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Accueil du site > Tribune Libre > L’Etat dépense, mais c’est scandaleux !

L’Etat dépense, mais c’est scandaleux !

Ou va l’argent de nos dépenses ? Il ne s’évapore pas. Nos dépenses créent la richesse. Faire circuler la monnaie doit être le rôle de l’Etat. La masse monétaire doit augmenter et être le reflet de l’énergie développée par la population.

Certains commentaires, ces derniers temps, au sujet des dépenses dites « publiques », des dépenses de l’Etat, me font penser au mauvais élève que l’on ne va pas tarder à envoyer au coin s’il continue à faire des bêtises.

Bouh… c’est pas beau de dépenser comme ça…l’argent du peuple…qu’on a eu tant de mal à gagner…

Mais c’est quoi une dépense de l’Etat ?

C’est de l’argent qui va servir à payer, grosso modo, des salaires et des achats. Des salaires, si on parle de rémunération des fonctionnaires, et des achats quand il s’agit de payer des travaux du genre hôpitaux, écoles, autoroutes, brefs tous travaux d’infrastructure ou d’équipements qui vont servir à améliorer la vie des citoyens (concept pas nouveau, développé par Keynes et souvent remis en cause).

Les salaires vont se transformer en nouveaux achats, et parfois en impôts et taxes qui vont revenir dans les caisses de l’état.

Les achats vont se traduire en commandes qui elles même vont générer de nouveaux salaires et de nouveaux achats etc…et des taxes et des impôts qui vont revenir dans les caisses de l’Etat.

Bref, tout cela c’est de la bonne activité économique, qui fait circuler de la monnaie et en même temps, chose non négligeable… apporte du travail à quelques salariés qui ont besoin d’un peu d’argent frais pour vivre.

En quoi ces dépenses seraient-elles répréhensibles ?

Mais vous vous rendez compte, c’est des dépenses ! L’argent il est perdu !

Ah bon ? Comment ça il est perdu ? Il est retourné dans l’économie et il a créé de la richesse !

Oui mais l’argent l’Etat ne l’a plus puisqu’il l’a dépensé… même si une partie est revenue sous forme de taxe et d’impôts.

D’accord mais en échange il a fait tourner le système économique. Il a payé des travailleurs à … travailler, tout simplement, et non pas à attendre du travail. Il a crée des biens, des équipements, il a participé à la croissance !

Oui mais il y a des achats de biens qui ont été fait à l’étranger, et là…pfftt...parti le bel argent…

C’est vrai, quand un achat est fait dans un pays étranger on ne revoit pas la couleur des euros. Mais il suffit de limiter ces achats au strict minimum, quand on n’a vraiment pas le choix, et d’ailleurs l’Etat, puisqu’il s’agit de dépenses de l’Etat, a le droit de choisir ses fournisseurs et de préférer un fournisseur national.

Oui mais cet argent, cette monnaie, on n’en a pas !...

Il faut donc l’emprunter mon bon monsieur. On va l’emprunter, mais on va l’emprunter à la Banque de France ! et sans intérêts !

Mais non, on n’a pas le droit de faire ça ! C’était possible avant 1973, quand les banques n’avaient pas encore pris le contrôle de tout le processus ! L’Etat remboursait les emprunts de ses dépenses d’investissement à la Banque de France sans payer d’intérêts. Chose tout à fait normale puisqu’il se prêtait à lui-même, il n’avait aucune raison de chercher à faire des profits en faisant payer des intérêts comme le font les banques privées. L’Etat étant sa propre caution, sa propre garantie de remboursement, il n’y a aucune raison d’appliquer le même système qu’avec les entreprises privées.

Quand une entreprise demande un prêt pour financer son projet, la banque prend un risque et se le fait payer notamment par le paiement des intérêts (qui servent aussi à payer les frais de la banque qui doit emprunter elle-même cet argent, et surtout… rémunérer les dépôts de ceux qui en ont trop…).

Mais alors il faut revenir au système d’avant 1973 ! Impossible, on n’a pas le droit…l’Europe nous l’interdit !!

Même ceux qui avaient fait des promesses dans ce sens ont baissé les bras…

Il parait qu’en ce moment l’Etat peut « emprunter » sur les « marchés » à des taux négatifs ! C’est parait-il la preuve que l’Etat français donne confiance aux investisseurs (je ne vois pas trop ou se situe leur profit… c’est peut-être une assurance contre un risque de perte plus important, mais c’est surement une autre histoire..). 

