Entendre le premier secrétaire du Parti Socialiste pleurer et s’insurger sur tel ou tel qui « pourrit les débats » a de quoi laisser rêveur. De quel « débat » parle-t-il qui aurait été lancé par son parti ou ses amis du gouvernement ? Les entend-on répondre sur le fond à ceux qui critiquent la politique qu’ils mènent ? Quel débat citoyen auraient-ils fait naître sous cette législature, quand au contraire ils ont fait le choix de faire phosphorer les seuls techniciens des ministères copains d’école et les « commissions » derrière lesquels ils se mettent à l’abri pour des reculades programmatiques ?
Aux abois, piégés par leur compétence qui se borne à seulement ripoliner l’ordre établi et cocooner au chaud dans les ors de la Vème République, ils avancent taiseux, le masque lacé derrière les oreilles qu’ils se sont bouchées pour ne pas entendre ceux qui auraient à se plaindre, électeurs circonvenus dont la tête laisse pousser des cornes.
Bien sûr, nous n’attendions pas qu’à partir du printemps dernier le vote utile permettre de mettre un terme à l’économie de marché en France, et que le programme de Hollande fasse des miracles. Mais même les moins sceptiques ne pensaient pas que presque un an plus tard, l’Histoire retiendrait que la seule ambition du Président nouveau n’était que de remettre de l’ordre dans un capitalisme dérangé, en prenant soin de ne pas le dénaturer. Ni que sa phrase sur l’« ennemi principal c’est la finance » relevait d’un abus de comptoir dont l’écho allait faire plus de bruit que sa propre conviction. Bref, il nous roula dans la farine.
Nous n’attendions pas qu’il s’attaque sans pitié aux règles du marché, à l’exploitation des salariés et de ceux qui ne le sont plus. Nous savions ce qu’il était. Mais nous pouvions penser, à voir au nom de qui il voulait parler en sollicitant leurs suffrages, qu’il mettrait son nez dans les mécanismes du marché, dans les lieux où la dictature du profit individuel sans fin sévit calculette à la main, pour y opposer une logique de calcul social largement débattu.
Mais non, il préféra biaiser avec le marché, s’y plier sans combattre, allant jusqu’à croire qu’il lui fallait parler le langage des patrons pour obtenir leur onction. On connaît le résultat : il les fit s’esclaffer et de nouveau demander plus.
Alors, ils auront plus.
Pour leur faciliter la vie sur le marché du travail survint l’épisode de l’accord compétitivité Medef/Cfdt qu’on colla entre les mains des députés avec comme consigne de n’y changer rien. Rien y changer, voilà la marque de fabrique du fabricant, au moment où le chômage de masse prend son envol et pour le traitement duquel, royal, Ayrault embauche des CDI pour gérer les nouveaux venus pour des jours sans fin.
C’est ainsi que l’Exécutif s’attaque à la crise. Et cette façon commence à faire craquer les consciences : « Lorsque l’on est président de la France, on n’est pas conseiller général, on prend la mesure de la situation et on change de braquet » disait hier dans les couloirs de l’Assemblée nationale, le député PS Pascal Cherki.
Or, même l’électeur le moins naïf pensait que la gauche avait été élue pour s’attaquer à la crise, aux licenciements boursiers par la conception de lois nouvelles, protectrices des salariés. Pas pour installer une loi de régression sociale généralisée qui fera du salarié le pion que l’on déplace et à qui on baissera le salaire sans son avis, mais seulement de celui du syndicaliste maison installé d’urgence pour l’occasion et d’autres basses œuvres.
C’est ce que disent en d’autres termes 1100 socialistes qui lancent un appel (« Non socialiste au Medef ») « pour renforcer les droits de salariés », exprimer un « Non socialiste », un « Non au Medef » et « renouer avec la campagne de 2012 et les engagements pris ».
Demain, le Président Hollande qui se croit capitaine parlera dans le poste. Il nous dira d’être patients, responsables, qu’il faut lui faire confiance, que la crise est derrière nous mais qu’il faut serrer les fesses et les dents. Et surtout ne pas le critiquer, sinon nous serions désignés comme des antisémites.
Ses mots, s’il ne change pas de logique, ne seront que des mots en l’air et une invitation renouvelée à plus de « rigueur » et plus d’austérité.
Il y a deux hommes en lui. Mais on cherchera vainement sur les berges ce qu’il reste de l’un d’entre eux, le corps du capitaine qui disparu après que la vague social-libérale ait balayé ses convictions.
Des gens disent qu’ils ont assisté au drame et qu’il ne s’est pas débattu.
Discuter ou publier quelque chose sur ce que l’état devrait faire en France c’est un peu discuter du sexe des anges...ou de sodomiser des diptères...(cherchez les mouches)
Plus d’état, ni culture...chez les vassaux !!.
Des qu’un article parait c’est pour dire ou faire accroire que sans changer de paradigme, droite ou gauche feront, alors que chacun sait bien que non, hormis quelques illuminés !
On ne peut pas entériner la faillite morale de 30 ans de mensonges, sans dire que la vérité est ailleurs ; et surtout pas avec eux.
vous avez raison, j’avais en tete seulement des images de sorkosy dans ses déplacements ,obliger d’etre protégé par une armada de policiers . il en serra de meme bientot pour hollande .
Quand on pense que nous aurions pu avoir DSK à la place de Monsieur Hollande
Là nous avons affaire à un pis-aller en la personne du Président : son incompétence est un rempart contre les Banksters, il n’y aura pas complicité avec eux
Monsieur Hollande ne les intéresse pas : c’était DSK qui était prévu
Il suffirait qu’une porte s’ouvre : on pourrait s’échapper
« Demain, le Président Hollande qui se croit capitaine parlera dans le poste. Il nous dira d’être patients, responsables, qu’il faut lui faire confiance, que la crise est derrière nous mais qu’il faut serrer les fesses et les dents »
La télé du 20 heures étant une chiotte propagandiste, ...
qu’il en profite pour desserrer« les fesses et les dents »
Je proteste ! Cet article mal intentionné est basé sur un malhonnête photomontage Il n’y a pas de feu rouge devant l’entrée de l’Elysée ! La preuve ! Et puis, je m’y rends tous les jours, alors...
Si les français en sont à préférer Monsieur Sarkozy , avec le bilan que vous nous avez rappelé , à Monsieur Hollande ; vous seriez en droit de vous poser quelques questions sur la gouvernance de Monsieur Hollande