L’énergie hydrolienne ou l’espoir d’une production d’électricité stable et renouvelable
Avec plus de 75 GW de puissance estimée à l'échelle mondiale, l'énergie hydrolienne s'impose peu à peu comme une énergie incontournable pour les années à venir. Son faible coût environnemental et la stabilité de sa production renouvelable en font une alternative des plus pertinentes au regard des enjeux climatiques actuels. La France dispose de ressources importantes en la matière, et de nombreux industriels et producteurs du secteur de l'énergie, EDF en tête, investissent désormais dans cette filière en devenir, dynamisant ainsi la recherche technologique et l'innovation.
Une énergie à fort potentiel en France
Nouveau type d'énergie renouvelable actuellement en phase d'expérimentation, l'énergie hydrolienne produit de l'électricité grâce aux courants marins en exploitant la force de l'eau, aussi bien en marée montante qu'en marée descendante, via une turbine réversible. Cette technologie ne rejette aucune émission de CO2 et permet de produire une énergie à la fois prévisible et constante. Les courants marins, liés aux marées, ont en effet la particularité d'être prévisibles et sont particulièrement forts sur certains sites, assurant ainsi un rendement supérieur à celui des éoliennes, et proposant une alternative aux énergies renouvelables intermittentes.
La France occupe dans ce cadre une position unique puisqu'elle dispose du deuxième gisement hydrolien en Europe - après le Royaume-Uni - et plusieurs projets d'envergure sont d'ores et déjà en marche. Le gouvernement a souhaité accompagner le développement de cette technologie dès 2013, via le lancement d'un appel à projets portant sur trois ou quatre fermes hydroliennes, comprenant chacune entre 5 et 10 machines.
Il est prévu que ces installations soient subventionnées par l'Etat à hauteur de 30 millions d'euros, et que le tarif d'achat de l'électricité produite soit fixé à 173 euros par mégawattheure. Le rendement des zones sélectionnées au large de la Manche et du Finistère est estimé aujourd'hui entre 3 et 5 GW.
La première ferme hydrolienne au monde en service en 2016
Si la production d'énergie hydrolienne n'est encore qu'en phase d'expérimentation, son développement dans les années à venir ne fait donc plus aucun doute et suscite l'intérêt des grands acteurs français de l'énergie comme Alstom, Engie, EDF ou DCNS. Les projets du Fromveur et de Paimpol-Bréhat, sont entrés en 2015 dans leur phase finale d'installation, et constitueront sans aucun doute les prémisses d'un développement hydrolien plus vaste en France comme à l'étranger.
Le projet du Fromveur, mené par la société Sabella en collaboration avec Engie, a inauguré cette année le raccordement de la première hydrolienne au réseau électrique français, et alimente en électricité l'île d'Ouessant en Bretagne. Trois autres hydroliennes devraient également y être installées d'ici 2019.
De son côté, EDF pourrait bien devenir le premier électricien à exploiter un parc hydrolien en France et dans le monde. L'électricien français et DCNS ont en effet annoncé qu'une seconde turbine sous-marine Arcouest serait immergée sur le site de Paimpol-Bréhat, dans les Côtes d'Armor, et raccordée au réseau électrique d'ici le mois de mars 2016.
La ferme hydrolienne de Paimpol-Bréhat permettra de valider le fonctionnement des deux premières turbines équipées d'un poste de conversion et reliées au réseau électrique. Une première mondiale pour le groupe EDF dont les retours d'expérience bénéficieront au projet "Normandie Hydro" et l'implantation de sept machines dans le Raz-Blanchard à la point de la Hague d'ici 2017 ou 2018.
Les promesses de l'hydrolienne fluviale
Mais outre ces projets d'énergie hydrolienne en mer en cours d'expérimentation au large des côtes bretonnes et normandes, il est une autre technologie de proximité qui pourrait tout autant changer la donne en matière d'énergies renouvelables. L'énergie hydrolienne fluviale s'impose de plus en plus, malgré son faible rendement, comme une alternative valable.
Produisant une énergie verte 24h/24 sans nécessiter d'infrastructure lourde, elle permet d'équiper rapidement et à moindre coût des estuaires ou des cours d'eau non exploitables en hydroélectricité classique, et de satisfaire les objectifs de production d'énergie renouvelable. Son rendement régulier et prévisible lié au courant continu des rivières ou des fleuves offre la possibilité d'évaluer avec précision un potentiel de production significatif à l'échelle nationale et internationale.
En France, le groupe HydroQuest, filiale d'EDF, a annoncé en septembre dernier le raccordement au réseau électrique national de son hydrolienne implantée à Orléans. Une première dans l'Hexagone pour une hydrolienne fluviale, qui marque les débuts prometteurs d'un savoir-faire français adapté aux besoins énergétiques croissants des pays industrialisés comme des pays émergents.
"Le marché est évalué à 15 milliards d'euros sur dix ans dans le monde", explique Jean-François Simon, PDG d'HydroQuest, qui a depuis installé une nouvelle hydrolienne en Guyane et prévoit de démarrer la production en série à court terme. Le futur de l'hydrolienne en France, en tout cas, s'avère radieux.
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