C'est l'alliance de l'ordre, la compétition, la mise en valeur de la perfection, du Beau et de l'esthétique, issus de la société et de la philosophie gréco-romaine équilibrée par la recherche de la vérité et de la justice chrétienne, l'humilité et la miséricorde, qui a progressivement donné naissance à la civilisation européenne.
La littérature, l'architecture et les arts retranscrivent comme dans un livre ouvert sur le Monde, les composantes de cette représentation sociétale.
Statue grecque antique - Esthétique, recherche de la beauté, retranscription de la Nature
"Le Discobole" - Reproduction romaine d'une statue antique grecque. Compétition, élitisme, esthétique, recherche de la perfection, aller toujours plus loin pour se dépasser.
"L'Agneau mystique" - polyptyque peint sur bois par les Frères Van Eyck - cathédrale Saint-Bavon à Gand, en Belgique (1432)
Détail du polyptyque des frères Van Eyck, symbolisant la Trinité : au centre Dieu, à gauche La Vierge Marie, à droite Jean le Baptiste. Austérité, humilité, ordre cosmique et sagesse devant la grandeur du Divin.
Statue équestre de Jeanne d'Arc, place des Pyramides à Paris. Fierté et puissance au service de la Foi, la justice et la Vérité.
"La laitière" - Johannes Vermeer (1658) - Jeu d'ombres et de lumière pour faire ressortir la réalité des détails, travail minutieux des plis des tissus de vêtements, toujours dans le but de rendre compte de la beauté de la Nature et du réel.
Statue de Sainte Geneviève au jardin du Luxembourg, Patronne de Paris - Sagesse et sérénité.
Fontaine place Saint-Michel à Paris. Le Bien (Saint-Michel) terrassant le Mal (Satan) dans un épisode de l'Apocalypse. Une représentation de l'ordre cosmique.
Mais depuis la nuit des temps, plane toujours dans l'ombre la main de Satan, la volonté de s'affranchir de la puissance divine, le désir de se libérer de tout dogme et de toute fonction normative. Cette recherche est inhérente à l'homme, Dieu lui ayant attribué le libre-arbitre, l'intelligence et le questionnement de soi, sa face cachée surgit dans le Péché Originel, qui a fait sortir l'homme et la femme du jardin d'Eden, par la prétention de pouvoir déchiffrer l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal.
Les révolution sociales et politiques guidées par une poignée d'idéalistes ont représenté de tout temps cette volonté de rébellion contre l'ordre établi, faire table rase du passé pour construire l'homme nouveau qui échapperait ainsi à la domination Divine.
Par le subjectivisme et le relativisme, l'homme se réserve ainsi le droit de prétendre qu'il n'y a plus d'ordre cosmique, et définir ce qui est Bien ou Mal.
On connaît dans le domaine politique les grandes révolutions de 1789 (révolution française), 1917 (révolution bolchevique), 1966 (révolution culturelle chinoise) ou 1975 (khmers rouge cambodgiens) et leurs conséquences qui ont bouleversé l'état du Monde, provoquant la mort de millions de femmes, enfants, vieillards par la persécution, la torture, la famine dans des camps de concentrations, en prétendant vouloir créer le Paradis sur Terre.
Mais beaucoup moins la révolution silencieuse culturelle qui s'est opérée dans les arts, dont le rôle est non moins conséquent voire plus destructeur que les révoltes armées médiatiques et bruyantes.
De la volonté de déconstruire la civilisation européenne, et de s'affranchir de tout critère ou standard hérité du passé, considérés comme des oppressions, émergera le mouvement artistique original des « arts incohérents ».
Ses adeptes s’amusaient à peindre n’importe quoi et à déclamer que c’était une œuvre d’art.
Le monochrome noir de 1882 de Paul Bilhaud faisait rire tout le monde avec des titres comme : « combat de nègres pendant la nuit », le blanc : « Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige ».
En 1884, Alphonse Allais présentera un morceau d’étoffe rouge : « Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer rouge »
Eugène Bataille fera une Mona Lisa fumant une pipe en 1887, bien avant que Marcel Duchamp, un des pères de l'art contemporain n’exploite le tableau en « ready-made », son fameux LHOOQ (un calembour typique des arts incohérents).
