L’Élysée bascule à gauche. Mais c’est le libéralisme qui sort vainqueur des élections
François Hollande a donc été élu à la présidence de la République. Mais ce qu’il conviendra de retenir, c’est surtout l’échec de Nicolas Sarkozy. La droite libérale est tombée dimanche pour avoir trahi durant le quinquennat présidentiel les promesses faites aux Français en 2007. Mais celui que l’histoire ne retiendra probablement pas comme le plus grand président a facilement reconnu sa défaite lors de son discours d’adieu, tenu quelque temps après la proclamation des résultats.
Même si la victoire n’a pas été écrasante (l’écart entre les deux candidats étant à peine de deux points), l’ex chef de l’État a fait savoir une nouvelle fois qu’il quittait définitivement la vie politique.
Outre la liquidation du patrimoine gaulliste, la défaite de Nicolas Sarkozy vient du fait que le report des voix du Front national n’a pas été franc et massif, les électeurs du parti d’extrême-droite préférant s’abstenir ou voter blanc.
Ainsi, après dix-sept années de gouvernance libérale, François Hollande s’est imposé comme l’héritier du mitterrandisme en portant le parti socialiste au pouvoir. Ses électeurs ont fêté comme il se doit leur victoire sur la place de la Bastille en scandant le slogan électoral du PS : « la changement, c’est maintenant ».
La presse internationale s’est dite préoccupée pour l’avenir de l’union européenne, tout comme se sont alarmés les marchés financiers qui ont vu subitement une réaction négative des bourses après les résultats du premier tour. Mais pourquoi tant de panique ? Il suffit de ne pas avoir la mémoire courte et se rappeler l’entretien qu’a tenu François Hollande au Guardian le 14 février, au cours duquel il a déclaré, en abordant les années 80 : « c'était la guerre froide et Mitterrand a nommé des communistes au gouvernement. Aujourd'hui il n'y a pas de communistes en France... La gauche a gouverné pendant quinze ans pendant lesquels elle a libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n'y a pas de crainte à avoir ». Et puis, ne sont-ce pas les socialistes français qui ont appelé à voter en faveur du traité de Maastricht, en 1992, laissant augurer l’euro-désastre d’aujourd’hui ?
Il reste à voir désormais si la droite libérale sans Sarkozy réussira à éviter l’implosion en restant unie autour d’un nouveau leader, si tant est qu’il y en a un. Les élections législatives de juin détermineront le nouvel échiquier politique français.
D’ici peu, François Fillon présentera sa démission ainsi que celle de son exécutif à Nicolas Sarkozy avant la cérémonie d’investiture. François Hollande devra alors nommer un nouveau premier ministre. Les favoris sont actuellement Manuel Valls, député-maire d’Évry et directeur de la communication de Hollande, Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste et enfin Jean-Marc Ayrault, chef du groupe socialiste à l’assemblée nationale.
Entre-temps, la passation de pouvoir officielle entre Nicolas Sarkozy et François Hollande est fixée au 15 mai. Mais, malgré le cri des alarmistes, la transition semble parfaitement s’inscrire dans la continuité du libéralisme et de l’européisme promus par Bruxelles.
Capitaine Martin
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