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Accueil du site > Tribune Libre > L’augmentation de salaire de mon DRH

L’augmentation de salaire de mon DRH

Vivre avec 100 000 euros par an.

J’avais passé ma matinée à un petit déjeuner du MEDEF où Laurence se faisait du mauvais sang pour sa réélection

Elle digère mal les critiques, Laurence. Celles d’Alain MINC, notamment qui a dû prendre sa carte à la CGT avant d’avoir déclaré "S’il y avait un dixième du talent de l’État-major de la CGT au Medef, les choses iraient mieux...".

A peine étais-je revenu dans l’entreprise que mon DRH avait demandé une entrevue.

Je me souviens très exactement du moment, à cause de deux détails : sur l’écran géant de mon système Home Cinéma équipé de matériel de diffusion très haut de gamme Indus (40.000 euros) parfaitement intégré dans mon bureau, je voyais en même temps, le son coupé, Jack Lang, de retour de clinique après son douzième lifting qui devait expliquer, sans rides mais avec véhémence, qu’il était de gauche. Enfin, j’imagine. Et de l’autre Klaus Nomi chantant en sourdine la pathétique "Cold song" d’’Henry Purcell. La conjonction des deux célébrités avait marqué l’instant.

J’avais été betteravier, dans cette plate Beauce que j’affectionne. Mon père l’avait été avant moi. J’en ai gardé la même rudesse de ton et les détours madrés. J’ai coutume de dire que chaque pied de betterave était un galet d’une plage que l’on achèterait. Ma famille a su se reconvertir à temps avant que l’Europe de Bruxelles vienne se mêler de nos affaires en imposant la PAC et nous créer des problèmes sans fin, même si le prix du sucre d’ici est encore juteux. Nos amis de la FNSEA nous avaient vu partir et investir.J’avais prospéré. Évidemment pas au CAC 40 mais tranquillement en haut du panier, sans faire de bruit. L’enfant se porte bien.

Le département RH est vite devenu important. Le DRH en tire une satisfaction visible. Il est docile, mais il m’énerve un peu.

« Vous pouvez vous asseoir  !  »

Il était là, en face de moi, raide dans son costume anthracite. J’étais certain qu’il allait me demander une augmentation de salaire. C’était un mauvais jour. Il se lança.

Je détournai quelques instants la question, en bifurquant aimablement sur le temps qu’il faisait en bas de la tour. Mais il fallu faire face aussi.

« Votre salaire ne correspond pas à vos attentes ? »

C’est l’éternel problème. On a toujours sur la question des réponses différentes. Il faut d’abord dans pareil cas tenter de désamorcer la tension pour avancer, avec lui comme avec les autres. Essayer de ne pas y mettre trop de passion.

Je l’invitai à me servir un café, sans le commander… Je savais bien que cela lui déplaisait. Devait se sentir comme en réunion avec les délégués du personnel, mais dans la position inverse…

Il m’avança brillamment que sa fonction RH n’était pas assez valorisée eu égard au discours ambiant. Qu’il pensait « sincèrement » que nonobstant les 3% d’augmentation annuelle habituelle, il n’était pas assez rémunéré par rapport à la place qu’il occupait dans l’entreprise.

« - Je vous entends bien. Vous connaissez ma politique : je considère la rémunération en fonction des critères de stratégie et de création de valeur. Vous le savez bien, puisque vous l’appliquez aux autres ! La crise actuelle, de plus, nous joue de vilains tours. Alors, comprenez, je ne peux trop investir sur le long terme »

Il savait bien aussi qu’un allongement de la masse salariale ne serait pas opportun en moment, même si sa fonction est « stratégique » et « créatrice d’emplois », les deux conditions que j’impose pour l’ouverture d’éventuelles concessions salariales.