Le courant dadaïste, mené par des intellectuels du début du XXème siècle, reprend les idées des "arts incohérents" mais en y expurgeant ce qui faisait son attrait principal, l'humour, pour le remplacer par l'esprit politique moderne et progressiste révolutionnaire, dans le but de bouleverser les codes, renverser les principes et critères établis depuis deux millénaires par la civilisation helléno-chrétienne européenne qui doivent être déconstruits, retournés.
L'art contemporain est donc le pendant artistique des idéologies révolutionnaires, visant à détruire les fondements de la civilisation européenne, en faisant table rase de l'héritage culturel et technique hérité d'un savoir-faire millénaire, du travail minutieux qu'il faut à un artiste pour produire une oeuvre d'art, la recherche des matériaux nobles pour une sculpture, les tons des peintures pour une aquarelle, pour un seul but : la quête de la Beauté de la création Divine.
La précision méticuleuse du détail, que l'on peut observer chez tous les grands maîtres tels Le Caravage, Rubens, Rembrandt ou Vélasquez, qui donne un ton spectaculaire à ces œuvres, n'existe pas dans l'art contemporain : tout y est grossier, difforme : la précision, la finesse, la technique, les canons de beauté y sont volontairement exclus.
"Fontaine" (1917), l'urinoir renversé de Marcel Duchamp, un des fondateurs du mouvement dadaïste. Un objet de la vie courante, exposé et assimilé à une œuvre d'art.
"Vertical-Horizontal Composition", Sophie Taeuber-Arp (1916). Des carreaux de couleurs diverses juxtaposés les uns près des autres. Un enfant de six ans pourrait composer à peu de choses près la même "œuvre".
Sculptures d'êtres difformes dans le RER Châtelet-les-Halles à Paris. On ne distingue pas si ce sont des humains, des femmes, ou des hommes. Il n'y a plus là de quoi s'identifier à l'ordre du Monde, ni aucune identité ethnique car tout est subjectif.
La liberté se doit de briser tous les tabous de l'Ancien Monde, et révéler l'esprit de Satan dans tout ce qu'il propose de plus abject dans son projet pour s'opposer à Dieu par la provocation en tous genres : exhibitionnisme sexuel, scatologie, inceste, pédophilie, humiliation, laideur, torture.
La grande "œuvre" de l'artiste d'art contemporain mondialement célèbre Jeff Koons, la série "Made in Heaven", dans laquelle il s'exhibe avec l'actrice porno italienne la Cicciolina, a été vendue plusieurs millions de dollars. À vous de juger sur pièces.
Jeff Koons a également eu l'autorisation d'exposer au château de Versailles ses chiens en acier inoxydable ("Balloon Dog"), ressemblant à des ballons gonflables de foire, véritable insulte aux magnifiques pièces de collection du patrimoine français qui s'y trouvent. Le 13 novembre 2013, "Balloon Dog" s'est vendue 58,4 millions de dollars chez Christie's, à New York.
Toujours dans le désir de provoquer, on pouvait admirer le "vagin de la reine", de l'"artiste" Anish Kapoor à Versailles, basé sur la perversion et la provocation, un bon moyen pour attirer la curiosité et l'argent des mécènes.
Le plug anal gonflable de Paul McCarthy a défiguré la place Vendôme à Paris pendant l'automne 2014.
L'œuvre de Dieu est ici renversée. En ayant écarté Dieu de son chemin, le Diable permet à l'homme de s'affranchir de toutes les limites, en s'octroyant tous les droits, et laisser libre cours au Péché Originel.
Se libérer de toute convention et de tous les tabous, implique nécessairement de s'attaquer aux enfants, les mettre en scène dans des cérémonies rituelles sataniques et pornographiques avec des adultes et des monstres, comme on peut le voir dans les expositions des "artistes" d'art contemporain allemands Stu Mead et Reinhard Scheibner, montrées à la "Pop Life" de Londres en 2009 ou à celle de Marseille en 2015.
A noter que des élus de partis politique de gauche, comme le PCF ou EELV, ont soutenu publiquement cette exposition pédophile.
L'art classique européen est également attaqué de front par une nouvelle forme de marxisme prônant la déconstruction de la civilisation européenne, principalement issue de l'école de Francfort en Allemagne du début du siècle, puis de la "French Theory" en France, et exportée dans les universités américaines, où elle a fleuri sous la forme d'un marxisme culturel, non plus la lutte des classes, le prolétariat contre la bourgeoisie capitaliste, mais la lutte des races.
