L’avenir comporte toujours des risques
La marche forcée engagée vers toujours plus de dérégulation avec le marasme et la récession comme seules alternatives nous force à imaginer un autre modèle, une nouvelle voie qui ne soit ni ultra-libéraliste, ni communiste au vu des expèriences passées.
"Seule une crise réelle, ou supposée, peut produire des changements" disait Milton Friedman qui ne se laissait jamais étouffer par le sens moral...
En France nous y sommes, la période de “gentillesse” des lobbies à notre égard à assez duré, ils ont décidé de serrer le collet du peuple, alors c’est la crise, réelle ou supposée, inevitable si on en croît nos politiques, dont la seule solution est de nourrir le Minotaure, avec toujours de plus de milliards et de sacrifices pour la population.
Ce sort réservé depuis des années aux habitants des pays émergents, par une sorte de liberal-stakhanovisme aux salaires les plus bas et aux gouvernements les plus lâches s’attaque désormais à la planète entière.
Les réseaux d’influences des grandes entreprises sont en passe de réussir à éradiquer le facteur humain(et écologique) de toute décision politique sous nos lattitudes et à vrai dire, peu importe qui gagnera les élections, la vérité est que le programme est déja presque imposé.
“Le changement réel ne se fera qu’a condition que la population prenne conscience que ce qui se présente à nous est une guerre” aurait pu dire Milton(mais lui ne voyait pas du tout les choses comme ça) : celle de l’humain face aux spéculateurs, celle de l’environnement face aux industriels.
Ce que nous avons à y gagner : le droit de vivre dans des conditions dignes, sur une terre respectée, nous replacer en tant qu’élément central de notre système.
En France notamment, les intentions de vote pour l’extrême droite sont un indicateur fort d’un contexte de “fin de cycle” : aujourd’hui cette frustration est largement récupérée par les extrêmes, notamment nationalistes, qui se nourrissent des bas sentiments de leurs adeptes afin de leur désigner ensuite les boucs emissaires idéaux (pour le FN : les arabes, les noirs, les homosexuels puis les juifs, les francs-maçons, les USA, l’Europe et globalement les étrangers...).
Est-ce la progressive prise de conscience de l’ineptie du système par les masses qui les éloignent des partis traditionnels dont la seule réponse est la réforme, qui ne peut finalement aboutir qu’a deux alternatives :
- La Chute : Multiplier les plans de rigueurs jusqu’a arriver à un état “fantôme”, pays administré par une sorte d’étonnante “internationale capitaliste” (FMI, BCE et consorts) : Privatisations des services publics, industrialisation du pouvoir et réelle fracture sociale par manque d’accès aux soins, à l’éducation... Généralement l’option défendue par les plus libéraux
- La “Partie Supplémentaire” : tentative de stimulation de la croissance, comme on l’a constaté après que nos gouvernements aient renfloués les banques, on est généralement reparti pour un tour jusqu’au prochain crash, nécessairement plus catastrophique que le précèdent.
L’Europe n’a pourtant pas laissé faire jusque là, nous n’avons donc pas pu observer les consèquences réelles d’une faillite, une “sortie de système” de la Grèce qui subit pour l’instant l’option n°1.
Pour les multinationales, les deux possibilités semblent alléchantes car productrices de dérégulation. Et dans aucune de ces options on ne s’embarrassera des problèmes moraux ou risques écologiques de notre système.
Idéalement la première option a l’avantage de mener plus vite et plus sûrement à une société soumise, sans état et sans lois, d’où une plus grande vulnérabilité des ressources et de la main d’oeuvre.
Si la deuxième option paraît séduisante, c’est qu’elle semble être celle qui affecte temporairement le moins nos quotidiens, bien qu’elle présente le risque de voir s’opèrer à terme cette sortie de système évoquée plus haut.
On ignore encore jusqu’où on pourra pousser l’hypocrisie, car c’est là la pierre angulaire de l’ultra-liberalisme : nous ne nous sommes pas retrouvés du jour au lendemain avec une dette représentant plus de 80% de notre PIB, cette situation a été cautionnée voir encouragée pendant des années, et pourrait donc l’être encore si des facteurs “psychologiques” ne venaient pas affecter le modèle spéculatif...
Ça n’a aucun sens, mais nous pourrions nous endetter ad vitam eternam si les banquiers et les marchés pensaient se faire suffisament en juteux intêrets, mais c’est en cherchant à récupérer toujours plus qu’ils mettent en péril ce système qui fait pourtant d’eux des rentiers... Ouvrent-ils à terme une nouvelle voie pour les pays qu’ils étranglent : la faillite et la mise en place d’un nouveau modèle de société ?
Si c'est ce que semblent vouloir croire les mouvements indignés de ces derniers mois, c’est néanmoins peu probable étant donné que cela suppose un courage, une capacité d’analyse et d’organisation ainsi qu’une indépendance d’esprit dont aucun politique ne semble doté pour l’instant, que ce soit en Grèce ou ailleurs en Europe.
Il n’y a aucune garantie non plus que l’on sache concevoir un modèle qui soit meilleur, ce sera d’ailleurs probablement là le moment de tous les dangers, de la famine au repli identitaire.
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