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Accueil du site > Tribune Libre > L’Atlantide de Platon ? C’était la Gaule de Gergovie (...)

L’Atlantide de Platon ? C’était la Gaule de Gergovie !...

Platon est un philosophe réputé, certes, mais, en tant que pédagogue, le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est pas clair. Et quand les traductions s'en mêlent, il ne faut pas s'étonner qu'on soit allé chercher la fameuse Atlantide jusqu'en Amérique.

Wikipédia :... C'est que, en ce temps-là, on pouvait traverser cette mer lointaine. Une île s'y trouvait en effet devant le détroit qui, suivant votre tradition, est appelé les Colonnes d'Héraclès. Luc Bresson a traduit l'expression "πρό τοῦ στόματος" par devant le détroit, Victor Cousin par au-devant. La traduction que je propose est la suivante : une île s'y trouvait avant qu'existe le détroit qui, suivant votre tradition, est appelée "les Colonnes d'Héraclès".Grave erreur ! Dans le mot "πρό", je ne vois qu'un sens temporel et, en aucun cas, un nom de lieu ou d'espace.

J'en veux pour preuve l'incohérence du texte, sauf si l'on comprend que, dans l'esprit de Platon, l'île Atlantide dont il parle est une Gaule ancienne dont on a perdu le souvenir, Gaule belliqueuse arverne de Théopompe avant que lui succède la Gaule pieuse de Bibracte, le mot "île" devant être compris dans un sens large de continent isolé.

Voici ce que semble vouloir dire Platon : depuis qu'existent les portes d'Hercule, le passage du détroit de la mer intérieure à la mer extérieure est surveillé, contrôlé, voire interdit, et vice versa. Il n'en était pas ainsi avant - sens temporel. La Gaule se trouvait alors comme au centre de la "grande mer" (l'Atlantique), comme dans une une île. Les navigateurs qui venaient de Grèce pouvaient, après le détroit, remonter librement par les îles côtières jusqu'aux régions polaires en traversant l'océan, la véritable grande mer. Du côté de la mer intérieure, en deça du détroit, cette grande île avait l'aspect d'un golfe qui donnait sur un port à l'entrée resserrée (le port actuel de Marseille). Je laisse aux traducteurs la dernière phrase où Platon essaie d'éclairer un peu mieux son propos tout en l'obscurcissant davantage.

De quels témoignages écrits ou non disposait Platon pour écrire son Atlantide ? Réponse : des comptes-rendus de marchands ou d'explorateurs pas toujours précis et surtout sujets à interprétations, c'est tout.

Des explorateurs se seraient-ils égarés dans le marais poitevin en le confondant avec l'estuaire de la Loire ? Platon en aurait-il déduit que l'île "atlande" aurait été engloutie par un cataclysme ? Dans l'idée qu'il se faisait de l'histoire de la Grèce, n'est-ce pas une succession de cataclysmes qui auraient fait, de même, se succéder (en Gaule ?) une civilisation à une autre ? C'est comme si Dieu répétait le déluge de Noë en faisant disparaître une surface de la terre pour la remplacer par une autre surface, mais sans en changer le socle. Bref, Platon nous raconte bien l'histoire d'un pays atlante disparu, tel qu'il se l'est imaginé à partir de ce que les explorateurs grecs ont écrit à leur retour.

Platon nous décrit un port "au goulet ressérré" qui ne peut être que Marseille, en deça du détroit (de Gibraltar/colonnes d'Hercule), une Marseille qui était connue pour son passage difficile. Plutarque n'a-t-il pas écrit à son sujet : "que les bancs rendaient l'entrée de la riviere étroite, difficile et dangereuse pour les grands vaisseaux de charge, qui venaient de la mer" ? Platon ne donne évidemment pas au port atlante le nom de Massilia puisque ce nom ne date, selon lui, que d'après le cataclysme qui a englouti son Atlantide. Peut-être même veut-il nous suggérer que Marseille et le continent actuel n'ont émergé qu'après l'effacement d'une première terre ...atlante ?...gauloise ?... arverne ?...