Alors profitons-en !....

Comme autre moyen de trouver de l’argent, il reste aussi la planche à billet. La création de monnaie. Et c’est ce qui est fait déjà tous les jours par toutes les banques lorsqu’elles émettent du crédit.

Oui mais vous allez créer de l’inflation ! Et ça l’inflation c’est la hantise de tous ceux qui ont mis du capital de côté, en espérant le faire croitre, par le jeu des prêts avec intérêts, pour s’assurer un revenu. Une forte inflation est synonyme d’évaporation du capital. L’inflation est donc l’ennemie du nanti, elle l’est un peu moins du travailleur qui n’a que son salaire pour vivre parceque ce salaire va suivre plus ou moins l’inflation.

Il y a pourtant eu une époque, sous Giscard, ou l’inflation à 2 chiffres a favorisé l’activité économique (on le dit, mais est-ce la cause ou la conséquence ?). Cette forte inflation était liée à une augmentation équivalente des salaires, ce qui ne pénalisait pas le citoyen lambda. Quid des épargnants ?

Il faudrait donc savoir si oui ou non la création monétaire génère de l’inflation.

Certainement, si elle n’est pas maitrisée. Mais en quoi la mise en circulation de quelques centaines de milliards d’euros, assortis d’une garantie de remboursement par l’Etat, serait plus perturbante que les montants nettement supérieurs donnés aux banques ? (pour les « sauver » de la catastrophe qu’elles ont elles même créée, mais c’est une autre histoire…).

On voit bien que la réponse à ces questions sera différente selon l’épaisseur de son portefeuille et des intérêts que l’on doit défendre.

Il n’empêche que je suis convaincu qu’une bonne relance « Keynésienne » est une solution, et je me demande pourquoi l’Etat ne met pas plus d’empressement à la mettre en place !

En conclusion, je dirai que le point important c’est la garantie de remboursement (je parle des emprunts, pour les intérêts c’est une autre histoire…).

La France est riche - richesse dont la répartition demande à être revue - et possède un énorme potentiel. N’est-ce pas suffisant ?

Les « marchés », les « observateurs » de notre économie sont à la recherche de stabilité.

Laisser la France dans cet état de crise ne sert personne.

 

Alors il est où le problème ?

 


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8 réactions à cet article    


  • as t on VRAIMENT BESOIN DE 650000 ELUS ..... SI LES CITOYENS SE SERRENT LA

    CEINTURE....LEURS PRETENDUS« REPRESENTANTS » DOIVENT PERDRE LEURS

     BIDONS...MOINS DE GEULETONS A NOTRE SANTE.......ET MOINS D IMPOTS LOCAUX


    • Francis, agnotologue JL 12 janvier 2013 11:08

      La pléthore d’élus est aux dépenses d’État ce que l’obsolescence programmée est aux dépenses des consommateurs : une calamité.

      La fameuse croissance est aux inégalités ce que la poule est à l’œuf, puisque tous ses fruits sont concentrés dans les mains de ceux qui ont déjà trop.

      Si la croissance ralentit, ne serait-ce qu’un tout petit peu, et on se dirige inéluctablement vers l’austérité pour la seule et unique raison que les profits ne sont pas la variable d’ajustement. Les dirigeants de droite ont tout fait pour qu’il en soit ainsi.


    • Francis, agnotologue JL 12 janvier 2013 10:56

      Bonjour Claude,

      beaucoup de pendules remises à l’heure.

      Dans les dépenses de l’Etat vous avez oublié deux postes : les intérêts de la dette odieuse, et le remboursement de la dette légitime (retraites, Sécu, AF, aides sociales ...).

      Vous dites : « quand un achat est fait dans un pays étranger on ne revoit pas la couleur des euros » Je réfute en partie ce non argument. Mais c’est vrai que la Grèce, quand elle a acheté des armes lourdes à la France ou l’Allemagne, n’a pas fait une affaire. Je note que c’étaient des dépenses d’un gouvernement de droite.

      Mais sinon, en échange, il y a quelque chose, non ?

      Ce non argument se retournerait contre ceux qui le formulent : les riches, eux, ne se privent pas pour acheter de luxueuses résidences à l’étranger, c’est pareil, non ? Bon, ça c’est iun problème de balance des échanges (import vs export.