D'après les marxistes culturels, la race blanche dominante humilie et méprise en permanence les minorité ethniques (noirs, arabes, musulmans, femmes, LGBT, etc...), ce qui est désigné par "racisme systémique".
Sous la bannière idéologique de différentes organisations comme "Black Lives Matter" aux USA, ou encore la LDNA, le CRAN, le collectif Mwasi, le NPA, les Indigènes de la République, SOS Racisme,... en France, ces militants veulent détruire toute forme de domination de la race blanche, donc tout ce qui s'apparente de près ou de loin à la culture classique artistique berceau de la civilisation européenne.
Les œuvres d'art contemporain doivent donc s'adapter au marxisme culturel, ne plus rien évoquer ce qui pourrait rappeler le passé civilisationnel européen.
Les œuvres d'art contemporain universelles et cosmopolites, présentent rarement un visage humain, il est en effet inenvisageable de s'identifier à une ethnie particulière, métissage et melting-pot multiculturel oblige.
"Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon."
Matthieu 6:24
Une centaine de militants "Black Lives Matter" abattent la statue du missionnaire catholique Saint Junípero Serra, dans le Golden Gate Park de San Francisco aux USA, le 19 juin 2020. Tout ce qui rappelle l'ordre créé par l'homme Blanc, doit cesser d'exister.
La statue de Winston Churchill à Londres, chef du gouvernement britannique pendant la seconde guerre mondiale ayant résisté avec succès à l'Allemagne nazie d'Adolf Hitler, vandalisée le 7 juin 2020 par des militants "Black Lives Matter".
Plusieurs statues de Christophe Colomb décapitées, ou quand les Américains sabordent eux-même leur propre civilisation. Vont-ils retourner à l'état sauvage ?
Marx n’est pour rien dans la bien
réelle déchéance culturelle actuelle, mais l’échec
du marxisme dans les tentatives de mise en application de ses théories a
conduit bon nombre de marxistes à
« se reconvertir » dans l’art contemporain et à participer à la déchéance.
Cependant, ayant décidé, vers la moitié
de ma vie et pour ne pas désespérer,
de consacrer la plus grande partie de mon temps à une forme de peinture
abstraite je ne peux évidemment pas approuver la condamnation globale de Jonas.
Je profite de ce commentaire pour conseiller vivement de visiter la formidable exposition actuelle des œuvres de Ben dans le château et dans l’orangerie
du parc de Chamarande.
@Séraphin Lampion « Qu’est-ce que Marx vient faire dans ce paquet de merde dans lequel vous vous complaisez sous prétexte de le dénoncer ? Parlez de ce que vous connaissez ! »
Les fondateurs de l’organisation politique « Black Lives Matter », Alicia Garza, Opal Tometi, et Patrisse Cullors, se disent héritières du marxisme, et expliquent elles-mêmes dans leurs meetings qu’elles sont « des marxistes aguerries ». Le mouvement marxiste fut transformé dans le courant des années 1960, par des militants tels que Herbert Marcuse ou Angela Davis pour soutenir les minorités oppressées par la classe blanche dominante, la lutte des classes rejoint la lutte des races.
Devant une photo du tableau célèbre intitulé « Guernica »,
l’ambassadeur allemand Otto Abetz aurait demandé à Picasso : « C’est vous qui avez fait ça ? »
Pas la peine de chercher des explications douteuses, l’art « contemporain » n’est plus qu’un vecteur d’optimisation fiscale. En ces temps de dévalorisation de la monnaie, de nombreux records de prix de vente devraient être battus prochainement.
@ticotico Je vois plutôt ça comme un effet secondaire. Et d’ailleurs un effet bulle n’est pas à exclure, comme pour tout ce qui touche à la spéculation boursiere basée essentiellement sur la confiance des acquéreurs.
@ticotico Effectivement, entre le foutage de gueule ou certains claquent des sommes astronomiques pour une simple banane et les petits malins qui jouent sur de « l’optimisation fiscale » en stockant du fric non imposable, il y a quelque chose d’inquiétant dans ces formes d’art. Les simples « compressions de César » m’ont toujours laissé perplexe. Il faut dire que je suis un béotien en ce qui concerne certaines forme d’art. Je ne donnerais pas dix euros pour un tableau de Picasso... C’est mon choix et mon avis. Et tant pis pour moi si je n’y pipe que pouic !!