 « - Votre fonction est « stratégique ». Oui, bien sûr ! Si elle ne l’était pas, je vous proposerais une modification du contrat de travail, un mi-temps par exemple » plaisantai-je. « Si elle ne l’était pas, votre salaire ne pourrait être valorisé plus qu’il ne serait pas compatible avec une gestion saine de l’entreprise. » ! Il était agacé par cet humour râpeux.

Provocateur : « - Votre fonction est-elle « créatrice d’emplois » ? Il hocha la tête pour me dire qu’il passait plus de temps à licencier qu’à embaucher.

« - Alors, vous voyez bien  !  »

 - Mais Monsieur, je suis à la place où votre discours m’a assigné ! ». Il avait de la répartie.

Je lui rappelai les règles essentielles d’une bonne gestion. Qu’il fallait cette année plus que d’autres serrer les frais périphériques, que la meilleure façon d’en faire prendre conscience était de communiquer mieux avec tous et que je comptais sur lui, manager important, indispensable, talentueux, pour me servir de relais dans l‘intérêt de l‘entreprise. Que je veillerai à ce que son haut degré de compétences puisse trouver des assises harmonieuses par « team building » ou un bon « coatching » pour qu’il puisse « bien travailler tous les salariés ».

Il hocha de la tête.

Je l’amenais tout doucement à opérer une volte face stratégique, afin qu’il oublia des prétentions salariales que je soupçonnais féroces.

Il fit le constat que je voulais esquiver sa préoccupation. Qu‘il ne pouvait décemment plus se contenter de ses 100 000 euros annuels.

J’esquissai un sourire attristé.

Je me retins de lui dire qu’il fallait rajouter 30% de primes, et la voiture de fonction (y compris les week-end quand il s‘en va à Montargis) … Et la nourriture gratuite. Mais non, je ne le fis pas. Mon petit déjeuner au Medef avait calmé toute agressivité. L’enjeu était autre. Je voyais soudre une révolte qu’il me fallait circonvenir.

« - Vous le savez mieux que moi, ais-je ajouté, vous faites cela tous les jours, vous êtes payé pour ça, il convient « absolument (de) respecter certaines règlesQuand on essaie d’influencer quelqu’un, on ne l’écoute pas : on essaie de le modeler. Or on doit quand même laisser le salarié s’exprimer", comme explique un spécialiste. « Dans le cas contraire, on se coupe d’un retour d’information intéressant et on risque de pousser ses interlocuteurs dans une réticence très forte.  »

C’était un rappel qui lui faisait du mal, ce concept qu’il maniait avec talent. Mais il fallait à mon tout l’amener à tirer le meilleur de lui-même à moindres frais, à cause de la crise qui avait faillit mettre la planète à feu et à sang et favoriser le retour des communistes de Marie Georges Buffet et Jean Luc Mélenchon. L’avenir de l’entreprise était entre ses mains...

J’utilisai l’arme absolue, l’appeler par son prénom.

« - Edwy, vous savez bien que l’on ne peut pas toujours changer mes décisions, qu’il « ne s’agit pas de les renégocier, puisqu’elles sont le cœur de l’entreprise, mais d’y faire adhérer les salariés", comme l’explique Jean-Marc Décaudin (*). « Prenons l’exemple d’une société qu’on privatise. On ne désire pas négocier ce changement d’identité, mais le faire accepter. "On doit donc communiquer vers ses salariés dans le même esprit que si on faisait du marketing auprès de ses clients. Autrement dit, dans ce cas, la volonté est d’influencer. ».

Il essaya à nouveau de magnifier sa fonction. Que « C’en est bel et bien fini des chefs du personnel de papa : adjudants en retraite, secrétaires de direction montées en grade et comptables du service paie promus à l’ancienneté  » * Que ça avait un coût. Que ce n’était pas un hasard si aujourd’hui naissent et croissent les DRH, qui sont de « véritables experts du développement du capital humain ». Que grâce à eux, « grâce à leur excellent relationnel ils savent nouer des relations de confiance avec les représentants et élus du personnel, qui seront déterminantes lors des moments critiques. ». Il disait qu’il gérait le social.

