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Accueil du site > Tribune Libre > L’autre Lincoln

L’autre Lincoln

 
Cinéma et vérité historique
 __Le film de Spielberg, comme tout film à prétention historique, est ce qu'il est, avec ses réussites (notamment la performance de Daniel Day-Lewis) et ses limites.
Raflant les Oscars, captivant le grand public, mais comportant des failles historiques.
Spielberg, notamment, déforme le sens de la  guerre de Sécession, selon le très classique historien des USA, André Kaspi.
Lincoln fut certes un grand président, dont la mort tragique rehaussa le prestige, érigea son personnage en mythe, récupéré en des sens divers.
Obama a placé sa présidence sous le signe de Lincoln, non sans quelques ambiguïtés.
 ___ Abraham Lincoln n’était pas d'abord fondamentalement partisan de l’égalité des races, même si ses doutes ont été nombreux, avant une détermination sans failles. 
Son objectif principal en tant que président était au début surtout de maintenir l’unité de l’Union, menacée par les Etats esclavagistes du sud. « Si je pouvais sauver l’Union sans libérer un seul esclave, je le ferais », avait-il déclaré.
 "Ce n'est pas parce qu'on abolit l'esclavage que les Noirs sont devenus les égaux des Blancs. La meilleure preuve, c'est qu'il a fallu deux autres amendements, le quatorzième [citoyenneté accordée aux anciens esclaves] et le quinzième [droit de vote] pour qu'il y ait, enfin, une égalité théorique entre Noirs et Blancs. Et cette égalité théorique a été suivie pendant de longues années par toutes sortes de discriminations en matière d'accès aux scrutins. La ségrégation raciale a suivi la guerre de Sécession, alors qu'elle n'existait pas avant." (A.Kaspi)
 _________Ce que le film « Lincoln » ne dit pas, c'est que Lincoln n'était pas qu'un humaniste ou un révolté. Son esprit était ouvert à une critique globale de la société de son temps, dépassant le problème de l'esclavage, et s'inscrivait dans un courant de pensée international qu'on occulte aujourd'hui.
"... Lincoln, lorsqu’il était membre de la Chambre des représentants de son Etat (l’Illinois), sympathisait avec les revendications socialistes du mouvement ouvrier, non seulement américain, mais aussi international. Pour lui, le droit des travailleurs à contrôler le produit de leur travail était un droit humain, ce qui constituait à l’époque – et constitue encore aujourd’hui – une position tout à fait révolutionnaire. Or ni le film ni la culture dominante aux Etats-Unis n’en font état. Cet aspect a été opportunément oublié par les appareils idéologiques de l’Establishment américain contrôlés par la corporate class.

En réalité, Lincoln considérait l’esclavage comme la domination suprême du capital sur le travail. Son opposition aux structures de pouvoir des Etats du Sud s’expliquait justement par le fait qu’elles représentaient pour lui les piliers d’un régime économique fondé sur l’exploitation absolue des travailleurs. Il voyait ainsi dans l’abolition de l’esclavage la libération non seulement de la population noire, mais de tous les travailleurs, y compris ceux appartenant à la classe laborieuse blanche, dont le racisme allait selon lui à l’encontre de ses propres intérêts.
Pour Lincoln, « le travail précède le capital. Le capital est seulement le fruit du travail et il n’aurait jamais pu exister si le monde du travail n’avait tout d’abord existé. Le travail est supérieur au capital et mérite donc une plus grande considération (…). Dans la situation actuelle, c’est le capital qui détient tout le pouvoir et il faut renverser ce déséquilibre ». Il n’aura pas échappé aux lecteurs des écrits de Karl Marx, contemporain d’Abraham Lincoln, que certaines de ces phrases sont très proches de celles utilisées par le penseur allemand dans son analyse de la relation capital/travail au sein d’un système capitaliste.
Nombre de lecteurs seront en revanche surpris d’apprendre que l’oeuvre de Karl Marx a influencé Abraham Lincoln, comme le montre de manière très détaillée le journaliste et écrivain John Nichols dans son excellent article intitulé »Reading Karl Marx with Abraham Lincoln Utopian socialists, German communists and other republicans », publié dans Political Affairs (27 novembre 2012) et dont sont extraites les citations et la plupart des éléments figurant dans le présent article.
Les écrits de Karl Marx étaient connus des intellectuels, tel Lincoln, qui se montraient très critiques vis-à-vis de la situation politique et économique des Etats-Unis. Marx écrivait régulièrement dans The New York Tribune, le journal intellectuel le plus influent dans le pays à cette époque. Son directeur, Horace Greeley, se considérait comme socialiste. Il admirait Karl Marx à qui il proposa de rédiger des chroniques dans son journal.

