L’Europe pervertie
Après la seconde guerre mondiale, les "pères" de l'Europe ont voulu assurer la paix entre les pays européens, la reconstruction de leur économie et unifier une Europe forte face à l'Union soviétique. Conscients qu'une union politique immédiate était impossible pour les peuples, ils se sont engagés dans une suite de traités économiques qui devaient ligoter le géant allemand et conduire peu à peu vers une union fédérale européenne.
Cette union économique entre les 6 pays devait, pour assurer une concurrence libre et non faussée, entraîner aussi une harmonisation sociale, vers le haut. Le poids de l'Union soviétique et la force des partis communistes dans au moins 3 de ces 6 pays, l'expansion économique dans l'ensemble de l'Europe occidentale étaient des arguments forts pour faire accepter au patronat ce compromis social.
Le déchaînement du libéralisme économique, l'affaiblissement des partis communistes, l'implosion de l'Union soviétique, l'élargissement de l'Europe politique en construction ont complètement changé la donne.
Désormais, le politique est au service de l'économie et de la finance. La recherche de l'harmonisation est toujours le mot d'ordre mais vers le bas aussi bien au niveau social qu'au niveau fiscal.
A l'évidence, la construction européenne n'a jamais été démocratique. Elle s'est faite contre les peuples ou, au minimum, en dehors d'eux grâce aux années d'expansion qui assuraient un consentement silencieux.
Aujourd'hui, devant l'impasse de la crise et pour assurer la pérennité du pouvoir économique et financier, les politiques essaient de prendre le relais en invoquant le manque (le déficit, disent-ils !) de démocratie.
Bien entendu, ils ont leur solution : tout changer pour que rien ne change. C'est à dire donner le pouvoir aux institutions non démocratiques qui gèrent l'Union européenne actuellement en incluant dans les textes sacrés des mesures économiques comme "la règle d'or" qui empêchent toute politique économique et financière différente.
Ils veulent une constitution européenne, leur constitution, un corset. Ils ont échoué une première fois avec la Convention sur l'avenir de l'Europe. Toutes les déclarations actuelles montrent qu'ils vont reprendre la question, au nom de la démocratie, avec un quelconque "processus constituant" et mettre en place des institutions pour empêcher toute alternance socio-économique.
Mais en oubliant le seul "processus constituant" qui vaille : l'élection d'une assemblée constituante européenne. Cette assemblée devrait mettre en place les institutions européennes (exécutif, législatif, judiciaire) et organiser leurs rapports avec les institutions nationales du même type.
Et, en aucune façon, fixer les politiques à suivre au niveau financier, économique et social qui seraient assurées par les institutions mises en place démocratiquement.
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