@Le421 Ah !! J’ai toutefois quelques miniatures impressionnistes qui me laissent aussi perplexe sur la qualité quasi photographique de certaines peintures. Je ne suis pas si étanche que ça à l’art !!
@Le421 « je ne donnerais pas 10 euros pour un tableau de Picasso ». Vous mélangez un peu tout.......Picasso n’a rien à voir avec les dérives actuelles de l’art contemporain, qui n’est rien d’autre qu’un objet de placement pour une élite fortunée. L’auteur mélange tout, on retrouve dans ses propos une idéologie fascisante. Placer l’Ordre comme une composante de la démarche artistique par exemple.
Merci pour cette très belle iconographie et ses photos
de grande qualité où se côtoient des formes d’art sublimes et de véritables
escroqueries artistiques, morales et politiques.
Morales au sens où certains de ces fabricants n’ont même
pas le courage de dire à quoi ils jouent et détournent l’art de la provocation
dont la véritable vocation est de dénoncer l’art officiel, celui aussi de
l’extrême exposition médiatique et de la complaisance qui conduit dans une exubérance narcissique à
l’enfermement et la stérilisation de la création. L’art des commanditaires en
recherche de notoriété, celui qui intéresse la spéculation financière et le marché de l’art alimenté par certains
galeristes et marchands d’art, celui des bienfaiteurs sanctifiés par les médias
qui assurent leur promotion à l’aide d’aides fiscales prélevées sur l’argent de
notre travail et de nos impôts, celui quelquefois de la commande publique et
des politiques qui faute de briller par leurs contributions à la société espèrent
ici bénéficier d’un peu de lumière. Et nous éblouir un peu ? Sans oublier
de dire, que cet aréopage bigarré applique les mêmes recettes aux œuvres
patrimoniales et à celles qui le deviendront peut-être tout en rejetant dans l’ombre
de véritables pépites.
A ne pas
confondre avec ceux comme Marcel Duchamp et son urinoir qui lançait entre autres une alerte pour dénoncer ce système naissant qu’il tournait en dérision,
qui a fait bien d’autres choses et n’a pas fait fortune. Comme toujours, cette
audace a été détournée, singée jusqu’à la surenchère faute de véritable talent
et créativité à proposer et je pense aussi avec une certaine jubilation de berner
la fatuité et la cupidité des catégories cités précédemment. Avec également un sens des
affaires bien réel. Des amateurs de canulars n’ont pas raté l’occasion. En 1910
l’âne Lolo, encouragé par l’écrivain Roland Dorgelès, peignit (avec sa queue)
un « Coucher de soleil sur l’Adriatique » qui fut présenté au Salon
des Indépendants à Paris. On croit entendre le rire de Rabelais. A leur
décharge, les critiques d’art furent prudents ce jour-là.
L’art depuis toujours fascine et dérange aussi. Il parle
de nos sensibilités propres, les goûts et les couleurs comme on dit et aussi de
son époque et survit également à travers le temps ou quelquefois renaît de l’oubli.
Il parle au-delà de nos contingences et de nos croyances qui passent et
évoluent. Le grand Rembrandt fut critiqué en son temps d’avoir peint l’écorché
d’un bœuf observé dans un abattoir puis tancé par de grands bourgeois se
plaignant de ne pas se voir assez majestueux dans « La Ronde de
nuit » qui nous coupe encore le souffle aujourd’hui. Michel Ange, peignant
le plafond de la Chapelle Sixtine se fit taper sur les doigts par le pape. Trop
de belles chairs épanouies. Un temps, il y eut des toiles pour masquer ce qui
troublait tant les censeurs.
Heureusement l’art comme la vie qui l’inspire ne se
laisse pas durablement embrigader. Il ne marche pas au pas ni sous un drapeau.