The New York Tribune comptait d’ailleurs parmi ses collaborteurs un grand nombre de militants allemands qui avaient fui les persécutions pratiquées dans leur pays d’origine. Il s’agissait à l’époque d’une Allemagne fortement agitée, avec la naissance d’un mouvement ouvrier remettant en cause l’ordre économique existant. Certains de ces immigrés allemands (connus aux Etats-Unis, à cette époque, sous le nom de « Républicains rouges ») luttèrent ensuite au côté des troupes fédérales commandées par le président Lincoln pendant la guerre de Sécession...
______Lincoln finit par être plus révolutionnaire que ce que le film suggère et que ce que l'histoire officielle a retenu.
Il y eut échange de lettres entre le Président et Marx, lequel suivait attentivement ce qui se passait Outre-Atlantique, en tant que journaliste, écrivant dans certains journaux américains, et théoricien du mouvement ouvrier. S'adressant à Lincoln, il déclarait : 
Les ouvriers d'Europe sont persuadés que si la guerre d'Indépendance américaine a inauguré l'époque nouvelle de l'essor des classes bourgeoises, la guerre anti-esclavagiste américaine a inauguré l'époque nouvelle de l'essor des classes ouvrières. Elles considèrent comme l'annonce de l'ère nouvelle que le sort ait désigné Abraham Lincoln, l'énergique et courageux fils de la classe travailleuse, pour conduire son pays dans la lutte sans égale pour l'affranchissement d'une race enchaînée et pour la reconstruction d'un monde social.
 

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27 réactions à cet article    


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 février 2013 11:15

    En même temps, croire qu’un film de Spielberg pourrait être un documentaire historique objectif, c’est quand même un peu osé, non ?

    Quant à ce que vous évoquez sur le peu d’empathie de Lincoln pour les esclaves, il me semble que c’est plutôt bien montré dans le film.
    Après il a fait le choix de ne pas se placer dans une analyse marxiste mais plutôt une analyse juridique et institutionnelle.

    Est-ce vraiment surprenant quand on voit que le « film procès » est un classique du cinéma US ?


    • Maître Yoda Castel 4 février 2013 11:25

      Un film d’histoire qui trahit l’histoire, cela s’appelle de la propagande. Je ne dirais pas cela pour Braveheart, dont la problématique me semble relativement éloignée des préoccupations actuelles et dont le message de liberté de vivre est plutôt universel. Dont le cas du film sur Lincoln, que je n’ai pas vu, vos critiques semblent montrer que c’est un film de propagande politique.


      • Maître Yoda Castel 4 février 2013 11:26

        Dont le cas du film.... Dans le cas du film, errata


      • Éric Guéguen Éric Guéguen 4 février 2013 11:29

        Je ne dirais pas que c’est de la propagande, mais un cours de morale.
        On donne à voir aux gens ce qu’on les juge aptes à comprendre.


      • Éric Guéguen Éric Guéguen 4 février 2013 11:28

        Bonjour.
        Il y aurait aussi une étude à mener sur l’histoire des démocrates et des républicains au XIXe siècle.
        Lincoln était républicain, et les démocrates, à l’époque, étaient pour l’esclavagisme. Obama - démocrate - doit le savoir, à n’en pas douter.
        Après la guerre de sécession, d’anciens officiers sudistes (et démocrates), bien mieux aguerris que leurs homologues nordistes, ont poursuivi leur combat sous les capuches du Ku Klux klan. Comment les républicains ont-ils alors entrepris de répliquer ? En armant les noirs afin qu’ils puissent eux-mêmes se défendre. C’est là qu’est née la fameuse NRA.
        Et l’on voit ici combien Monsieur Charlton Heston, l’un des premiers à s’être battu pour les droits des minorités à Hollywood, était en fait un homme conséquent en se battant bec et ongles pour la survie de la NRA.
        Autrement dit, à l’époque - et selon la grille de lecture moderne qui distingue les gentils et les méchants à toutes les époques de l’histoire - il conviendrait de dire que les démocrates étaient des salopards, et que la NRA était une œuvre humaniste.
        L’histoire, définitivement, ne ménage pas les fanas éperdus d’une distinction primaire entre le bien et le mal...