Dans cette hypothèse, le port de l'Atlantide aurait bien occupé le même emplacement mais différemment. Avant le cataclysme supposé, toute la côte étant de colonisation phénicienne, il n'y a rien d'illogique à ce qu'elle ait été sous la domination des Atlantes de Gergovie, ce que Strabon confirme en mettant en exergue la puissance des Arvernes qui s'étendait jusqu'à la Méditerranée. Cette puissante armée atlante, dont parle Platon, qui, dans sa marche insolente, avait envahi à la fois l'Europe et l'Asie entière en s'élançant du milieu de la mer Atlantique, quelle était-elle sinon une première vague de l'expansion celte ? Ce conflit de longue durée se perdant dans la nuit des temps, Platon en a fait remonter le début le plus loin possible ; 9000 ans lui a semblé une bonne date "symbolique" évidemment exagérée.

Quels sont les souvenirs des explorateurs anciens dont Platon a pu s'inspirer ? 

Voulant clore la colline que Clito habitait, Neptune (Poséïdon) la creuse alentour, et forme des enceintes d'eau et de terre alternativement plus grandes et plus petites, qui se replient les unes autour des autres... On recouvrit d'un enduit de cuivre le mur de l'enceinte extérieure, celui de l'enceinte intérieure fut revêtu d'étain fondu, celui qui entourait la citadelle fut recouvert d'orichalque qui avait l'éclat du feu. (Il ne s'agit, bien sûr, que de nuances de couleurs sous un soleil éclatant).

Nous avons là l'extraordinaire image que pouvait donner la forteresse du Crest, telle que l'a dessinée le héraut d'armes Guillaume Revel au XVI ème siècle. Dans sa logique, Platon n'a fait que rajouter les enceintes d'eau, mais en allant jusqu'à imaginer, à tort, toute une circulation maritime d'une enceinte d'eau à l'autre. De même pour la couleur des murailles ; c'est l'imagination qui, à Chalon-sur-Saône, faisait se souvenir d'une illustre Orbandale aux murs cerclés de trois bandeaux d'or.

 Du côté de la mer et au milieu de l'île se trouvait une plaine, qui passe pour avoir été la plus belle de toutes les plaines et remarquable par sa fertilité. Il s'agit de la plaine de la Limagne. Près de cette plaine, à cinquante stades plus loin et toujours au milieu de l'île, il y avait une montagne peu élevée. Il s'agit de la montagne de la Serre. Sur son éperon se dresse la ville forteresse du Crest que j'identifie, et à la ville de la cité royale de l'Atlantide, et à Gergovie, et à l'Avitacus de Sidoïne Apollinaire... les noms changent, les points forts du terrain restent. Platon a écrit son Atlantide en 360 avant JC, Sidoïne Apollinaire a décrit son Avitacus vers 456... après JC.

Cinquante stades, cela correspond à 9 km. Ces 9 km nous conduisent de la montagne de la Serre jusque vers Clermont-Ferrand, là où commence la plaine de la Limagne, une des plaines les plus fertiles de la Gaule. Platon : cette plaine était unie et régulière, mais d'une forme oblongue. Ces précisions n'ont pu lui arriver que par un informateur qui a visité les lieux. De même, la dimension des intervalles entre districts correspond à celle que l'archéologue Vincent Guichard a relevée dans les traces des villages disparus. Dans les vastes plaines de la Limagne, écrit-il, la situation est tout autre (que dans le reste de la Gaule) : on observe un réseau incroyablement dense de hameaux plus modestes, éloignés de 2 à 3 km, qui se partagent la mise en valeur des terres. J'en déduis que la plaine de la Limagne était déjà cadastrée vers l'an 400 avant J.C, au temps de Platon. Qui dit mieux ? 

En revanche, Platon a extrapolé les autres dimensions pour imaginer, avant la dégradation humaine prévisible, une Gaule originelle idéale, et donc mathématique et géométrique.

Autres indications, anciennes ou récentes, que Platon aurait pu recuellir, soit de textes écrits, soit de la mémoire populaire : il s'agit des sources, des fontaines et des bains. 

Le dieu fit jaillir de la terre deux sources, l'une qui répandait une eau chaude, l'autre une eau froide... Les deux sources, l'une chaude, l'autre froide, ne tarissaient point...on avait laissé des bassins découverts, d'autres étaient fermés pour les bains chauds qu'on prend en hiver : il y en avait pour les rois, pour les particuliers et pour les femmes ; d'autres étaient réservés aux chevaux et aux bêtes de somme. Et tous étaient ornés d'une manière convenable. L'eau sortait de ces bassins pour se rendre au bois sacré de Neptune, où elle arrosait des arbres de toutes espèces.

