L’aveu
Et bien comme ça au moins ça a le mérite d'être plus clair ! L'annonce a été faite par "CurveBall" lui-même : de son vrai nom Rafid Ahmed Alwan (al-Janabi), l'homme qui avait soutenu mordicus que Saddam Hussein possédait bien des armes de destruction massive. Comme il était alors ingénieur chimiste travaillant en Irak, pensez-bien, son témoignage avait pesé lourd dans la décision d'attaquer le pays. Hélas, comme je l'ai dit ici même à plusieurs reprises, c'était entièrement inventé. Alwan (al-Janabi) vient de le reconnaître officiellement au journal anglais le Guardian, repris hier par le Figaro. Comble de l'ironie, les services secrets allemand se doutaient que tout avait été inventé et en avaient fait part à... Colin Powell. On sait ce qu'il en a fait à l'ONU, où "CurveBall", alias Rafid Ahmed Alwan avait été présenté à mots couverts comme une source "extrêmement fiable". Quand va-t-on se décider en ce bas monde à juger une bonne fois pour toutes l'équipe de menteurs patentés qui ont décidé d'envahir l'Irak sous un faux prétexté évident ? Quand donc ?

L'histoire de CurveBall, le nom de code donné à l'ingénieur irakien profiteur de guerre, je vous en avais en effet fait part dès le 7 novembre 2007. En citant déjà CurveBall comme source principale de Colin Powell. "Eh bien aujourd’hui, on en sait un peu plus sur la mascarade. Powell avait en effet ce jour-là cité unesource de renseignements, jugée selon lui et ses services "hautement fiable". Un surnom avait même été donné à l’informateur par les services secrets US : CurveBall, aujourd’hui identifié par CBS, après deux longues années d’enquête serrée, et révélé dans sa prochaine livraison, ce samedi, de 60 minutes" avais-je dit. Comme j'avais décrit ses racontars : "Il s’était réfugié en Allemagne en 1999, juste après l’arrivée de Mohammed Atta à Hambourg. Ce dernier est parfois perçu par certaines sources comme étant un "patsy", à savoir un double agent de la CIA "pigeonné", comme s’est lui-même décrit Lee Harvey Oswald. Ayant effectivement travaillé à côté du centre de Djerf Al Nadaf, l’homme n’a aucune difficulté à convaincre les services allemands, puis américains : quand il décrit l’endroit, ses descriptions sont précises... et crédibles. Il en fera un peu trop d’ailleurs, en affirmant que douze de ses collègues sont morts en raison d’une erreur de manipulation, mais bon, tant qu’à mentir, autant le faire dans de plus grandes largeurs. C’est lui en particulier qui est à l’origine du "coup des camions" mobiles de bacilles dangereux, affirmant même qu’il y en avait 112 disséminés dans tout le pays. Des camions semblables à ceux que transportent les Humvees US pour le même travail, à savoir lâcher des ballons... pour renseigner l’artillerie ! Le gag ultime, c’est que les deux seules unités trouvées sont du même type que celles décrites par un brevet... américain, déposé au USA,ou bien utilisé par d’autres dans d’autres pays. Un procédé utilisé par les Américains à Bagdad chaque jour encore !" J'avais cité aussi, déjà, les doutes émis par des spécialistes US eux-même sur ses "aveux". Un officier soupçonneux de la CIA, Tyler Drumheller, confirme le fait et affirme que selon lui, Awan ne désirait qu’obtenir un visa allemand, en balançant tout ce qu’on voulait bien lui faire dire : "C'était un gars qui essaye d'obtenir essentiellement sa carte verte en Allemagne, et de jouer avec le système pour ce qui en valait la peine." Drumheller sera prestement écarté après avoir remis un rapport recommandant de ne pas suivre ses affirmations, George Tenet, son directeur, voyant ses doutes balayés par les "révélations" d'un autre individu un prisonnier de Guantanamo qui avait raconté strictement la même chose. Dans l'article sur Bombay du 18 décembre 2008, j"avais insisté : "En réalité, tous ces propos émanaient de "CurveBall", un présumé scientifique irakien qui aurait fait défection, recruté au départ par l’espionnage allemand . En réalité, un mythomane manipulé par la CIA, ce qu’on découvrira en 2007 seulement dans un reportage saisissant de la BBC que je vous invite à regarder. Il décrit le comportement de Powell à l’ONU, qui restera comme le plus grand mensonge jamais présenté en public, en dehors du rapport Warren... et d’autres auxquels vous songez sans doute. "Curve Ball" avait tout inventé. La dose de bobards avait été chargée au maximum. Quelques photos du SUN sur le gazage des Kurdes plus loin et c’était dans la poche : l’opinion anglaise était droite debout derrière Tony Blair pour envahir l’Irak ! Les valeureux marins pouvaient quitter les quais de la Tamise à bord de leurs destroyers direction le Golfe Persique en chantant à tue tête du Queen..."
