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Accueil du site > Tribune Libre > L’Etat contre le capitalisme ?

L’Etat contre le capitalisme ?

On parle beaucoup de révolution ces derniers temps, mais peu de la bataille qui fait rage entre les deux puissances qui se partagent le pouvoir. Les uns sont pleins d’argent, et rêvent de pouvoir ; les autres sont pleins de pouvoirs et rêvent d’argent. A priori on pourrait penser que ces deux puissances (le pouvoir et l’argent) ont tout pour s’entendre, ce qui a plutôt été le cas jusqu’à maintenant. Les grosses industries et les banques ont besoin du soutien des Etats, et les Etats ont besoin de l’argent des entreprises.

Les deux puissances connaissant les besoins de l’autre et ses propres faiblesses, il est assez logique que les deux pouvoirs se soient rapprochés dans un intérêt commun : la preuve étant que de nombreux hommes riches ont le pouvoir, et réciproquement.

Alors, me direz-vous, comment l’Etat peut-il être opposé au capitalisme ?

Et bien deux possibilités peuvent répondre à cette question :


- Tout d’abord que l’une des deux puissances ait pris l’ascendant sur l’autre (il faut d’abord être riche pour atteindre au pouvoir, ou bien il faut d’abord atteindre le pouvoir pour accéder à la richesse ?)

- La deuxième hypothèse est la venue d’une crise qui atteint l’un des deux pouvoirs, et qui risque d’entraîner l’autre puissance dans sa chute.

Il se pourrait qu’en réalité les deux facteurs aient joué un rôle dans la cassure qui se précise entre les deux puissances, car la puissance du capitalisme est autodestructrice : à force d’exiger plus de dérégulation de la part du pouvoir politique, le capitalisme a conduit à des excès qui ont fait surchauffer son mécanisme. Il lui faut de l’air, du carburant, du liquide pour continuer à fonctionner. Mais comme l’argent est désormais réuni entre peu de mains, les entreprises se voient contraintes ou de licencier, ou de demander l’aide des Etats : deux mesures impopulaires qui mettent le pouvoir politique en péril, car les aides de l’Etat appauvrissent les peuples, et les licenciements appauvrissent l’Etat.

Avec la crise que traverse le capitalisme, un avantage a été donné au pouvoir politique, qui par ses aides se trouve en passe d’exiger des compensations de la part du pouvoir financier. Aujourd’hui, l’Etat est en mesure de prendre place dans la direction des entreprises en difficulté, et de nationaliser les banques. Cette mainmise du pouvoir politique sur le pouvoir financier peut rapidement conduire à l’inutilité du capitalisme, car si le pouvoir financier retourne à l’Etat, il cessera d’exercer son opposition à une sorte de monarchisme absolutiste.

A partir du moment où l’Etat deviendra l’employeur unique (il donne l’argent), l’unique receveur (les impôts et taxes), et également l’unique émetteur (il fabrique la monnaie), alors la monnaie devient inutile...et le collectivisme possible, pour peu que l’on établisse un nouveau régime politique ; régime qui se met peu à peu en place à travers la concentration des pouvoirs judiciaire, médiatique, politique et financier.

On pourrait éventuellement envisager une troisième hypothèse, qui ferait également participer le pouvoir financier à l’écroulement du système capitaliste. Sentant l’inéluctabilité de cet effondrement, quelques financiers se sont ralliés au pouvoir politique pour préparer ensemble « l’après-capitalisme ». certains récalcitrants sont remplacés, mais remerciés grassement (stock-options, retraites et parachutes...) pour qu’ils ne contestent pas, pendant que les politiques fournissent les crédits supplémentaires qui vont précipiter cet effondrement, tout cela afin de justifier la volonté de transparence absolue des échanges monétaires en critiquant l’opacité qui règne dans la finance : paradis fiscaux que l’on veut supprimer, salaires que l’on veut limiter, scandales sur les frais de représentation de certains députés, affaire de traders « fous ».... tout cela conduira d’ici peu les peuples à exiger cette transparence, qui sera la surveillance totale et absolue de tous les échanges qui existent. C’est à dire le contrôle effectif de nos moindres faits et gestes.

C’est à ce moment-là que l’on nous dira que le capitalisme est mort : l’Etat l’aura tué.
 

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9 réactions à cet article    


  • Kalki Kalki 21 mai 2009 12:16

    C’est manichéen. économie capitaliste : économie ’communiste’ ou d’état’.

    L’inverse de l’économie capitaliste : c’est simplement une économie ou il n’y aurait pas de « capital » ( comprenez d’actionnariat , la main invisible qui biaise le marché ), les entreprises peuvent très bien se suffirent du capital financier.

    Mettre son entreprise en bourse, pour obtenir du soutien et se séparait du méchant capital financier, parait sympathique : ça l’est souvent moins pour les employés. On pourrait appeler ça la mise en marche de la machine capitaliste dans l’entreprise, ou plutôt la firme mondialisé.

    Il n’est donc pas question d’étatisme économique.

    Entre 1 et -1 il y a zero.


    • plancherDesVaches 21 mai 2009 13:17

      Bonjour Kalki. Ca va ? smiley

      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-facisme-guette-t-il-l-europe-56361

      Bon week-end. (tant qu’il en reste....)


