L’Europe supranationale nouveau centre mondial de la guerre antirusse ?
Nul ne peut raisonnablement dire aujourd’hui ce que fera Trump au sujet de la guerre russo-otanienne, dite « guerre russo-ukrainienne ». Le PRCF ne fait pas partie de ceux qui, prenant leurs désirs pour la réalité, célèbrent imprudemment en Trump un « isolationniste » et un « modéré » (!), voire un ami de la détente internationale. Chacun peut pourtant constater que Trump est un soutien radical de l’expansionnisme génocidaire tous azimuts d’Israël, qu’il cultive une haine incandescente de Cuba et des pays de l’ALBA, qu’il désigne nommément la Chine et la République populaire démocratique de Corée comme « les » cibles stratégiques des USA et qu’il n’a jamais cessé de menacer l’Iran de ses foudres nucléaires : voilà l’homme que certains, pourtant, osent candidement nous présenter comme un sauveur de la paix !
Il est vrai toutefois que Trump pourrait, au moins provisoirement, négocier une accalmie russo-américaine sur le front du Donbass, voire chercher un accord de paix provisoire avec Moscou (rappelons que, pour isoler l’URSS de Brejnev, les USA de Nixon avaient promis à Mao et à Zhou Enlaï de ne reconnaître à jamais qu’une seule Chine ». Or, d’Obama à Biden en passant par Trump I et II, ils prétendent faire de Taiwan, cette province chinoise de toujours, un porte-avions américain ciblant Pékin… Bref, les promesses états-uniennes n’ont jamais engagé que ceux qui y ont cru !). Le but de Trump serait alors, non pas d’interrompre ou d’adoucir la marche de l’hégémonisme US en déclin structurel vers un « conflit global de haute intensité » ciblant tous les pays, à commencer par les leaders mondiaux des « BRICS », mais bien de recentrer l’effort de guerre de l’impérialisme US et de ses vassaux sur la Chine populaire, l’ennemi commercial n°1, sans cesser pour autant de menacer la Russie par vassaux européens interposés et assumant tous les risques.
Cependant, toute accalmie est bonne à prendre, faut-il le dire, et si les USA de Trump acceptaient de reconnaître, fût-ce hypocritement et momentanément, l’évidente victoire militaire russe sur le régime pronazi de Kiev, ce serait une bonne nouvelle pour les amis de la désescalade et, tout bonnement, pour ceux du réalisme politique. Il n’est du reste que de voir le dépit des dirigeants européens, Frau von der Leyen en tête, mais aussi de ses seconds couteaux va-t-en-guerre, les Macron, Annalena Baerbock, Starmer et Cie, à l’annonce du triomphe électoral de Trump : cocus la nuit de noces [1], ces eurocrates aussi stupides que malfaisants qui ont servilement suivi Washington dans son escalade irresponsable contre Moscou (depuis la « révolution » de l’Euro-Maidan), risquent désormais de se retrouver seuls en première ligne, quoique toujours soumis à l’OTAN, donc à Washington, pour mener leur croisade suicidaire contre la Russie. Ce n’est pas que la clique européiste condamne vraiment l’extrémisme droitier de Trump : ces vilaines personnes en ont vu bien d’autres et, comme chacun le voit, elles soutiennent déjà sans états d’âme la mussolinienne déclarée Meloni, protègent la « théocratie fasciste » de Tel-Aviv (dixit le maire de… Tel-Aviv parlant de Nétanyahou !) et viennent même de nommer « Commissaire européenne à la Défense » et « Commissaire européenne aux Affaires étrangères » deux exaltées baltes qui ne rêvent que de « revanche » sur la Russie. Car dans ces charmants États baltes « libérés » de l’URSS et où les communistes sont démocratiquement pourchassés, les (très nombreux) russophones sont traités en sous-citoyens, on y démonte les statues célébrant la victoire soviétique sur Hitler et on y exalte même les Waffen-SS baltes qui ont « héroïquement »… combattu l’Armée rouge !