Car les dires d'un seul ne suffisaient pas encore, il fallait une autre déposition : ils étaient en fait deux à avoir servi de référence à Powell Rafid Ahmed Alwan, et un autre. J'y étais revenu cette fois le 9 août 2009 avec cette autre histoire tragique, celle d' Ibn al cheikh Al-libi, renvoyé en Libye pour y être retrouvé mort quelques mois après. Lui aussi, avait raconté que Saddam avait des armes de destruction massive... après être passé par la torture, subie en... Egypte (ah tiens, on y revient !) ? Je l'avais clairement indiqué : "Al- Libi avait été torturé à ce moment-là en Egypte, dans une de ses prisons cachées, puis avait pris un de ses célèbres Gulfstream blanc pour rejoindre Guantanamo, où les séances avaient recommencé.Selon Powell, donc, qui le tenait soi-disant de Libi, Saddam Hussein avait donc bien un stock d’armes chimiques, qu’il avait montré, en long et en large à l’ONU, en projetant une belle diapositive montrant un camion muni d’une unité mobile de fabrication de gaz sarin... une belle modélisation en 3D faite à partir de la saisie d’un véhicule qui se révélera être une unité.. météo. Mais bon, puisqu’il avait avoué, l’infâme terroriste, là, ce devait être vrai. La séance de Powell "superstar" à l’ONU, on la montrera encore dans cinquante ans comme chef d’œuvre de désinformation, à coup sûr. Une honte, dans cette enceinte quasi sacrée."
Le 15 décembre 2009, j'y revenais encore : "Une réunion au QG de la CIA avec Dick Cheney , qui semblait selon certains observateurs "possédé par l’Irak" et avec Lewis Libby, surnommé "Scooter", avait scellé la directive : Libby y avait affirmé que Saddam avait acheté au Niger du Yellow Cake pour faire une bombe atomique : on découvrira bien après que c’était de l’intox pure, provenant… de la CIA. De même qu’on découvrira que l’informateur irakien de Colin Powell, le surnommé "Curveball" avait lui aussi tout inventé !!! Les camions épandeurs de gaz toxiques, c’était aussi du flan (*) , comme nous l’avions exposé ici dans l’épisode N°6. A la réunion assistait aussi le sous secrétaire à la défense Douglas J. Feith, avec son staff, que Colin Powell appelait "le bureau de la Gestapo" !
Deux "témoignages" trafiqués ont donc servi à l'équipe de Bush pour soutenir ses funestes desseins : l'un recueilli sous la torture, l'autre totalement inventé ! Il n'y avait qu'un demeuré commeTony Blair pour encore y croire à ce stade ! Ce qu'il a continué à raconter, d'ailleurs dans ses dernières dépositions : il n'en n'était pas "sûr" à 100%, mais... il a oublié que le rapport sur ces armes de destruction massive, présenté par un spécialiste, avait été réécrit en grande partie, et que celui qui en avait dénoncé le contenu été retrouvé mort... Blair a le sang de David Kelly sur les mains, ça n'est même plus une question mais bien une évidence désormais. Le rapport du spécialiste anglais concluait à l'inocuité du danger des armes de Saddam, il jetait donc le trouble sur les racontars d'Al-libi et d'Alwan (al-Janabi) ! En 2008, j'avais déjà conclu : "Bref, tout était faux de a à z. Surtout la phrase de Tony Blair, qui en avait visiblement trop fait en ajoutant un élément inutile : "Le Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré en Septembre 2002 que les armes de l'Irak pourraient être déployées dans les 45 minutes ".Quarante cinq minutes pour déployer du vent, en effet, ça ne manquait pas d’air. L’homme était sûr de lui : "Il ne peut y avoir aucun doute du tout sur le fait que toutes ces armes existaient, absolument aucun doute, parce que ce qui est dit non seulement par ce gouvernement ou le gouvernement des États-Unis, a été mis en détail depuis il y a 12 ans déjà par les inspecteurs de l'Organisation des Nations Unies », affirmait-il alors sur un ton péremptoire à la Chambre des Communes. Un homme va y perde la vie, à ce jeu de poker menteur : le microbiologiste David Kelly qu’on va un jour retrouver suicidé le 17 juillet 2003 dans de bien étranges circonstances. Un journaliste de la BBC, Andrew Gilligan, avait laissé entendre que le dossier Irakien de Blair avait été "gonflé" ("sexed-up") pour mieux convaincre les foules, en laissant supposer que sa "gorge profonde", son indicateur était justement Kelly dont la probité était exemplaire (c’était une ancien inspecteur de l’ONU)". C'est bien Blair qui est dénoncé aujourd'hui par les propos du chimiste !! Tony Blair a-t-il dû se résoudre a faire assassiner David Kelly pour le faire taire et éviter le ridicule, ça ne fait plus guère de doutes, aujourd'hui... pourquoi sinon protéger le dossier pendant...70 ans ?