« - Euh !! rétorquais-je, mutin, « Le risque social », plutôt… ! Parce qu’il ne faut pas non plus tomber dans l’angélisme. Dans l’entreprise, le risque, c’est le social ! ».

Je dus insister.

« - OUI, je vous « demande d’être un magicien", de faire dans le personnel la part entre les « chercheurs d’or, …les grimpeurs d’échelon, …les pragmatiques, les … épicuriens,… les conciliants » (1) * 

 - OUI, je vous délègue cet acte qui me fait mal au cœur, de mettre en œuvre les « plans de licenciement, gérer les reclassements... Et, d’en assumer les conséquences : colère et amertume des salariés, piquet de grève des syndicats. ».

Mais « - NON à la fuite en avant sur les salaires » !

Il me peignit un tableau apocalyptique de l’évolution des salaires des cadres d’entreprise, « de l’augmentation moyenne pour 2009 de 2,8 % pour l’ensemble des salariés et d’à peine 3 % pour les cadres » car « la crise a fortement affecté les politiques de rémunération des entreprises".

Il me détailla ce que Pierre Le Gunéhec, responsable de la rémunération globale chez Hewitt Associates, commentait dans les résultats de l’enquête qui vient d’être publiée par le cabinet : « Jamais les augmentations des cadres n’ont jamais été aussi faibles depuis 20 ans », alors que le « taux d’augmentation des salaires pour les cadres a toujours été de l’ordre de 3,3 %. ». Que « les entreprises ont évité l’erreur classique dans ce genre de situation de crise : elles n’ont pas choisi de saupoudrer des augmentations à l’ensemble des collaborateurs. Elles ont pris le parti de donner en priorité aux collaborateurs qui enregistrent les meilleures performances" et qu’en conséquence, lui Edwy, devait en être reconnu plus encore. Financièrement, s’entend.

 Edwy comprenait bien que « tout dépend de la taille de l’entreprise, mais en général la fourchette de la paie du DRH se situe entre 80 000 € et 130 000 € bruts annuels. » Il trouvait humain et cohérent que dans « … la majorité des cas, les DRH bénéficient en outre de différentes primes ou avantages, tels qu’une voiture à temps plein. ».

Je pris quelques instants pour consulter un site indiquant que l’APEC, l’Agence pour l’emploi des cadres, avançait que la « fourchette de salaires (des DRH) s’étend de 80 à 130 K€ (soit de 80 000 à 130 000 € annuels bruts, mais les salaires peuvent très bien atteindre 150 000 €. ».

Je le voyais venir, le Edwy.

J’étais un peu lassé.

«  - Edwy, comprenez-moi bien, je voudrais bien vous augmenter mais je ne le peux pas. Il y a des inconnues encore. Déjà que Marc Touati s’est trompé, qui pariait en mai 2009 qu’il y aurait de telles « fusions acquisitions, donc une forte activité » qu’il « maintenait sa prévision d’un CAC 40 à 4 000 points fin 2009 », alors que nous sommes péniblement à 3700 !!! Je ne prendrai aucun risque » . (Il n’a pas eu tort sur les fusions acquisitions…)

« - Edwy, vous avez bien accepté en comité directorial de ne proposer aux salariés de base que l’équivalent/SMIC, non ? N’est-ce pas une augmentation substantielle, ce + 0,5% du SMIC mensuel (72 euros pour douze mois), et donc du minima conventionnel d’ici ? Nous ne pourrons cette année augmenter l’encadrement de plus de 2,8 %, sachez-le.

Vous, Cher Edwy, si j’applique déjà ce chiffre à votre salaire de base, vous gagnerez 2800 euros de plus par an. Vous imaginez, comparé aux 72 euros annuels du bas de l’échelle ?  »

J’avais frappé très fort. Un vieux restant de mes études chez les frères maristes qui nous imprègnent de règles simples, comme « …agir à l’intérieur des normes chrétiennes d’éthique et de solidarité. ».

