L’Europe ! Machine à gagner ou à perdre ?

Nos élus nous parlent toujours d’Europe économique, politique, militaire et monétaire, l’Europe monétaire est la seule qui ait provisoirement presque abouti (certains États de l’Union ne l’ont toujours pas adoptée). Mais fait étrange, ils ne parlent jamais d’Europe sportive, alors que le sport est vecteur de valeurs universelles partagées par tous les sportifs actifs et non actifs du monde entier.

Les Jeux olympiques de Londres viennent de se terminer, et sans surprise au palmarès des médailles d’or nous retrouvons les deux plus grandes puissances mondiales, les États-Unis (313 847 465 habitants) et la Chine (1 339 713 000 habitants) alors que si l’Europe était une véritable Union européenne (503 824 373 habitants) l’union faisant la force, le résultat aurait été le suivant :

1^er    Union européenne  91 médailles d’or

2^ème États-Unis              46 médailles d’or

3^ème Chine                     38 médailles d’or

Etc.

En théorie, l’Union européenne a vocation de rassembler les forces économiques, politiques, militaires ou monétaires pour gagner des parts de marché d’une économie mondialisée. Il ne faut pas se leurrer, pour s’imposer aussi dans quelques conflits guerriers. Et principalement pour faire des réformes politiques qui nous concernent tous.

Mais en pratique, chaque pays reste attaché à ses couleurs, c’est pourquoi, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France et les autres ne concours que pour leurs propres gloires, alors que si l’Union européenne avait véritablement vocation à gagner, quelque soit le domaine, et ainsi à s’imposer comme une vraie grande puissance économique, politique, militaire, monétaire ou sportive, l’Europe serait la première puissance sportive mondiale et serait respecté comme telle. Idem pour les autres univers, si elle était véritablement unie politiquement ou militairement, elle serait considérée comme une vraie grande puissance politique et militaire. Ce qui à mon avis n’est pas le cas actuellement, même si elle a une certaine importance.

Les valeurs sportives sont universelles et il y a beaucoup moins d’animosités, de dissensions et de désaccords dans cet univers que dans les autres. Peut-être aurions-nous dû commencer par faire l’Europe sportive, avant d’essayer de faire marcher au pas les citoyens de vingt-sept pays très différents et très attachés à leurs couleurs ? Je ne parle pas de principe ou de valeur, car en principe nous défendons tous les mêmes valeurs.

En ce moment de crise, ce dont les gens du monde entier ont besoin, c’est bien sûr de travail, mais aussi d’espoir et de gloire, vecteurs de motivations. Or la motivation y est pour beaucoup dans les victoires sportives ou autres. Et dans un moment comme celui des Jeux olympiques, un Californien ou un New-yorkais n’est plus qu’un États-Unien qui profite de la gloire d’appartenir au pays le plus titré de ces jeux. S’il y avait plus d’Unions européennes dans le sport, ce titre aurait pu être le nôtre.

Les Européens, malgré les discours séduisants et prometteurs de nos hommes et femmes politiques, ne semblent pas prêts à s’unir véritablement (l’actualité en témoigne) car dans une Europe unie, un Anglais, un Allemand, un Français, etc., peut très bien concourir sous les couleurs européennes tout en restant ce qu’il est un Anglais, un Allemand, un Français, etc., et faire retentir l’hymne du gagnant lors de la distribution des médailles. Et si d’aventure les Jeux olympiques reviennent un jour en France, on les appellera les jeux de Paris et non pas les jeux d’Europe, comme il y a eu les jeux d’Atlanta et de Pékin, ce n’étaient pas les jeux des États-Unis et de Chine. Notre gloire locale en sera préservée et notre gloire européenne sera mondiale.

La division est ce qui nous est le plus préjudiciable, car s’il n’y a pas d’union, il n’y aura jamais d’Europe et l’Union européenne ne jouera jamais dans la cour des grands. Ses États membres ne resteront que des gagne-petit qui se contenteront des miettes laissées par les géants de ce monde, car à n’en pas douter ce sont les forts qui dirigent le monde, les autres le subissent tant bien que mal.

Mesdames et Messieurs les politiques, qu’attendez-vous pour faire l’Union européenne sportive ? C’est facilement réalisable et indéniablement nous serions premiers dans ce domaine, ce serait bon pour le moral des Européens et symboliquement très fort. L’Europe n’existera jamais véritablement, si nous ne pensons pas en Européen dans tous les domaines de la vie, y compris dans le sport.

Soit on est européen, soit on ne l’est pas, les deux avis sont respectables, mais il est bien évident que plusieurs systèmes qui s’opposent ne peuvent coexister longtemps sans s’autodétruire.

C’est comme lorsqu’un individu veut s’assoir sur plusieurs chaises, il finit toujours par tomber.