L’été de la désinformation (10) : les « pierres qui glissent » et les OVNIs

L'histoire vue par les croyances aux thèses d'illuminées était belle, pourtant. Lisez bien, car c'est ici et ça vaut le détour, et c'est plutôt bien rédigé : "en 1935, le désert de Mojave s'est trouvé revivre les jours de gloire de la grande ruée vers l'or Quand un grand filon d'or a été découvert dans la région immédiate. Pendant le battage d'une folle cupidité, Salomon Almquist, un mineur aventureux et un géologue expert, était le premier à découvrir ce métal inconnu et déroutant enfermé dans le côté rocheux de la montagne. Après des années de recherche et d'excavation lourde, il a publié un livre à compte d'auteur avec ses conclusions, intitulées "When Will I Be Found", dont seulement trois exemplaires existent encore aujourd'hui. Voici une citation directe tirés de cette livre, l'un des exemplaires restants dans ma collection personnelle. « J'ai maintenant la preuve sans équivoque que dans une ère préhistorique, longtemps avant que l'humanité, une intelligence exraterrestre s'est écrasée dans son engin volant quelque part dans les montagnes rocheuses du désert de Mojave, mais à cette époque ce n'était pas un désert aride, mais à la place, une jungle dangereuse qui l'avait envahie. "Comme il le dit dans cette citation, M. Almquist a clamé avoir la preuve qu'il ya plus de 65 millions années, un OVNI a mal fonctionné et s'est écrasé quelque part dans le voisinage de Racetrack Playa et qu'au fil des ans, il a commencé lentement à se briser et à être enveloppé dans un linceul de mort de pierre solide. Le seul problème est que Salomon Almquist et toutes ses recherches ont complètement disparu, sauf pour les trois exemplaires survivants de son livre de colportage" (les livres à l'époque étaient vendus par des colporteurs, en effet)  Ah, pourquoi pas, on en a déjà lu tellement à propos de ces pierres, se dit-on, bien qu'il nexiste rien à propos du dénommé Almquist... Personnellement, le seul Almquist que je connaisse était un constructeur de superbes petits bolides en fibre de verre dans les années 60... des petits bijoux, des voitures de sport minuscules, ressemblant à des jouets !!! Elles avaient beau un peu patiner parfois, ces petites savonnettes déguisées en coupé-sport, rien à voir avec les pierres qui bougent toutes seules !!! Donc, si je comprends bien, on aurait eu un pré-Roswell, mais aux temps des dinosaures ? Voilà qui est hum... passionnant !

Une énigme qui repose bien sûr sur une question bête, en somme : où vont donc ces pierres, vers quoi se dirigent-elles, aujourd'hui encore ? Là encore notre chercheur a la solution : "Maintenant, je sais ce que les gens les plus rationnels pensent de la tendance d'une théorie incroyable relatives aux étranges touristes en croisière autour de la préhistoire dans leurs vaisseaux spatiaux pour visiter les dinosaures, mais de grands progrès dans la technologie ont faire la lumière sur cette histoire effrayante. Avec l'avènement du système de positionnement mondial et de ses capacités de cartographie, les chemins parfois erratiques laissés derrière les pierres qui glissent ont été précisément cartographiés et une tendance inquiétante a émergé. Les pierres vont toutes dans la même direction générale vers la frontière du Nevada, et croyez-moi quand je dis qu'elles ne se dirigent vers Las Vegas pour assister à un spectacle, mais vers une centaine de km de là directement le long de ce chemin où se trouve la zone Area 51. Vous savez, cette base militaire infâme secret qui entoure le hangar et l'épave présumée de l'OVNI qui s'est écrasé à Roswell, au Nouveau-Mexique, en 1947 maintenant, vous mettez les indices ensemble. Ces pierres, qui autrefois faisaient partie de la montagne, se sont échappées et ont commencé un lent voyage vers Racetrack Playa. Maintenant, il faut prendre en compte que le rythme des pierres a mystérieusement commencé à augmenter à la fin des années quarante, au moment où le prétendu OVNI de Roswell a été envoyé sur la zone Area 51, à cent km de Racetrack Playa". Voilà bien une amusante théorie, se dit-on, et pourquoi pas encore (ce doit être le jour où je suis bien luné, sinon j'aurais déjà rejeté l'idée !).

