L’Europe est-elle prête à se défendre ?
Les élites politiques en Europe, en menant la guerre contre la Russie, en utilisant le proxy ukrainien, sont en train de se mordre les doigts sur l’aspect économique, mais aussi sur le plan militaire. La catastrophe se trouve devant eux. La France et les autres pays européens ne sont pas capables de tenir face à une guerre d’attrition. Ils avaient compté sur les États-Unis pour assurer leur défense. Mais, leur grand allié tourne casaque.
« Notre Europe risque de mourir », stipule The Week. Les États-Unis ne sont pas prêts à assurer sa sécurité. L’UE doit, donc, s’unir et se défendre seule. Qu'elle en soit capable est une grande question à laquelle l'auteur ne répond pas.
Réarmement trop lent avec le retrait des États-Unis d’Europe. Lors de son discours à la Sorbonne, le président français Emmanuel Macron a averti que l’Europe est « mortelle » et il a appelé à bâtir une défense « crédible » ce 25 avril dernier. « D’abord, nous ne sommes pas armés face au risque qui est le nôtre », a-t-il assuré. « La France elle-même a doublé son budget de défense. Nous sommes en train de le faire avec cette deuxième loi de programmation militaire. Mais, à l’échelle du continent, ce réveil est encore trop lent, trop faible face au réarmement généralisé du monde et à son accélération », a-t-il dénoncé.
L’Europe n’est pas la priorité des États-Unis. « Les États-Unis d’Amérique ont deux priorités : Les États-Unis d’Amérique d’abord et la question chinoise ensuite. Et la question européenne n’est pas une priorité géopolitique pour les années et les décennies qui viennent, quelle que soit la force de notre alliance », a fait savoir le président français. « Cette ère où l’Europe déléguait sa sécurité aux États-Unis d’Amérique, est révolue », a-t-il martelé.
La claque américaine se ressent durement. Le président français a admis que son allié américain se moque de l’Europe et détruit son économie : « Le risque, c’est que l’Europe connaisse le décrochage. Cela, nous commençons déjà à le voir, malgré tous nos efforts. Le produit intérieur brut par habitant a augmenté aux États-Unis de près de 60% entre 93 et 2022. Celui de l’Europe a progressé de moins de 30% ». « Le risque, c’est évidemment notre appauvrissement. L’appauvrissement est dramatique pour un continent comme le nôtre », observe le président français.
Alors que la Russie mène le combat contre l'attaque du monde unipolaire depuis plus de deux ans, ce qui est une prouesse inégalée, Emmanuel Macron en est, seulement, à penser des plans – à produire des mots – en ce 25 avril dernier : « Dans les prochains mois, j’inviterai tous mes partenaires à bâtir cette initiative européenne de défense, qui doit d’abord être un concept stratégique dont nous déduirons ensuite des capacités pertinentes ». Mais, le compresseur russe est définitivement lancé et l’économie russe, elle, connaît la croissance.
« Les sanctions occidentales visent à mettre la Russie à genoux. Mais son économie est en croissance », a rapporté, l’économiste US, James K. Galbraith dans un entretien donné au Berliner Zeitung. Et, il fait savoir que « les États-Unis se sont moins fait du mal avec les sanctions que l’Europe ».
Face à la trahison des États-Unis, le président français veut partager l’arme nucléaire française. « Les armes nucléaires pourraient également faire partie du mélange. La France dispose déjà d'un arsenal atomique, a rappelé le Wall Street Journal. Il est peut-être temps « d'européaniser » ces armes pour protéger les alliés du pays contre les attaques, a déclaré Emmanuel Macron ce week-end, rappelle The Week.
« Dans un entretien publié samedi 27 avril, le chef de l’Etat a, ainsi, déclaré vouloir ouvrir le débat sur la défense européenne afin de mettre toutes les options sur la table, y compris l’inclusion de l’arme nucléaire française », note Touteleurope. Certains responsables allemands se tourneraient vers la France et le Royaume-Uni pour fournir un parapluie nucléaire au continent « si les États-Unis ne sont plus disposés à remplir ce rôle ». L’idée de l’arme nucléaire française sort du chapeau comme une bouée de sauvetage pour sauver la défense européenne qui n’existe pas.
« L’ancien président Donald Trump pourrait être à la Maison Blanche l’année prochaine et il a clairement exprimé son antipathie à l’égard de l’OTAN », continue The Week. « Macron ne se fait aucune illusion sur l'avenir de l'engagement américain en faveur de la sécurité européenne », a déclaré Gérard Araud sur le blog de l'Atlantic Council. Même si le président Joe Biden est réélu, un certain niveau de « désengagement » de l’Amérique est probablement à venir : « brutal avec Trump, progressif avec Biden ».
« De nombreux responsables européens estiment qu'il n'existe actuellement aucune alternative crédible au parapluie militaire américain », a précisé NBC News. Alors que la Russie est en train d’écrire la nouvelle histoire de la géopolitique mondiale sur le plan militaire, économique et politique, « on ne sait pas quand – ni si – l’Europe sera capable de se débrouiller seule », conclut The Week.
Pierre Duval
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