• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > L’enseignant et la craie

L’enseignant et la craie

Une alliée quotidienne de l’enseignant, c’est la craie. Cette dernière est utilisée par celui-ci depuis fort longtemps au point qu’entre les deux, c’est un véritable mariage.

Certains peuvent se demander, à raison, ce qu’il y aurait de nouveau sous les cieux pour qu’on veuille remettre en question une relation aussi lointaine. Qu’est-ce qui peut bien fonder une telle interrogation ?

Cette quasi-symbiose entre les deux êtres ne va pas toujours sans inconvénients, des inconvénients plus ou moins lourds, bien perçus par certains et ignorés par d’autres.

Le caractère précieux de la santé n’étant pas à démontrer, on est amené naturellement à méditer sur le sujet.

Quelques observations
Au-dessus de certaines boîtes de craie, figure l’inscription : "sans poussière". De même, en dessous de telles boîtes on lit : " Ne convient pas à un enfant de moins de 36 mois. Ingestion possible de petits éléments détachables."

Voilà des phrases explicites qui traduisent d’abord le caractère nocif de la craie pour l’organisme humain. Il s’en dégage par ailleurs une contradiction dans les termes utilisés : qu’est-ce donc que ces "petits éléments détachables", sinon de la poussière de craie ? Cela ressemble à l’escroquerie publicitaire courante par laquelle on écrit généralement en gros caractères les bienfaits d’un produit commercial, et en petits caractères ses inconvénients.

Toujours par l’observation, on constate que l’enseignant ingurgite de la craie en plusieurs occurrences et de diverses façons. Ça peut être pendant l’écriture au tableau ou même pendant l’effacement de celui-ci par l’enseignant ou par l’élève. L’absorption se fait par la bouche, les narines, la peau, le cuir chevelu, les yeux, etc. Parfois, on entendra tousser un ou deux élèves, quand ce n’est pas l’enseignant lui-même, pendant un effacement du tableau. Cette réaction du corps face au stimulus externe que constitue la craie traduit une indisposition de l’organisme. Il y a même souvent un effet combiné de cette craie avec celui d’une ardoisine de mauvaise qualité, qui peut donc se dégrader. Cette situation a particulièrement lieu en périodes de rentrée scolaire où les tableaux sont souvent repeints.

L’observation montre par ailleurs que la craie, sur le plan chimique, est constituée de carbonate de calcium (qui existe dans la nature sous forme de calcaire), lequel carbonate est un sel ou un ester de l’acide carbonique. A côté de cela, il faudrait voir la composition chimique de l’ardoisine, qui probablement, elle non plus, ne sera pas totalement innocente.

Ensuite, l’on sait que dans le cadre de la santé publique, les autorités compétentes ont souvent formulé l’interdiction de la consommation de calcaire (plus connu sous le nom de kaolin) dont l’emprise et les autres méfaits sur le plan sanitaire (dysenterie, dessèchement de l’organisme, etc.) sont assez connus chez l’être humain en général et chez les femmes en particulier.

Résultats
La consommation permanente de craie par l’enseignant est susceptible de nuire à différents niveaux à sa santé.

On peut citer, entre autres, l’irritation de la gorge, souvent suivie d’un état grippal, la baisse possible de la vue au fil des années, des picotements sur la peau une fois celle-ci en contact avec de l’eau. D’autre part, y aurait-il un lien entre le dépôt de la craie sur le cuir chevelu et une possible desquamation de celui-ci ?

Plus encore, le dépôt de craie dans l’organisme peut provoquer de temps à autre de petits picotements au niveau des talons ou encore au niveau de la ceinture rénale de l’individu. Or, lorsque ce canal est obstrué par des impuretés, il peut s’ensuivre une perte de désir sexuel, ou même progressivement une faiblesse sexuelle chez l’homme. Il peut en découler également une modification négative de la composition spermatique, d’où un risque d’infection permanente chez la partenaire sexuelle, étant donné que tous les rapports ne peuvent être protégés.

Enfin, selon quelques observateurs, la craie contribuerait à accroître le mal de la sinusite chez certaines personnes.

Des mésures préventives
En raison de tous les risques que présente l’usage quotidien de la craie par l’enseignant, il est logique de bien vouloir explorer quelques petites précautions pouvant être utiles.