Blair, sur lequel j'avais insisté le 7 mai 2009 : "Blair savait qu’i n’y avait aucune arme de destruction massive : le 31 janvier 2003, il l’avait appris de la bouche même de Georges W.Bush. 5 feuillets retrouvés récemment l’affirment sans ambiguïté aucune : "Selon ce mémo de cinq pages, le président américain aurait informé à cette date son homologue britannique que la guerre était inévitable, avec ou sans seconde résolution de l’Onu, et surtout, sans que les inspecteurs internationaux ne trouvent la moindre arme de destruction massive (ADM). Début des bombardements prévu le 15 mars 2003 Toutes les informations échangées au cours de cet entretien de deux heures ont été consignées dans ce mémo confidentiel, rédigé par le principal conseiller britannique pour la politique étrangère, David Manning". Ces deux-là, savaient, et ont menti à leur peuple respectif. Et le mieux, c’est le scénario qu’ils avaient élaboré pour arriver à leurs fins : "Selon ce rapport, les deux hommes étaient parfaitement au courant qu’aucune ADM n’avait été trouvée en Irak. Face à cet embarras, le président américain avait alors envisagé trois solutions de repli pour justifier l’attaque sur l’Irak. Les Américains pensaient faire voler un avion U2 de reconnaissance peint aux couleurs des Nations unies au-dessus de l’Irak, rapporte le mémo sur une idée de Bush. "Si Saddam le fait abattre, il enfreint la loi", offrant une excuse parfaite à Washington pour attaquer. Deuxième hypothèse de repli, "les Etats-Unis pourraient produire un transfuge qui ferait une présentation publique des ADM de Saddam ". "La dernière solution prévoyait tout simplement de faire assassiner le leader baasiste" nous dit le Figaro, reprenant le NYT. Finalement, rapidement pendu, Hussein a terminé à la troisième page du rapport avais-je alors écrit.
Car en définitive, ce n'est pas seulement CurveBall le mythomane qui est à blâmer, mais bien plutôt ceux qui lui ont prêté une oreille attentive, sinon lui ont soufflé les réponses à faire : en somme, CurveBall n'a pas dû être torturé pour arriver au résultat que souhaitait au départ la CIA ! Lawrence Wilkerson, qui avait déjà dénoncé les pratiques de l'agence peut aujourd'hui revenir à la charge. L'ancien responsable du bureau de Powell s'était déjà estimé grugé, il peut le redire une deuxième fois, plus haut et plus clair encore. Car si l'on résume, on a bien TOUT INVENTE avant 2003 : pas de "yellow cake" (avec l'histoire de Valérie Plame ou le proche adjoint de Bush, Karl Rove et Scott Libby, le secrétaire général du vice-président Dick Cheney sont mêlés.), pas de WMD... et aucun lien avec.... Ben Laden ! Or si l'on a été capable de traiter ainsi l'ONU toute entière, en baladant une fiole de lait comme contenant de l'Anthrax, aux yeux de tous les participants chez d'états ou représentants de ces Etats, sous le regard de ce renard biaiseux de John Negroponte, auteur de tous les coups bas en Amérique du Sud depuis près de 40 ans maintenant... on est aussi capable de tromper tout un public américain, avec des attentats dont l'ampleur ne pouvait servir qu'à obtenir un autre assentiment. Des attentats qui devaient marquer les esprits "comme un nouveau Pear Harbor"...
Les aveux de Rafid Ahmed Alwan al-Janabi sonnent comme les premiers de ce qui pourrait bien être dans les années à venir une suite ininterrompue de révélations de fort mauvaise augure pour le système Bushien. Hier, on apprenait que celui que Negroponte avait chouchouté venait d'être inculpé dans l'assassinat de Benazir Bhutto, imputé lui aussi au départ à...Al-Qaida (lire ici ce que j'avais écrit sur Musharraf... et Negroponte). J'avais à l'époque démonté la thèse du jeune islamiste comme auteur de l'attentat. La dame avait bien reçu deux balles (sur trois tirs entendus) dans la tête et n'était pas morte des suites d'une explosion. La thèse de Musharraf. Hier je vous révélais les doutes sur l'assassinat de Sadate, où l'un des conjurés n'était autre que le fournisseur d'armes de Ben Laden, qui sortait tout droit de Fort Bragg ou de School of the Americas, alors que l'attentat avait été imputé aux islamistes proches du second d'Al-Qaida. Avant hier je vous comptais la mise en coupe réglée de toute l'Amérique du Sud dans les années 60 et 70 sous la férule de Negroponte. Il y a une semaine je vous disais que l'on essaie de faire croire que seuls les Farcs font dans le trafic de drogue vers l'Afrique de l'Ouest, et qu'à l'autre bout il y a une subdivision d'Al-Qaida, ou en réaité le DRS algérien est enfoncé jusqu'au coup. A plusieurs reprises, ces derniers temps, on retombe sur des pistes d'Al-Qaida qui sont fausses et montées de toutes pièces. A chaque fois, on retombe sur la FABRICATION complète d'Al-Qaida.
