, la maison brûle facilement, c’est comme une fournaise ». Au début de l’invasion terrestre, sa compagnie occupait les maisons pendant quelques jours, puis repartait ; selon B., ils ont « brûlé des centaines de maisons ». Dans certains cas, les soldats ont mis le feu à un étage alors que d’autres soldats se trouvaient à un étage supérieur et devaient fuir à travers les flammes par les escaliers ou finir étouffés par la fumée. »

M. Green a déclaré que les destructions laissées par l’armée à Gaza étaient « inimaginables ». Au début des combats, a-t-il raconté, ils avançaient entre des maisons situées à 50 mètres l’une de l’autre, et de nombreux soldats « traitaient les maisons [comme] un magasin de souvenirs  », pillant tout ce que les habitants n’avaient pas réussi à emporter avec eux.

« À la fin, on crève d’ennui, après des jours d’attente », a déclaré M. Green. « On dessine sur les murs, des choses obscènes. On joue avec les vêtements, on trouve les photos d’identité qu’ils ont laissées, on accroche la photo de quelqu’un parce que c’est drôle. Nous utilisions tout ce que nous trouvions : matelas, nourriture… L’un d’entre nous a trouvé un billet de 100 NIS (environ 27 dollars) et l’a pris.

« Nous avons détruit tout ce que nous voulions », a déclaré M. Green. « Ce n’est pas par désir de détruire, mais par indifférence totale à l’égard de tout ce qui appartient aux [Palestiniens]. Chaque jour, un D-9 démolit des maisons. Je n’ai pas pris de photos avant et après, mais je n’oublierai jamais comment un quartier qui était vraiment beau... est réduit à un tas de sable ».

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Le porte-parole de Tsahal a répondu à notre demande de commentaire par la déclaration suivante :

« Des instructions de tir ont été données à tous les soldats combattant dans la bande de Gaza et sur les frontières lors de leur entrée en combat. Ces instructions reflètent le droit international que notre armée est tenue de respecter. Les instructions de tir à découvert sont régulièrement revues et mises à jour à la lumière de l’évolution de la situation opérationnelle et du renseignement, et approuvées par les plus hauts responsables de l’armée. »

Les consignes pour ouvrir le feu fournissent une réponse pertinente à toutes les situations opérationnelles, et la possibilité, dans tous les cas de risque pour nos forces, d’une liberté d’action opérationnelle totale pour éliminer les menaces. Cela, tout en donnant des outils aux forces pour faire face à des situations complexes en présence d’une population civile, et tout en mettant l’accent sur la réduction des dommages causés aux personnes qui ne sont pas identifiées comme des ennemis ou qui ne constituent pas une menace pour leur vie. Les directives génériques concernant les consignes pour ouvrir le feu telles que celles décrites dans la requête sont inconnues et, dans la mesure où elles ont été données, elles sont en conflit avec les ordres de l’armée.

Tsahal enquête sur ses activités et tire les leçons des événements opérationnels, y compris l’événement tragique du meurtre accidentel de feu Yotam Haim, Alon Shamriz et Samer Talalka. Les leçons tirées de l’enquête sur l’incident ont été transmises aux forces de combat sur le terrain afin d’éviter que ce type d’incident ne se reproduise à l’avenir.

Dans le cadre de la destruction des capacités militaires du Hamas, il est nécessaire, entre autres, de détruire ou d’attaquer les bâtiments où l’organisation terroriste place des infrastructures de combat. Il s’agit également des bâtiments que le Hamas transforme régulièrement pour les combats. Par ailleurs, le Hamas utilise systématiquement à des fins militaires des bâtiments publics censés être utilisés à des fins civiles. Les ordres de l’armée réglementent le processus d’approbation, de sorte que les dommages causés aux sites sensibles doivent être approuvés par des commandants supérieurs qui prennent en compte l’impact des dommages causés à la structure sur la population civile, et ce face à la nécessité militaire d’attaquer ou de démolir la structure. La prise de décision de ces hauts commandants se fait de manière ordonnée et équilibrée.

L’incendie de bâtiments qui n’est pas nécessaire à des fins opérationnelles est contraire aux ordres de l’armée et aux valeurs de Tsahal.

