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#38 des Tendances

L’Europe rencontre la nouvelle administration syrienne

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L’engagement européen de haut niveau avec la nouvelle administration syrienne a débuté lorsque le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noel Barrot et la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock ont visité Damas avec l’autorisation de l’UE. Ils ont rencontré Ahmed Al Sharaa, le dirigeant de la nouvelle administration, au Palais du Peuple à Damas, où ils ont transmis un message de l’UE indiquant qu’un nouveau début politique entre l’Europe et la Syrie était possible.

La «  main tendue  » de Baerbock a montré que l’Europe souhaitait établir une diplomatie avec la Syrie à travers une feuille de route et une vision plus claire. La cheffe de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas, a déclaré  : «  Aujourd’hui, [Barrot et Baerbock] sont à Damas, représentant l’UE, et en mon nom ». L’Europe devait travailler urgemment sur certains dossiers avant l’investiture du président américain Donald Trump le 20 janvier.

La vision européenne privilégiait de traiter avec la nouvelle administration syrienne sur la base des actions tout en restant prudente envers Hayat Tahrir Al Sham. Baerbock a dit qu’ils voulaient soutenir une transition pacifique du pouvoir, la réconciliation sociétale et la reconstruction. Elle a ajouté qu’ils jugeraient HTS par ses actions malgré leurs doutes. Je remarque qu’elle n’a pas mentionné une nouvelle administration syrienne mais s’est concentrée sur Hayat Tahrir Al Sham, avec des doutes sur son comportement en attendant ses actions futures en Syrie.

L’Europe voulait une forte implication en Syrie maintenant, en raison de la valeur géopolitique de la Syrie pour l’Europe et des difficultés attendues avec les alliés internationaux pendant le mandat de Trump. L’Europe voulait agir en premier sur ce dossier stratégique. La cheffe de la politique étrangère de l’UE a dit aux nouveaux dirigeants syriens de respecter les accords régionaux et de protéger les civils et les minorités. Construire une gouvernance pluraliste pour les femmes et tous les Syriens indépendamment de l’ethnie ou de la religion reste la tâche la plus difficile en Syrie.

La ministre allemande a exprimé sa prudence, disant que le chapitre douloureux d’Assad était terminé et qu’un nouveau chapitre non écrit commençait, donnant aux Syriens le contrôle de leur destin. Le ministre français a espéré une Syrie souveraine, stable et paisible, qualifiant cet espoir de réel mais délicat. Ces doutes correspondaient à la situation complexe de la Syrie. Quiconque voyant les détails pourrait manquer d’objectivité en faisant des jugements positifs sur les voies futures de la Syrie, car de nombreuses questions restaient floues, y compris la mise en œuvre de plans futurs détaillés parmi les obstacles.

Je ne reste ni pessimiste ni optimiste. Comprendre les faits de manière réaliste aide le plus la Syrie et les Syriens maintenant. La transition nécessite une planification intense et un soutien régional et international pour la reconstruction et l’investissement. Cela exige que les Syriens prouvent qu’ils peuvent coexister, maintenir l’unité et la souveraineté, et mettre fin aux alliances régionales qui ont entravé le progrès de la Syrie. Cela ne se produira pas facilement, car la Syrie reste un point de compétition régionale et internationale pour des raisons économiques et politiques, et certains l’ont utilisée à long terme comme tampon de sécurité.

Les factions armées posent un obstacle principal pour la nouvelle administration syrienne, car elles doivent prouver leur bonne foi en passant d’une pensée de milice à une mentalité d’État inclusif. Au-delà de l’engagement d’Al Sharaa de dissoudre HTS, la mise en œuvre et l’extension de cela à d’autres factions semblent difficiles. Construire une armée nationale au-dessus des vieilles hostilités armée-faction et islamiste-citoyen prend du temps. La théorie vient plus facilement que la pratique, sans exemples modernes similaires pour apprendre. Les factions islamistes maintiennent des vues d’exclusion obstinées, et vérifier les liens terroristes rompus parmi tous les membres présente des difficultés pour les normes de sécurité nationale. Les médias ont rapporté que des commandants militaires étrangers ont reçu des rôles de sécurité - peut-être temporairement mais compromettant possiblement l’intégration des factions armées dans la reconstruction de l’État et de l’armée.

 


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