Le psychologue Abraham Maslow (Vers une
psychologie de l’être 1968) a pu dire sans provocation parce qu’il le pensait
profondément qu’il avait quelquefois trouvé plus d’art dans la soupe d’une
cuisinière inspirée que dans des « œuvres » accrochées aux cimaises de
galeries spécialisées. Il n’y a bien entendu pas d’art accompli possible sans
désir, travail et apprentissage persévérant. L’art est partout, éphémère ou
durable. Il nous interpelle, nous apaise, nous inquiète, nous bouscule, nous
apporte de la sérénité, nous fait peur, nous pousse à la méditation, nous parle
de nous et des autres et de ce que nous ignorons chez les deux avec un langage
qui dépasse celui de l’agencement des mots de nos langues. Tel est fasciné par
l’énergie des tableaux de Kandinsky comme par la beauté plastique et la lumière
des tableaux de la Renaissance et reste dubitatif sur l’ultra noir chez
Soulages. J’en suis. Tout en appréciant d’en parler avec un ami qui perçoit lui
la luminosité de l’ultra noir et apprécie comme un enfant avec moi les tableaux
de la famille Breughel, de cet allumé de Johann Bosch, du magicien William
Turner,du japonais Hokusai si près de la nature et de la vie des hommes, la force expressive d’un masque africain...
Les artistes nous font participer à l’acte de création,
c’est leur magie, nous qui ne sommes pas de véritables créateurs en chatouillant la petite fibre que
nous avons tous comme nous avons tous une vésicule biliaire comme nous l’a
rappelé A Maslow. Faut-il préserver l’art et la création ? Bien sûr que
oui, et il y a beaucoup à faire et à défendre. Mais ne nous y trompons-pas, il
se préserve aussi tout seul, il est partout. Il suffit de sortir de chez soi
pour le rencontrer.
@Octave Lebel « A ne pas confondre avec ceux comme Marcel Duchamp et son urinoir qui lançait entre autres une alerte pour dénoncer ce système naissant qu’il tournait en dérision, qui a fait bien d’autres choses et n’a pas fait fortune. »
Merci pour votre commentaire. Marcel Duchamp n’a pas dénoncé ce système, il l’a ouvertement cautionné. Il a tenté d’inscrire son « oeuvre » Fontaine, mais de manière anonyme, en signant Richard Mutt, lors de l’exposition de Société des artistes indépendants de New York, le 9 avril 1917. Elle a été refusée. Il a alors démissionné de la Société des artistes indépendants de New York, dont il était membre directeur. Dons la revue n°2 « The blindman », fondée entre autres par Duchamp, un article de Louise Norton, maîtresse de Duchamp, prend fait et cause pour son oeuvre « Fontaine » : « Le jury de la Société des artistes indépendants s’est précipité pour faire retirer la sculpture appelée « Fontaine » de Richard Mutt, parce que l’objet est, dans leur esprit atavique, irrémédiablement associé à une fonction naturelle de sécrétion. Mais pour un oeil « innocent », quel plaisir d’admirer la simplicité de ses lignes et couleurs ! Quelqu’un a dit : « On dirait un adorable Bouddha ». Un autre a dit : « On dirait les jambes des femmes dessinées par Cézanne » ; les rondeurs nues de ces femmes, ne vous rappellent-elles pas les courbes lisses de la porcelaine du plombier décadent ? »
« À ceux qui disent que l’oeuvre de R. Mutt est peut-être de l’Art, mais est-ce que c’est l’Art de R. Mutt, ou du plombier qui l’a fabriquée ? J’ai simplement répondu que »Fontaine" n’a pas été fabriquée par un plombier, mais par la force de l’imagination ; et de l’imagination, il a été dit que : « Tous les hommes sont choqués par elle, et certains renversés par elle. »
Complètement absurde. L’oeuvre n’est plus l’objet représenté, mais l’idée que chacun s’imagine de lui. Le subjectivisme est ici à son paroxysme. Si on suit Louise Norton, vous pouvez en fait exposer un pot de crème fraîche à moitié vide, et le faire passer pour une oeuvre d’Art. Il suffit d’être « renversé par l’imagination » ! Des montagnes enneigées ravagées et sillonnées par une tempête dans l’Everest, en période post-hivernale ?
Non
,je ne pense pas. Je serai moins catégorique que vous.