        • Maître Yoda Castel 4 février 2013 14:29

          Cela me fait penser au film « le bon, la brute et le truand » qui a été mal reçu aux Etats-Unis. Sergio Leone a fait exprès de rétablir, selon lui, une vérité historique : on présente toujours les nordistes comme humaniste, alors que pour lui, les vraies racistes étaient les nordistes.


        • Éric Guéguen Éric Guéguen 4 février 2013 14:32

          J’aime vos références : Le bon, la brute, le truand et Braveheart, deux de mes dix films préférés.
          Une anecdote, à mon tour : c’est surtout Il était une fois dans l’Ouest qui a fait un bide aux États-Unis. Savez-vous pourquoi ? Parce que pour l’Américain moyen, Henry Fonda était un héros gentil. Le public a eu du mal à se faire au fait qu’il soit dans ce film une ordure !
          En France, en revanche, il a cartonné (14 millions d’entrées il me semble, en 1969, c’est extraordinaire !).


        • Éric Guéguen Éric Guéguen 4 février 2013 14:40

          À voir sur ce sujet également : les deux grands films de Griffith, Naissance d’une nation et Intolérance.


        • Aldous Aldous 4 février 2013 12:03

          Le prochain Spielberg nous racontera la vie et l’œuvre de Von Rompuy... premier président démocratiquement coopté du Déficit Démocratique Européen.

           smiley


          • AmonBra AmonBra 4 février 2013 13:38

            Je partage l’avis de Castel, ce film n’est que la énième production de la puissante machine propagandiste U$ nommée Hollywood.

            Cette machine à lobotomiser est si forte, qu’elle a été capable de faire gagner sur les écrans les guerres que les U$A ont minablement perdu dans la réalité !

            En talentueux petit soldat de ladite machine, Spielberg nous ressort une de ses recettes re-saucée à la mode actuelle qui, au cinéma, est à la rétrospection (détournée, voire contrôlée) de l’histoire étasuniène, face la gigantesque falaise financière, économique, sociale, culturelle et spirituelle, sinistrement dressée devant son avenir.

            Cours de morale ? Droit de se faire juge de ce qu’on est apte à comprendre ?
            Tout ceci constitue une excellente définition d’une propagande à visage masquée, comme le sont encore aujourd’hui, même (surtout) avec Spielberg, les véritables assassins de Lincoln et du . . . « Rêve américain ».
             


            • Éric Guéguen Éric Guéguen 4 février 2013 13:59

              Si vous parlez de la propagande au sens originel de Bernays, oui, c’est vrai, c’est un peu ça.


            • Maître Yoda Castel 4 février 2013 15:30

              Il y a aussi le problème de « quand c’est bien fait, c’est bien ». La culture américaine est très douée pour nous endormir en nous offrant de grands spectacles de type émotionnel.
              C’est un peu comme pour des enfants gâtés, à force de combler leur vie émotionnelle, ils finissent par ne plus penser qu’à eux.

              C’est pourquoi je n’irais pas voir Lincoln. Un film de ce genre est l’occasion de glisser une petite sémantique insidieuse, sans pour autant apporter quoi que ce soit de plus intéressant.


            • Éric Guéguen Éric Guéguen 4 février 2013 16:03

              Spielberg est un peu notre Walt Disney contemporain. Et quand Walt Disney se saisit de l’histoire, on sait à quoi s’attendre. À partir de là, je ne suis pas contre le fait d’aller voir Lincoln, mais précisément parce que je sais à quoi m’attendre : un conflit entre des méchants très méchants et des gentils très gentils qui voit le triomphe des seconds.


            • Maître Yoda Castel 4 février 2013 16:13

              Vous êtes peut-être télépathe, je pensais effectivement à Walt Disney en parlant de Spielberg.
              Cette comparaison est très mauvaise pour Spielberg, parce qu’il s’avère (sur la toile au moins) que Walt Disney utilisait des messages subliminales dans ces « oeuvres ».
              Réfléchissez à ce problème : les américains aiment de plus en plus faire des films grand public (Avatar en est un exemple). Si on devait influencer lentement mais surement plusieurs générations, ne serait-ce pas la meilleure solution ?


            • Éric Guéguen Éric Guéguen 4 février 2013 16:21

              Je ne pense pas, sincèrement, que « les Américains aiment de plus en plus faire des films grand public ». Ils ne se sont jamais cachés que pour eux le cinéma n’était pas un art mais un business comme un autre. Je crois qu’ils ont toujours aimé faire des films grand public, de Blanche-Neige à Avatar, en passant par Autant en emporte le vent, Ben Hur, Star Wars, Jurassic Park ou Titanic.
              il nous appartient de regarder tout ça avec un œil critique, le problème étant que nous ne seront toujours qu’une minorité à le faire. La masse des spectateurs prend plaisir à tomber dans les panneaux que les studios leur tendent.


