L’ennemi de la Patrie sociale : la finance internationale !
Si nous en doutions, ceci n’est plus le cas et le doute est encore moins permis : l’Etat français, du moins ce qu’il en reste, et l’exécutif sont désormais au service intégral et exclusif de la finance internationale mais aussi du patronat du CAC 40, dont le représentant est Pierre Gattaz.
Nous assistons, par à-coups, par des petites déclarations et des polémiques, à un travail méthodique qui consiste à préparer l’opinion à des nominations de personnalités issues de la finance ou des multinationales à des postes clés de l’exécutif du pouvoir français.
La nomination dans le gouvernement « Valls II » d’Emmanuel Macron n’est pas anodine et elle fait suite à d’autres manœuvres opérées par la finance internationale pour infiltrer le Pouvoir et l’exécutif. Tout ceci, bien entendu, avec la complicité cupide de ceux qui se prétendent être aux commandes de l’Etat.
Déjà, à la mi-juin, François Hollande a eu l’audace de nommer au poste de Conseiller économique et financier de l’Elysée, Laurence Boone, une ancienne économiste issue de la deuxième plus puissante banque des Etats-Unis, très présente sur les marchés financiers mondiaux.
Il est important de rappeler qui a été le prédécesseur de Madame Boone… Il s’agit ni plus ni moins de Emmanuel Macron.
Mais alors, une question se pose à nous : qui est donc ce personnage de l’ombre ?
Ce qu’il faut savoir c’est qu’il est à l’origine du pacte de responsabilité, de l’inique accord national interprofessionnel et qu’il est l’initiateur de la coupe drastique de cinquante milliards d’euros dans les dépenses publiques, qui ont été reversés au passage aux amis de Monsieur Gattaz.
Monsieur Macron c’est aussi un énarque, brillant au passage puisqu’il est classé cinquième de sa promotion en 2004, il intègre à sa sortie de l’ENA l’Inspection des Finances et il poursuit sa carrière en tant que banquier d’affaires chez Rothschild en 2008 à 2012. Il a participé à la réunion du groupe Bilderberg qui a eu lieu à Copenhague les 31 mai et juin 2014. Il était accompagné, par ailleurs, de Henri de Castries, président de la compagnie Axa, mais aussi de Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international, et de Fleur Pellerin, alors secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur et maintenant ministre de la Culture.
Manuel Valls était aussi présent à cette réunion des oligarques. Il a même été, à cette occasion, adoubé par le groupe Bilberberg. On comprend mieux certaines choses et surtout certaines nominations… Rien n’est inventé, tout est archivé officiellement, noir sur blanc, sur le site officiel du groupe Bilberberg et sur internet à travers des entretiens.
Enfin, de mai 2012 à 2014, Emmanuel Macron a exercé les fonctions de Secrétaire général adjoint de la présidence de la République. On comprend mieux ainsi sa nomination comme Ministre de l’Economie, alors qu’il était un parfait inconnu des Français jusqu’à aujourd’hui, mais pas pour les responsables patronaux du CAC 40.
C’est un homme de l’ombre qui sait agir en faveur des intérêts de la finance internationale au sein des postes qu’il occupe aux plus hautes responsabilités de la République française.
Le temps de la saison estivale nous avons assisté en direct à la prise du pouvoir de la finance internationale sur l’Etat français. On peut donc déclarer qu’après « les amis de la finance » de Michel Sapin, ce sont les finances de la France qui sont désormais aux mains des amis de la finance internationale.
C’est l’ « ami » Gattaz, patron du MEDEF, qui déclare sa flamme pour ce nouveau gouvernement et surtout pour cette nouvelle nomination. Il le dit et il le fait savoir : « C’est une bonne décision ». Il loue même « la sagesse de ce gouvernement ». Pour dire ! Et on ne pourra plus amuser les Français avec la fausse opposition entre le « patronat » et le « gouvernement socialiste ». Mais après tout, on est en droit de se demander si Pierre Gattaz espère recevoir encore des milliards d’euros pour les redistribuer ensuite sa communauté d’oligarques agressifs et méprisants à l’égard de la France et des Français ? Les temps de crise et d’austérité semble être dur pour tout le monde si on en croit tout ce monde inféodé aux puissances des banques et des intérêts particuliers.
On parle beaucoup de la gauche, mais la droite a eu aussi ses heures de gloire dans la collaboration active avec les puissances de l’argent. C’est le cas, par exemple, de la loi n°73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France qui a régi de 1973 à 1993 l’organisation de la Banque de France. Cette loi est parfois surnommée loi Pompidou-Giscard ou loi Rothschild. Cette loi a été élaborée à l’initiative conjointe du gouverneur de la Banque de France, Olivier Wormser, et du ministre de l’Économie et des Finances, Valéry Giscard d’Estaing. La France commençait à perdre à ce moment précis sa souveraineté monétaire. C’est d’ailleurs pour cela que Pompidou a trahi le général De Gaulle et qu’il a été placé par la droite et par la banque Rothschild. Quand on aime l’argent, on ne compte plus les trahisons.
Et c’est François Hollande qui sonne la charge contre la finance internationale à travers son discours présidentiel du 22 janvier 2012, dans un ton solennel, révolutionnaire et socialiste. Il déclarait : « Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu et pourtant il gouverne : cet adversaire, c’est le monde de la finance… » tout en fustigeant « la finance qui a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies » et qui « s’est affranchie de toute règle ».