Edwy est sorti du bureau la tête lourde. Il avait la mine des mauvais jours.

J’aime bien l’humilier.

On a toujours des problèmes avec ces gens si on ne tient pas serré le mors.

Demain, je pars à St Bart qui est un peu la Corse des Petites Antilles, mais sans Christian Clavier, ce qui est appréciable pour les  chefs de la Police.

J’y serai avec un Russe dont le grand père s’était mutiné sur le cuirassé Potemkine. On peut très bien vouloir investir dans le sucre de canne/biocarburant et être fils de marin, non ?

Nous serons logés dans l’ancienne maison de Rudolf Noureev

 
Je vais m’y reposer un peu. Nous irons à la plage. Il y aura Victoria Silvstedt, Miranda Kerr , Ophélie Winter, Chloé Mortaud.

Après, je passe quelques jours en Touraine pour soutenir Hervé Novelli, un ancien pote d’Occident.

The Cold Song by Henry Purcell (1659-1695)
"King Arthur", 1691
act 3, prelude et aria

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> mis en musique à partir de :

http://www.wk-rh.fr/annonces/html/salaires-fonction-RH/5/5/enquete-hewitt-entreprise&carrieres-salaires-ressources-humaines.html

http://www.wk-rh.fr/annonces/html/fonction-salaire-directeur-des-ressources-humaines/16/1.5/1.5.1/enquete-hewitt-entreprise&carrieres-salaires-ressources-humaines.html

 ------

(1) in « Comment obtenir le meilleur de ses collaborateurs »)

 ------

Salaire médian DRH perçu en 2007 (fixe + variable) : 111 430 euros.

Dont variable : 15 %. Amplitude des rémunérations : 2,9.

Évolution des rémunérations fixes :

- de 2005 à 2006 : +4 %

- de 2006 à 2007 : +2,5 %

Comparaison avec quatre autres fonctions de direction

Directeur général Salaire médian (fixe + variable) : 271 314 euros.
Amplitude des rémunérations : 3,1.

Directeur de la communication Salaire médian (fixe + variable) : 127 114 euros.
Amplitude des rémunérations : 2,3.

Directeur juridique Salaire médian (fixe + variable) : 124 132 euros.
Amplitude des rémunérations : 3,2.

Directeur financier Salaire médian (fixe + variable) : 114 390 euros.
Amplitude des rémunérations : 2,9.

DRH Salaire médian (fixe + variable) : 111 430 euros.
Amplitude des rémunérations : 2,9.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC)

Année

Smic horaire brut en euros

Smic mensuel brut en euros pour 151,67h de travail

Smic mensuel brut en euros pour 169h de travail

Date de parution au JO

2010

8,86

1 343,77

//

 

2009

8,82

1 337,70

//

26/06/2009

2008

8,71

1 321,02

//

28/06/2008

2008

8,63

1 308,88

//

29/04/2008

2007

8,44

1 280,07

//

29/06/2007

2006

8,27

1 254,28

//

30/06/2006

2005

8,03

1 217,88

1 357,07

30/06/2005

2004

7,61

//

1 286,09

02/07/2004

2003

7,19

//

1 215,11

28/06/2003

2002

6,83

//

1 154,27

28/06/2002

2001

6,67

//

1 127,23

29/06/2001

 

Moyenne des avis sur cet article :  4.85/5   (27 votes)