      • Tony Pirard 21 mai 2009 16:15

        Nous devons plaçer dans la tête le suivant...l´Etat seul serve pour produire les réglements... !j´explique...quand l´employé ne fais le travail correct,surge les réglements produit par l´Etat.Lors,tu ne vas prendre l´outeil de l´emplyoé,mais,dire que les choses doivent être faites d´autre façon.
         Et notamment,tout devra avoir toujours livre initiative.


        • Alpo47 Alpo47 21 mai 2009 17:36

          Inutile de continuer de rêver... Nos « prédateurs » sont aussi les décideurs et nos maîtres. Il m’étonnerait beaucoup qu’ils acceptent de renoncer à leur pouvoir et position.


          • Marianne Marianne 22 mai 2009 09:22

            Bonjour l’auteur,

            Je trouve votre article bien confus. Finalement, même si vous semblez les renvoyer dos à dos, vous faites davantage confiance aux financiers privés et gros industriels qui auraient selon vous le mérite d’empêcher l’Etat d’être « une sorte de monarchisme abolutiste ».
            Outre que la nature de l’Etat n’est pas forcément monarchiste (que je sache, il n’existait pas d’assemblées parlementaires sous la royauté), on sent bien en vous lisant que votre démonstration tourne en rond. A vouloir à tout prix diaboliser l’Etat, on ne peut en effet sortir de la situation où nous ont mis les partisans de la libéralisation et de la dérèglementation à tout crin.

            Le problème est : quels représentants du peuple avons-nous élu pour quelle utilisation de l’argent public ? En effet, cela fait longtemps que les Etats capitalistes réinjectent l’argent public de nos impôts dans le secteur privé sans demander de contreparties aux bénéficiares de ces aides en matière d’emplois, de salaires, de protection de l’environnement notamment. Finalement, vous faîtes la critique de l’Etat capitaliste.
            Mais l’Etat peut être d’une autre nature.


            • caleb irri 22 mai 2009 13:20

              @ Marianne

              je renvois effectivement dos à dos l’Etat et le pouvoir de l’argent, car pour moi ils servent le même objectif : le pouvoir absolu.

              je voudrais également souligner que certaines monarchies parlementaires ont existé, et que les assemblées n’empêchaient déjà pas le caractère monarchiste du régime.

              pour la démonstration, elle tourne en rond parce que le capitalisme est une roue qui tourne où le pouvoir de l’argent nourrit le politique qui nourrit l’argent...

              de plus, la dérégulation à tout crin est aussi dangereuse pour le capitalisme que la nationalisation l’est pour la démocratie.

              effectivement je fais la critique de l’Etat capitaliste, mais également celle d’un Etat collectiviste, surtout lorsqu’il est préparé à des visées autoritaires.


            • jeannot14 22 mai 2009 10:23

              « état contre capitaliste » :
              mauvaise équation, l’état ne peut être contre le capitalisme, l’état doit être régulateur dans
              l’intérêt des deux parties. La politique étant l’art d’organiser les règles communes.
              Soit tout capital concentration vers un, soit plus ou moins redistributif en infrastructures et en social. Entre les deux une multitude d’attitude du moi au collectivisme, la marche est haute, les
              excés sont à proscrire car ils deviennent dogmatiques.
              « état fabrique la monnaie donc la monnaie devient inutile »
              La fonction régalienne d’un état est de battre monnaie, la création monétaire est confié aux
              banques par l’émission de crédit !!!!!!!!!!!!!!!!!!!.
              Sans monnaie point d’échange, ni de société.
              Blanc ou noir, la palette des gris moins contrastés ne saurait-elle pas préférable ? l’ état c’est nous, organisons-nous et surveillons nos délégations de pouvoir envers l’état.


              • caleb irri 22 mai 2009 13:27

                @ jeannot14

                dans cet article je ne fais qu’émettre une réflexion sur les dangers qui guettent, notamment celui de la nationalisation des banques. à partir du moment où l’Etat possèdera toutes les informations de notre compte, qu’il sera en mesure d’autoriser ou non les crédits, de créer de la monnaie donc, alors la monnaie pourra devenir obsolète.

                une fois totalement dématérialisée (ce qui est en train d’arriver), la monnaie pourra devenir des points de nourriture, de santé ou de crédit, peu importe. et encore, quelle utilité aura la monnaie lorsque nous n’aurons plus le loisir d’en disposer librement ?


              • Tzecoatl Tzecoatl 22 mai 2009 12:15

                Désolé, mais c’est un article d’économie d’hypothèses binaire, et non de faits.

                Aujourd’hui, devant l’illogique bancaire (impérialisme monétaire, tirage de balles dans le pied, exponentialité stupide de l’endettement, et mondialisation savamment sauvage), l’état sauve le système en apportant sa garantie.

                Par contre, il est clair que sous des pressions du dégoût du travail, de la prise de conscience des agissements des milieux financiers et de ses méfaits, et de la conscientisation écologique, notre capitalisme est déflationniste (masse monétaire stable voire récessive).

                L’analyse de l’imbrication des milieux politiques et financiers est cependant notoirement un bulletin de vote pour le modem. Où sont les propositions concrètes pour séparer ces deux pouvoirs ?

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