Dans le cadre des combats et sous réserve des ordres de l’armée, il est possible d’utiliser les biens de l’ennemi à des fins militaires essentielles, ainsi que de prendre les biens des organisations terroristes sous réserve des ordres en tant que butin de guerre. En même temps, la prise de biens à des fins privées constitue un pillage et est interdite par la loi sur la juridiction militaire. Les incidents dans lesquels les forces ont agi de manière non conforme aux ordres et à la loi feront l’objet d’une enquête. »

Oren Ziv

***

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16 réactions à cet article    


  • leypanou 8 août 16:24

    Le fils d’un général de l’armée la plus morale du monde Miko Peled disait que Tsahal est une organisation terroriste : il connait ce qui se passe là-bas mieux que les pseudo-journalistes sur les chaînes d’abrutissement en continu en France (59s ici).


    • sylvain sylvain 8 août 19:28

      pas mieux mais pas pire que les hutus qui massacrent des millions de tutsi a la machette, que les enfants soldats de sierra leone, que staline, hitler ou les americains qui laissent crever de faim 500000 gamins en irak derriere leur blocus


      • Christophe 8 août 22:27

        @sylvain

        Derrière les hutus il y avait un certain gouvernement français qui n’a rien fait pour éviter cette tuerie mais y a sans doute poussé un peu pour des raisons économiques.

        Des massacres ont souvent eu lieu par groupes interposés mais derrière, combien de morts pour nos intérêts ? Quant aux personnalités vous pouvez y ajouter Kissinger qui a fait tuer plusieurs millions d’asiatiques (civils) au Napalm.


      • Phil 9 août 09:46

        @sylvain
        Oui à la différence qu’il n’y avait pas de Hutus ou leurs représentants qui en France, à des postes de responsabilités ou autres venaient nous expliquer, que ces massacres étaient légitimes parce que « c’était pas pareil ». Il n’y avait certainement pas que je sache des bhl hutus, habib hutus, entoven hutus, goupils hutus, glucksman hutus, cohn bendit hutus .................. qui venaient dire aux français qu’il fallait soutenir, tout au moins ne pas dénoncer les exactions des séides de leur communauté.


      • leypanou 9 août 11:21

        @Phil
        vous, les sayanims vous ont noté sur leurs clapettes : ils sont quelques-uns sur agvx.


      • sylvain sylvain 9 août 20:45

        @Christophe
        je peux en ajouter un paquet d’autre, c’etait pas une liste exaustive, et on a quelques francais qui y auraient effectivement une bonne place


      • sylvain sylvain 9 août 20:47

        @Phil
        Pas faux, mais on a tout de meme eu notre lot de « philosophes » ou politiciens qui ont soutenus tout un tas de massacre en afrique, toujours au nom de la paix, de la liberte, tout ca tout ca


      • Com une outre 9 août 07:46

        Et dire que tous les partis politiques français dits « de gouvernement » (quelle prétention !) soutiennent ces actes de barbarie. Sans honte. Et depuis des décennies. Cela donne un bel aperçu de leur moralité, de qui ils sont réellement, surtout ceux qui se disent « humanistes ».


        • leypanou 9 août 10:50

          @Com une outre
          la seule démocratie au Proche Orient vient d’expulser des diplomates norvégiens pour crime de ne pas s’aplatir devant elle.
          Ça ne risque pas d’arriver à la France ou au Royaume-Uni ou à l’Allemagne les 3 pays leaders.


        • Com une outre 9 août 16:30

          @leypanou
          Il est vrai que si déjà en Occident on arrêtait d’appeler Israël une démocratie, ce que ce pays est très loin d’être, les choses s’éclairciraient pour l’opinion publique. Mais le « lobbying », entre collusion et corruption en français, est un généreux donateur de bien des politiciens et journalistes. Que pèse la vérité face à une belle liasse d’euros ?


        • Mustik 9 août 17:23

          La Mitte à Jean D’Ormesson :

          «  il existe en France un lobby »juif« puissant et néfaste  »

          et ça n’a fait qu’empirer !!!