Incroyable ! Tout cela fonctionnait encore au temps de Sidoïne Apollinaire, vers 467, qui en donne une description précise.

 

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Faut-il en rajouter pour convaincre les sceptiques du mont Beuvray qui s'imaginent que la Gaule barbare n'aurait connu l'usage de la pierre taillée qu'à l'arrivée des Romains :

Palais des rois arvernes ?

Temple de Gergovie ? église du Crest (sans le clocher) photo monumentum.

Temple de Poséidon ? 

 

 

Tout à fait extraordinaire, ce chapiteau du temple de Gergovie toujours existant nous dit tout sur le fond véritable de la religion de Gergovie et des Gaulois. Dieu est partout. Il est dans le ciel. Ouvrez les yeux ! Le voilà qui se lève avec le vent qui fait onduler les vaques du lac. L'artiste a représenté les feuilles d'ulves sous les vagues. La figure du Dieu du ciel se devine dans les tourbillons de feuilles, grandes oreilles et yeux. Ses cornes sont en feuilles de chêne, symbole druidique et signature irréfutable.

Ces Atlantes, Platon n'est pas le premier à en avoir parlé.

Les Grecs ont parcouru très tôt la mer Méditerranée aux flots beaucoup plus calmes que ceux de l'Océan, la grande mer longtemps inconnue. Le détroit de Gibraltar, alias "colonnes d'Hercule" était, pour eux, la porte qui ouvrait sur l'aventure, une aventure risquée, mystiquement risquée. Ils ont imaginé une porte immense encadrée par deux colonnes qui soutenaient la voûte du ciel. Ces pieds de colonnes, ils sont allés les chercher sur le mont

Abyle, à gauche quand on vient de Grèce, et sur le rocher même à droite. Puis, ils ont pensé que ces colonnes étaient plus loin, perdues dans les brûmes. C'est ainsi qu'à gauche, la chaîne de montagnes d'Afrique du Nord a pris et a conservé jusqu'à ce jour le nom d'Atlas. C'est ainsi qu'à droite, les montagnes de l'Europe jusqu'au pays des volcans d'Auvergne l'ont conservé, en image sculptée, dans l'évocation des chapiteaux des temples.

L'Atlas était donc comme une muraille dressée par les dieux qu'on ne pouvait franchir que par une porte. Les habitants que les dieux y ont installés, les Grecs les ont donc appelés, en toute logique, "Atlantes", d'où le nom "Atlantide" donnée au continent de droite et d'Atlantique donnée à l'Océan. Platon n'a rien inventé ; ce sont très exactement les termes qu'il a repris des auteurs antérieurs. Franchir la porte et contourner la barrière divine pour aborder le continent par derrière, c'était, pour ainsi dire, découvrir un autre univers, le pays de la naissance des dieux (des dieux que les Phéniciens avaient amenés, ce que les Grecs de Platon ne savaient pas ou avaient oublié).

Héritiers du géant Atlas soutenant la voûte du ciel, les Atlantes celtes se sont représentés dans leurs temples dans la même position... énorme responsabilité ! Voilà pourquoi ils ont dit à Alexandre qu'ils n'avaient qu'une peur, que le ciel leur tombe sur la tête.

Le combat des Atlantes et des Gorgones contre les Amazones.

Les Atlantes habitaient donc de part et d'autre du détroit. Quand, reprenant des textes très anciens selon lui, Diodore de Sicile écrit que les Atlantes d'Afrique étaient les mieux policés de la région, cela concerne les implantations atlantes, à gauche du détroit quand on vient de Grèce ; mais quand il précise que ces Atlantes habitaient un pays riche et rempli de grandes villes, cela ne peut désigner que les Atlantes d'Espagne et de la Gaule. Quand il ajoute que ces Atlantes prétendaient que c’est sur les côtes maritimes de leur pays que les dieux ont pris naissance, il rejoint et confirme le texte de l'Atlantide de Platon.

Quand Diodore de Sicile situe les Amazones aux extrémités de la terre, à l’occident de l’Afrique, au couchant d’un lac, au pied de l'Atlas qui domine l’océan, il les rapproche des Atlantes d'Espagne et des Gaules. Quand, reprenant toujours des textes très anciens, il ajoute que les premiers peuples qu’elles attaquèrent furent, dit-on, les Atlantes, il faut comprendre que c'est pour s'emparer de la porte de Gibraltar...et de l'Espagne. (livre III, XXVII).