Ce
n’est pas la même démarche que Jeff Koons et compagnie dont le talent si talent
il y a est la mystification comme système et la marchandisation de cette
mystification portée à des limites toujours repoussées. Ils se stimulent l’un l’autre
et ont bien entendu dans leur sillage toutes sortes de complices pécuniairement
intéressés et des idiots utiles. Il y a aussi des lapins pris dans les phares
des médias qui sont puissants. Certains usent encore d’ailleurs de l’argument
esthétique pour vendre des séries et faire de bonnes ventes en pillant des gens
moins connus et moins prétentieux. Sont-ils simplement de purs cyniques ou animés
en plus d’un narcissisme exacerbé ? Au fond, peu importe. Par contraste avec
toutes les formes d’art qui continuent de prospérer et de se diversifier, sans
le vouloir, à trop en faire avec ceux qui les accompagnent, ils se caricaturent
eux-mêmes et ont commencé en fait à se disqualifier.
Il me semble que Duchamp est dans une autre dynamique. A
son époque l’artiste avait acquis de l’indépendance par rapport aux puissants
sur le choix des sujets, leur traitement, le choix et l’expérimentation de
nouvelles techniques et se trouvait confronté maintenant à la puissance de l’art
officiel des musées qui renvoyait au passé ou imposait les goûts des gens
installés et des thématiques qui s’imposaient comme exemplaires et
incontournables. Que l’on songe par exemple à la présence massive et convenue
de la statuaire des monuments aux morts pour les sculpteurs après la guerre.
Une échappée vers la stylisation et l’abstraction s’est produite. Toute la
société avait subi un ébranlement moral dès avant la guerre qui traversa toutes
les formes d’art et des provocations surgirent dans des créations qui tiennent
à la fois de la provocation, de la révolte et d’un sentiment de terrible
fragilité menacée. Certains artistes leur apprentissage fait ont besoin d’innover
et d’évoluer toute leur vie pour s’affirmer et être reconnus ce qui les renvoie
à de nouvelles dépendances et conformismes dans une boucle inconfortable. Le
coup d’éclat de Duchamp relève à mon avis de ce contexte et d’une volonté de
dénonciation, de révolte avec sa part d’impuissance qu’il aménage comme il
peut. Il expérimente une posture intenable, l’art est ce que je désigne comme
art parce que je suis le créateur. Bien entendu, il se fait prendre au mot et
se trouve reconnu comme créateur par l’instance normalisatrice par excellence
le musée. La créativité a été escamotée au passage mais elle renaît de toute
façon ailleurs. Une vacherie incorrecte au passage, l’admiration des compagnes
pour leur grand homme n’est pas toujours des plus perspicaces. D’autres, vinrent
ensuite avec moins d’états d’âme et en tirèrent des recettes non sans talent en
puisant dans le quotidien et les grandes leçons de l’histoire de l’art pour
ramener cette évasion éphémère dans la catégorie des arts décoratifs reproductibles
comme Andy Warhol et ses équipes en hybridant pour longtemps art et business
jusqu’aux extrémités qui annoncent à mon avis la fin d’un cycle faute de dupes
en nombre suffisant. Le roi est nu comme on dit.
@foufouille Disons que dans l’autre cas on peut trouver ce que j’appellerais plutôt de la « déco », avec beaucoup moins de prétentions d’ailleurs. Mais rien de comparable avec les chefs d’oeuvres historiques.
Je préfère regarder des dessins d’enfants , eux au moins ils sont créatifs , ils ne sont pas encore atteints par la cupidité en profitant de la non créativité des bobos qui s’extasie devant une merde
Personnellement, je suis scandalisé de voir apparaître dans mon champ de vision, dans mon espace vital, des aberrations sur une place, un rond-point et autre lieu public. Ces aberrations-abjections-non-sens incarnés n’ont pas été voulues par la majorité des gens concernés (habitants, voyageurs de passage) mais, j’en suis pratiquement sûr, payés par leur impôts. C’est tout simplement scandaleux, déjà dit, et méprisable.
« Personnellement,
je suis scandalisé de voir apparaître dans mon champ de vision, dans mon espace
vital, des aberrations sur une place, un rond-point et autre lieu public. »
C’est aussi mon cas lorsque je passe régulièrement devant ceci :
@Odin Ce qui est frappant c’est qu’a chaque fois ces « oeuvres » ne peuvent pas exister par elles-mêmes. Il faut toujours qu’elles viennent s’incruster dans un édifice historique des plus classiques, histoire d’être sûr que les touristes seront obligés de les voir. Ils n’assument même pas en fait.