            • Maître Yoda Castel 4 février 2013 17:06

              La culture américaine n’est pas pour moi. Elle est un substrat de la culture « du pain et des jeux » de l’impérialisme romain. Il y a de bonnes choses, mais elle est globalement aussi inassimilable que sa nourriture.
              Cependant, je reste ouvert. Voyez, je ne crache pas devant un bon Braveheart par exemple, ou auprès de la bonne musique celtique du Titanic smiley


            • alberto alberto 4 février 2013 14:11

              Salut Zen,

              Moi je suis allé au ciné voir « Django Unchained »...

              Quentin Tarentino, comme d’hab, ne fait pas dans la dentelle : ça secoue !

              Spielberg m’avait un peu gonflé avec ses promotions à répétition sur tous les média...

              Intéressantes les relations entre K. Marx et Lincoln le « Républicain » qui serait sans doute comme l’écrit Guéguen un peu plus haut, « Démocrate » de nos jours ?

              Bien à toi.


              • mortelune mortelune 4 février 2013 14:20

                « Pour lui, le droit des travailleurs à contrôler le produit de leur travail était un droit humain »


                Pour moi aussi et j’espère ne pas prendre la balle qui l’a tué. 
                Quelques grandes « familles » américaines ne rigolent pas et ils ont la gâchette facile c’est le moins que je puisse dire. 
                Martin Luther King luttait aussi contre la ségrégation avec le soutiens du président John Fitzgerald Kennedy . Son illustre discours « I have a dream », manifeste sa volonté et son espoir de connaître une Amérique fraternelle. Cette déclaration est considérée comme un des meilleurs discours de l’histoire américaine avec le Gettysburg Address d’Abraham Lincoln.
                Tous les trois ont été assassinés... Les balles sifflent bas dans ce pays et il vaut mieux baisser la tête que la lever. C’est sans doute pour ça que peux de gens osent la lever. Obama a fait le choix de rentrer tous les soirs à la maison plutôt que de rentrer dans l’histoire. On ne peut pas vraiment lui en vouloir même s’il incarne davantage le cauchemar américain plutôt que le fameux « rêve américain ». 

                • olivier cabanel olivier cabanel 4 février 2013 14:21

                  Zen

                  il ne faudrait pas oublier que la « religion » de Lincoln n’était pas si anti-esclavagiste que l’on croit.
                  aujourd’hui sur l’antenne de fr culture, (la grande table) des experts faisaient le point.
                  il y avait aussi un calcul politique.
                  et puis, il voulait limiter la suppression de l’esclavage à certains états...
                  mais bon...
                   smiley

                  • mortelune mortelune 4 février 2013 17:30

                    Lincoln c’est comme un grand vin, il est devenu bon en vieillissant. Dommage, il a été débouché trop tôt...


                    • rakosky rakosky 4 février 2013 20:01

                      @ZEN


                      Bonsoir ZEN,j’avais la même appréhension que vous et j’ai éprouvé le même sentiment d’heureuse surprise en découvrant l’intelligence avec laquelle Spielberg est parvenu à restituer la complexité de cette grande figure de l’Histoire
                      Les articles que vous consacrez à Lincoln ont ce grand mérite d’apporter un éclairage utile sur l’histoire du mouvement ouvrier dans ces années qui sont celles de sa naissance
                      La correspondance entre Marx et Lincoln nous restitue assez bien de climat d’effervescence politique et intellectuelle,les débats souvent apres et polémique qui se menaient au sein de l’Internationale et bien au delà
                      Une grande partie des ouvrages de Marx et Engels sont remplis de ces débats
                      Pour conclure ,votre article m’a aussi donné l’envie de revoir ce YouNg Mr Lincoln de John Ford qui est sans doute le plus bel hommage jamais rendu par le cinéma à celui qui fut avec Jefferson,le plus important personnage de l’Histoire de la jeune Nation américaine
                      Cordialement à vous Rakosky

                      • Richard Bouillet Richard Bouillet 4 février 2013 22:06

                        N’est-il pas quelque peu naïf de croire qu’un dirigeant politique, serait-ce un Lincoln, ait quelque poids dans les décisions importantes ?

                        L’histoire nous a montré nombre d’épouses ou de maitresses de rois plus influentes que ces derniers parce que manigançant à l’ombre du pouvoir. Je comparerais volontiers la classe dominante à celles-ci en lui octroyant de plus le rôle de « régente » (à vie) vu que c’est elle qui maitrise les cordons de la bourse, le véritable pouvoir.

                        La guerre de sécession n’avait pas que des objectifs altruistes visant à abolir l’esclavage, ça c’est une storytelling de la même eau que la propagande guerrière d’aujourd’hui prétendant que nos soldats exportent la démocratie. Les divergences économiques entre le Nord et le Sud pesaient bien plus que les états d’âme des pro et anti esclavage. Les magnats de l’industrie nordique ont laissé Lincoln développer sa thèse égalitariste pour servir leur guerre mais ne lui ont pas permis d’aller au-delà une fois l’objectif atteint.


                        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 février 2013 15:52

                          Merci pour cet article qui remet les pendules de Lincoln à l’heure concernant la question de l’esclavagisme.

                          Les dessous de l’Histoire sont tout autres que ce que l’on veut nous montrer.

                          Je voudrais rassurer Mortelune, il n’y a plus aucune balle à prendre concernant la fraternité.

                          Il y a toutes raisons de penser que c’est la finance internationale (de Londres) qui a fait abattre Lincoln en raison de l’indépendance qu’il voulait donner à la création monétaire (cf. l’affaire du Greenback).

                          Idem pour Kennedy abattu juste après avoir décidé que le peuple zunien allait reprendre sa souveraineté sur la création monétaire. La toute toute première chose qu’a fait son successeur, c’est annuler ce décret.

                          L’histoire de Lincoln comme l’histoire de l’humanité se joue autour de ce thème de la finance et de la création monétaire et il me semble que même Marx n’a pas accordé à cela l’attention nécessaire.
                          D’où le passage de la loi de 1973 comme une lettre à la poste. Ils étaient où les communistes qui pullulaient à l’époque ?


                          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 février 2013 15:55

                            Ooups, c’est parti trop vite, j’ai oublié ma référence, cet excellent documentaire qui va de Lincoln à Roosevelt. Attention, ça décoiffe :

                            1932 - le Système Américain contre l’Empire Britannique - Vidéo Dailymotion


                          • wesson wesson 10 février 2013 16:38

                            Bonjour Zen,


                            je n’ai pas vu ce film que je visionnerai pourtant à l’occasion (et puis comme oeuvre de propagande je me suis bien infligé l’interminable pensum des époux costelle sur la 2ème guerre mondiale, alors un de plus ou de moins ...)

                            toutefois je ne croit pas une seconde que la fin de l’esclavage fut la chose d’un homme providentiel. Comme toujours à bien y regarder il s’agit d’un contexte qui allait y concourir au final.
                            Si cela n’avait pas été de Lincoln, on y serait de toute manière arrivé tôt ou tard. Cela tient à mon sens du caractère rédhibitoirement inefficace de l’esclavagisme. Déjà à l’époque de Lincoln il était évident que celui-ci ne produisait que de piètres résultats, comparé à la forme salariée du travail. Un esclave n’est pas un consommateur, et il n’est pas « flexible ». C’est pour cela que dans le cadre de la révolution industrielle, l’esclave n’avait finalement pas sa place, et ce mode de travail fut finalement abandonné.

                            Après bien évidemment, il faut enrober cela d’une belle histoire bien humaniste pour en cacher les motifs véridiques. Au final, le spectacle sera sûrement très agréable.

                            • Francis, agnotologue JL 10 février 2013 16:55

                              Bonjour Wesson,

                              à la lecture cet article, j’ai pensé comme vous.

                              Vous écrivez  : "on y serait de toute manière arrivé tôt ou tard. Cela tient à mon sens du caractère rédhibitoirement inefficace de l’esclavagisme. ... "

                              L’esclavagisme est en effet incompatible avec le capitalisme. Et je pense que la guerre ne faisait pas les affaires des Sudistes, mais celle des Nordistes, comme toutes les guerres capitalistes.

                              Je n’irai pas voir ce film qui diffuse une vision de l’histoire à laquelle je n’adhère pas.


                            • Mugiwara 12 février 2013 00:08
                              une petite leçon pour les républicains donc. comme quoi, il leur faut un seul grand président par siècle. au 19e, Lincoln, au 20e Eisenhower. tout le reste, 
                              « the democrates rules... »
                              l’un des plus balèzes devait être kennedy, parce que oser aller au Texas, ça c’est costaud.

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