          Qui a connu les face à face, israélo-palestiniens, organisés par les media français dans les années 70 à 90 ?

          Le contingent français de la F I N U L menacé par les chasseurs israéliens

          etc, etc, etc...

          Pour l’Académie française, à revoir les définitions pour :

          Racisme ( au sein de l’espèce humaine... ? ),

          Antisémitisme (insister sur la définition du Sémite)

          Il est probable que le plus grand carnage de sémites soit produit par l’armée et les colons israéliens depuis 1948 !!!

          Specimens d’authentiques terroristes anti-sémites :

          Ben Gurion,

          Itisak Shamir


          • tinga1 10 août 01:28

            L’extrême droite israélienne, soutenue par une grande partie la population, et aussi par la france tue et torture, le RN doit vouer sans trop le dire une admiration sans borne à méthaneyahou, jordan bordela n’a pas caché son indignation devant l’anti sémitisme de merluchon et de lfi, soutenir les palestiniens est un délit. l’occident pue, mais tout va bien, la france a plein de merdailles aux jo, sur france infox on n’entend plus que les beuglements obscènes des commentateurs sportifs et de la foule en délire. Tout ça va très mal finir.


            • par Dominique Delawarde

              L’Observatoire du Journalisme nous offre un florilège des plus grosses âneries proférées par les « experts » soigneusement sélectionnés par nos médias mainstream pour commenter la guerre en Ukraine. Son titre  : « Guerre Russie-Ukraine, les charlatans de l’information ». On y retrouve les noms bien connus des meilleurs propagandistes atlantistes de notre pays : Jean-François Colosimo, Xavier Tytelman, Bruno Tertrais, Pierre Servent, Nicolas Tenzer.

              Cet article vient en complément d’un autre article de l’OJIM paru sous le titre : « Ukraine : le béton médiatique se fissure ».

              Celui ci nous avait révélé d’autres noms d’experts classés par l’OJIM dans la catégorie des zélés serviteurs de la parole américaine : François Heisbourg, Thomas Gomart, Catherine Lasserre, Laure Mandeville, Raphaël Glucksman, Michel Yakovleff.

              Ces deux listes aimablement diffusées par l’Observatoire du Journalisme ne sont pas exhaustives. D’autres noms tout aussi connus de propagandistes qui devront, eux aussi, finir par manger leur chapeau, manquent à l’appel.

              L’attitude de l’OJIM me semble aujourd’hui la bonne. Relever et enregistrer les énormités délivrées par ces experts et relayées par les médias, puis les confronter aux réalités factuelles qui viennent, avec le temps, réduire leurs commentaires et leurs prévisions à néant. Il faut qu’ils sachent qu’on leur rappellera leurs propos le moment venu. Peut être seront-ils alors plus prudents ?

              Général Dominique Delawarde


              • L’OTAN a franchi un cap majeur en annonçant des frappes de missiles en profondeur sur le territoire russe.

                Jens Stoltenberg, lors d’une conférence avec Zelensky, a affirmé le droit de l’Ukraine d’utiliser des armes occidentales pour frapper la Russie.

                Le Royaume-Uni a aussi donné son feu vert pour l’utilisation des missiles Storm Shadow, menaçant plusieurs villes russes.

                L’escalade vient de franchir un nouveau palier.


                • Les occidentaux en donnant le droit illégitime aux Juifs de s’implanter en Palestine.
                  L’Europe a fait payer aux palestiniens les crimes de l’état Allemand de 1930 à 1945 .

                  Les palestiniens ont été abusivement prit en otage par les occidentaux .

                  Les autorités palestiniennes de l’époque étaient trop faible et sans soutien pour lutter contre ce complot en dépossession .

                  Le détournement , le crime, le mensonge sont les comportements des occidentaux .


                  • mcfr 11 août 21:59

                    Tsahal : un ramassis de brutes stupides, qui violent et massacrent. Ils n’ont jamais fait une seule vraie guerre. Ce sont des déchets humains spécialisés dans l’extermination des civils.

                    https://fascismeetislamophobie.wordpress.com/2024/06/22/agressions-antisemites-et-massacres-a-gaza/

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