Je ne comprends rien a l’Art moderne , mais je pense que pour pouvoir critiquer , une oeuvre dans n’importe quel domaine , il faut avoir quelques connaissances.
Ce n’est pas parce que , je ne comprends rien au chinois , que j’ai le droit de critiquer cette langue.
@Jonas J’ai critiqué plus haut votre rejet global de l’art contemporain mais je trouve votre article très important. Ne le réduisez pas, ici, en disant qu’il faut avoir quelques connaissances pour critiquer l’Art moderne. Non. Vous avez le goût du beau, ça suffit et, même si vous aviez ce qui serait pour moi et pour d’autres le goût de la laideur, vous auriez le droit de critiquer très librement l’Art moderne.
Vous avez le droit de ne pas aimer , l’Art moderne , comme moi. C’est un Art dont je ne comprends absolument rien , mais je suis incapable d’expliquer à une personne d’une manière intelligente et argumentée . pourquoi. Donc , je ne critique pas. Nous avons la chance de vivre dans un pays libre où tous les artistes peuvent s’exprimer librement dans leur domaine de prédilection. Il n’y a pas d’Art d’Etat.
Sous couvert de « révolution artistique », le XXème siècle traumatisé par les horreurs engendrées, a laissé l’imaginaire s’exprimer au delà des règles académiques.
Toutes les productions contemporaines ne sont pour autant des « merdes ». En revanche, sont-elles de l’ART ? Aujourd’hui nous amalgamons tout et n’importe quoi, et les pseudo-artistes l’ont bien compris. Car tout est question d’argent, edepuis toujours. La composition avait pour but de se vendre ou d’être soutenu par un mécène.
Aujourd’hui hélas ! c’est le snobisme parisien qui donne le LA. Plus une « oeuvre » est n’importe quoi, plus elle a de succès et témoigne du génie de son auteur.
Il suffit de regarder les mises en scène de théâtre ou d’opéra, pour se convaincre que le contemporain est à l’ordre du jour, même si il n’est pas apprécié du plus grand nombre. C’est affreux, car nous allons une pièce ou un opéra mis en scène par X ou Y, mais plus de Verdi ou de Molière.
Cette dictature de ce que doit être le beau, le bien, le génial, nous fait chier. J’emploie ce terme à bon escient, puisque j’ai vu dans un musée, une coupe de merde présentée comme une grande oeuvre.
Peut-être que dans 200 ans, ces « oeuvres » seront-elles considérées comme des chefs d’oeuvre. Bien des oeuvres en leur temps ont provoqué des scandales, mais au moins, les gens huaient ou quittaient la salle. Aujourd’hui, personne ne dit rien et gobe tout ce qu’on lui donne à ingurgiter. Elle est là la décadence.
Je m’aperçois que j’ai oublié dans l’article, de mettre un lien reportage décrivant le retable des frères Van Eyck, « l’Agneau Mystique ». C’est corrigé.
Oh le beau discours fascisant d’un bas du front pas foutu d’élever son niveau de réflexion devant ce qu’il ne comprend pas de prime abord.
Les peintres et les sculpteurs ont été libérés de l’obligation de se conforter au réel par l’invention de la photographie qui les a laissé sur place au niveau du réalisme de la représentation.
Libéré de ce carcan bourgeois, ils ont enfin pu laisser libre court à leur imagination au lieu de se contenter d’être des photocopieurs sur patte.
Et ça, la liberté des artistes, ça emmerde profondément les fachos !
@slave1802 Tout à fait d’accord : la merde d’artiste, rien de tel pour exprimer sa liberté absolue et son sens du progressisme dans l’art. Ca avec l’urinoir de Duchamp, l’art contemporain a montré son essence profonde...
@slave1802 La liberté des artistes, ça emmerde profondément les fachos ! Profondément d’accord. Ceci dit, il y a de plus en plus de cons pour acheter n’importe quoi, car être plein de fric sans pouvoir le dépenser, ce serait ridicule. Que des escrocs en profitent, pourquoi pas. Ca ne fait de mal qu’aux fachos !
