L’avant garde des nouveaux miséreux

Rassurez-vous braves gens, le drame que vit actuellement le peuple Grec ne fait que préfigurer ce qui adviendra à chaque nation européenne, condamnée désormais à rejoindre l'immense cohorte des nations pauvres, corvéables, taillables et « matraquables » à souhait. Profitez bien du spectacle d'une nation qu'on réduit en esclavage, bientôt vous serez les acteurs d'une tragédie similaire. Vous savez bien que dans ce domaine les Héllènes furent toujours les innovateurs éclairés.

La crise de la dette bat son plein et le pavé des révoltes populaires. Face aux démons de la finance internationale, les pauvres gens n'ont plus que leurs yeux pour pleurer leurs poches qui se vident. Ils sont ponctionnés, rackettés, spoliés, asservis, appauvris pour le seul profit d'une caste internationale qui tire les marrons du feu, gagne sur tous les tableaux. Les Grecs sont les premiers de la liste.

Soldes sur les peuples européens. Rabais sur les droits sociaux. Toutes les protections des travailleurs doivent disparaître. Première démarque avant le grand soir de la tyrannie monétaire. Les requins se frottent les mains, de proche en proche, l'espace de la CEE va tomber à son tour. Les salaires vont chuter, les droits seront oubliés et il n'y aura plus besoin de délocaliser, la main d'œuvre à bas coût sera à portée de main.

Nous entendons les tenants de la morale économique pointer du doigt les victimes du jour. Ils l'ont cherché, ils en ont bien profité et maintenant ils doivent payer. Mensonges que tout ça. Les gros bénéficiaires des largesses d'alors sont encore exonérés de l'effort du jour. Les armateurs et l'église échappent à l'effort national, pardon, à la saignée que l'on fait subir aux simples gens.

Rassurez vous, ceux qui exigent, ceux qui menacent, ceux qui imposent la terreur économique à nos voisins sont ceux qui ont intérêt à la curée, avantage à enfoncer une nation pour récupérer leurs billes et faire encore jolis profits. Pourquoi diable le budget militaire de cette malheureuse nation n'a-t-il pas lui aussi subi les coupes drastiques pratiquées partout ailleurs ? Pour continuer à profiter de quelques juteux contrats qui ne tombent certainement pas dans des poches de financiers altruistes.

Observez bien ce qui se passe sur les bords de la Méditerranée. La misère, même sous le soleil est parfaitement insupportable quand elle n'est pas partagée par tous. Les salaires baissent, les pensions tombent en peau de chagrin mais les loyers, l'énergie, l'alimentation ne suivent pas ce mouvement. Étrange non. N'y aurait-il pas, là aussi des profiteurs sourds à la misère qui les entoure et qui se remplissent les poches tant que ça peut encore ?

Regardez ces députés intègres, ces ministres grassouillets qui votent ou décident contre la rue, n'hésitent pas à envoyer la police contre des femmes et des enfants en colère. Partout, vous retrouverez les mêmes scènes. Demain elles seront devant votre porte. Notre tour viendra si nous ne changeons pas les règles d'un jeu inique, qui tirent les humbles vers le gouffre.

Observons bien les soubresauts du berceau de la démocratie et de la culture européenne. C'est un symbole d'autant plus fort que c'est là que sont nées les valeurs qui doivent être mises à bas pour amplifier la tyrannie de l'argent, accroître la dictature des financiers, briser les dernières protections des peuples qui deviendront les nouveaux esclaves !

Rassurez-vous, les renégats du suffrage universel, ceux qui ont nié le vote du référendum, qui ont voté en catimini le traité de Lisbonne continueront le saccage des droits des travailleurs et des peuples. Bientôt, ils se disputeront la place suprême et notre tour viendra de subir le sort de nos amis Grecs, les éclaireurs des temps obscurs !

Cassendrement vôtre.