L’aveuglement à gauche : pourquoi ?

Comme des héros de tragédie "sans le savoir", nous succombons régulièrement à la pression de forces qui nous poussent à faire des actes, que nous trouvons pourtant coupables. Nous avons beau tenter de nous justifier, en expliquant par exemple que ces forces étaient trop fortes pour nous laisser le choix de leur résister, nous ne parvenons pas à nous innocenter à nos propres yeux : nous nous trouvons décidément coupables de faire, ou d'avoir fait ces actes.

 Coupables, comme quand nous passons à côté d'un clochard, et que nous le laissons où il est, persuadés que cela mettrait en péril notre bien être, que de l'accueillir chez nous. « Ne risque-t-il pas de sentir des pieds, de tacher mon canapé avec son vin, de me voler, voire de se bourrer la gueule et de devenir violent ? » « Mais on ne peut accueillir chez soi toute la misère du monde ! », tentons-nous de nous persuader, sans parvenir à faire partir du fond de nous mêmes, la conviction que nous sommes quand même coupables de ne pas "aider notre prochain", comme nous le demandait pourtant Jésus. Coupables, comme tous les névrosés passés sur le divan du docteur Freud.

 Coupable, comme le peuple français l'est aussi, de ne pas ouvrir grand ses portes aux personnes ! Ou comme il le serait s'il freinait ses échanges marchands avec les pays émergents, qui émergent grâce à ces échanges ! Persuadons-nous donc du fait que ce que nous devons faire pour rester innocents, ne peut nous nuire. Ou bien, persuadons-nous du fait que ce que nous devons faire pour préserver notre bien-être, ne peut être coupable. Ou bien enfin, préservons notre bien être, en sachant que nous ferons parfois cela au détriment de celui d'autrui, et préparons-nous donc à goûter au sentiment de culpabilité.

 Œdipe s'est crevé les yeux à la fin de son histoire, pour ne plus voir dans quelle situation il se trouvait à ce moment. Beaucoup à gauche ont quant à eux choisi de se persuader qu'à aucun moment, le bien être du peuple français ne pourrait entrer en conflit avec celui d'autres individus ou peuples. Pourquoi font-ils cela ?