Car la voilà la solution, et elle est... limpide : "Les pierres qui glissent sont-elles les pièces d'un vaisseau spatial qui a rencontré sa disparition prématurée à l'époque préhistorique ? Est-ce que l'engin qui s'est écrasé à Roswell, au Nouveau-Mexique était vraiment un véhicule de sauvetage extraterrestre envoyé sur une mission pour retrouver le vaisseau disparu depuis longtemps, et subir finalement le même sort ? Est-ce que l'épave de la zone 51 en déclenchant une balise sous la forme d'un champ magnétique n'aurait pas plutôt cherché à appeler son frère perdu auprès de lui  ?" C'est époustouflant de clarté, se dit-on et ça paraît dit comme ça évident, rien à dire... sauf que...

A part peut-être que ce que vous venez de lire est une... nouvelle, plutôt marrante et plutôt bien torchée, trouvée sur ce site "villainsandvaudevillians.com" spécialisé dans les contes, un site fait par Curtis Rx, un doux farceur talentueux qui fait aussi dans la musique. Bien ficelée la musique, à vrai dire... Bref, un joli exercice de style, qui nous ferait presqu'oublier l'actualité, qui nous explique que l'on a enfin trouvé la raison pour laquelle ces pierres bougent... La thèse cette-fois se tient, et c'est la dernière en date, se dit-on...

A part qu'une fois encore on a été mené en bateau (méfiez-vous donc du net !) car cette thèse présentée comme neuve ne l'est absolument pas, mais on l'a "oubliée" pendant des années pour alimenter les sites internet s'occupant du paranormal (et des OVNIs), qui ont déployé ces 20 dernières années des tas d'efforts pour tenter de résoudre l'énigme, nous ont-ils tous dit. En réalité, ils nous ont tous menti, car l'explication présentée comme nouvelle avait déjà été faite, écrite et rédigée en 1995... noir sur blanc, suffisait de lire. Le net vit de ces fariboles, c'est aux lecteurs d'être plus... vigilants !

En 1995, en effet, le professeur John Reid, et plusieurs de ses étudiants s'étaient rendus déjà sur "Racetrack Playa" pour examiner le mystère, celui des traces relevées sur le sol après l'hiver 1992-1993.. C'est Reid qui avait constaté le premier que certaines des pierres se déplaçaient car elles se retrouvaient l'hiver incorporé dans une grande feuille de glace (jusqu'à un demi-mile de large selon lui). Reid avait repris de fait les premières théses effectuées par deux autres géologues qui en avait eu avant lui l'intuition avant lui. En 1972, Bob Sharp et Dwight Carey étaient allés dans la vallée et avaient sélectionné une trentaine de pierres, leur collant à chacune un nom et en marquant le sol à leur côté. D'autres avaient été encerclées par une sorte de corral fait de poteaux en fer : ainsi, si la théorie de les voir bouger sur une grande feuille de glace qui elle-même en bougeant déplaçait les pierres, elles seraient bloquées ou sortiraient des enclos. Les pierres semblèrent pourtant s'en fiche, et bougeaient quand même, ce qui semblait plutôt indiquer que c'était une simple bordure de glace autour de chaque pierre qui la faisait bouger. En tout cas, ils avaient au moins dévouvert une chose importante nos chercheurs : aucune des pierres ne se déplaçait l'été ! Seulement au cours de l'hiver. La plus petite pierre (nommé "Nancy") n'avait seulement quelques pouces de diamètre, et elle s'était déplacé sur la plus longue distance : 860 pieds (260 m). La plus grosse pierre visible se déplaçant pesait environ 80 livres (36 kilos). L'une des pierres les plus lourdes, "Karen", était estimée peser 700 livres (317 kilos !) mais elle ne bougeait pas du tout en revanche. Mais surprise, une fois la période d'observation terminée, "Karen" avzit disparu. Or elle sera redécouverte plus tard, par la géologue de San Jose Paula Messine, en 1996, à environ un demi-mile de sa dernière position connue... Mystère !

La théorie du vent, élaborée par certains chercheurs, ne tenait pas non plus seule, avaient constaté leurs collègues. "Sur la base des expériences avec une surface mouillée du Racetrack (de la boue molle sur environ 3 cm de profondeur), on trouve le coefficient de frottement effectif étonnamment élevé d'environ 0,8. La mise en mouvement par le vent seul de rochers de taille moyenne (20 kg) de forme cubique nécessite des vents soutenus à proximité du sol d'environ 80 m / s (environ 180 mph). Les grandes roches plates-couché nécessitent des vents beaucoup plus élevés."