@slave1802 Les grands mots sont lâchés : « fascisant, niveau de réflexion, carcans bourgeois... » Dans le genre éculé, vous ne pourriez pas faire mieux. Si l’on critique les travers de l’ « art contemporain » on doit être des cons, bourrins, regardant TF1 et n’ayant aucun sens de la noblesse de l’Art. Cela vous rassure sur votre propre personne hors du commun ? En écrivant ces inepties, vous êtes un de ces petits bourgeois se croyant au dessus de tous les autres parce que il feint d’avoir ressenti le message d’un artiste libéré de ses contraintes. Quoique vous en pensiez, tout ramène à l’argent, et aux enchères pour ceux qui vivent en vase clos, et ont tellement de fric qu’ils ne savent même plus comment le dilapider. Un artiste contemporain à son cocktail, ça en jette, et tout le monde de sa pâmer devant l’insoutenable légèreté de l’être.
Eh bien je ne suis pas plus con que vous, moins snob à coup sûr, et je préfère l’Art des siècles passés qui avait un sens de la beauté bien plus approfondi. Mais la beauté n’est plus dans les oeuvres d’art, mais dans les pubs, à la télé ou au cinéma. Quant à l’art contemporain et la beauté, ce sont deux notions antinomiques
J’ajouterais qu’à mon sens « L’art » contemporain justement n’est pas un art, qui se définit par la volonté de créer la beauté sous toutes ses formes. Il s’agit au contraire d’un anti-art,d’une caricature inversée de l’art véritable.
« L’art » contemporain n’est pas d’essence constructive, mais destructrice ; il ne s’agit pas de créer mais de détruire les valeurs de l’art véritable. « L’art » contemporain s’assimile plutôt à de la propagande nihiliste et révolutionnaire ayant pris une dimension formelle. Il est l’expression anti-esthétique des forces sataniques du chaos.
l’art moderne ce sont des objets sans valeur créés par des gens sans
talent et vendus par des gens sans scrupules à des gens sans culture."
_
Excellent constat !! la seule chose à qui cette merde est utile, c’est à la petite caste des milliardaires oligarchique pouvant par ce biais s’adonner à la fraude, à l’évasion fiscale, et au blanchiment divers et varié.....
Je trouve que, comme Jonas, ce rejet global (sans distinction de
« l’art moderne » et de « l’art contemporain ») ne vous
ressemble pas.
Cependant, dans votre article précédent sur le même sujet, vous avez bien exposé la description de l’escroquerie
qui conduit les riches acteurs manipulateurs de « l’art n’importe
quoi » à « faire et défaire les
artistes »avec l’argent des contribuables.
@xana « Ce qui scandalise l’infect « jonas » ne peut pas être entièrement mauvais... »
Et qu’est-ce qui vous plaît là-dedans ? Vous mettez quoi dans votre chambre ? Des mises en scènes de personnes torturées, des cadavres, des pendus, des curés qui se masturbent, des enfants attachés, des gamins qui sodomisent des porcs et des chèvres ? Vous collez des tas de merde sur vos murs ?
Je souhaite que vous poursuiviez votre réflexion, au-delà des stupides accusations de xana et de beaucoup d’autres, sur de bien réelles merveilles de l’art moderne. Je ne peux imaginer le chrétien que vous êtes sans émotion devant les peintures et les vitraux de cet autre croyant chrétien, Alfred Manessier, lequel reste pour moi le meilleur peintre du XXe siècle, toutes catégories concernées.
@Jonas Votre premier lien renvoie à l’une des plus belles peintures de Manessier et ce n’est pour vous que de la décoration ! Nous sommes décidément deux individus très différents, quasi incompatibles sur certains points. Mais ce n’est pas grave, je continuerai de vous apprécier, sur Agoravox, quand vous écrivez sur d’autres sujets, notamment quand vous défendez le christianisme. Cordialement.
@Pierre Régnier « Votre premier lien renvoie à l’une des plus belles peintures de Manessier et ce n’est pour vous que de la décoration ! »
Et si je vous disais que ce n’est pas Manessier qui l’a peinte, mais ma nièce de 7 ans ? Vous n’y auriez vu que du feu !
-------------------------------------- « Mais ce n’est pas grave, je continuerai de vous apprécier, sur Agoravox, quand vous écrivez sur d’autres sujets, notamment quand vous défendez le christianisme. »
Je pense que si votre nièce de 7 ans peint des merveilles comme celles de Manessier il faut absolument les montrer dans une galerie. Elle aura de très grandes chances d’être reconnue pour une artiste exceptionnellement douée.