Myrine, reine des Amazones, assembla contre les Atlantes une armée de trente mille femmes d'infanterie et de deux mille de cavalerie... Ayant fait une irruption dans le pays des Atlantides, les Amazones vainquirent d'abord en bataille rangée les habitants de la ville de Cercène, et étant entrées dans cette place pêle‑mêle avec les fuyards, elles s'en rendirent maîtresses (localité inconnue, probablement en Espagne)...

Comme les Atlantes (d'Espagne et de la Gaule voisine) étaient souvent attaqués par les Gorgones (de Gergovie), autre nation de femmes (?) qui étaient leurs voisines et qui tâchaient d'égaler en tout les Amazones, la reine Myrine alla les combattre dans leur pays. Les Gorgones s'étant rangées en bataille, le combat fut opiniâtre, mais les Amazones ayant eu le dessus, elles passèrent au fil de l'épée quantité de leurs ennemies et n'en prirent guère moins de trois mille prisonnières...

Ces Amazones et ces Gorgones ne sont femmes que par leurs robes... comme, aujourd'hui, les Berbères.

... Les Gorgones, s'étant relevées après leur fuite, furent attaquées encore une fois par Persée fils de Jupiter ; Méduse était alors leur reine. Finalement, cette nation et celle des Amazones furent détruites l'une et l'autre par Hercule lorsqu'étant passé dans l'Occident ...

Enchaînant le livre suivant (livre III, XXIX), Diodore nous relate ensuite l'histoire des dieux selon les Atlantes, une histoire étonnement semblable à celle de Platon.

Le combat des Amazones contre les Gorgones a peuplé l'imaginaire du monde antique. Dieu sait combien de fois il a été représenté pour orner les poteries de l'époque ! Que faut-il comprendre ? Certes, des femmes guerrières amazones ont bien existé. Les auteurs disent même qu'elles se brûlaient le sein droit pour pouvoir tirer à l'arc mais au nombre de 32 000, on peut en douter. En revanche, en ce qui concerne les Gorgones, il tombe sous le sens qu'elles n'étaient femmes que par le symbole de la Gorgone qui ornait leurs boucliers. C'était un des symboles patriotiques de Gergovie, celui qui terrifiait l'adversaire par son horrible visage, celui de son vase de Vix. Gergovia, nom dérivé de Gorgona ? Au temps de César, les Arvernes n'avaient-ils pas donné au mont Beuvray le nom de Gorgobina ?

Gorgona est le nom d'une espèce végétale, souvent de couleur pourpre, que l'on trouve en mer, notamment près du détroit de Gibraltar. La pourpre est une couleur que l'on extrayait d'une variété d'escargot de mer. La Gorgone/Gorgona est le nom originel de Gergovie. Elle était donc habillée de pourpre. Or, la couleur pourpre est la couleur royale du monde phénicien.

La légende du Louvre dit ceci : Persée (à gauche, portant un chapeau et des bottes ailées, avec la kibisis sur l'épaule) détourne le regard pendant qu'il tue Méduse, représentée ici comme un centaure femelle. Détail d'un pithos orientalisant à reliefs. Date vers 660 av. J.-C. Technique/matériaux terre cuite. Origine : Thèbes, Boétie... 

Cet empire phénicien d'avant la France, de Carthage à Gergovie, en passant par Bibracte, c'était déjà le nôtre.

Retour au début du texte de Platon sur l'Atlantide.

Un conflit entre Athènes et les rois atlantes qui se serait passé 9000 ans avant J.C. ? Laissez-moi rire ! Inutile de se perdre dans de longs palabres ! Il est bien évident que le philosophe grec a sublimé et, pour cela, noyé son histoire dans la profondeur du temps. Cela lui permettait, entre autres, d'éviter toutes contestations historiques de la part de ses adversaires sur les récents événements dont pourtant il s'inspire. Ces événements relativement récents, encore en mémoire, ce sont les multiples accrochages et combats locaux que les Grecs conquérants ont provoqués pour supplanter les Phéniciens, ou plutôt cananéens, occupants avant eux, de nos côtes méditerranéennes. Les concitoyens de Platon n'étaient pas aveugles au point de ne pas se rendre compte que le texte leur était destiné. Dans son allégorie, Platon leur disait en quelque sorte ceci : vous êtes faibles et corrompus ! Du temps de vos pères et des adversaires qu'ils ont affrontés, il n'en était pas ainsi.

