L’Europe fait fausse route
Un discours à la peine dans le cadre d'une campagne sans ambition, dénotant l'épuisement d'un projet., entre la langue de bois habituelle et les excès de type libéral ou nationaliste...

Ce mantra, d'essence quasi religieuse, cette croyance naïve ne peut plus fonctionner, car elle défie la réalité et escamote les analyses des dysfonctionnements finalement reconnus par de plus en plus d'individualités de droite (opportunistes ?) ou centristes. Même Jean-Louis Bourlanges , inconditionnel de l'UE, exprime sa déception et son désarroi.
Rocard, l'ambigü, tonne : "... l’Europe n’est pas commandée (...) Pis, elle donne l’impression de ne pas le souhaiter et en tout cas, elle ne le peut pas. Elle s’est donnée des règles qui lui interdisent d’être commandée », analyse l’ancien Premier ministre, faisant allusion à la règle de l’unanimité entre les Etats de l’Union qui prévaut dans de nombreux domaines de décision. Et pour lui, « le départ de la Grande-Bretagne est la condition permissive à la reconstruction d’une Europe qui puisse et sache décider ». « Pourquoi les pro-européens n’ont-ils jamais osé le dire ? C’est l’une des hontes de cette campagne », estime-t-il, ajoutant même que la Grande-Bretagne « est membre de l’Union européenne par malentendu ». « Si dans les décennies qui viennent, nous ne construisons pas une Europe qui décide et dans tous les champs du politique, nul ne sait où l’on va », avertit-il encore..."
Ce point de vue devient de plus en plus partagé, même si les analyses et les solutions comportent des divergences.
Une nouvelle donne semble cependant se dessiner, dénonçant le déficit politique européen inhérent aux structures existantes, à leur mode de fonctionnement et aux choix assumés :
C'est Naulot, ancien banquier, qui le dit : "Le meilleur moyen de maîtriser la dette publique, ce n’est pas de s’installer dans l’austérité et la déflation mais de sauvegarder la croissance, de tenter de convaincre l’Allemagne que si tous les pays de la zone euro pratiquent l’austérité, si la troïka continue ses opérations commandos en Grèce, la zone euro va droit dans le mur.
Et le meilleur moyen de maîtriser la dette publique c’est aussi d’éviter une nouvelle crise financière en respectant la feuille de route fixée par les G20 de 2008-2009 pour encadrer la finance. Pour le moment, cela n’est malheureusement pas le cas..."
Les promesses de changement ne prennent plus, surtout quand elles viennent de ceux qui sont enracinés à Bruxelles depuis si longtemps, comme M.Barnier.
Un changement à la tête de la Commision ne changera pas grand chose : Juncker ou Schulz ? A la fin c’est Merkel qui décide...
Tout le problème est là. Ce projet hugolien, s'il est possible dans un proche avenir, reste encore à construire, mais sur d'autres bases.
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