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11 réactions à cet article    


  • docdory docdory 2 février 2010 15:34

    @ Raphaël Jornet


    Je n’arrive pas à croire qu’un chef du personnel ( euh , pardon, un « directeur des ressources humaines » ) gagne 111 000 euros par an ! Ça fait plus du double du revenu d’un médecin généraliste qui, en ville, dépasse rarement les 45 000 euros par an , avec 50 heures de travail hebdomadaire au minimum et 3 semaines de congés annuels non payés , avec un travail d’une difficulté sans commune mesure avec celui d’un DRH, et des responsabilités bien plus importantes !
    Personnellement , je m’estime correctement rémunéré , sans plus ( à vrai dire , je ne connais personne , ni dans mon entourage , ni parmi mes patients , qui gagne autant que 45 000 euros annuels ), mais j’estime que ce genre de rémunérations disproportionnées et exorbitantes augmente sensiblement de façon indirecte le prix des objets fabriqués ou des services rendus par une entreprise , et influe donc sur le coût de la vie .

    • cimonie raoul 2 février 2010 18:49

      3 semaines de congés annuels non payés ??? sérieux ?


    • docdory docdory 3 février 2010 10:09

      @ Raoul


      En tant que profession libérale , les médecins sont obligés de se payer eux même leurs propres congés . Pendant qu’ils partent en vacances , les frais professionnels , qui représentent la moitié du chiffre d’affaire, continuent à devoir être payés . 
      Quand un médecin travaille , l’argent encaissé les 15 premiers jours du mois n’est pas pour sa poche, mais pour les frais. Autrement dit , sur les 22 euros de la consultation , il n’en gagne en fait que 11 ( et ça , c’est avant paiement de l’impôt sur le revenu : il faut savoir que les médecins « bénéficient » d’un handicap fiscal conséquent puisqu’ils sont imposés sur 125 % de leur bénéfice et non pas sur 100 % comme le sont les salariés ).
      Par conséquent , cela fait au moins dix ans que je n’ai pas pu prendre plus de 3 semaines de vacances annuellement .

    • Francis, agnotologue JL 3 février 2010 10:22

      « En tant que profession libérale , les médecins sont obligés de se payer eux même leurs propres congés » (docdory)

      Vous croyez que c’est qui, qui paie les congés des autres ? Des philanthropes bienfaiteurs ? Les actionnaires des fonds de pensions ? Le gentil patron ?

      Ah, j’ai compris : c’est le vilain Etat, avec l’argent prélèvements obligatoires pris aux riches !?

      « Premièrement, ce sont les travailleurs du secteur capitaliste — et non pas les consommateurs — qui créent la valeur monétaire dont une partie sera accaparée par les capitalistes, et ce sont les travailleurs du secteur non marchand — et non pas les contribuables — qui créent la valeur monétaire des services non marchands….l’économie capitaliste est un circuit dont les deux actes fondateurs sont la décision privée d’investir pour produire des biens et des services marchands et la décision publique d’investir pour offrir des services non marchands. Autrement dit, les « prélèvements obligatoires » sont effectués sur un produit intérieur brut (PIB) déjà augmenté du fruit de l’activité non marchande. » les deux impensés dans l’idéologie libérale

      Les congés ne relèvent que de l’ordre de l’organisation du temps de travail, pas de considérations financières. Et si un indépendant travaille sans compter ses heures, il n’en est pas de même pour un salarié qui travaille pour une collectivité. Il faut impérativement une limite démocratique au temps de travail salarié puisque les employeurs sont incapables par principe, de demeurer dans la mesure sur ce point.


    • cimonie raoul 3 février 2010 11:53

      @docdory

      Ben oui, effectivement, profession libérale... j’avais pas percuté là-dessus smiley
      Par contre, je ne m’explique pas comment peut être justifiée une imposition à 125% ...


    • cimonie raoul 2 février 2010 18:47

      Beau travail ! il ne manque plus que les images pour en faire un chouette court-métrage !
      Bravo !


      • Luis Gonzalez-Mestres 2 février 2010 20:02

        Merci de cet article. Nous ne sommes pas étonnés du scénario, bien au contraire. C’est bien cela. Mais nous y reviendrons.

