L’attentat de Boston et la stratégie « démocratique » de la tension
Dans la pire tradition cinématographique dont Hollywood nous a habitués, nous avons assisté ces derniers jours au spectacle d’une ville – Boston – entièrement bouclée par un couvre-feu interdisant de sortir de chez soi tout en supprimant les réseaux de transports urbains.
Boston, la ville d’où est partie la Révolution américaine contre le royaume d’Angleterre, véritable centre des Lumières révolutionnaires au XVIIIème siècle, est ainsi devenue l’otage du FBI et de sa loi martiale, autorisant les fouilles maison par maison.
9.000 policiers, parmi lesquels le SWAT (special weapons and tactics) spécialisé dans les opérations paramilitaires dans les grandes villes, ont complètement paralysé la ville pour une chasse à l’homme qui a viré à la véritable démonstration de force. Djokhar Tsarnaev, le jeune homme en cavale et à peine âgé de 19 ans, avait peu de temps auparavant été désigné par les autorités comme le suspect numéro un de l’attentat.
Cet épisode a dévoilé une expérimentation grandeur nature d’occupation militaire de toute une ville. Les habitants ont pu au passage se rendre compte à quel point les droits civiques pouvaient voler en éclats face aux prétendues raisons de sécurité nationale, ce qui n’est d’ailleurs pas vraiment une première dans l’histoire récente de ce pays (USA patriot act et military commissions act…).
Mais l’importance de cette armada et la façon dont elle s’est répandue dans les rues de Boston montrent un caractère véritablement inédit qui selon nous ne restera pas sans suite. Car le prétexte de la lutte contre le terrorisme permet à un pouvoir policier et liberticide de faire passer en douce toutes les mesures qu’il souhaitait prendre depuis longtemps… y compris le démantèlement de l’État de droit.
Capitaine Martin
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