Par exemple, l’enseignant ne gagnerait-il pas à adopter un mutisme léger ou intermittent pendant l’écriture au tableau ou pendant l’effacement de celui-ci ? Aussi, pour ceux des enseignants qui n’effacent pas eux-mêmes leurs tableaux, ne serait-il pas souhaitable de le faire faire par les élèves et à tour de rôle, afin que l’absorption de la poudre de craie n’affecte pas un seul individu ? Dans le même ordre d’idée, l’enseignant peut choisir d’écrire le moins possible au tableau (dans certaines matières), à condition de ne pas sacrifier la bonne transmission des connaissances, ou encore d’expliquer la leçon exclusivement lorsqu’il a le dos tourné au tableau.

Comme autres mesures préventives, on pourrait envisager le port éventuel, par l’enseignant, d’un masque, comme celui d’un chirurgien en action. Cet instrument aurait son côté pratique, malgré son caractère quelque peu discutable ou insolite.

Ensuite, consommer assez d’eau toutes les deux heures, et peut-être aussi prendre un peu de lait de temps en temps (c’est le cas des employés des scieries dont la menace analogue est l’absorption de la sciure), pourrait contribuer un peu à défendre l’organisme contre la craie.

Enfin, les divers risques liés à l’usage quotidien de la craie expliquent l’institution par la pédagogie du port souhaitable d’une blouse (longues manches de préférence, lorsque le climat le permet) par l’enseignant en activité.

Après l’analyse précédente sur la cohabitation enseignant-craie, on est en droit de se demander s’il existe une ou plusieurs maladie(s) propre(s) au métier de classroom teacher. Aurait-on par ici une explication au choix des tableaux à stylos marqueurs (plutôt que le tableau noir) dans certaines structures d’enseignement dans le monde ? Est-ce ce mode de transmission qu’on devra envisager à l’avenir, en espérant que l’odeur aiguë du stylo marqueur le permette ? Ou alors l’enseignant devra-t-il dans un futur lointain compter sur des combinaisons analogues à celles utilisées dans les centrales, qui protègent les yeux, la tête et tout le corps ? Bizarre peut-être ?


Moyenne des avis sur cet article :  3.36/5   (78 votes)




Réagissez à l'article

24 réactions à cet article    


  • Sam (---.---.154.147) 22 décembre 2006 11:05

    Devant ce problème extrèmement urgent, je crois que l’auteur devrait contacter SOS Education, qui organisera la traque qu’elle jugera nécessaire pour capturer et lapider les vendeurs d’un poison aussi nocif que cette poudre, pénétrant par la peau,les oreilles...et aussi le nez, parfois.


    • KOM Bernard (---.---.216.69) 22 décembre 2006 14:18

      C’est rejouissant de réaliser que d’autres ont aussi cet appréhension pour ce que la craie peut causer à l’organisme humain. Merci de me suggérer SOS Education.J’ose croire que j’obtiendrais facilement leur contact via le net. Même si les producteurs et vendeurs de craie sont des capitalistes dans l’âme,il convient néanmoins de reconnaître qu’ils ont servi l’éducation depuis toujours.N’est-ce pas aussi grâce à la craie que l’homme est allé dans l’espace ? Balayer la craie d’un revers de la main aujourd’hui,serait-elle la bonne solution ?


    • Sam (---.---.154.147) 22 décembre 2006 15:24

      Effectivement, tu as raison, balayer la craie d’un revers de main ne laissera personne indemne.

      Ceci dit, en cette période, un peu de poudre blanche sur une manche peut mettre mille flocons dans la tête d’un enfant.


    • Voltaire Voltaire 22 décembre 2006 12:11

      Une vision décalée et originale des périls qu’ont à affronter les enseignants.

      Une chose me chiffonne : la craie est bien composée de carbonate de calcium, et donc largement soluble. Or, c’est cet aspect insoluble qui fait la dangerosité des asbestos. jene cois pas que l’on ait jamais détecté d’accroisement significatif de pathologies respiratoires chez les enseignants (et avec les cohortes disponibles, il serait aisé de faire des statistiques). J’en conclus qu’il s’agit donc là de quelque chose d’un peu génant mais largement innofensif, à moins que vous n’ayez de travaux scientifiques à indiquer ?