Et c’est ce même François Hollande, le 14 février 2012, c’est-à-dire un peu moins d’un mois après son discours présidentiel, qui déclare au journal « The Guardian » : « La gauche a été au gouvernement pendant quinze ans, nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a donc pas de craintes à avoir ».
Aujourd’hui, la France est aux mains de la finance internationale et du patronat du CAC 40. C’est une évidence. Ce n’est plus à en discuter et François Hollande a amplement, par ses actions, trahi sa parole, le socialisme, la France et des millions de citoyens français.
C’est devant cette évidence et cette prise de conscience que des « frondeurs » socialistes ont commencé à vivement protester face à cette dérive et face aux trahisons des engagements présidentiels. Pour le moment, cette fronde au sein de la majorité de la gauche gouvernementale n’a pas eu trop d’effets sur les choix pris par le gouvernement. La situation pourrait radicalement évoluer avec la démission de Benoît Hamon et l’éviction d’Arnaud Montebourg du gouvernement.
Nous ne pouvons que féliciter Benoît Hamon et Arnaud Montebourg d’avoir pris les distances nécessaires, indispensables et salutaires avec les alliés de la finance internationale. Pour autant, deux questions se posent à nous légitimement : à quand la rupture complète ? A quand la reconstruction d’un parti authentiquement socialiste, républicain et patriote ?
Car, encore faut-il que les deux poids lourds socialistes s’affirment concrètement pour mettre un coup d’arrêt à la politique d’austérité mise en œuvre par Manuel Valls et ses alliés, et de ne plus accepter un gouvernement administré par des agents du monde des banques internationales.
Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et les frondeurs socialistes doivent assumer leurs propos et les matérialiser en actes forts : c’est-à-dire voter NON au vote de confiance au gouvernement « Valls II » qui devrait avoir lieu selon les propos du Premier ministre en septembre ou octobre, mais aussi voter NON à toutes les mesures préconisant l’austérité ou allant dans le sens contraire de l’intérêt de la France et de ses citoyens.
Ils doivent se rassembler pour peser d’une part au sein du Parti Socialiste et exiger un congrès pour fixer un nouveau cap et rompre avec un gouvernement qui est en rupture complet avec les Français. Le temps n’est plus à la parole et aux demi-mesures, et d’autre part, entraîner derrière eux, au-delà des étiquettes partisanes, une force d’opposition majoritaire au sein de l’Assemblée nationale. Un tel mouvement pourrait bien mettre en minorité le gouvernement et ainsi produire un événement considérable dans l’histoire de la cinquième république. Car en effet, si l’on compte toutes les forces qui sont en opposition au gouvernement au sein de l’Assemblée nationale, celles-ci, coalisées dans l’intérêt général peuvent entraîner, mieux qu’une dissolution, un blocage conséquent des Institutions qui peut déboucher sur la démission du Président de la République et ainsi pour le même coup provoquer de nouvelles élections présidentielles et législatives. Chacun doit donc prendre ses responsabilités.
En attendant, Manuel Valls se déclare confiant et « n’a pas de doute » concernant la vote de confiance de son gouvernement. Nous verrons bien s’il a raison. Nous verrons aussi l’attitude de la droite, si elle apporte sa confiance à un ami de la finance, ou si elle décide de voter contre, sachant que s’abstenir dans un tel contexte, c’est soutenir passivement les individus qui composent le gouvernement. Enfin, nous assisterons au grand jour du choix de Benoît Hamon, d’Arnaud Montebourg et des frondeurs, et des députés de l’autre gauche.
Eh bien pour nous, notre patriotisme social, sans état d’âme, s’approprie ce discours de combat historique et en fait sa position officielle dans sa lutte contre la finance internationale qui empoisonne les économies réelles et créatrices de richesses. Car c’est bien la finance internationale qui asservit l’économie réelle. Nous voulons donc la libérer pour réaliser une économie sociale, solidaire agissant en faveur de l’amélioration de la qualité de la vie, tout en permettant le développement concret et la modernisation effective de notre patrie sociale. Nous voulons tout simplement agir pour le bien social de notre peuple et de notre pays.
Nous n’avons pas peur, non plus, de nous affirmer, face à tant de lâcheté, de perfidie, de reniements, comme les héritiers authentiques et historiques du socialisme français.
Nous connaissons maintenant notre ennemi. Il porte un nom : c’est la finance internationale !
En réalité, devant cet état de fait, parce que la société change, se transforme, mute et que la politique n’en est pas exsangue, aujourd’hui être socialiste, c’est être un patriote social qui œuvre en faveur de la patrie, de la justice sociale et pour une économie réelle et indépendante des marchés et des lobbys agressifs à l’encontre des travailleurs et des citoyens.
Être patriote social, au vingt-et-unième siècle, c’est tout simplement bâtir la patrie sociale, défendre son peuple, ses valeurs, sa culture et ses traditions face à des puissantes forces qui œuvrent à l’uniformisation du monde, au nivellement vers le bas de nos modes de vie mais également à la destruction de l’humanité. Le patriotisme social c’est une nouvelle philosophie de la vie : simple, pratique, populaire, profondément spirituelle et profondément humaniste. C’est cette identité qui caractérise notre lutte sociale et patriotique : un engagement pour l’humain, la dignité, l’indépendance et la vie.
Qu’on se le dise, nous soutiendrons toutes les initiatives d’où qu’elles viennent du moment qu’elles sont claires et authentiques et qu’elles combattent de toute leur puissance ce système et cette finance qui brisent, encore pour un temps, les reins de nos peuples et de nos patries.
Grégory Gennaro
Site Internet : http://www.patriotismesocial.fr
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