        Cordialement

        Le Collectif Indépendance des Chercheurs
        http://science21.blogs.courrierinternational.com/


        • Luis Gonzalez-Mestres 2 février 2010 20:09

          J’ajouterai, à titre personnel, qu’étant fonctionnaire et en même temps défenseur syndical auprès de la juridiction prud’homale, je trouve que les moyens de défense des salariés contre les machines de pouvoir patronales deviennent de plus en plus exigus.

          Cordialement

          Luis Gonzalez-Mestres
          http://scientia.blog.lemonde.fr/
          http://notresiecle.blogs.courrierinternational.com/


        • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 2 février 2010 23:14

          Dans la logique d’une rémunération « d’après les résultats » (imposer des départs, changements de service, réorganisations, etc...) les revenus des « managers » peuvent être très élevés. Pour ne pas parler des « consultats » extérieurs. Tout dépend des moyens du patron et des enjeux financiers.

          D’autant plus, que le système politique et institutionnel français a placé les « spécialistes de la gouvernance », « managers », « gestionnaires », « meneurs d’hommes » et tout le reste très au-dessus des ingenieurs, travailleurs spécialisés, chercheurs...

          En même temps, le domaine de compétences attribué aux « managers » devient de plus en plus vaste au détriment du monde professionnel réel.

          Au point que même au CNRS, les services dits « des ressources huamines » empiètent de plus en plus sur des « suivis des chercheurs » jadis réservés aux instances scientifiques. Voir, par exemple, nos articles :

          Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (II)
          Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (IV)
          CNRS, universités, LRU et « managérisation » (I)
          CNRS, universités, LRU et « managérisation » (IV)
          CNRS, science, évaluation et « management » (I)
          CNRS, universités, LRU et « managérisation » (V)

          Cordialement

          Le Collectif Indépendance des Chercheurs
          http://science21.blogs.courrierinternational.com/


        • Internaute Internaute 2 février 2010 21:34

          Est-ce de la politique fiction ou un reportage sur des faits vécus ? Un rapide coup d’oeil sur l’APEC donne deux rangs de salaires, 60-80k pour les bien payés et 40-50 pour les moins bien payés. 100.000 doit se trouver peut-être dans un grand groupe.

          J’ai toujours utilisé le terme Chef du Personnel. Puis un jour, on s’est mis à copier les américains et à parler de Directeur des Ressources Humaines avec une bonne dose d’orgeuil et de vanité pour ceux qui ont ce travail. De chef, on passe directeur. C’est vrai que chef cela fait un peu sergent-chef ou chef d’atelier, en anglais on dirait manager. Tandis que Directeur, c’est déjà presque comme un Directeur Opérationnel. On a l’impression de jouer dans la cour des grands. Par contre, les employés qui étaient traités comme des êtres humains dans le terme « Chef du personnel » ne sont plus qu’une ressource dans le terme « directeur des ressources humaines » comme peuvent l’être les ressources énergétiques ou financières. On est maintenant obligé de coller l’adjectif « humain » à l’employé pour ne pas le confondre avec un seau de charbon.

          Allons envore plus loin. En Amérique latine, l’écriture des Ressources Humaines (Recursos Humanos) s’écrit en double RRHH avec la même forme royale que SS..AA..SS ou impériale comme EE-UU (Etats Unis). Bientôt l’employé devra faire la révérence avant de rentrer dans le bureau du DRH et en sortir à reculon en faisant encore une révérence.

          Personnellement, je trouve que payer 100.000 euros pour des vaniteux de cette espèce c’est leur faire bien trop d’honneur. Un simple bras du même nom serait plus approprié.


          • Romain Desbois 3 février 2010 00:43

            Ce que je retiens de cet excellent docu-fiction c’est que ceux qui appliquent les règles ne veulent pas faire partie de ceux qui devront les subir.

            Excellemment écrit, on s’y croyait !

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