Des dirigeants européens tant soit peu rationnels devraient pourtant agir en priorité pour enrayer le dévissage industriel européen consécutif aux sanctions-boomerangs que l’Occident a cru n’infliger qu’à la Russie. Des dirigeants européens soucieux du bien-être des habitants de l’UE devraient aussi cesser sur-le-champ les négociations sur le traité de libre-échange avec le MERCOSUR qui va achever de ruiner l’agriculture européenne en général, et l’agriculture paysanne française en particulier. Plus généralement, des dirigeants européens vraiment amis des habitants de l’UE, et non pas de l’UE-OTAN impérialiste, devraient entendre l’immense ras-le-bol des couches populaires d’Europe en général, et de la France en particulier, qui en ont marre de la politique antisociale de l’UE et de son acharnement contre les salaires, les services publics, les petits entrepreneurs ruraux et urbains, les retraites et la protection sociale. Sans parler de l’entêtement fanatique de l’UE, et spécialement de Macron et de l’eurocrate patenté Barnier, ce proconsul de Bruxelles, à liquider la souveraineté des États-membres au nom du « saut fédéral européen » et de l’armée européenne arrimée à l’OTAN. Une armée officiellement tournée, le livre de Lecornu en fait foi, contre cette Russie qui, selon de Gaulle a pourtant bel et bien « joué le rôle principal dans notre Libération » en 1945 : c’est sans doute là la version macroniste de la gratitude historique…
Il n’en sera rien et les Macron, von der Leyen et Cie se lancent déjà, comme d’habitude, dans une fuite en avant éperdue vers « plus d’Europe », « plus de russophobie », plus d' »économie de guerre ». Tout cela fait déjà de plus en plus de l’UE la plateforme principale d’une possible guerre mondiale d’agression contre la Russie, donc aussi… la cible n°1 de représailles nucléaires russes si les États de l’UE, France en tête, commettent la folie d’autoriser Kiev à frapper en profondeur le territoire russe avec des missiles fournis, dirigés et lancés par les techniciens occidentaux. Il est même évident, comme le PRCF est hélas seul à le dire, que la France, précisément parce qu’elle est la seule puissance nucléaire de l’UE, deviendrait alors la cible privilégiée des missiles hypersoniques russes. Bref, comme le PRCF est seul à le voir et à l’expliquer en France (et c’est très inquiétant !), le parapluie nucléaire français est en passe de se muer en paratonnerre ! Le risque deviendrait d’autant plus grand que Trump aurait, ne serait-ce que semblé ou feint se désengager du théâtre européen en tendant un énorme piège aux sots dirigeants européens, histoire de détruire à la fois l’Europe et la Russie. Tout en croyant épargner le sol américain comme lors des deux premières, ou avant-dernières, guerres mondiales…
Bref, à défaut d’être des humanistes et des patriotes véritables, nos dirigeants – Macron en tête – sont systémiquement devenus incapables d’évaluer un rapport des forces, ce qui est pourtant le B.A.-BA exigible de tout responsable politique et militaire !
En août 14, le courageux Karl Liebknecht, député socialiste et futur cofondateur du PC d’Allemagne, osait déclarer à l’adresse des prolétaires allemands (mais cela valait aussi universellement) : « l’ennemi principal est dans ton pays ». Peut-être nous faudrait-il expliquer désormais, à l’adresse des amis européens de la paix, de la démocratie, de la souveraineté des peuples et des acquis sociaux, que « l’ennemi principal est sur ton propre continent« .
Ce qui est sûr en tout cas, à l’heure où l’exterminisme pointe son groin barbare sous l’hégémonisme et l’impérialisme débridés qu’a démesurément enflés le démantèlement contre-révolutionnaire de l’URSS, que les ennemis principaux de la population pacifique de notre pays et du sous-continent européen siègent à l’Élysée et à Bruxelles : d’autant plus grande est donc, camarades et citoyen(ne)s, notre responsabilité civique, patriotique et pacifique collective !
Plus que jamais, camarades et amis, faisons du mot d’ordre « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ! », un grand slogan de masse !
le 16 novembre par Georges Gastaud
Les frappes américaines et britanniques contre des villes russes par des missiles de croisières et ballistiques occidentaux confirment en tout point la clairvoyance de cette analyse.
[1] Le ministre des Armées français s’appelle Lecornu : ça ne s’invente pas ! Mais ce qui est moins drôle, c’est qu’il vient de publier un livre intitulé Vers la guerre ?, que le point d’interrogation n’est qu’une astuce rhétorique et que sur France-Inter il a mot pour mot déclaré que, avec la Russie, « nous ne sommes pas en guerre, mais nous ne sommes déjà plus en paix ». Avis aux « rassuristes » qui dorment sur leurs deux oreilles au lieu de MILITER POUR LA PAIX. ET CONTRE L’IMPERIALISME !
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