Le vent n'expliquait pas tout, mais il était bien présent, pourtant..."J.B. Reid et ses étudiants avaient précisément cartographiée un grand nombre de pistes énigmatiques. Leurs cartes avaient révélé de nombreuses paires "accouplées" de roches, dont les courbes des trajets depuis leurs origines étaient parallèles, à quelques centimètres, même si leurs pistes été séparées parfois jusqu'à 830 mètres (sur 0,5 miles !). Apparemment accouplées, les roches été en fait appuyées sur une énorme feuille de glace - qui flottait presque au-dessus de la boue glissante. Des vents soutenus soufflant sur les grandes étendues de glace avaient généré suffisamment de force horizontale pour propulser ces minis calottes glaciaires avec leurs cargaisons de roches. Les mesures ont montré que ces feuilles de glace devaient avoir au moins 850 x 500 m (environ 100 hectares !) C'est énorme, bien sûr, mais à peine anormal. (extrait de Reid, John B., Jr., et al ; "Sliding Rocks at the Racetrack, Death Valley : What Makes Them Move ?" Geology, 23 : 819, 1995). Reid avait donc trouvé la raison il y a près de 20 ans, avant tout le mondr, mais personne ne l'avait cru, faute de vidéo le montrant ! 

La confirmation (tardive) en laboratoire aura lieu 11 ans après, et il y a déjà 8 ans de cela : "En 2006, Ralph Lorenz, un scientifique de la NASA, a développé une expérience sur table qui semble confirmer l'idée de « radeaux de glace flottantes" pour déplacer les pierres. Il a d'abord été attirée sur le mystère des pierre glissantes parce qu'il était intéressé eaux conditions météorologiques sur la lune Titan de Saturne et le Racetrack Playa semblait davoir des caractéristiques très similaires. Lorenz a mis une pierre dans un récipient Tupperware et ensuite rempli le récipient avec de l'eau jusqu'à ce que la roche était presque couverte. Il a alors gelé et le laisser dégeler un peu jusqu'à ce que il y avait juste un petit radeau de glace avec la roche restée prisonnière. Il a ensuite mis la roche avec son « radeau de glace" dans un bac d'eau avec du sable au fond. La glace portait la roche de sorte qu'elle était seulement légèrement posée sur le fond. Lorenz pouvait alors souffler sur le rocher et le déplacer facilement à travers le sable, laissant une traînée derrière lui". C'était exactement ce qui s'était passé à Racetrack Playa depuis des décennies ! Mais il manquait encore une PREUVE VISUELLE pour convaincre les indécis (ou les derniers partisans des thèses soucoupistes)...

En fait il fallait donc tomber sur une période propice pour VOIR ces pierres bouger ; à savoir avec suffisamment d'eau, de glace et de vent. Il faudra attendre 7 ans encore de plus, et une équipe qui dotera les pierres de balises GPS (voir photo ci-dessous)... mais aussi d'un beau coup de chance pour y arriver.

"En décembre 2013, Richard Norris (ici à gauche) et le co-auteur de son ouvrage, son cousin Jim Norris sont arrivés dans la Death Valley et ont découvert que l'emplacement, aussi appelée "Playa", était recouvert d'un étang de 7 cm d'eau (3 pouces) de profondeur. Peu de temps après, les rochers ont commencé à déplacer. Les scientifiques croient donc maintenant que la force « magique » qui déplace les roches est en fait due à la combinaison parfaite de la pluie, du vent, de la glace et du soleil.  Tout d'abord, la "Playa", se remplit d'eau, pendant les nuits froides de l'hiver, mais d'eau assez peu profonde pour exposer les roches. Comme la nuit la température tombe le gel des étangs form des feuilles minces de glace, comme une"vitre", qui doivent être suffisamment minces pour se déplacer librement, mais suffisamment épaisses pour maintenir leur solidité. Les jours ensoleillés, la glace commence à fondre et se brise en grands panneaux flottants, qui laisse alors souffler les vents à travers de la "Playa", poussant des rochers sur eux à et en laissant des traînées dans la boue molle en dessous de la surface. « La science a parfois de la chance," a déclaré le professeur Norris. "Nous nous attendions à attendre cinq ou dix ans sans aucun déplacement, mais seulement au bout de deux ans dans le projet, nous sommes juste arrivés au bon moment pour le voir arriver en personne." Une vidéo montre enfin le mystère des rochers qui bougent, rendant caduques toutes les thèses issues du paranormal. On le savait depuis 1995, pourtant, et même pour beaucoup depuis 1972... 42 ans d'ignorance, entretenue par les illuminés habituels... sur les sites paranormaux ou d'OVNIs.

la référence :

http://www.unmuseum.org/sailing_stones.htm