L’enseignant et la craie
Une alliée quotidienne de l’enseignant, c’est la craie. Cette dernière est utilisée par celui-ci depuis fort longtemps au point qu’entre les deux, c’est un véritable mariage.
Certains peuvent se demander, à raison, ce qu’il y aurait de nouveau sous les cieux pour qu’on veuille remettre en question une relation aussi lointaine. Qu’est-ce qui peut bien fonder une telle interrogation ?
Cette quasi-symbiose entre les deux êtres ne va pas toujours sans inconvénients, des inconvénients plus ou moins lourds, bien perçus par certains et ignorés par d’autres.
Le caractère précieux de la santé n’étant pas à démontrer, on est amené naturellement à méditer sur le sujet.
Quelques observations
Au-dessus de certaines boîtes de craie, figure l’inscription : "sans poussière". De même, en dessous de telles boîtes on lit : " Ne convient pas à un enfant de moins de 36 mois. Ingestion possible de petits éléments détachables."
Voilà des phrases explicites qui traduisent d’abord le caractère nocif de la craie pour l’organisme humain. Il s’en dégage par ailleurs une contradiction dans les termes utilisés : qu’est-ce donc que ces "petits éléments détachables", sinon de la poussière de craie ? Cela ressemble à l’escroquerie publicitaire courante par laquelle on écrit généralement en gros caractères les bienfaits d’un produit commercial, et en petits caractères ses inconvénients.
Toujours par l’observation, on constate que l’enseignant ingurgite de la craie en plusieurs occurrences et de diverses façons. Ça peut être pendant l’écriture au tableau ou même pendant l’effacement de celui-ci par l’enseignant ou par l’élève. L’absorption se fait par la bouche, les narines, la peau, le cuir chevelu, les yeux, etc. Parfois, on entendra tousser un ou deux élèves, quand ce n’est pas l’enseignant lui-même, pendant un effacement du tableau. Cette réaction du corps face au stimulus externe que constitue la craie traduit une indisposition de l’organisme. Il y a même souvent un effet combiné de cette craie avec celui d’une ardoisine de mauvaise qualité, qui peut donc se dégrader. Cette situation a particulièrement lieu en périodes de rentrée scolaire où les tableaux sont souvent repeints.
L’observation montre par ailleurs que la craie, sur le plan chimique, est constituée de carbonate de calcium (qui existe dans la nature sous forme de calcaire), lequel carbonate est un sel ou un ester de l’acide carbonique. A côté de cela, il faudrait voir la composition chimique de l’ardoisine, qui probablement, elle non plus, ne sera pas totalement innocente.
Ensuite, l’on sait que dans le cadre de la santé publique, les autorités compétentes ont souvent formulé l’interdiction de la consommation de calcaire (plus connu sous le nom de kaolin) dont l’emprise et les autres méfaits sur le plan sanitaire (dysenterie, dessèchement de l’organisme, etc.) sont assez connus chez l’être humain en général et chez les femmes en particulier.
Résultats
La consommation permanente de craie par l’enseignant est susceptible de nuire à différents niveaux à sa santé.
On peut citer, entre autres, l’irritation de la gorge, souvent suivie d’un état grippal, la baisse possible de la vue au fil des années, des picotements sur la peau une fois celle-ci en contact avec de l’eau. D’autre part, y aurait-il un lien entre le dépôt de la craie sur le cuir chevelu et une possible desquamation de celui-ci ?
Plus encore, le dépôt de craie dans l’organisme peut provoquer de temps à autre de petits picotements au niveau des talons ou encore au niveau de la ceinture rénale de l’individu. Or, lorsque ce canal est obstrué par des impuretés, il peut s’ensuivre une perte de désir sexuel, ou même progressivement une faiblesse sexuelle chez l’homme. Il peut en découler également une modification négative de la composition spermatique, d’où un risque d’infection permanente chez la partenaire sexuelle, étant donné que tous les rapports ne peuvent être protégés.
Enfin, selon quelques observateurs, la craie contribuerait à accroître le mal de la sinusite chez certaines personnes.
Des mésures préventives
En raison de tous les risques que présente l’usage quotidien de la craie par l’enseignant, il est logique de bien vouloir explorer quelques petites précautions pouvant être utiles.
Par exemple, l’enseignant ne gagnerait-il pas à adopter un mutisme léger ou intermittent pendant l’écriture au tableau ou pendant l’effacement de celui-ci ? Aussi, pour ceux des enseignants qui n’effacent pas eux-mêmes leurs tableaux, ne serait-il pas souhaitable de le faire faire par les élèves et à tour de rôle, afin que l’absorption de la poudre de craie n’affecte pas un seul individu ? Dans le même ordre d’idée, l’enseignant peut choisir d’écrire le moins possible au tableau (dans certaines matières), à condition de ne pas sacrifier la bonne transmission des connaissances, ou encore d’expliquer la leçon exclusivement lorsqu’il a le dos tourné au tableau.
Comme autres mesures préventives, on pourrait envisager le port éventuel, par l’enseignant, d’un masque, comme celui d’un chirurgien en action. Cet instrument aurait son côté pratique, malgré son caractère quelque peu discutable ou insolite.
Ensuite, consommer assez d’eau toutes les deux heures, et peut-être aussi prendre un peu de lait de temps en temps (c’est le cas des employés des scieries dont la menace analogue est l’absorption de la sciure), pourrait contribuer un peu à défendre l’organisme contre la craie.
Enfin, les divers risques liés à l’usage quotidien de la craie expliquent l’institution par la pédagogie du port souhaitable d’une blouse (longues manches de préférence, lorsque le climat le permet) par l’enseignant en activité.
Après l’analyse précédente sur la cohabitation enseignant-craie, on est en droit de se demander s’il existe une ou plusieurs maladie(s) propre(s) au métier de classroom teacher. Aurait-on par ici une explication au choix des tableaux à stylos marqueurs (plutôt que le tableau noir) dans certaines structures d’enseignement dans le monde ? Est-ce ce mode de transmission qu’on devra envisager à l’avenir, en espérant que l’odeur aiguë du stylo marqueur le permette ? Ou alors l’enseignant devra-t-il dans un futur lointain compter sur des combinaisons analogues à celles utilisées dans les centrales, qui protègent les yeux, la tête et tout le corps ? Bizarre peut-être ?
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