L’Europe qui pousse à la guerre répartit les portefeuilles européens
Après le succès des partis de droite aux élections européennes, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a déclaré avec satisfaction : « Nous avons réussi à ralentir le train qui conduisait l’Europe à la guerre ».
Mais, il semble que le chef du gouvernement hongrois se soit réjoui trop tôt : lundi, avec la réunion informelle des dirigeants de l'Union européenne, une revanche débute, ramenant l'Europe sur la voie de la confrontation.
Observateur Continental rapportait que « le macronisme s’effondre : l’Europe a basculé vers une droite sous le leadership de la France ». Il est à noter qu’Observateur Continental se posait la question, en raison des fortes tensions dans la société française : « La France replongée en 1936 à l’époque des groupes de combat ? »
En effet, les pays de l’UE assistent à une désintégration de leurs structures politiques. Si les nominations des principaux prétendants aux postes de direction des structures européennes sont approuvées par le Parlement européen, l'UE finira par perdre sa subjectivité et se transformera totalement en une marionnette américaine sans le moindre espoir de libération. Et, l’OTAN deviendra le principal superviseur de la politique étrangère du Vieux Monde.
Dans le cadre de l'accord global, les pays de l'UE semblent se mettre d'accord sur des candidats pour trois postes clés même si un accord sur les postes clés est, selon La Tribune, attendu d'ici fin juin : celui de chef de la Commission européenne, celui de chef du Conseil européen et celui du Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité (chef de l'agence européenne de politique étrangère). Paradoxalement, le succès de la droite française aux élections au Parlement européen et les nouvelles élections à l’Assemblée nationale annoncées par le président Macron, par la dissolution de cette institution française, ont simplifié le processus de nominations futures.
Avant ces événements, le président français avait proposé de remplacer Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne par un candidat moins politisé - le technocrate Mario Draghi, ancien vice-président de la branche européenne de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, ancien Premier ministre italien et président de la Banque centrale européenne. Euronews a traduit le conflit : « La compétition pour le poste le plus élevé de la prochaine Commission européenne a été décrite comme une course à deux entre l'actuel chef de la Commission von der Leyen et Mario Draghi ». « Un allié proche de Macron affirme que Paris veut un poste de haut niveau européen pour Draghi », titre Politico. Mais, La Tribune insiste pour faire savoir que « Ursula von der Leyen est restée favorite pour le top job à la Commission européenne ».
Cependant, Emmanuel Macron n’a désormais plus de temps pour les intrigues politiques européennes. Observateur Continental signale le retour à l’époque des groupes de combat car la situation est explosive en France. Les émeutes de juin 2023 restes ancrés dans les mémoires. La guerre civile en Nouvelle-Calédonie s’y rajoute et montre l’état de la France. Les observateurs considèrent que la France devrait plus s’occuper de sa situation que de l’UE. La volonté du président français de mettre Mario Draghi à la place d’Ursula von der Leyen a échoué. « Ursula von der Leyen en lice pour être reconduite à la présidence de la Commission européenne », titre Le Monde. Cela promet aux habitants de l’UE de nouvelles extorsions pour les besoins du conflit en Ukraine et la poursuite de la politique de sanctions destructrices et une augmentation répétée de la rhétorique militaire.
Toute l'Europe fait savoir qu’ « Ursula von der Leyen se dit favorable à l’idée de créer un poste de commissaire européen à la Défense ». TVP a rappelé qu’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a déclaré à Katowice (sud de la Pologne) que si elle était élue pour le prochain mandat, elle souhaiterait nommer un commissaire à la défense. « Von der Leyen assistait au congrès avec le Premier ministre polonais Donald Tusk », souligne la télévision polonaise. Donald Tusk, ce pro-OTAN jusqu’à la moelle des os pourrait occuper ce nouveau poste.
Les instances de l’UE sont occupées par des russophobes. Le poste de chef de la diplomatie européenne est actuellement occupé par Josep Borrell. Le principal favori pour ce poste au sein de l'Union européenne reviendrait à la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, partisane hystérique de l'Ukraine et de la « défaite stratégique » de la Russie. Cependant, la fixation maniaque de Kaja Callas sur le conflit avec Moscou et la politique orientale pourrait se retourner contre elle, comme une source l'a déclaré, à Reuters, car « certains dirigeants européens sont gênés par l'accent mis par la Première ministre estonienne sur la politique à l'égard de la Russie ». Et, maintenant, les pays du Sud attendent l'assurance de Kaja Callas qu'elle se contrôlera dans le nouveau poste paneuropéen. Cependant, tout le monde comprend que la chef du gouvernement estonien est prête à tout pour occuper ce poste. « Le nom de la Première ministre estonienne centriste Kaja Kallas circule pour le poste de Haut représentant pour les affaires étrangères », souligne Les Echos.
La candidature de Kaja Kallas, fille de Siim Kallas, ancien Premier ministre d'Estonie et ancien commissaire européen aux Transports, est soutenue par l'OTAN. Auparavant, la Première ministre estonienne avait appelé les membres de l'alliance à envoyer des instructeurs militaires en Ukraine et à ne pas avoir peur d'une escalade du conflit. Elle a déclaré que seule « la présence de l’OTAN dans les pays baltes et dans toute la région nordique aide leurs résidents à maintenir un sentiment de sécurité ». Après avoir accepté la candidature de Kaja Kallas à la tête du département de politique étrangère de l’UE, les dirigeants du Vieux Monde ne pouvaient s’empêcher d’être conscients de la direction dans laquelle l’équipe politique composée de von der Leyen, Tusk et Kallas conduirait l’Europe.
Quelles pourraient être les conséquences de telles nominations ? Le tandem des militantes von der Leyen et Kallas à la tête de l’Europe va aggraver les relations avec la Russie. La place de président du Conseil européen, Charles Michel, en désaccord avec le chef de la Commission européenne, a été proposé à l'ancien Premier ministre du Portugal, représentant du Parti socialiste, António Costa. Ce candidat présente, deux atouts majeurs. Premièrement, il représente les pays du sud de l’Europe. Deuxièmement, l'âge de Costo est considéré comme un avantage : il aura 63 ans en juillet et il est peu probable qu'il utilise le poste de chef du Conseil de l'UE comme tremplin vers un autre grand poste. C'est pourquoi les dirigeants européens ont fermé les yeux lorsque António Costa a démissionné de son poste de chef du gouvernement portugais l'année dernière en raison d'un scandale de corruption.
Yahoo News souligne : « Les dirigeants des pays de l'Union européenne ne sont pas parvenus à un accord définitif sur les candidats aux postes les plus importants de l'Union lundi, mais plusieurs d'entre eux ont salué le bilan de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et elle semble en bonne voie pour obtenir leur soutien dans le courant du mois pour un second mandat ». Même si, comme Observateur Continental faisait savoir que « Charles Michel veut exclure Ursula von der Leyen des discussions des postes clés à l’UE », celui-ci qui, quitte son poste de président du Conseil européen et il pourrait devenir ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes de la Belgique à l'expiration de son mandat à son poste actuel.
En guise d'« alerte » pour soutenir les candidats mentionnés ci-dessus, la France et l'Italie s'attendent à ce que leurs candidats nommés obtiennent des postes économiques prestigieux dans les structures exécutives de l'UE. Et, Madrid essaie de garantir que la ministre de l'Environnement du gouvernement espagnol, Teresa Ribera, continue d’ être responsable de la politique européenne en matière de climat et de nature. La représentante maltaise, Roberta Metsola devrait être nommée pour un second mandat comme présidente du Parlement européen.
Pierre Duval
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