L’érection des murs

Donald Trump passe pour un faible d'esprit parce qu'il veut ériger un mur entre les Etats-Unis et le Mexique.
Et pourtant il est dans l'air de son temps. Et d'abord, ce mur existe déjà.
Qu'est-ce qu'un mur ? Le Petit Larousse nous donne plusieurs définitions. Prenons celle-ci "Tout ce qui fait office de cloison, de barrière, de séparation".
C'est une réponse habituelle à un problème de migration, qu'elle soit immigration ou émigration.
La barrière États-Unis-Mexique, ou la grande muraille États-Unis-Mexique, est une séparation discontinue érigée par les États-Unis sur leur territoire, le long de sa frontière avec le Mexique rendue possible grâce à plusieurs clôtures et murs visant à empêcher l'immigration illégale importante en provenance de celui-ci, ainsi que le trafic de drogue, le flux de migrants mexicains étant considéré comme le « plus important flux migratoire de l'histoire de l'humanité ».
Longue de 1 300 km, cette barrière, dont la construction commença en 2006, aurait limité de 25 % l'immigration mexicaine.
Remontons un instant dans l'antiquité chinoise, avec la Grande Muraille qui est un ensemble de fortifications militaires chinoises construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois et à plusieurs endroits entre le 3e siècle av. J.-C. et le 17e siècle pour marquer et défendre la frontière nord de la Chine. C'est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l’Homme à la fois en longueur, en surface et en masse.
Selon un rapport de 1990, la longueur totale des murs serait de 6 259,6 km.
Chez les Romains le mur d'Hadrien est une fortification faite de pierre et de terre construite entre 122 après J.-C. et 127 après J.-C. L'empereur Hadrien fit édifier ce mur de défense sur toute la largeur de l'Angleterre, traversant ainsi le nord de l’île d’ouest en est, de la Mer d’Irlande à la Mer du Nord pour protéger et séparer le sud de l'Angleterre des attaques des barbares. Le mur mesure environ 120 km de long, il est flanqué de 300 tours et protégé par dix-sept camps retranchés.
Plus près de nous, le mur de Berlin, « Mur de la honte » pour les Allemands de l'Ouest et officiellement appelé par le gouvernement est-allemand « mur de protection antifasciste », est érigé en plein Berlin à partir de la nuit du 12 au 13 août 1961 par la République démocratique allemande (RDA), qui tente ainsi de mettre fin à l'exode croissant de ses habitants vers la République fédérale d'Allemagne (RFA). Le mur, composante de la frontière intérieure allemande, sépare physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant plus de 28 ans, et constitue le symbole le plus marquant d'une Europe divisée par le rideau de fer. Plus qu'un simple mur, il s'agit d'un dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 mètres de haut, avec un chemin de ronde, 302 miradors et dispositifs d'alarme, 14 000 gardes, 600 chiens et des barbelés dressés vers le ciel. Un nombre indéterminé de personnes sont victimes des tentatives de franchissement du mur. Cependant, il apparait que des gardes-frontière est-allemands et des soldats soviétiques n'hésitèrent pas à tirer sur des fugitifs.
Le Mur, long de 155 kilomètres (dont 43,1 km sur sa longueur intraberlinoise), venait en complément des 1 393 kilomètres de la longue frontière RFA-RDA et, dans une moindre mesure, des frontières ouest des pays du Pacte de Varsovie, le tout donnant un visage palpable au fameux rideau de fer.
Plus d'actualité, la barrière de séparation israélienne est une construction en Cisjordanie en cours d'édification par Israël depuis l'été 2002, sous les noms officiels de « גדר ההפרדה - Geder HaHafrada » en hébreu (littéralement : grillage de séparation), ou de « clôture de sécurité » (« security fence »). L'objectif déclaré serait de protéger la population israélienne en empêchant physiquement toute « intrusion de terroristes palestiniens » sur le territoire israélien. L'existence et le tracé de cette construction, longue de plus de 700 km et incluant plusieurs grands blocs de colonies israéliennes en Cisjordanie, sont contestés sur des aspects politiques, humanitaires et légaux. L'Assemblée générale des Nations unies a adopté, le 21 octobre 2003, une résolution condamnant la construction d'un « mur » empiétant sur le « territoire palestinien occupé » par 144 voix pour et 4 contre 2.
La barrière frontalière du Sud de la Hongrie (en hongrois officiellement határőrizeti célú ideiglenes kerítés « barrière provisoire de contrôle frontalier », ou plus couramment déli határzár « clôture frontalière sud ») est une clôture renforcée et une barrière frontalière construite à partir de juillet 2015 par la Hongrie, afin d'empêcher l'immigration illégale depuis le sud. Elle est achevée en octobre 2015 en ce qui concerne la frontière avec la Serbie et la Croatie. Elle est longue de 175 kilomètres
Après https://fr.wikipedia.org/wiki/ lisons http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/09/97001-20151209FILWWW00324-la-macedoine-construit-une-deuxieme-cloture.php
La Macédoine a entamé la construction d'une deuxième clôture, après celle construite à Gevgelija (sud-est), à sa frontière avec la Grèce, visant à mieux contrôler l'afflux de migrants du Moyen-Orient sur leur route vers l'Europe occidentale, indique aujourd'hui une source militaire à Skopje. "Nous allons édifier une clôture dans la région du passage frontière de Medzitlija" (sud-ouest), a déclaré une source militaire macédonienne sous couvert de l'anonymat. "Cette partie de la frontière est perméable et nous voulons empêcher les entrées illégales", a ajouté cette source, sans donner de précisions sur la longueur ou la hauteur prévues pour cette nouvelle clôture.
Si vous connaissez d'autres murs, merci de compléter la liste.
Aux murs entre pays s'ajoutent les murs à l'intérieur des villes.
Vous trouvez sans doute normal d'entourer votre maison d'une cloture, mais avez-vous remarqué que de plus en plus de résidences sont grillagées et accessibles par des digicodes ?
On s'enferme. Ou plutot, on s'isole pour se protéger des visites externes.
Les frontières ont disparus entre pays européens, mais est-ce définitif ?
Pas sur.
Les autorités ont joué aux apprentis sorciers en dérégulant l'économie et en mondialisant les échanges. Dépassées, elles tentent de reprendre la main en controlant les individus.
Des invasions virtuelles aux conséquences bien réelles rendent la protection plus ou moins efficaces.
Que ce soit vous ou un autre qui l'ait mis en ligne, une multinationale fondée sur un moteur de recherche trouve tout sur votre vie.
Une autre vous fournit tout ce qu'il faut pour que vous mettiez en ligne votre vie privée et vos relations, qu'elle s'empresse de mémoriser.
Et je m'arrète à ces deux là.
D'un coté, des murs physiques stoppent des individus. De l'autre des intrusions virtuelles qu'on ne peut contenir pénètrent au coeur de notre intimité.
Les murs physiques sont une réponse pas forcément la meilleure, mais la plus évidente.
Le mot mur s'installe dans notre inconscient.
Est-ce pour ça que le livre de Christiane Taubira s'intitule « Murmures à la jeunesse ».
Je suis prèt à répondre oui.
Il y a des murs qui servent à porter un toit.
Il en est d'autres qui forment des enclos où nous nous parquons.
PS : cet article a été écrit sans accent circonflexe, en réaction au fait que l'orthographe française actuelle est un mur qui bloque l'avenir de certains.
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