      Vous écrivez : « Il n’empêche que je suis convaincu qu’une bonne relance « Keynésienne » est une solution »

      Bien entendu, mais les économistes à la solde des riches ont tout fait pour diaboliser Keynes. Et la mondialisation libérale a rendu caduque cette solution en supprimant les frontières aux marchandises et capitaux : à tel point qu’aujourd’hui, certains n’hésitent pas à dire qu’il ne faut pas augmenter les bas salaires parce que les pauvres achètent bon marché, et bon marché, ça veut dire made in Ailleurs-à-bas-coût.

      Ceci est tellement ancré dans les certitudes confortables (j’appelle ça une croyance perverse) des copains et coquins dirigeants en tous genres, que le PS a inventé cette sublimissime expression de socialisme l’offre !!! Entendez : la redistribution à l’envers ! autrement dit, la mise en œuvre de la théorie du ruissellement !

      On donne de l’argent aux patrons pour soi-disant qu’ils puissent produire plus et moins cher, pour concurrencer les importations merdiques qui tuent la planète, parce qu’on s’est pris les pieds dans le tapis du fameux libre échange imbécile : les anciens pays dominés sont devenus plus malins que nous, et nos importateurs les y ont aidés, notamment en leur livrant nos savoirs faire.

      Au sujet de ces importations, de deux choses l’une : ou bien ces merdes sont revendues à bas coût, et ça tue l’industrie locale ; ou bien elle sont revendues cher, et les importateurs se font des c. en or. Et comme ils ne veulent pas payer d’impôts, ils se délocalisent eux-mêmes.


      • Claude Claude 12 janvier 2013 11:11

        La question des échanges internationaux est tout autre. On est dans un système pervert qui nous conduit à notre perte, vous avez raison.

        Mon propos ici est plutôt orienté vers la démonstration de l’utilité de relancer l’économie par des dépenses utiles.

        Meci pour votre commentaire.


        • joletaxi 12 janvier 2013 12:42

          Mince, c’était aussi simple que cela.

          vous avez un vision très’ludique" de l’économie.
          Et votre analyse repose sur des concepts faux,ce qui lui enlève toute pertinence.

          Mais dans un pays qui nomme N ;Hulot à un poste important pour montrer l’orientation politique, qui resigne pour Kyoto ,et qui va planter des zozoliennes un peu partout,et des fermes photovoliques en Alsace, pourquoi pas un peu plus de dépenses publiques ?
          Après tout ce n’est que du papier,et en plus on est même pas forcer d’honorer sa signature, voir l’exemple grec.
          Allonsq-y, la fête au slip, c’est maintenant


          • Claude Claude 12 janvier 2013 12:47

            Mr Joletaxi, allez y, développez, quels concepts sont faux ?

            Concernant le fait de ne pas honorer sa signature, vous n’avez pas bien lu mon texte, trop ludique peut être ...

             


            • varois 12 janvier 2013 14:26

              Ce qui est « scandaleux » ce n’est pas la dépense mais le gaspillage !
              A commencer par les régions et les départements : Combien d’employés pour faire le travail qu’une moitié d’entre eux bossant un peu plus pourrait accomplir ?
              La fonction publique : Mêmes causes, mêmes effets. Les communes et communautés de communes : idem. Sans parler des commissions théodules créées à tout bout de champ pour caser les copains et coquins, des conseillers spécialistes de rien mais qui touchent des salaires indécents et des épouses chargées de mission.
              Là est le vrai scandale ! Mais l’état socialiste, pour garder ses électeurs, préfère imposer l’austérité au privé. On peut remarquer qu’aucune réduction des dépenses n’est en vu pour le service public.


              • kiouty 12 janvier 2013 20:25

                La masse monétaire doit augmenter

                Euh.. Comment ça ?
                Par masse monétaire, vous entendez quoi ? Monnaie de pièce et de billets ? Encours sur compte bancaire ? Dettes ? Emprunts qu’on prévoit de se faire rembourser ? Masse monétaire M0 ? M1 ? M2 ?

                Je crois que vous maitrisez très mal les concepts monétaires, vous avez lu les mêmes sites que tout le monde ici. Heureusement, vous n’avez pas été jusqu’à dénoncer le scandale de la création monétaire ex-nihilo, mais on en était pas loin je pense.

                Bref, revoir la copie.

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