A l'époque, j'avais eu à subir les foudres des trolleurs habituels, dont l'ineffable Seb59, Tall et compagnie, et le non moins risible Frédéric Lyon (et sa "cinquième colonne" du temps de Pétain !), plus un, très particulier, celui-là : "drzz", autrement dit le responsable du site pro-israélien bien connu (repris depuis par Jean-Patrick Grumberg, le "responsable de la communication à la Chambre de Commerce et d’Industrie Israël France"...)." Quel article ridicule" avait-il posté, avant que la meute de trolls (virés depuis) ne se déchâine ou qu'il ne revienne lui-même sous le pseudo de CutterWest, aidé par son double Michel Garroté. L'habituel "Faux-nez de Drzz" comme le site l'encyclopédie elle-même en le mettant à l'écart à vie. Drzz, autrement dit Daniel Zillevic, "bloqué indéfiniment" pour avoir tenté de tripatouiller l'encyclopédie à son profit, comme Powell avait trompé son monde et comme les trolls d'extrême droite soutenant l'équipe de Bush sont venus et viennent encore torpiller les articles qui expliquent l'action de régimes qui trichent pour venir asséner des leçons de démocratie. "Ce combat, c’est celui de la Loi divine, universelle, qui réunit sous la même bannière le patriote chrétien, le patriote juif, le patriote israélien et l'électeur irakien" nous assénait Garroté. Un Garroté qui a gardé ici son pouvoir de nuisance en pouvant toujours venir voter négativement les articles proposés... en n'ayant rien proposé depuis le 7 décembre 2007 pourtant ! L'air de rien, bien entendu ! Le combat de tricheurs, depuis le début, qui continuent à débiter ailleurs leurs sornettes plus grosses encore que celles de Powell "De façon plus générale, je pars du principe que notre combat inclut à la fois l’information et l’opinion. En clair, nous informons de manière honnête sur des événements qui se produisent réellement et dont nous ne trouvons pas trace dans les médias". "Informer", chez les neocons, on sait maintenant ce que ça signifie : c'est bel et bien MENTIR et aujourd'hui, on en a l'aveu. Noir sur blanc. Croyez-vous qu'ils vont faire amende honorable pour autant ? Pfff. Même pas d'honneur, chez ces gens-là. Aucun amour propre. Des menteurs, je vous dis.
(*) " le 10 Mars, nous a obtenu un rapport disant que les armes à produits chimiques auraient pu rester démontées et que Saddam n'avait pas encore ordonné leur ré-assemblage et qu'il risquait de manquer d'ogives capables de disperser efficacement ces agents. "Powell et moi étions les deux suspects parce qu'il n'y avait pas de photos des laboratoires mobiles, "a dit Wilkerson. Les dessins ont été construits à partir des dires de Curveball". On avait effectivement TOUT INVENTE et tout reproduit en 3D !
PS : le reportage vidéo est ici : http://www.youtube.com/watch?v=gvntaL3nxEw
A noter que l'auteur retient 3 raisons pour accréditer l'invasion : l'uranium (qui n'existait pas), Al-Qaida (avec lequel Saddam n'avait AUCUN contact) et son histoire... Bref non pas UN mensonge, mais TROIS ont été prononcés par Powell ! Aujourd'hui, c'est lui qui pourrait risquer d'aller en prison indique The Guardian : et Bush, et Cheney, et Powell, et Rumsfeld, et Blair ? Sans oublier Richard Perle : "Perle a déclaré que Janabi lui avait écrit directement peu de temps avant l'invasion, exposant ses affirmations sur les armes de destruction massive et déplorant qu'il n'avait pas été tenu au sérieux par les États-Unis". Qui, dans ce cas, aurait réussi à convaincre Bush, sinon lui ?
sources : Le Figaro (http://www.lefigaro.fr/international/2011/02/16/01003-20110216ARTFIG00499-j-ai-tout-invente-pour-renverser-saddam-hussein.php) et The Guardian http://www.guardian.co.uk/
Re-PS : aux dernières nouvelles, Powell vient de sortir du bois. Les loups se dévorent toujours entre eux, quand ils sentent la fin approcher, il paraît.
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