      • KOM Bernard (---.---.216.69) 22 décembre 2006 15:06

        Parlez-vous de solubilité ou d’insolubilité au début de votre commentaire ? Pensez-vous que le terme asbestos soit si couramment utilisé ? Pour ce qui est des faits réels,je pense que certains médecins les ont probablement expérimentés et peuvent mieux en donner des statistiques. Aussi, vous verrez parfois un enseignant souffrir d’un mal qui prend fin ou s’estompe pendant les congés,pour resurgir avec la reprise des cours.Ce type de situation cache souvent les méfaits de la craie dans un organisme agé ou sensible.


      • bb (---.---.134.117) 22 décembre 2006 23:48

        Sans penser au cancre qui lui aussi est parfois touché car c’est lui qui sans cesse efface le tableau noir ou vert. Pensez vous sérieusement qu’il n’y a point de pathologies ? Mais que si,souvenez vous quand vous ne saviez pas vos leçons et qu’on vous envoyait au tableau : quelle angoisse,qui aujourd’hui serait réparées par un soutien psychologique..... Autrefois c’était le piquet ou le coin me direz vous,et pendant des heures. On peut alors affirmer que la craie était responsable de courbatures et parfois de coup de règle sur le bout des doigts. Je rigole je rigole mais un fait est que moi j’étais allergique aux poils de la brosse et ca c’est vrai,est ce parce qu’il y avait de la craie ? nul ne sait. bb


      • idiot (---.---.229.160) 22 décembre 2006 17:05

        ARTICLE DEPASSE

        La craie est en voie de disparition : le tableau blanc et le marqueur sont les rois.

        Il est vrai que je préfére respirer de la craie plustôt que le solvant des marqueurs.


        • KOM Bernard (---.---.216.69) 22 décembre 2006 17:41

          Comment trouvez-vous que l’article est dépassé ?Ce point de vue ne me paraît pas objectif. 1- La majorité des pays du tiers monde,et même de nombreuses structures d’enseignement en occident utilisent encore la craie. 2- Vos reflexions semblent être uniquement des reprises de ce que j’écris à la fin de mon article.Vous ne pouvez prétendre que l’article est dépassé alors que votre apport n’a visiblement rien d’avant-gardiste jusque là.


        • Sam (---.---.154.147) 22 décembre 2006 23:30

          Ca dépend des lieux ou tu enseignes...Pas mal d’école continues à avoir des tableaux pour craies...


        • ZEN zen 22 décembre 2006 18:34

          Après plus de trente années d’utilisation intensive (et bien souvent inutile) de la craie...j’ai survécu smiley


          • Sam (---.---.202.248) 25 décembre 2006 10:58

            Zen

            Oui, tu as survécu, mais dans quel (tiers)Etat !... smiley


          • chantecler (---.---.146.254) 22 décembre 2006 22:59

            Perso,j’aime utiliser la craie.Je sais que certains collègues y sont allergiques,mais les allergies deviennent une des maladies du siècle:cf l’article ,il y a quelques jours...Par contre il y a une dizaine d’années, certaines craies étaient vraiment toxiques et ont été retirées de la circulation. Travailler avec des craies de différentes couleurs est un vrai plaisir. J’ai essayé, par nécessité,les tableaux et les feutres « velleda ».Outre que cela s’assèche trés rapidement, pue,dégage une odeur désagréable chimicotoxique,je n’arrive pas à écrire correctement:j’ai autant de mal à écrire au stylobille.Mon apprentissage de l’écriture s’est fait au porte-plume,encrier,plumes sergent-major et actuellement j’écris toujours au stylo plume.Je doute de renoncer à cette vieille habitude qui me rappelle toute mon enfance, ces écoles,et ces maîtres et maîtresses, que j’ai tant aimés !


