L’effet coronavirus provoquera-t-il le Krach boursier tant attendu ?
La réponse est non. En général, les causes des crises financières agissent longuement dans l'ombre durant plusieurs années avant d'atteindre une phase critique où les taux d'intérêt atteignent leur maximum et où les bourses se mettent à piquer du nez jusqu'à perdre au minimum 50 à 60% de leur valeur.
Au plus fort de la crise du coronavirus, les bourses chinoises ont paniqué un peu et puis le calme est revenu. Lorsque la crise italienne du coronavirus a commencé, ce sont les bourses occidentales qui ont chuté les premières. La semaine passée a été la plus noire depuis 2008. Mais aujourd'hui les bourses sont au vert. La panique est derrière nous.
La préparation de la crise financière 2008-2009 a commencé dès 2005. Les taux d'intérêt ont commencé à grimper au fur et à mesure de la raréfaction monétaire jusqu'à l'été 2007. À partir de là, les taux ont commencé à chuté en même temps que les bourses jusqu'à la fin de 2009. Cette période de dépression boursière et des taux d'intérêt correspond aussi à une période de récession dans l'économie réelle.
Actuellement nous sommes dans cette phase. Les taux ont déjà atteint leur maximum et commencent à baisser. C'est en 2016 que les taux ont commencé leur hausse après deux années de crises commerciales internationales 2014 et 2015 où les cours des matières premières et des métaux se sont effondrés et où la forte demande de dollars pour faire face à la crise commença à hausser les taux d'intérêt fin 2015. Il faut attendre 2019 pour que les taux se stabilisent puis commencent leur baisse. Lorsque la hausse des taux atteint un degré insoutenable cela signifie que le Krach n'est pas loin. C'est dans ces moments que les investisseurs réclament la baisse des taux d'où les tensions entre Donald Trump et la direction de la Fed.
Lorsque les taux atteingnent leur degré d'insoutenabilite, les investissements des entreprises chutent, la consommation à crédit chute notamment le marché de l'automobile américain en 2017, stagnation en 2018, puis rechute en 2019.
Aujourd'hui les grandes entreprises cotés dans les bourses sont mondiales, planétaires. Elles peuvent contrebalancé une crise économique dans une région par des gains dans d'autres régions. C'est pourquoi certains pays peuvent être en déclin économique sans pour autant provoqué une grave hémorragie des bourses.
Par exemple, dans les pays occidentaux, le taux de chômage grimpe sans relâche soit en grignotant les salaires par la précarité des emplois, soit par le chômage pur. Cette hausse du taux du chômage provoque une baisse du niveau de vie sur de longues périodes(Emmanuel Tood aussi abouti à la même conclusion dans son nouveau livre). Il suffit de constater la consommation d'énergie par habitant dans ces pays. Moi c'est ce que j'ai fait comme tout matérialiste marxiste. Car aujourd'hui la consommation d'énergie c'est la racine de tout : du smartphone à la cuisine, de l'hygiène aux transports, les coupes budgétaires dans les hôpitaux à la crise de l'agriculture, à la delocalisation des usines, même les services sont en chutes.
Et pourtant parallèlement les bourses battent des records pendant que la hausse de la proportion des chômeurs et des précaires fait baisser le niveau de vie en occident depuis au moins 2005 (plus de 15 ans donc). C'est qu'au cours de cette période les grandes entreprises multinationales ont réalisé des profits extraordinaires en Chine, en Corée du Sud, etc.
Finalement un Krach boursier n'est possible que dans une crise économique mondiale spontanée depuis Shanghai jusqu'à New York. C'est justement vers ce type de crise qu'on se dirige avec la chute simultanée du marché automobile en Chine, aux États-Unis et un fort ralentissement en Europe.
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