Vers l'an - 358, date approximative du récit platonicien, la situation était la suivante. Fondation phénicienne à l'origine, notre grand port méditerranéen, célèbre pour sa bouillabaisse, était tombée aux mains des Grecs vers l'an - 600, donc environ 240 ans plus tôt. 240 ans, cela correspond à plusieurs générations d'avant Platon, dont celles qui ont connu le conflit. Enfin, s'il est vrai que le premier témoignage écrit détaillé du parcours des côtes atlantiques, celui de Pythéas, ne date que d'après Platon, celui des carthaginois Hannon et Himilcon laisse raisonnablement supposer que les dites côtes atlantiques étaient déjà, en ce temps-là, plus ou moins bien connues, ainsi que l'intérieur des terres auvergates auxquelles on pouvait accéder par la Loire et l'Allier.

En commençant son récit par ce qui est en deçà des colonnes d'Hercule, Platon décrit indiscutablement nos côtes méditerranéennes. En y plaçant son port "au goulet resserré", traduction littérale, il désigne bien évidemment Marseille même s'il ne donne pas son nom. S'il ne donne pas son nom, c'est parce qu'il se place à l'époque de l'occupation phénicienne et qu'il pense que ce nom ne date que de l'occupation grecque. Comment peut-on hésiter ?

Comment peut-on hésiter, là encore, quand on sait, qu'en ce temps-là, les navigateurs ne pouvaient naviguer sur l'océan qu'en s'accrochant aux côtes dans une sorte de cabotage. Dans l'incertitude de la géographie de cette époque, comment peut-on reprocher à Platon d'avoir qualifié d'île le continent que l'on découvrait au-delà des colonnes d'Hercule. Bref, il faut arrêter de rêver aux Amériques, au volcan de Santorin ou à d'autres lieux plus mystérieux les uns que les autres.

Le constat est simple et définitif : le texte de Platon n'est logique et compréhensible dans sa rédaction qu'à condition d'identifier l'île Atlantide à une Gaule d'avant la Gaule. Il y a, en effet, ce qui est de l'autre côté du détroit de Gibraltar, dans l'océan : c'est par là qu'on aborde les côtes atlantiques ; et il y a ce qui est en deçà du détroit : les côtes méditerranéennes avec la rade et le port de Marseille au "goulet resserré". 

Le support géographique et historique à partir duquel Platon a développé son mythe n'est évidemment pas la Gaule du mont Beuvray et de Corent mais une Gaule de colonisation phénicienne, ou plutôt cananéenne, déjà riche d'histoire avec deux capitales fortifiées qu'on ne peut situer qu'au Crest (Gergovie) et qu'à Mont-Saint-Vincent (Bibracte) sans oublier l'Alésia de la colline de Taisey.

Mais alors, pourquoi Platon fait-il comme si Bibracte n'existait pas ? Car Bibracte, à Mont-Saint-Vincent, pouvait être considérée comme étant au centre de la Gaule/Atlantide aussi bien que Gergovie. L'explication coule de source. Bibracte a échoué quand elle a voulu soutenir les Phéniciens contre les Grecs phocéens de Marseille ; elle est devenue plus ou moins grecque. Gergovie a plus ou moins résisté mais a finalement été battue, si l'on en croit Platon et d'autres textes, peut-être suite à une expédition de Persée en Auvergne et a disparu de la scène internationale. Le texte de Platon est un éloge funèbre à la cité supposée disparue... éloge funèbre prématurée, la défaite de César à Gergovie en est heureusement la preuve.

La Gaule : un illustre et fabuleux passé.

Le jardin des Hespérides des auteurs grecs, il faut le localiser en Auvergne, même si l'Espagne semble avoir voulu également le revendiquer. De même, l'histoire des titans, des géants, des champs élyséens, du monde des bienheureux, des morts, et autres mythes (à moins que cela soit aussi en Grande-Bretagne). Voyez les sculptures de l'autel de Pergame qui évoquent les combats entre les dieux grecs de l'Olympe et les géants/Galates/Gaulois nés de la terre, combattants de Gergovie aux jambes d'anguipède évoquant le plateau allongé de la Serre, guerriers de Bibracte au bras de lion évoquant le lion couché du horst éduen. Plus qu'un indice, ce sont des preuves de plus. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bibracte-gergovie-pergame-le-39957

Il faut redonner à notre pays hyperboréen ses véritables capitales de Bibracte et d'Alésia/Chalon/Taisey, la relation privilégiée que la première entretenait avec Delos et son dieu Apollon. Mais aussi ses banquets attestés, comme à Gergovie, par l'archéologie et les textes.

Il faut redonner à Gergovie sa gloire atlante, sa relation privilégiée avec Delphes, sa source miraculeuse et son temple delphique que protège, comme à Delphes, le dragon de la montagne de la Serre. Strabon (Géographie, IV,2,3) n'a t-il pas écrit qu'à l'origine, les Arvernes avaient étendu leur domination jusqu'à Narbonne et jusqu'aux frontières de l'empire marseillais. Ils avaient soumis les peuples jusqu'aux Pyrénées, jusqu'à l'océan et jusqu'au Rhin.

Il faut aussi s'interroger sur les deux villes de Théopompe, la Belliqueuse qui ressemble tant à Gergovie et la pieuse qui, par contraste - ou préférence politique - pourrait ressembler à Bibracte... une Bibracte que les Grecs ont peut-être soutenue et encouragée à reprendre la prééminence en Gaule aux dépens des Arvernes.

Enchaînant le livre suivant (livre III, XXIX), Diodore nous relate ensuite l'histoire des dieux selon les Atlantes, une histoire étonnement semblable à celle de Platon.

Le combat des Amazones contre les Gorgones a peuplé l'imaginaire du monde antique. Dieu sait combien de fois il a été représenté pour orner les poteries de l'époque ! Que faut-il comprendre ? Certes, des femmes guerrières amazones ont bien existé. Les auteurs disent même qu'elles se brûlaient le sein droit pour pouvoir tirer à l'arc mais au nombre de 32 000, on peut en douter. En revanche, en ce qui concerne les Gorgones, il tombe sous le sens qu'elles n'étaient femmes que par le symbole de la Gorgone qui ornait leurs boucliers. C'était un des symboles patriotiques de Gergovie, celui qui terrifiait l'adversaire par son horrible visage, celui de son vase de Vix. Gergovia, nom dérivé de Gorgona ? Au temps de César, les Arvernes n'avaient-ils pas donné au mont Beuvray le nom de Gorgobina ?

Etonnant, ce texte de Platon qui nous oblige à réécrire notre histoire. On savait que les Gaulois s'étaient très impliqués dans les guerres puniques. On savait même que des chefs gaulois commandaient des troupes à Carthage même, mais jamais on ne pouvait penser qu'ils venaient du Crest. De même, on savait que les Gaulois/Galates s'étaient portés jusqu'en Asie Mineure contre le royaume de Pergame au II ème siècle avant J.C., mais on ne pensait pas qu'ils s'y trouvaient déjà au temps de Platon. Quant à l'Etrurie, j'y trouve une confirmation pour dire, ce que j'ai déjà souvent dit, à savoir que ce ne sont pas les Etrusques qui ont apporté leur culture à la Gaule mais le contraire, la Gaule par Gergovie et ses alliés.

Avec toutes ces richesses qu’ils tiraient de la terre, les habitants construisirent les temples, les palais des rois, les ports, les chantiers maritimes, et ils embellirent tout le reste du pays dans l’ordre que je vais dire... (extrait du Critias de Platon écrit en 358 avant IC.)

Sur RMC découvertes, ce vendredi 11 décembre 2020 : "La capitale disparue" : Notre peuple gaulois aurait été en retard de civilisation, ne sachant construire que des maisons en bois. Au Ier siècle avant JC, César arrive en Gaule et pour la première fois, apparaîssent sur le mont Beuvray des édifices construits en pierre, à la romaine, avant de se répandre dans toute la Gaule.

Je tombe des nues ! Tout cela est faux ! archi-faux !

Emile Mourey, reprise de mon article du 6 février 2021.

 


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30 réactions à cet article    


  • Decouz 17 février 2023 11:34

    Bonjour Emile, dans une video sur un temple hindou, on distinguait sur les sculptures des instruments de relevé et de construction géométriques.

    Avez vous écrit sur les instruments dont disposaient les Romains pour faire leurs relevés lors des opérations militaires ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 17 février 2023 12:29

      @Decouz
      Non, je laisse cela aux archéologues tout en leur demandant de ne pas m’imposer leurs vues.


    • charlyposte charlyposte 17 février 2023 13:45

      @Emile Mourey
      Et donc....chuuutttt, faut jamais dire la vérité à un lambda qui a trop lu la bible et les livres d’histoires avec pignons sur rue à outrance smiley


    • Decouz 18 février 2023 17:28

      @Emile Mourey
      Ce n’est pas le point de vue des archéologues qui m’intéresse, mais plus précisément les instruments et les méthodes dont disposait César pour appréhender la géographie à large échelle et cartographier modéliser le terrain pour les opérations militaires.


    • charlyposte charlyposte 17 février 2023 11:42

      Selon moi, l’Atlantide se trouve dans l’archipel des Açores.... pourquoi personne ou presque n’en parle !


      • Sirius paparazzo 17 février 2023 12:14

        @charlyposte

        Tu as raison. D’ailleurs le professeur Philip Mortimer a profité de ses vacances à São Miguel, une île des Açores, pour faire un peu de spéléologie. En explorant un trou nommé par les autochtones « O furo do Diabo », il a trouvé un rocher radioactif et n’a pas pu s’empêcher de faire un rapprochement avec l’orichalque mentionné par Platon concernant l’Atlantide !

        La carte présentée dans cet article te donne raison ?


      • charlyposte charlyposte 17 février 2023 12:18

        @paparazzo
        Un bon début.... bien vu smiley


      • Emile Mourey Emile Mourey 17 février 2023 11:46

        Je viens de voter excellent, cela signifie que celui qui vient de voter avant moi a voté la plus basse note sans même lire le texte et sans avoir le courage de dévoiler son identité. L’auteur, Emile Mourey


        • Gollum Gollum 17 février 2023 11:52

          9000 ans lui a semblé une bonne date « symbolique » évidemment exagérée.


          évidemment.... C’est trop absurde ces 9000 ans...


          Sauf que cela correspond à une période, il y a de cela 11500 ans, de grandes destructions dues à un probable impact de météorite..


          Platon précise bien d’autre part que ces infos viennent des prêtres égyptiens.


          Enfin on sait maintenant qu’il y avait déjà à l’époque des communautés humaines installées, sédentaires et capables de constructions en pierre. Voir Göbekli Tepe en Turquie comme tous ces sites plus ou moins connexes...


          • charlyposte charlyposte 17 février 2023 11:57

            @Gollum
            T’a oublié de mentionner la montée des eaux d’environ 140 mètres depuis le début de l’ère du réchauffement il y a 13 mille ans jusqu’à maintenant toujours en cours à l’instant ou je commente smiley



          • Gollum Gollum 17 février 2023 12:02

            @charlyposte

            Absolument, oubli réparé donc.. smiley


          • charlyposte charlyposte 17 février 2023 12:05

            @Gollum
            Et donc, quel rapport avec l’Atlantide en ce lieu ?


          • Gollum Gollum 17 février 2023 12:11

            À propos de l’article du nouvel obs, qui date de 2017, il y est écrit que les gars n’étaient pas sédentarisés et étaient encore chasseurs cueilleurs...

            Or cela vient d’être remis en cause avec le site de Karahan Tepe où la sédentarité vient d’être établie...

            https://youtu.be/flhPTv5V8l8


          • Gollum Gollum 17 février 2023 12:14

            @charlyposte

            En ce lieu aucun.

            Mais cela montre que les gars étaient déjà très évolués à cette période et donc cela rejoint le mythe de Platon...

            Ces 9000 ans de Platon sont très loin d’être une exagération comme le sous-entend Mourey..

            On peut en tous les cas au moins se poser la question.


          • charlyposte charlyposte 17 février 2023 12:25

            @Gollum
            En fait chacun voit l’Atlantide à sa porte sauf là ou elle se trouve !!! on nous cache quoi dans cette affaire ??? pas mieux d’ailleurs via les pyramides d’Égypte et encore moins via celle de KHÉOPS qui est tout sauf un tombeau comme ils le disent la fleur au fusil la main sur le coeur !!! MDR, VRAIMENT smiley


          • Gollum Gollum 17 février 2023 12:37

            @charlyposte

            Oui l’Égypte... J’avais bien aimé les études de Robert Bauval qui pointe, lui aussi, sur il y a 11500 ans... mais c’est un hérétique.. 

            Sinon, pour l’Atlantide, l’hypothèse adoptée de façon majoritaire c’est la civilisation minoenne détruite par Santorin... 


          • charlyposte charlyposte 17 février 2023 12:43

            @Gollum
            OUI.... la civilisation Minoenne est peut être le seul exemple possible via la mer intérieur, au delà des colonnes d’Hercule smiley


          • Sirius paparazzo 17 février 2023 17:21

            @charlyposte

            Et n’oublie pas la Mer Noire !


          • charlyposte charlyposte 17 février 2023 17:42

            @paparazzo
            La question restera : qui a ouvert le détroit du Bosphore qui selon la doxa n’a pas était ouvert par un quelconque tsunami venant du Santorin ou autres....... il est dit que c’est plutôt la mer noire grossissante qui a submergée la mer Égée smiley


          • Sirius paparazzo 17 février 2023 22:40

            @charlyposte

            un soir de gros orage, alors !


          • Jean Keim Jean Keim 21 février 2023 08:18

            @Gollum

            Tiens tiens ! Un semblant d’ouverture d’esprit, encore qq années et Graham Hancock aura droit de cité, comme quoi tout peut arriver.


          • Gollum Gollum 21 février 2023 09:25

            @Jean Keim

            Mon pauvre ami j’ai probablement bien plus d’ouverture d’esprit que vous qui radotez en permanence sur les mêmes choses comme un hamster dans sa cage...

             smiley

            Quant à Graham Hancock je connais fort bien. D’ailleurs Bauval est un pote à Hancock..


          • Montdragon Montdragon 17 février 2023 13:51

            Les fresques d’Akrotiri sont tellement pré-hindoues que c’en est dérangeant.


            • Sirius paparazzo 17 février 2023 17:17

              @Montdragon

              ah la la ! si on commence à chipoter, alors...


            • Montdragon Montdragon 18 février 2023 13:45

              @paparazzo
              Et à la même époque le Mittani avait une culture brahmanique, étions-nous ahah


            • Antenor Antenor 17 février 2023 21:42

              Le point commun entre Diodore et Platon, c’est la Sicile. C’est à partir de cette île qu’il faut raisonner. Les Atlantes de Platon ont un domaine beaucoup plus vaste que ceux de Diodore. Le territoire des Atlantes de Platon englobe celui des Amazones (Berbères / Amazigh) et des Gorgones (Celtes) de Diodore.

              Chez Platon, les Atlantes désignent la menace maritime contemporaine de Carthage et de ses alliés terrestres berbères et celtes. Menace globale mais lointaine pour la Grèce au niveau méditerranéen mais beaucoup plus directe et rapprochée pour Syracuse. Les Atlantes de Diodore désignent sans doute les premières implantations phéniciennes en Occident avant qu’elles ne soient pleinement acceptées par les autochtones.

              Étonnant le port dit romain de Carthage en forme de cercle. Si ce port existait avant la conquête romaine, pas besoin d’aller chercher plus loin l’inspiration de Platon lors de ses séjours siciliens. On en revient toujours au même problème : où sont passés les vestiges phéniciens en Occident ? Partout on ne nous montre que de l’étrusque et du romain comme si l’empire punique s’était volatilisé.


              • Sirius paparazzo 17 février 2023 22:42

                @Antenor

                Syracuse, c’était la Grèce, et Rhodes aussi.
                Il ne faut pas confondre la Grèce de l’antiquité et la Grèce actuelle.


              • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 21 février 2023 08:52

                Non Emile Mourey, 

                Vous êtes complètement déboussolé !


                • Jean Keim Jean Keim 21 février 2023 20:13

                  Si la civilisation des Atlantes a existé et qu’elle s’est développée sur une grande partie du monde connu à son époque, alors où la situer ; de même en quel lieu se tient la civilisation occidentale et/ou technologique actuelle : New-York, Londres, Paris, Melbourne, Shanghai, Calcutta... ?

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