            • Sam (---.---.154.147) 22 décembre 2006 23:35

              Un petit hommage à ta nostalgie :

              LA CRAIE DANS L’ENCRIER paroles : Daniel Boublil musique : Catherine Lara

              On poursuivait le cours de l’histoire Sur un cahier quadrillé Et quand la guerre était terminée Il était quatre heures et quart Et l’on tournait les pages Et puis tout s’effaçait Comme s’il y avait un peu de craie Dans l’encrier

              Le professeur était très bavard Vers la fin de la journée Et quand il s’arrêtait de parler On se passait de buvard Plus on tournait les pages Et plus on oubliait Comme s’il y avait un peu de craie Dans l’encrier

              On a fermé les cahiers un soir Sur la guerre inachevée Et comme si rien ne s’était passé On a déserté l’histoire On a sauté les pages Et tout s’est effacé Comme s’il y avait un peu de craie Dans l’encrier

               smiley


            • KOM Bernard (---.---.216.69) 26 décembre 2006 15:10

              Il arrive couramment que des produits commerciaux périmés et déclassés en occident soit revendus malheureusement de façon libre, ou au marché noir, dans les pays du tiers monde. Pouvez-vous détailler un peu ce plaisir que vous ressentez en travaillant avec des craies de diverses couleurs ? Cela est un peu curieux. D’autre part votre expérience avec les tableaux et feutres « velleda » est assez édifiante.


            • (---.---.149.144) 23 décembre 2006 03:42

              Depuis quand, la craie, c’est du kaolin !!!!!! C’est à mourir de rire...........


              • KOM Bernard (---.---.216.69) 26 décembre 2006 14:45

                Ne voyez-vous donc aucun lien physique ou chimique entre la craie et le calcaire(couramment appelé kaolin) ?


              • (---.---.97.113) 27 décembre 2006 03:01

                le kaolin est une argile (silicate)- ça sert à faire la porcelaine pas les craies... la craie est un carbonate, soluble à la moindre acidité (y compris celle de la peau).

                Dans le pire des cas il peut y avoir un assèchement léger de la peau, par absorption des graisses. Si allergies il y a, seuls les colorants peuvent en être responsables, pas la craie elle-même.


              • KOM Bernard (---.---.216.69) 9 janvier 2007 14:45

                Le calcaire est bel et bien appelé kaolin de façon courante,cher monsieur,et c’est cela qui est dit dans mon article. D’autre part,toujours en vue d’éclairer votre lanterne,veuillez parcourir le dictionnaire universel(4ieme édition,2002)où vous lirez en pages 181(sur le Calcaire) et page 294(sur la craie).Vous comprendrez donc que les deux matières sont essentiellement constituées de carbonate de calcium.Merci. Pourquoi ne pas utiliser même le net pour vous en convaincre ?


              • bb (---.---.134.117) 23 décembre 2006 09:50

                Bonjour. je souhaite d’excellentes fêtes à ceux qui sont de confession chrétienne, pour ceux qui sont athéees un grand et bon moment de repos ou de vacances et pour toutes les autres confessions mes meilleurs voeux pour ce moment que peut être ils ne fêtent pas et aussi un bon moment de repos et de vacances à cette occasion. BB


                • KOM Bernard (---.---.216.69) 26 décembre 2006 14:51

                  Quel rapport réel avec le thème de l’article ? L’envoi de voeux ou encore l’appartenance religieuse ont-ils quelque chose à voir avec le sujet traité ?


                • BB (---.---.119.174) 24 décembre 2006 11:48

                  la craie aura t elle bientot raison du mammouth ????? BB


                  • Frédo45 Frédo45 26 décembre 2006 16:20

                    Juste une petite remarque, le carbonate de calcium n’est pas un ester mais un cristal de formula CaCO3. Il peut en effet être considérer comme un dérivé de l’acide carbonique H2CO3 mais est un composé plutôt basique et qui n’a d’autre effet nocif que le fait d’être une poussière !


                    • KOM Bernard (---.---.126.252) 26 décembre 2006 20:40

                      Votre commentaire est tout de même constructif.Dire que le carbonate est un sel ou un ester de l’acide carbonique,je le tire du dictionnaire universel tout simplement.


                    • Frédo45 Frédo45 27 décembre 2006 11:38

                      Et bien, en tant qu’ancien chimiste, je vous expliquerais que ce n’est pas tout à fait exact car à ce moment-là, le carbonate peut aussi être comme un dérivé du méthane. On trouve beaucoup plus aisément dans la nature des ions carbonates que des esters. Et de plus, il n’y a, je le répète aucun lien de dangerosité entre ces deux composés. Pour vous éclairer, sachez qu’un ester provient de la réaction entre un acide carbonxylique et un alcool. Sachez aussi que la réaction inverse existe. Sachez enfin, qu’il y a plein d’ions carbonates dans les différentes eaux de la planète !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès